BlackBerry Passport : Coup de poker

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Le BlackBerry Passport est un peu la tentative de la dernière chance pour le fabriquant canadien. Oubliée la prétention grand public du Z10, le Passport s’adresse avant tout aux pros.

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BlackBerry (anciennement connu sous le nom RIM, aka Research In Motion), va mal. La situation n’est pas exactement nouvelle, les ventes étant sur le déclin depuis des années. Le coup de poker du Z10, qui était censé remettre BlackBerry sur le devant de la scène grand public n’a pas fonctionné. Avec le Passport, BlackBerry est nettement moins ambitieux : on est en présence d’un retour aux sources et d’un appareil pensé avant tout pour les professionnels. Surtout la marque s’adresse aux irréductibles du clavier physique en leur proposant un Passport pour le moins démesuré. Ce dernier est particulièrement grand et, petite nouveauté, est également tactile. Pour faire simple la totalité du clavier se comporte comme un touchpad. Cela permet de bouger un curseur ou d’utiliser des commandes tactiles.

Très grand format

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Si vous vous demandiez d’où vient le nom Passport la réponse est assez simple : le form factor du téléphone est quasiment calqué sur celui du petit carnet. Cela veut dire que l’on est en face d’un appareil particulièrement imposant. Même à une époque où les phablets sont légions le Passport surprend par son encombrement. Sa largeur en particulier fait qu’il sera difficile, pour ne pas dire impossible de le ranger confortablement dans une poche de pantalon. On devra passer par une poche de veste ou un sac à main pour le transporter. Autre point inhabituel : le format carré de l’écran qui a pour résultat un appareil si large qu’une utilisation à une main est impossible (on reviendra plus en détails sur ce point). Ceci dit si le design du Passport n’est pas très original il est propre et sobre. Rien à redire non plus sur la finition. Les matériaux sont solides et l’assemblage parfait, on est en face d’un téléphone qui respire la solidité. Seule le haut de la coque est amovible, révélant l’emplacement nano SIM et le lecteur micro-SD. On regrette donc un peu l’impossibilité de changer aisément la batterie.

Un clavier monstrueux

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Après un essai (plutôt réussi il est vrai) sur le tout tactile, BlackBerry revient sur le bon vieux clavier avec ce modèle. Ledit clavier prend toute la largeur du téléphone et est donc particulièrement imposant. Plus original, le clavier est désormais tactile, il se comporte en fait comme un touchpad. Ainsi on peut facilement sélectionner des caractères ou effectuer des gestes sans avoir à toucher l’écran. Cette bonne idée ne rend toutefois pas ce clavier parfait. Le layout est un peu différent des BlackBerry classiques puisque l’on passe de 4 à 3 rangs de touches. Résultat les doigts doivent beaucoup bouger pour former les mots les plus simples et même avec la très efficace fonction de prédiction introduite par BB OS 10 je n’ai jamais réussi à atteindre une vitesse de frappe équivalente à celle atteinte sur un clavier virtuel. Bien entendu, votre expérience pourra varier en fonction de vos habitudes et préférences mais dans l’ensemble je n’ai jamais réussi à être véritablement productif avec le clavier du Passport. Le fait que les touches soient particulièrement dures n’aide pas non plus.

Un superbe affichage

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Contrairement à l’immense majorité des smartphones, le Passport n’utilise pas une dalle au format 16/9 mais un le 1/1 un bon vieux carré ! C’est plus qu’inhabituel mais on s’y habitue en fait assez vite, d’autant plus que la dalle elle-même est d’excellente qualité. Très bon contraste, luminosité satisfaisante, haute résolution (1400 x 1400) et dalle tactile réactive. BlackBerry fait donc un sans-faute à ce niveau. D’une manière générale le format carré est plutôt agréable pour toutes les applications de productivité. Pour ceux qui veulent jouer ou regarder des films sur leur smartphone en revanche c’est nettement moins intéressant.

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Le capteur photo de 13 Mpixels fait un travail très honnête, avec des clichés plutôt bons mais souvent un peu trop lissés ou surexposés. On reste donc un cran en dessous des meilleurs de la catégorie mais les photos capturées ne sont pas honteuses, loin de là. On est cependant un peu ennuyés par le temps que prend l’application photo à se lancer.

BB OS 10.3 à la barre

Ce téléphone est le premier modèle de la marque à utiliser un processeur quad-core (un Snapdragon 801 pour les curieux), épaulé par pas moins de 3 Go de mémoire vive. Sans grande surprise, l’OS tourne donc de manière parfaitement fluide dans toutes les situations, même en lançant deux douzaines d’applications en parallèle le Passport ne bronche pas. La batterie adopte une capacité énorme de 3450 mAh mais n’est pas amovible ce qui pourra en ennuyer certains. L’autonomie elle-même est tout bonnement excellente puisqu’en usage intense nous avons tenu au moins deux jours sur une charge. Selon votre usage vous pourrez très probablement tenir encore plus longtemps. Sans surprise l’accroche réseau est elle aussi plus que satisfaisante, tout comme la qualité sonore lors des appels.

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BlackBerry OS passe avec le Passport en version 10.3 mais ne change pas fondamentalement. L’interface n’évolue que pour quelques détails rendant la vie de l’utilisateur plus facile. Le plus gros changement est probablement le support officiel des applications Android de par l’ajout du store d’applications Amazon. Un ajout qui n’est pas vraiment une surprise (il était possible d’installer des apps à la main depuis des mois) mais qui est ici officialisé et qui apporte pas mal d’applications à un OS qui en manque cruellement. A noter que si l’émulation fonctionne globalement plutôt bien elle calle souvent sur les jeux, un grand nombre d’entre eux n’arrivant pas à se lancer. L’autre nouveauté intéressante de BB OS 10.3 c’est BlackBerry Blend. Cette application permet de gérer son smartphone depuis n’importe quel écran tiers (PC, Mac, Android, iOS). Cela fonctionne en USB, en WiFi ou en data et permet d’avoir accès facilement au contenu multimédia du téléphone, mais aussi aux contacts, mails calendrier, SMS. Cela fonctionne de manière parfaitement fluide et l’intérêt est réel en particulier si Blend est utilisé sur un ordinateur. Plus besoin de sortir son téléphone pour répondre à un SMS par exemple, il suffit de taper directement sa réponse au clavier. Du beau travail.

BlackBerry Passport : Oui mais…

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Avec le Passport, BlackBerry se concentre sur une seule cible : les professionnels amoureux du clavier. Et pour cette cible, il faut bien avouer que le Passport est une réussite, même si le format ne plaira pas à tout le monde. Le Passport est solide, puissant, autonome et embarque tout un tas de fonctions pratiques. Reste que pour l’immense majorité des utilisateurs le terminal ne sera qu’une curiosité, un produit de niche qui ne répond pas aux besoins de multimédia de la plupart des consommateurs. Malgré le support des applications Android l’offre logicielle n’est pas au niveau. Si vous n’attendiez pas un nouveau BlackBerry à clavier enlevez donc deux points à la note. Si vous rongiez votre frein en revanche foncez, le Passport est le meilleur téléphone jamais produit par la marque.

Caractéristiques :
– Réseaux : 4G, Quadri-bande, 3G+, Edge,
– Système d’exploitation : BlackBerry OS 10.3
– Processeur : quadruple cœur 2,26 GHz
– Mémoire : 32 Go
– Écran : 4,5 pouces IPS, 1400 x 1400 pixels
– Dimensions : 128 x 90,3 x 9,3 mm
– Poids : 196 g
– Connexions : A-GPS, Bluetooth 4.0, WiFi n, micro-USB, NFC, infrarouge, micro-SD

Prix : 660 euros

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8/10

Les Plus

  • Clavier (pour les fans)
  • Autonomie monstrueuse
  • Très bon écran

Les Moins

  • Gros et inutilisable à une main
  • Clavier pas toujours aussi efficace que du tactile
  • Support des apps Android encore imparfait

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