L’écran Philips 272G5DJEB est un 27 pouces très attendu, en grande partie parce qu’au CES, il a été annoncé comme potentiellement compatible G-Sync. Mais la technologie se faisant attendre, Philips a décidé de le sortir en l’état, dans une version tout de même très intéressante, avec un adressage 144Hz et une réactivité à 1ms. Et dans les faits, on n’est pas loin du compte.
L’écran Philips 272G5DJEB est un écran 27 pouces à destination des joueurs. Il intègre une dalle mate estampillée « 1ms » et un adressage 144Hz. Mais comme on a pris l’habitude de se méfier des spécifications des constructeurs, on a vérifié par nous-même.
Design et finition
Comme le veut la tendance actuelle des écrans de jeu, l’appareil que nous vous proposons de découvrir ici joue la carte de la sobriété. La ligne est élégante, et la conception robuste. Il y a un peu de rouge çà et là, histoire de dire qu’on n’est pas dans en face d’une ford fiesta diesel hors d’âge, mais bien devant une bête de course quand il s’agira d’aller taquiner le troll dans son MMO favori.
Ergonomie
L’ergonomie est de premier plan. On retrouve l’ajustement en hauteur, en inclinaison et le mode pivot sur sa base rotative. On a aussi droit à une petite zappette filaire qui permettra de modifier à la volée les réglages de l’écran. Si c’est au sein du même jeu, c’est un peu tricher quand même, selon nous, mais soit.
Equipement
C’est vraiment très complet. Il y a tout simplement toutes les prises vidéo numériques et analogiques que l’on peut espérer trouver sur un moniteur haut de gamme. L’appareil n’a pas de haut-parleur mais il dispose de quatre entrées USB 3.0 et d’une prise HDMI compatible MHL pour y connecter son smartphone ou sa tablette préférée.
Philips 272G5DJEB : une consommation surprenante
Le moniteur Philips 272G5DJEB offre une consommation assez élevée pour un moniteur en dalle TN, avec 28W en conditions de mesure standard. On s’attendait à moins dans la mesure où les gourmandes dalles IPS sont plutôt à 27W. Mais soit.
Le moniteur Philips 272G5DJEB n’est pas particulièrement bien réglé par défaut. Le mode sRGB comme le mode 6500K sont tous les deux mesurés à 6000K, c’est un peu chaud. C’est acceptable sur une télévision, mais sur un moniteur, c’est un peu limite. On vous conseille le point de réglage suivant : rouge =70, vert=82, bleu=100. Dans ces conditions, avec un contraste à 50 et une luminosité à 100, on obtient le résultat suivant :
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE 
On attendait un contraste un peu plus élevé. Certes, les dalles TN ne sont pas connues pour leur contraste extraordinaire, mais les récents exemples que l’on a reçu d’Asus montrent qu’il est possible de faire mieux. Ici, on retombe au niveau des moniteurs IPS. Pas de quoi pavaner. En revanche, l’écran est mat, et ça c’est vraiment top pour jouer de jour.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, après réglage, l’écran montre qu’il va un peu au-delà du standard. Les couleurs sont un peu plus riches dans le rouge et le vert notamment.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Philips 272G5DJEB : une bonne uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Ainsi, le moniteur Philips 272G5DJEB offre une uniformité vraiment très correcte. C’est l’un des bons points de ce test en statistique. Voyons donc ce que l’écran a dans le ventre en dynamique désormais.L’écran Philips 272G5DJEB offre une réactivité programmable. C’est bien la moindre des choses Mais comment le régler ? On recommande la position Fast sur le curseur d’overdrive :
L’appareil n’est pas au niveau du leader du marché, mais on s’en rapproche. C’est donc plutôt un bon écran pour le jeu, le constructeur n’a pas menti.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Dépassement de consigne
Avec le réglage ci-dessus, il n’y a pas de dépassement de consigne et donc pas de negative ghosting. L’appareil écope donc hélas d’un A. Par contre, si vous avez le malheur de passer sur la position « fastest », alors là, c’est du grand n’importe quoi, avec des dépassements qui durent carrément plusieurs trames, à éviter.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
On vient de voir que la réactivité était largement suffisante pour le jeu intensif et à l’essai, l’appareil ne démérite pas. L’action est ultra-fluide, et les mouvements rapides de caméra ne laissent pas de traces particulières. C’est très agréable et la dalle mate joue vraiment en sa faveur. On notera aussi que l’appareil dispose d’une fonction SmartImage. Quesako ? C’est en fait une série de préréglages pour le jeu vidéo (RTS, FPS, course, etc.) mais à l’essai, on ne trouve pas cela très pertinent. Mieux vaut vous confectionner vos réglages perso, d’autant qu’on peut les stocker pour deux utilisateurs distincts… ou deux jeux distincts, en fait. On pourra les rappeler à la volée à l’aide de la petite télécommande filaire, au demeurant bien pratique pour naviguer dans l’OSD.
Maintenant, sorti du jeu vidéo et de la course aux Hertz, l’écran nous laisse un peu sur notre faim. Après réglage, il est capable d’offrir de belles couleurs, mais le contraste est un peu léger pour la photo, et même si à l’heure actuelle, c’est encore un peu cher, on commence à s’habituer au WQHD sur PC, vraiment pratique pour travailler et ici, l’appareil n’est « que » Full-HD. Ce qui n’est pas bien gênant pour le jeu, au contraire, mais pour le reste… Dans les films, il faut aussi compter avec pas mal de fourmillements sur les aplats de couleurs. Mais après réglages, les tons chair sont corrects, mais on reste un peu dans l’expectative quant au niveau de noir. Si vous regardez un film dessus dans le noir, les ombres virent au gris foncé. C’est assez désagréable. Par contre, le 144Hz est utile, même sur le bureau, où l’on prend goût à l’hypnotique fluidité des déplacements de souris et de fenêtre.
Philips 272G5DJEB : un bon cru
L’écran Philips 272G5DJEB est donc un bon écran pour le jeu. Il n’y a aucun doute là-dessus. Pour le reste, on est plus sceptique, notamment si vous travaillez, vraiment, sur PC, ce n’est pas l’écran le plus polyvalent qui soit. A réserver donc aux joueurs en mal de surface d’affichage… et de fluidité !
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