Nikon P330 : une évolution dans le bon sens

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Le Nikon P330 perpétue la tradition des compacts experts de poche chez Nikon, après un très bon P300 et un excellent P310, quelle évolution peut-on espérer sur la nouvelle briquette japonaise ?

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Le compact Nikon P330 est une mise à jour majeure, radicale par certains aspect du P310 qui nous avait franchement plu. A l’époque, on déplorait sur la briquette Nikon quelques bizarreries ergonomiques mais surtout l’absence de support du RAW, corrigée sur ce nouveau modèle. Mais il y a plus surprenant. Nikon a choisi de réduire la quantité de pixels, de 16 à 12 Mpixels et d’opter pour un capteur CMOS rétroéclairé un peu plus gros… et à l’essai, c’est vraiment une bonne idée.

Nikon P330

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Un gros capteur

Le capteur peut sembler nouveau dans ce format paquet de cigarette, mais il n’est pas inconnu au bataillon. Le Nikon P330 reprend purement et simplement le gros capteur du Nikon P7700 dans un format plus compact, mais qui fait finalement assez peu de concession. A l’essai, comme on le verra plus loin, c’est une vraie bonne idée et on oublie aisément les quelques mégapixels perdu depuis le P310 pour profiter d’une montée en sensibilité très impressionnante, la taille aidant naturellement.

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Nikon P330 : un boîtier inchangé

Côté boîtier, Nikon n’a pas pris trop de risque, reprenant stricto-sinsu les mensurations du P310, à 5 grammes près. Le seul changement notable et le passage de la dragonne de la tranche droite au coin supérieur droit. C’est bien car la petite griffe ne vient pas gêner la préhension par la main droite, mais c’est loin d’être une révolution. Pour le reste, le flash Pop-up a été repris, ainsi que les molettes aux mêmes endroits. Les amateurs ne seront pas dépaysés.

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Pour le reste, Nikon ne donne toujours pas dans le fun avec deux finitions : blanches et noires. Notre modèle de test était blanc laqué. Le modèle noir, à la texture granité, comme celle du Nikon A remporte nos faveurs personnelles.

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L’appareil dispose d’un GPS, pratique pour tagger vos images. Et la généreuse batterie (1Ah !) assure plusieurs jours de prise de vue, même en vacance. Autre différence plus anecdotique avec le P310, l’appareil perd sa mémoire interne de 90 Mo au profit des 15 Mo de base, histoire d’enregistrer au moins une photo en rayon sans doute. Ce n’est pas dramatique en soi.

Nikon P330 : une ergonomie inchangée ?

On reprochait au P310 certains choix étranges en termes d’ergonomie, mais force est de constater que Nikon n’a pas totalement corrigé le tir sur ce P330. L’appareil dispose bien d’une molette en plus d’une roue codeuse. Cela permet notamment de shooter en manuel. La molette à l’arrière assure le contrôle de l’ouverture, celle du dessus commande la vitesse. On regrette par contre que cette seconde molette ne soit pas plus souvent mise à contribution. En effet, dans les autres prises de vues, elle ne sert à rien. Idem dans la visionneuse. Dommage quand on sait que ces désagréments… étaient déjà relevés par les utilisateurs du P300 !

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La touche fonction programmable est bien pratique. Elle intègre quelques nouveautés comme un filtre à densité neutre intégré, sur lequel nous reviendrons plus loin. Côté système, le menu est relativement classique pour du Nikon. On retrouve donc bien sûr les modes PSAM. L’appareil dispose en plus d’un intervalomètre, permettant de réaliser facilement des petites vidéos en time lapse à postériori.

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On notera aussi que la sensibilité ISO peut être automatique avec une limitation de plage. Au rayon des bonnes idées, signalons aussi que le Nikon P330 permet aussi de bloquer un certain nombre de focales pour le zoom, histoire de passer rapidement du grand angle (24mm) au portrait (85mm) en un clic, bien vu !Si le Nikon P330 dispose d’un capteur un peu plus grand, il a réussi à conserver les spécifications optiques inchangées, du moins en grand angle. On profite donc toujours du velouté à f/1.8. En télé, l’ouverture se dégrade sensiblement à 5,6 contre 4,9 pour le Nikon P310, mais c’est un zoom x5 et non x4,1 à l’œuvre ici.

Signalons d’ailleurs que l’optique ne perd pas trop de netteté sur les bords et si le résultat est relativement doux à f/1,8, nous avons obtenus d’excellents résultats à grand angles à f/4.

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On notera aussi que le mode macro offre une zone ne netteté suffisante pour pouvoir jouer sur la profondeur sans sacrifier son sujet. Les résultats sont superbes, là aussi.

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Une prise de vue rassurante

L’appareil est agréable à utiliser. On retrouve facilement ses marques, avec un écran très lisible pendant le cadrage. D’ailleurs, l’écran reste le même. C’est un 921 000 points au piqué excellent lors des prises de vue et les images affichées semblent plutôt fidèle au résultat final. La stabilisation qui permet de conserver suffisamment de netteté même à 1/30eme. Par contre, l’appareil n’a pas évolué d’un iota visiblement en ce qui concerne la mise au point, c’est toujours un système à détection de contraste. L’autofocus est rapide et performant, au point qu’on s’est passé de la lampe d’assistance. En revanche, le démarrage de l’appareil est trop long, surtout si vous avez une grosse carte mémoire, étrangement et la gestion du buffer, en RAW comme en rafale est des plus poussives. L’appareil reste indisponible pendant l’écriture. Dommage.

Nikon P330 : une sensibilité excellente

L’appareil s’en sort vraiment bien dans la gestion des teintes quand on monte en sensibilité. Le passage à un gros capteur CMOS est une excellente chose de ce point de vue. Voici un cliché à 200 ISO, très proche des 80 ISO d’ailleurs en termes de bruit.

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Et voici le même à 3200 ISO

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C’est une sortie JPEG directe… et c’est franchement très propre. On a perdu un peu de netteté, notamment dans le contour des craies, et le grain est monté dans le noir des cases vides, mais c’est parfaitement utilisable pour un petit tirage !

Nikon P330 : un concentré d’image

Signalons aussi l’intégration d’un filtre à densité neutre. De quoi s’agit-il ? Inutile de le préciser pour les experts qui nous lisent, mais pour ceux qui sont moins familiers, c’est un filtre optique gris neutre, qui vient s’intercaler dans le chemin optique pour assombrir l’image. Vous allez me dire que c’est parfaitement crétin de vouloir assombrir l’image d’un appareil qui ouvre à f/1.8, mais dans les faits, ce filtre intégré ouvre bien des possibilités créatives ! Le fait d’assombrir le flux lumineux ouvre en effet deux possibilités : quand vous avez beaucoup de lumière et que vous désirez malgré tout obtenir un filé de mouvement, normalement vous commencez par baisser les ISO puis l’appareil va fermer l’iris pour s’adapter à votre temps de pose volontairement long (si vous travaillez en priorité vitesse). Seulement voilà, il y a une limite haute à cela et si vous avez beaucoup de lumière vous risquez de saturer. Le filtre neutre vient alors à la rescousse. Si vous avez par exemple des gens qui attendent dans une gare, vous pouvez par exemple créer le cliché suivant :

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A l’inverse, si vous travaillez en priorité ouverture parce que vous cherchez à créer un flou d’arrière-plan pour un portrait, il se peut que vous ayez trop de lumière et que vous soyez obligé de fermer l’iris pour éviter la saturation, l’appareil ayant atteint sa vitesse maximale. Le filtre neutre peut vous permettre d’ouvrir un peu plus grand pour récupérer un peu de velouté derrière votre sujet.

La façon dont ce filtre neutre fonctionne sur le P330 est assez obscure (c’est le cas de le dire). En effet, je ne pense pas qu’il s’agisse d’un vrai élément mécanique qui s’intercale dans le chemin optique, mais plutôt d’une astuce électronique basée sur l’accumulation d’image à faible gain. Les pixels à gain variable existent par ailleurs, mais pas dans ce type d’applications.

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Quelques mots enfin sur la vidéo, le Nikon P330 ne démérite pas mais il n’y a pas une grosse évolution depuis le P310. L’appareil s’en sort correctement, le piqué est bon, mais la prise de son est encore perfectible, d’autant que Nikon a encore décalé vers la droite les micro-stéréos, et à l’écoute, la spatialisation est toujours aussi confuse. Si vous avez besoin de filmer pour une vidéo d’appoint, pourquoi pas.

Pour la photo en revanche, nous vous recommandons chaudement le Nikon P330, si vous êtes à la recherche d’un compagnon de rue. Les images issues de ce petit appareil valent vraiment de détour. Et pour 330 euros, il vaut vraiment l’investissement. C’est un peu le concurrent moins glamour, mais tout aussi efficace et qui tient dans la poche, du Fuji x20.

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8.5/10

Les Plus

  • Optique lumineuse
  • Ecran de visée bien défini
  • Qualité d’image

Les Moins

  • Gestion du buffer difficile

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