Dell UP3214Q : 4k version pro

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L’écran Dell UP3214Q est le second moniteur 4k à nous parvenir, après un Asus particulièrement réussi. Alors que les téléviseurs cherchent à descendre en gamme par tous les moyens, les moniteurs basés sur la dalle Sharp IGZO restent à des prix relativement élevés, qui les réservent au monde professionnel, ou aux passionnés de l’image.

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L’écran Dell UP3214Q est un écran 32 pouces massif, commercialisé près de 2 700 euros. Autant dire qu’on n’a pas trop envie de faire de compromis à ce niveau de prix. Et d’ailleurs, d’un certain point de vue, c’est un pari réussi. Dommage que les dalles IGZO 4k souffrent des mêmes travers que les dalles IPS WQHD…

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Design et finition

A n’en pas douter, Dell vise ici le marché professionnel. La finition est à la fois sérieuse et austère, à l’image de ce que l’on attend d’un moniteur de bureau. Le pied en aluminium est de toute beauté.

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Ergonomie

L’appareil dispose d’une ergonomie de premier plan. L’OSD est très complet, avec par exemple le réglage du gain, de l’offset et du Hue sur 6 canaux. On y accède via une série de boutons tactiles qui fonctionnent très bien, sur le côté de la dalle.

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Les réglages physiques ne sont pas en reste, avec une dalle inclinable et réglable en hauteur, mais sans mode pivot.

Equipement

La connectique est très complète avec quatre ports USB 3.0, un lecteur de carte SD, deux display ports (un mini, et un normal) ainsi que du HDMI, mais qui n’est pas en version 1.4. Aussi, on ne peut s’en servir pour afficher du 4k à 60Hz.

En plus de cela, l’appareil dispose d’un mode d’autocalibration. Si vous avez une sonde de calibration, vous pouvez régler votre moniteur sans en passer par Windows/Mac OS. On avait déjà pu voir des choses comme cela chez Samsung. Est-ce pour autant une bonne idée ? A mon avis non. En effet, l’intérêt de la calibration est de s’assurer que l’entièreté de la chaîne d’affichage et d’impression offre des couleurs justes. Et donc en toute rigueur, il faut calibrer aussi la sortie vidéo de la carte graphique. Calibrer l’écran tout seule, c’est un peu comme si on calibrait ses tubes de gouaches sans se préoccuper de la teinte du papier que l’on va utiliser.

Maintenant, ce n’est pas aussi dramatique que cela. Car on peut compter sur le fait que la communication entre le PC et l’écran est désormais numérique, et donc on peut s’attendre à moins de déviation qu’avec les anciennes sorties analogiques. Certes… mais si vous déconnez avec les réglages de votre carte graphique, c’est une autre histoire.

Bref, je recommande encore de calibrer PC+écran à chaque fois, mais si ça vous embête, sachez que ce moniteur peut se calibrer seul.

Dell UP3214Q : une consommation élevée

Le moniteur Dell UP3214Q consomme beaucoup d’énergie, avec plus de 70W à la mesure à 160 cd/m2. C’est beaucoup et ça confirme aussi ce que l’on avait pu voir sur le moniteur Asus PQ321QE : ces dalles 4k sont des gouffres énergétiques pour l’instant. A titre de comparaison, un téléviseur 46 pouces comme le Thomson 46FW8785 consomme 88W à 210 cd/m2. On n’en est quand même pas loin.

tablo2.jpgLe moniteur Dell UP3214Q offre des préréglages convaincants. Notamment, on recommande le mode sRGB, plutôt fidèle. On a obtenu un peu mieux en utilisant simplement les réglages de gain : rouge =95, vert=100, bleu=100. On a laissé le contraste et la luminosité à 50. Dans ce cas, la température des couleurs est exactement de 6500K et la fidélité chromatique est vraiment bonne.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Si les couleurs sont fidèles, le contraste en revanche est très décevant avec un peu plus de 700 :1. C’est très moyen. Et étrangement, le modèle Asus PQ321QE fait mieux.

En revanche, la dalle est mate :

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Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il dispose d’un gammut élevé. On notera d’ailleurs que l’écran peut offrir un gammut réduit par zone. C’est pratique, quoiqu’un peu perturbant, pour les graphistes qui travaillent à destination de l’impression et du web en même temps. On peut voir ce que l’image va donner dans les deux cas, d’un seul coup d’œil.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Dell UP3214Q : Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Ainsi, le moniteur Dell UP3214Q fait bien mieux que le modèle Asus PQ321QE. C’est assez surprenant, mais l’image est visiblement plus uniforme, avec aucune véritable source de bleeding mesurable à l’écran.L’écran Dell UP3214Q offre une réactivité médiocre, qui le disqualifie d’entrée de jeu… pour le jeu vidéo un peu sérieux. Paradoxalement, si vous voulez jouer en 4k sur PC, il faudra aller chercher du côté du téléviseur Panasonic TX-L65WT600E, largement plus rapide.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Dépassement de consigne

Pas de dépassement de consigne sur ce modèle (pas d’overdrive ?) du coup, l’écran écope d’un A. c’est toujours ça.

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Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.

Dans la pratique

Alors que faire avec un moniteur pareil ? De la photo ? Oui, c’est vrai, on peut faire de la photographie. Il y a beaucoup de point et les palettes des outils de traitements, que ce soit photoshop, gimp ou light room, ne viennent plus manger la moitié de votre surface de travail. De ce point de vue c’est simplement parfait. De même, on se réjouit d’avoir des couleurs précises et un moniteur fiable de ce point de vue… mais bon, le contraste à 700 :1, c’est quand même un peu limite pour un écran de ce prix. Pour le jeu, on l’aura compris, la réactivité n’est pas suffisante. Reste la vidéo. Sur ce point, ce n’est pas si mal. Si vous avez du contenu en 4k, l’image est très propre, avec un piqué irréprochable. Mais les choses se gâtent vite en Full-HD avec une mise à l’échelle perfectible et pas mal de fourmillement sur les aplats de couleurs

Dell UP3214Q : pour quoi faire ?

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L’écran Dell UP3214Q est un bon écran pour graphiste. C’est le cas aussi de son concurrent direct, le moniteur Asus PQ321QE avec lequel il partage un défaut majeur : le prix. L’appareil s’en sort un peu mieux sur certains aspects, un peu moins bien sur d’autres. Mais dans les deux cas, la question essentielle qui se pose, c’est : pourquoi faire ? si la vidéo en 4k vous intéresse, un téléviseur représente un bien meilleur investissement et pour la photo, on trouve aujourd’hui des modèles WQHD (2560×1440) largement plus performant, en dehors de la résolution, certes, pour ce qui est du contraste, de la réactivité et cerise sur le gâteau, ils coûtent un quart du prix d’un écran 4k comme celui-ci. Un modèle comme l’Asus PB278Q est un choix bien plus raisonnable. Maintenant, si votre ambition dans la vie, c’est de toujours avoir la plus grosse (résolution), alors foncez, ce Dell est fait pour vous.

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Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.

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7.5/10

Les Plus

  • Qualité des couleurs
  • Finition
  • Ergonomie

Les Moins

  • Prix
  • Contraste
  • Réactivité toujours un peu en dedans

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