Epson EH-TW9000W : Vidéoprojecteur multifonctions

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Le marché de la vidéo-projection est assez calme depuis plus d’un an, et seuls quelques modèles essaient de sortir du lot en proposant des matrices 4K natives ou encore des algorithmes de super résolution. Epson a choisi la carte de la sagesse en proposant l’EH-TW9000W. Une matrice de qualité, une résolution Full HD et une compatibilité 3D sont autant d’atouts indispensables pour s’imposer sur le segment des modèles à plus de 3000 euros. Mais cela suffira-t-il à l’Epson EH-TW9000W pour faire oublier une concurrence inventive et toujours plus agressive ?

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Il faut bien avouer qu’Epson a totalement revu sa copie en ce qui concerne le design de ses vidéoprojecteurs domestiques. Bien plus imposant que ses prédécesseurs, l’EPSON EH-TW9000W arbore une robe blanche mat au touché très légèrement granuleux et aux contours arrondis. La face avant plutôt agressive accueille un bloc optique central comme un gros oeil, protégé par une trappe automatique noire. L’utilisateur trouvera simplement les réglages de zoom et de mise au point manuels, juste au dessus de cette optique, et juste devant les deux molettes de lens-shift, le tout bien évidemment placé sur le dessus du vidéoprojecteur. Pour revenir à la face avant, la plus visible en installation, on découvre deux grilles d’aération comme des ouïes de requins dont les fentes sont orientées vers les bords extérieurs. C’est par ces ouvertures que s’échappera la chaleur poussée par le ventilateur. Pour une installation sur une table basse ou sur une étagère, deux pieds seulement font office de régulateurs de la planéité du support. Un peu juste mais suffisant si le support est correctement plan.

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Pour terminer on passe au dos de l’appareil, qui dévoile sur fond noir deux entrées HDMI 1.4, une entrée YUV, une entrée VGA PC et une RS 232C tout comme un trigger out pour commander un écran électrique. L’EH-TW9000W est imposant, assez lourd mais trouvera facilement sa place dans une salle dédiée ou dans un séjour. Il est accompagné d’un module de transmission vidéo Wi-Fi qui se présente sous forme de tube noir gros comme une boîte pour protéger une paire de lunettes. Auto alimenté, il suffira de connecter le câble HDMI fourni à la source pour envoyer le signal vidéo 1080P vers le vidéoprojecteur. C’est pratique, à une condition que l’émetteur et le récepteur soient placés en ligne droite, sans obstacle physique. C’est donc parfait pour une installation sur table basse, ou sur une étagère murale. Pour terminer on sera satisfait de la prise en main de la télécommande rétro-éclairée, dotée de gros boutons, on accède facilement aux principaux réglages en un clin d’oeil.

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EPSON EH-TW9000W : dans les entrailles du vidéoprojecteur

Haut de gamme du fabricant n°1 mondial de la vidéoprojection, l’EPSON EH-TW9000W annonce des performances en rapport avec son prix de 3190 euros. Pour être totalement dans l’air du temps, il est bien sûr compatible 3D, et proposé à ce titre avec 2 paires de lunettes fonctionnant sur piles. La matrice utilisée est un modèle Epson tri-LCD de type D9 C2Fine, d’une résolution désormais commune et minimale de 1920 x 1080. Cette matrice et d’autres artifices comme l’iris adaptatif et la lampe E-TORL de 230 watts permettent à Epson d’annoncer une luminosité maximale de 2400 Lumens et un taux de contraste de 200 000:1. La fréquence de traitement des vidéos 2D est de 240 Hz mais bénéficie d’une fréquence doublée à 480 Hz pour la 3D pour assurer une parfaite diffusion des vidéos.

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Comme toujours chez Epson on trouve leur fameux filtre cinéma, un traitement complet des couleurs sous 10 bits et un petit nouveau nommé Super Résolution qui comme son l’indique est censé booster la définition des vidéos diffusées. Comme vous pouvez donc le constater rien de bien nouveau avec ce nouveau modèle, Epson a choisi d’utiliser des éléments qui ont fait leurs preuves mais sans révolutionner le genre se mettant ainsi à la fois à l’abris du danger mais en position de faiblesse vis à vis des concurrents dotés de matrice SXRD et D-ILA comme le Sony VPL-HW30ES(https://www.erenumerique.fr/sony_vpl_hw30es_le_cinema_chez_soi_en_sxrd-article-1915-1.html) ou le JVC DLA-X30. Enfin on notera la possibilité de connecter deux sources, pour diffuser en écran splitté deux images différentes.Comme souvent, ce vidéoprojecteur est livré avec un réglage d’usine qui ne correspond pas à ce que l’utilisateur peut attendre de mieux de son achat. Pour répondre aux exigences des installateurs professionnels et des amateurs passionnés, Epson sait concocter des paramètres de réglages nombreux et plus ou moins complexes à manier. L’EH-TW9000W ne fait pas exception à la règle et propose un ensemble de menus et sous menus accessibles à la fois aux débutants et aux autres plus aguerris. Tout d’abord on trouve bien sûr les préréglages colorimétriques : « dynamique », « salle de séjour » pour une utilisation dans une pièce éclairée. Puis viennent les modes « naturel » et « cinéma » pour regarder les films dans le noir. Pour chaque mode on pourra jouer sur la luminosité, le contraste, la netteté, le gain de chacune des 5 couleurs, le gamma et bien d’autres joyeusetés encore. Parmi les paramètres les plus intéressants on notera la possibilité d’activer l’iris dynamique sur deux vitesses, d’activer ou non le mode « Epson Super White », ou encore de régler la « Super Résolution » entre 0 et 5. Bien sûr un réducteur de bruit vient aussi améliorer le rendu pour les vidéos plus difficiles. Tout ces paramètres sont valables en mode 2D, par contre une fois un Blu-ray 3D lancé ou la conversion 2D/3D activée, on devra obligatoirement choisir entre le mode « dynamique 3D » ou « cinema 3D ». Ainsi on ne pourra que jouer sur les réglages propres à ces deux modes, se limitant ainsi aux paramètres de base comme la luminosité ou le contraste et la netteté.

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EPSON EH-TW9000W : une séance de cinéma 2D et 3D

La salle est plongée dans le noir, le lecteur de Blu-ray 2D/3D branché et les lunettes ne sont pas loin. Tous nos films de références (Batman Begins, Tintin 2D et 3D, Le seigneur des anneaux, Driver…) sont prêts à être une fois de plus visualisés. Par défaut on choisit le mode « cinéma », forcément logique vu les conditions. Pourtant comme souvent, on note immédiatement un parti pris vers des couleurs plutôt chaudes, une image très douce, et globalement un résultat qui peut être réellement amélioré. Après quelques réglages tout devient plus équilibré, mais on finira par vous conseiller de passer en mode « naturel » qui sait être plus fidèle. A ce moment, là on jettera un oeil sur la fluidité des vidéos 1080P, imparfaite lorsque le moteur made in Epson à 240 Hz n’est pas activé. Le mode « Bas » est pour notre part le meilleur car il résout à la fois les problèmes de saccades sans toutefois altérer le caractère cinéma de la diffusion. Le mode « haut » quant à lui créer bien trop de problèmes comme des décalages de lignes horizontales.

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Pour encore améliorer le taux de contraste, on est tenté d’activer l’iris dynamique, mais rien de bien visible au premier abord. L’usage rapide ou lent de l’iris, est assez peu efficace, en tous cas on pourra s’en passer. Les performances intrinsèques des panneaux LCD D9 sont largement suffisantes. Comme nous le disions plus tôt, l’image initiale est douce, trop même. Il faudra absolument pousser la netteté et pourquoi pas utiliser le mode super résolution. Mais là encore le résultat n’est pas flagrant, sauf poussé à son maximum mais cela laisse des artefacts même après avoir utilisé le réducteur de bruit.

Une fois toutes ces précautions prises, ces petits ajustements réalisés, l’EPSON EH-TW9000W délivre une image 2D d’un très bon niveau pleine de vie, très fluide, avec de belles couleurs et un contraste salvateur. D’une puissance lumineuse certaine (plus de 2000 lumens à la mesure en mode dynamique) il sera le conjoint idéal d’un écran jusque 2,5 mètres de base. On restera toutefois un peu sur sa faim quand à la profondeur des noirs, malgré le fait que les scènes sombres bénéficient d’une très belle lisibilité.

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Le test ne serait pas complet si nous ne chaussons pas une des deux paires de lunettes fournies avec le vidéoprojecteur. Elles sont d’ailleurs assez confortables à porter et la visibilité est bonne sans gêne des montures. Une fois donc le mode « cinéma 3D » activé, on entre de plein pieds dans le monde de la troisième dimension. L’Epson sort le grand jeu en tout point, on ne décèlera quasiment aucun crosstalk ou ghosting, l’image est très lumineuse et la profondeur des effets est probante donnant une réelle immersion. Les couleurs sont trop punchy en mode « dynamique » mais en « cinema » tout devient plus raisonnable et seuls quelques ajustements permettent à l’Epson de donner le meilleur de lui même.

EPSON EH-TW9000W : le jeu vidéo sans complexe

Avec deux atouts comme une forte puissance lumineuse et un procédé de fluidification des images performants, cet Epson est à priori un ami des joueurs. D’après nos tests sur console et sur PC c’est effectivement le cas, et les jeux vidéo testés passent parfaitement quelles que soient les conditions d’utilisation. Bien sûr dans une pièce sombre on pourra bénéficier d’un contraste et d’un niveau de profondeur de noirs plus appréciables, mais on pourra aussi jouer dans de bonnes conditions en plein jour à condition que le soleil ne vienne pas gâcher la fête. Certains jeux poseront tout de même un peu plus de problème que d’autres, comme ceux qui se passent dans des environnements sombres, et dans ce cas il faudra surtout éviter les pièces éclairées si on veut réellement tout voir à l’écran. Les amateurs de jeu vidéo recherchent surtout la fluidité de tous les instants, et avec un rafraichissement à 240 Hz en 2D et 480 Hz en 3D, c’est absolument parfait, même sur les jeux les plus rapides de courses automobiles.

Epson-EH-TW9000W_03.jpgTNT HD ou encore diaporama, l’EPSON EH-TW9000W sait tout faire et le fait bien. Il sera idéal pour regarder un match de foot entre amis et ce dans une pièce éclairée grâce à une réelle puissance lumineuse. Il est alors conseillé de ne pas dépasser un écran de 2,20 de base et de surtout ne pas troubler la diffusion par un éclairage directe sur la surface de projection. Il ne faudra pas s’attendre à avoir des noirs profonds mais le contraste est vraiment très correcte dans les modes « dynamique » ou « salle de séjour ». Si on ajoute une fluidité parfaite, plus ou moins appuyée suivant ses choix (bas, moyen), les spectateurs oublieront vite la technique au profit du spectacle. Un reproche toutefois, comme souvent, l’équilibre colorimétrique est hasardeux, avec des couleurs assez flashy mais vite corrigeable via les menus.

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EPSON EH-TW9000W : conclusion

L’EPSON EH-TW9000W n’est pas une révélation dans le domaine de la vidéoprojection domestique. On retrouve tout ce qui caractérise un modèle de la marque, à savoir une luminosité généreuse, un taux de contraste satisfaisant, un agréable rendu cinéma et surtout une véritable polyvalence d’usage (film, TNT HD, jeux vidéo, PC…). Ce modèle est ainsi conçu pour ceux qui recherchent un vidéoprojecteur qui polyvalent, toujours avec un très bon niveau de performance. Pourtant il peut être rattrapé par la concurrence sur quelques points précis comme le contraste natif et la profondeur des noirs, terrain sur lequel les vidéoprojecteurs SXRD ou D-ILA sont pour le moment imbattables. Enfin il faut savoir que le même modèle (robe noire) est vendu 300 euros de moins sans le module Wifi, plus intéressant si votre installation le permet.

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Caractéristiques :
– Technologie : Tri-LCD D9
– Contraste : 200 000 : 1
– Luminosité : 2400 Lumens
– Résolution : 1920 x 1080
– Connectiques : 2 x HDMI, 1 x YUV, 1 x VGA, 1 x trigger, 1 x RS232C
– Dimensions : 466 x 395 x 140 mm
– Poids : 8,7 kg

Prix : 3190 euros

Retrouvez tous les tests de vidéoprojecteurs dans nos pages.

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8/10

Les Plus

  • Luminosité
  • Polyvalence
  • Fluidité 2D/3D

Les Moins

  • Profondeur des noirs en léger retrait
  • Iris dynamique anodine

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