Philips 55PUS7809 : le 4k de plus en plus abordable

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Philips dispose désormais de deux gammes d’écrans 4k : une gamme impayable et une gamme presque impayable, mais quand même payable un peu. Le Philips 55PUS7809, avec ses 1 800 euros en rayon, est de ceux-là. Mais il a bien fallu faire des compromis.

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Le Philips 55PUS7809 représente donc la version abordable de l’ultra-HD selon Philips. Le constructeur n’a pas rogné sur la finition, c’est un bien bel appareil. Par contre, pour ce qui est de la qualité d’image, il y a des compromis à faire et il n’est pas certain que l’on soit prêt à les accepter.

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Design et finition

C’est un très beau téléviseur. La dalle est intégralement recouverte de verre, c’est beau (yeah !!!!!) mais les reflets sont omniprésents (ah…). Les bords de l’écran sont vraiment fins :

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Par contre, c’est vrai que ça reflète à mort.

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Au dos, on trouve bien sûr le système Ambilight, sur deux côtés.

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Le pied tout en bonne grosse ferraille à l’ancienne inspire confiance. Par contre, si vous le prenez sur le pied pendant le montage, c’est direction l’hôpital. Vous voilà prévenu.

Ergonomie

L’ergonomie selon Philips est toujours un grand moment. Le constructeur oscille entre idée de génie pour rendre le téléviseur vraiment agréable à l’usage et austérité absolue d’un formulaire de compensation SNCF. C’est encore une fois le cas ici. D’un côté, on trouve une télécommande réversible. Côté pile, une zappette classique :

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Côté face, un clavier complet.

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La présence du clavier est particulièrement bien vue pour lancer des recherches, que ce soit dans l’application Youtube par exemple ou pour chercher un contenu sur la mémoire de la machine, une clé USB, etc.

En revanche, le système de menu pour régler la qualité d’image est planqué au quatrième sous-sol d’une arborescence qui change de look selon les niveaux. C’est lourd à souhait.

Equipement

On ne va pas revenir sur le nombre de prises. C’est marqué au-dessus et c’est dans la veine de ce que l’on trouve habituellement. Mais voilà, il y a un détail gênant : l’appareil n’est pas compatible HDMI 2.0. Vous pouvez donc faire une croix sur le 60 Hz et je vois déjà d’ici les larmes rouler sur les joues des gamers les plus endurcis. Côté connectique toujours, on trouve le Wifi Miracast. Il permet de partager facilement du contenu depuis une tablette ou un smartphone compatible vers la TV. Côté TV connectée, c’est assez spécial. Quand on branche la télé sur le réseau, voilà l’interface d’accueil :

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Pas que l’on soit particulièrement prudes, m’enfin si on liste les six premières applications, on a : de la VOD, de la fesse, du cinéphile, de la fesse, je-ne-sais-plus-trop-quoi, de la fesse… Bien sûr, on vous demandera de confirmer votre âge si vous cliquez sur l’une de ces icones de fesse. Mais tout de même, ça la fout mal pour une TV, par définition à l’utilisation plutôt familiale, mais passons. Pour le reste, c’est du très classique (Youtube, Twitter, Facebook, Acetrax, 6play, Arte+7, etc.)

On notera aussi que Philips a équipé sa TV d’un processeur Quadcore. Et on se demande bien ce qu’il fait. A titre personnel, je pense qu’il est tout de même fort occupé à calculer des décimales de Pi. Parce qu’il n’est pas rare que le téléviseur rame, même pendant la saisie au clavier. Si vous tapez un peu vite, certaines lettres sautent, c’est vraiment désagréable.

Côté USB, le lecteur lit à peu près tout mais a quand même du mal avec les films en 4k, justement, au format MP4. Dommage.

Ah oui, j’oubliais, vous trouverez quatre paires de lunettes 3D dans le fond du carton.

Philips 55PUS7908 : une consommation raisonnable

La consommation du Philips 55PUS7809 est très correcte avec 134W à la mesure en conditions de mesure standard. Attention, chez Philips, on ne fait pas comme tout le monde, c’est le curseur de contraste qui contrôle le rétro-éclairage et donc la consommation. Il ne faudra pas le confondre avec un autre curseur, planqué plus loin dans un sous-menu, et sobrement appelé « contraste Image », qui lui, joue bien sur le contraste… quand on vous disait que c’était compliqué…

tablo2.jpgLe Philips 55PUS7908 a profité des réglages de l’Imaging Science Fondation (réglages ISF). Dans l’ensemble, même si la température des couleurs est un peu chaude (5500K), l’image résultante est très naturelle, avec une bonne fidélité chromatique, sauf dans les teintes les plus sombres, où ça se gâte franchement.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Et là, je dis non. Le contraste n’est pas du tout compétitif, avec un niveau de noir à 0.3 cd/m2, c’est absolument inadmissible. Il faut à cela ajouter des reflets à peine filtrés par la dalle qui cantonnent l’utilisation de cet appareil à l’obscurité totale, et comme le niveau de noir n’est pas du tout compatible home-cinéma, c’est quasiment une fin de non-recevoir pour nous.

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Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran s’avère assez proche du standard, rien de spécial à ajouter sur ce point. Il y a tout au plus une légère limitation dans le vert

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Philips 55PUS7809 : Uniformité sans trop de souci

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Philips 55PUS7809 offre une uniformité très correcte, même sur les images assez sombres. Le bas de l’écran est plus clair que le haut, c’est assez franc, mais une fois le film en place, on oublie assez facilement ce désagrément. Le Philips 55PUS7809 offre une réactivité vraiment moyenne. Ce n’est de toute façon pas l’écran qu’il vous faut pour jouer (pas de 60 Hz en 4k) mais le manque de réactivité joue aussi un rôle dans la définition des textures dans les travellings, surtout en 4k, qui ont parfois tendance à cirer.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Qualité vidéo

Avec le peu de contenu en ultra-HD que l’on possède, nous avons déjà été relativement mécontents de voir que le lecteur multimédia intégré ne gérait pas forcément bien le 4k. Vous êtes donc bon, du moins pour l’instant, pour utiliser un PC. Bien évidemment, avec ce genre de contenu, on frôle la démo technique, l’écran offre vraiment beaucoup de détails, c’est indéniable. Maintenant, on souffre toujours autant des reflets. En HD, avec des Blu-ray plus traditionnels, c’est une autre histoire. Le rendu est correct, sans plus. L’image manque un peu de piqué. On a essayé de corriger via le menu. Voici ce que l’on vous conseille. Vous pouvez augmenter le curseur d’amélioration des contours d’un cran. L’appareil dispose aussi d’un curseur de d’ultra résolution, mais ça n’a qu’un impact marginal sur la qualité d’image. Quant au natural motion, qui gère en fait les algorithmes d’amélioration de fluidité, on n’a pas pu dépasser le minimum sans que ça devienne caméscope. C’est dommage, car l’image est plutôt naturelle et très cinéma, mais on trouve mieux, en dalle Full-HD, de nos jours.

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Côté multimédia, il faut aussi noter un point vraiment pénible : si vous regardez Youtube, vous ne pourrez pas choisir le rendu à l’écran. Vous serez obligé de subir le mode « dynamique », qui donnera à n’importe quelle bande annonce d’un film de Godard la délicate colorimétrie des Tuto de Camille.

Et puis surtout, ces reflets… que faire ?

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En revanche, les angles de vision sont très confortables.

Jeu vidéo

C’est très moyen. Déjà, sur PC, oubliez. Ça n’a aucun intérêt, puisque vous ne pourrez pas monter en 60 Hz. Sur console, la réactivité reste moyenne mais la faible résolution des consoles joue aussi en défaveur de la dalle ultra-HD. En effet, malgré un quadcore, il semble que la machine ait bien du mal à remettre à l’échelle les contenus HD. le résultat est tantôt flou, tantôt brouillon et pixélisé. Dommage.

3D

La 3D est assez réussie. C’est une solution passive. Déjà, le lignage se fait très discret en 2D, mais en 3D, l’image est extraordinairement stable, avec une belle sensation de jaillissement. C’est propre. C’est bien l’un des rares points positifs de cet appareil hélas.

Mode PC

On atteint la résolution native en HDMI, mais on sera limité au 30Hz. Voila tout.

Qualité sonore

L’appareil dispose d’un petit boomer dans le dos.

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Si l’idée est bonne, le résultat est quand même limite. Les basses sont très brouillonnes. Il vaut mieux régler l’appareil sur Surround plutôt que Surround 3D. La spatialisation est plus précise.

Philips 55PUS7809 : point trop n’en faut

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Le Philips 55PUS7809 n’est pas recommandable en l’état. Certes, il n’y a pas tromperie sur le nombre de pixel (on a compté…) mais on attend d’un téléviseur plus qu’un tas de pixel. En l’occurrence, la connectique est limitante, le contraste n’est pas bon et l’image est d’une qualité discutable sur les sources HD… Et surtout, que de reflets ! Bref, on passe.

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6.5/10

Les Plus

  • Qualité de fabrication
  • Télécommande complète

Les Moins

  • Reflets
  • TV connectée parfois lente
  • Contraste

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