Partager la publication "Brouiller les téléphones mobiles en prison : mission difficile coûtant 20 millions d’euros"
L’administration pénitentiaire demande depuis quelques années de brouiller les téléphones en prison. Une idée qui reviendrait à plusieurs millions d’euros. Des équipements seraient implantés mais également refaits et mis à jour.
Le brouillage des téléphones portables en détention est un sujet bouillant et au cœur de l’actualité, malheureusement depuis plusieurs années. La difficulté est alors de passer de la théorie à la pratique, ce qui financièrement est un pas à franchir. En effet, l’enveloppe attribuée à l’administration pénitentiaire est de 20 millions d’euros pour 2019.
Brouillage de téléphones en prison : un but sans fin
L’administration pénitentiaire doit s’adapter aux nouvelles technologies pour pallier les failles de sécurité au sein même de la prison. En effet, elle souhaite renforcer ses dispositifs de brouillage. Les détenus jouent sur la technologie pour contacter l’extérieur avec leur téléphone portable qu’ils introduisent de manière illégale au sein de la prison. Les anciens systèmes permettaient de résoudre cette difficulté en brouillant les ondes téléphoniques.
Or, ce dispositif était viable contre les technologies de 2e génération (2G). Aujourd’hui les détenus font rentrer dans l’enceinte de l’administration pénitentiaire, des téléphones de la génération nouvelle, intégrant alors un réseau 3G et 4G. Ce qui laisse craindre également l’apparition de la 5G.
Par ailleurs, l’Administration pénitentiaire doit faire face à une deuxième difficulté qui est la suivante : les établissements pénitentiaires sont généralement implantés en ville, ils ne peuvent donc pas brouiller les alentours, par ailleurs, l’architecture de la prison peut contrarier l’efficacité des brouilleurs. Tout comme l’épaisseur des murs en béton, des barreaux, des portes blindées qui peuvent comme elle l’indique elle même, « perturbe la diffusion des ondes des systèmes de brouillage ».
Des investissements encore trop maigres pour une bonne efficacité
Les établissements pénitentiaires sont nombreux en France. On peut noter par exemple qu’au premier janvier 2018 il n’y avait seulement que 110 établissements qui étaient équipés de brouilleurs, sur 188 centres de détention, ce qui ne fait que 60 % du parc immobilier pénitentiaire.
Mais la difficulté n’est pas d’équiper les 40% restant, mais bien de remettre à jour, les installations anciennes qui sont désuètes et complètement inefficaces contre la nouvelle technologie.
Voir aussi >> Les cellules de prison en France seront bientôt équipées d’un téléphone
Un budget alloué à l’administration pénitentiaire par la garde des sceaux Nicole Belloubet
La ministre de la Justice, garde des sceaux, a indiqué à un sénateur qu’un budget de 19.9 millions d’euros serait alloué à l’administration pénitentiaire pour permettre d’installer les brouilleurs dans les établissements pénitentiaires.
En 2018, cette enveloppe était moindre car elle était de 14.7 millions d’euros. La ministre de la Justice indiquait par ailleurs, que l’enveloppe irait dans les établissements pénitentiaires les plus à risque, notamment Paris-la-Santé et Osny, deux établissements pénitentiaires d’Île-de-France. Affaire qui est donc à suivre pour le début de cette nouvelle année.
