L’audio n’a pas fait autant de bruit sur le CES que l’année dernière mais était bien représenté en termes de nouveaux produits. Il y a notamment une véritable volonté de proposer des appareils audiophiles qui exploitent les fichiers audio en haute définition.
On a aperçu des produits raisonnables, notamment des lecteurs réseau en nombre avec des prix devenus abordables pour un appareil HiFi, sous les 1 000 euros. En montant en gamme, on arrive progressivement sur le déraisonnable avec déjà un Sony qui propose une deuxième version de son baladeur audiophile à plus de 1 000 euros et le comble a été aperçu chez Astell&Kern qui propose un lecteur réseau à 12 000 euros ! La HiFi et l’audio-vidéo haut de gamme se convertissent aussi peu à peu au sans-fil avec notamment un Klipsch qui propose désormais des enceintes Référence Wireless. En revanche, sur le front du multi-room, pas de grandes surprises, il semble qu’après une première vague, les fabricants se cherchent un peu. Du moins le spécialistes car il y avait de l’inattendu chez Samsung avec un concept elliptique tout à fait surprenant et même chez le Français Emtec qui lance une gamme pour le moins étonnante. On note aussi un net recul sur l’inflation d’enceintes Bluetooth et c’est une bonne chose car on frôlait la saturation. Si on voyait encore un peu partout des modèles entrée de gamme sans intérêt sonore, la tendance était surtout au tout temps et au tout terrain. Le casque certes en baisse mais toujours aussi présent se reconcentre sur le haut de gamme, sur l’intra-auriculaire et sur le sans-fil ce qui est une bonne chose pour créer de la valeur et des bons produits comme on en a vu chez Audio-Technica et B&O Play qui présente avec le H8 une peu le futur du casque.
Sony a retravaillé son baladeur audiophile sous Android pour cette nouvelle version toujours réalisée en aluminium mais en finition noire plus réussie. La qualité de restitution audio a également été améliorée mais Sony ne mentionne pas le nom du processeur, ni celui du convertisseur numérique vers analogique. En revanche, le fabricant promet une meilleure qualité sur des morceaux compressés avec la technologie DSEE-HX capable de redonner clarté et dynamique. Sony a déjà prouvé par le passé qu’il maîtrisait bien le sujet. L’alimentation a également été améliorée pour une tension plus stable. L’autonomie annoncée est de 60 heures et les 128 Go embarquées peuvent être étendues grâce au port micro-SD. On est toutefois étonné que la version d’Android soit aussi datée en 4.2. C’est un bel objet qui peut plaire aux audiophiles exigeants mais dont le prix sera sans doute aux alentours de 1 200 euros, soir 400 de plus que pour la première version.
Klipsch renouvelle sa gamme d’enceintes HiFi et AV haut de gamme Reference avec un nouveau design et notamment une façade en vinyle et un cache magnétique. Le fameux Horn pour les aigus qui donne un son si vivant a été revu également, tout comme les woofers. On retrouve tous les modèles : colonne, centrale et bibliothèque sous l’appellation Reference Premier. Klipsch présente aussi un système d’enceintes Reference doté de la technologie WISA qui permet de se passer des fils. Il comprend un caisson de basses, une enceinte bibliothèque et une enceinte colonne. Il suffit de brancher les enceintes sur les secteurs et la transmission se fait sans fil à partir d’un Hub qui dispose de quatre entrées HDMI. Il n’y a aucune perte de qualité. La sortie est annoncée pour le troisième trimestre. Toujours dans la gamme Reference Premier, Klipsch montrait aussi une enceinte colonne RP-280DA Dolby Atmos qui intègre des haut-parleurs qui pointent vers le haut. Klipsch lance aussi un casque sous le sigle Reference. Il s’agit d’un modèle nomade supra-aural très léger et très confortable avec des coussinets d’oreillettes à mémoire de forme. Il intègre des haut-parleurs de 40 mm et coûte 200 euros.
Le spécialiste de l’enceinte pour faire la fête montrait le premier robot enceinte sans fil qui se déplace au rythme de la musique. Le Party Bot fonctionne sur batterie, dispose d’une puissance de 50 Watts et coûte 350 euros.
La version Micro plus modeste sera vendue 70 euros. La Spectra Boom est une enceinte portable aux dimensions généreuses qui a la particularité de s’illuminer à la couleur de son choix et de faire varier la lumière en musique. Sur batterie, elle sera vendue 200 euros. L’enceinte nomade Bluetooth Plunge à 130 euros est entièrement étanche à la norme IPX 7 et peut donc s’immerger dans l’eau.
Ion propose aussi plusieurs platines vinyles dont l’Air LP qui est la première à streamer la musique en Bluetooth vers l’enceinte de son choix (130 euros), un moyen original d’associer vintage et modernité. Toujours en vinyle, Ion lance aussi des valises platines dans la lignée de ce qui se faisait dans les années 50. La plus haut de gamme Vinyl Motion Deluxe dotée d’une batterie rechargeable affiche un look très réussi pour un prix de 100 euros.
Ion sort aussi dans le jardin désormais. Ainsi le Holiday Party est un projecteur LED qui se plante dans le sol (80 euros) et le Patio Mate est un anneau qui se clipse au parasol et sert à la fois de lumière pour la table comme d’enceinte Bluetooth (50 euros).
Samsung a développé un nouveau concept audio pour le salon et pour le téléviseur qui surprend pour le moins. La forme de l’enceinte est ovale, un peu celle d’un œuf allongé. La finition est très belle avec aussi de nombreuses déclinaisons de couleurs et de matières. La forme permet de loger les haut-parleurs verticalement vers le haut pour les aigus et vers le bas pour les basses avec un système de réflexion qui génère un son sur 360 degrés. L’enceinte peut se placer sur un pied au sol, sur un pied plus court sur une table et même s’accrocher au plafond. Une enceinte plus petite dispose d’une batterie et devient donc transportable dans la maison. D’ailleurs cette nouvelle gamme Ambiant s’inscrit dans le système Wireless audio et peut donc se combiner en multi-room ou en ensemble home cinéma sans fil. Samsung lance aussi une nouvelle version 2.0 de l’application multi-room bien moins austère et plus conviviale.
Les DJ réclament un retour aux sources pour le scratch avec plus d’informations de retour directement sur la platine pour ne pas avoir à fixer des yeux l’écran en permanence ce qui fait perdre une partie du « feeling » mécanique. La platine DJ Control Jogvision offre une solution abordable à 300 euros. Déjà, elle est livrée avec le logiciel Serato très apprécié par une large communauté. Les jogs sont équipés au centre d’un anneau de 32 LED bleus qui permettent de suivre les mouvements effectués comme si on se repérait sur un disque. Un autre anneau de 16 LED permet de savoir où on en est dans le morceau. Cette platine déjà haut de gamme dispose de jogs en métal et du Air Control.
La marque audiophile japonaise présente deux intra-auriculaires haut de gamme absolument magnifiques, les Heaven VII et VIII. De formes identiques et équipés des mêmes drivers, les deux modèles se distinguent par la finition et le son. Les VII sont en acier recouvert d’un plaquage argent ou noir mat. Les VIII disposent d’une finition or. Déjà, le design avec la grille arrière est très réussi mais plus important, ils se mettent très facilement dans l’oreille, offrent un excellent confort de port et un bon couplage acoustique. Déjà les VII impressionnent à l’écoute avec une dynamique, une présence et une aération incroyables. Le réglage est assez neutre sans aucune mise en avant des basses, un son studio. Les VIII jouissent des mêmes qualités audio mais avec un réglage plus rond, plus chaud. Si les basses sont un peu plus présentes, elles ne sont jamais exagérées et l’écoute qui en résulte est vraiment magnifique, à la fois fidèle et agréable par la chaleur dégagée. Une vraie réussite qui se paie 700 euros pour les Heaven VIII et 600 euros pour les Heaven VII.
Le casque Pandora 10 est un modèle de salon supra auriculaire d’un poids déjà très conséquent mais qui se porte pourtant très bien et propose un bon confort. Final Audio a utilisé des matériaux nobles comme l’aluminium et le titanium, les drivers ont un diamètre de 50 mm. L’écoute est très étonnante pour un casque audiophile à ce prix, 6 000 euros tout de même. La restitution est très ample, aérée, dynamique avec en même temps un rendu d’une grande précision. Alors que dans cette gamme on préfère généralement un son très épuré sans aucune coloration, ici Final Audio a opté pour la chaleur et la rondeur, sans exagération bien sûr. Pour nous, le résultat est très réussi, reste à voir si les audiophiles vont apprécier.
A&K délaisse le baladeur audiophile pour s’intéresser au son dans le salon. L’AK500N est un serveur musical pour le moins impressionnant. Il est doté d’un grand écran tactile qui permet de tout gérer à travers un Android lourdement modifié pour les besoins de l’audio. Assez petit, on peut le déplacer dans la maison et il est d’ailleurs alimenté sur batterie avec environ sept heures d’autonomie. Il est équipé de SSD avec une capacité de 1 à 4 To. Il se connecte au réseau en WIFI ou par un câble et il est ensuite capable de récupérer la musque stockée sur tous les appareils du réseau. Un lecteur CD permet aussi de ripper les morceaux. Evidemment, il lit absolument tous les formats en haute résolution jusqu’au DSD. La conversion vers l’analogique est assurée par deux convertisseurs Cirrus Logic haut de gamme. En plus, il dispose d’entrées analogiques et numériques optiques comme coaxiales. Le prix est comme à l’accoutumée astronomique pour ce serveur musical audiophile qui peut aussi faire office de DAC USB puisque qu’il est lancé à 12 000 dollars aux Etats-Unis. On pourra lui associer en le posant dessus un amplificateur stéréo et une alimentation directe ce qui en fera une chaîne HiFi complète.
Le spécialiste anglais du son a présenté un nouveau lecteur de musique en réseau. Le CXN intègre deux convertisseurs analogiques Wolfson WM8740 capables de traiter jusqu’au 24 bits / 192 KHz des formats comme le FLAC mais également le DSD en natif. Le CXN se connecte au réseau par un câble Ethernet ou en WiFi. Ainsi, il peut à travers le protocole DLNA uPNP diffuser depuis toute source connectée au réseau comme un ordinateur ou un NAS. Il est également possible de brancher directement un notebook en USB ou d’utiliser un disque externe via l’USB également. Le CXN donne aussi accès aux services en ligne comme Spotify Connect. Il dispose en sus d’entrées analogiques et numériques (optique comme coaxial). Le CXN est également Air Play. On peut commander le lecteur par l’écran 4,3 pouces couleur en façade mais il sera plus aisé d’utiliser l’application pour iOS et Android sur tablette ou smartphone. L’interface est très bien pensée avec des nombreux filtres et un accès par répertoires. Le prix est de 1000 euros. Cambridge Audio a également intégré ce lecteur dans deux amplificateurs audio-vidéo 7.1, le CXR 120 huit fois 60 ou deux fois 120 watts et le CXR 200 huit fois 120 ou deux fois 200 watts aux prix respectifs des 2 000 et 2 500 euros.
B&O Play propose toujours des produits qui allient le son au design mais ici le fabricant danois a ajouté une large touche de modernité. Ce casque supra-auriculaire nomade est déjà magnifique à regarder et à toucher avec une structure en aluminium, du cuir de vache sur l’arceau et des coussinets d’oreillette en cuir d’agneau avec mousse à mémoire de forme. Le poids étant contenu avec 255 grammes, le confort est vraiment très bon. Le H8 se passe de fil et communique avec le smartphone en Bluetooth aptX. La recharge se fait en micro-USB. L’autonomie est très confortable avec 14 heures et le NFC est également de la partie. De plus, le casque inclut une réduction de bruit active et B&O Play s’est attaché à ne pas altérer la qualité de restitution, ni donner un sentiment de confinement. Enfin, tout se commande en tactile directement sur l’oreillette en aluminium par une réaction à la déformation du matériau ce qui donne une réponse rapide et précise, peu importe si les mains sont sèches ou pas. On tapote pour allumer et avec des gestes simples on contrôle le volume, la réduction de bruit et le passage d’un morceau à l’autre. La restitution semble très réussie avec à la fois un son ouvert et ample mais aussi chaud et rond. La réduction de bruit parait assez discrète effectivement pour autant que l’on puisse en juger sur un salon. le H8 sera vendu la coquette somme de 500 euros mais c’est du B&O…
Cette société australienne fondée par des musiciens s’est déjà fait remarquer par des intra-auriculaires de grande qualité à la finition d’exception. Désormais, le constructeur s’attaque aux casques de salon avec les AF240 et AF 250. Le 240 est en plastique mais de qualité. Tous les détails sont soignés, notamment un réglage de l’arceau très fin et stable. Le confort est bon et le casque est doté de drivers de 40 mm. En revanche, la restitution est vraiment orientée basses, beaucoup trop à notre goût. Seuls les amateurs d’électro seront sans doute satisfaits. Le 250 est lui constitué de matières pus noble comme le métal. Toujours aussi confortable, il est doté de drivers doubles de 40 mm. Et le résultat est remarquable. Le son est chaud et toujours un peu orienté basses mais aussi aéré et dynamique. Le 240 sera commercialisé à 250 euros ce qui parait vraiment cher au regard du son produit, alors que le 250 sera commercialisé à 350 euros.
Le spécialiste japonais du casque audio diversifie ses gammes avec notamment les Sonic Sports. Abordables entre 29 et 59 euros, ces intras résistent à l’eau et à la transpiration. Ils tiennent fermement en place lors de l’exercice et la qualité audio du modèle haut de gamme Sports 3 est étonnamment bonne pour le prix.
A l’opposé, Audio-Technica lance aussi des intras audiophiles dans la lignée du fameux casque MSR7. Il s’agit des CKR 9 à 200 et CKR 10 à 300 euros. Ce dernier est en titane très bien fini et surtout offre une restitution d’une ampleur rarement atteinte sur ce type d’écouteurs.
Audio-Technica, déjà très impliqué dans le casque à réduction de bruit, lance un modèle très accessible à seulement 100 euros, le ANC29, et en profite pour baisser les prix du ANC9 qui se trouve désormais à 200 au lieu de 300 euros et du ANC7 qui vaut désormais 150 euros. Audio-Technica complète aussi sa gamme de casques gamer pour PC avec un PDG1 ouvert à et un PG1 fermé, les deux au prix de 200 euros. Ils sont très qualitatifs et très confortables.
Audio-Technica va aussi lancer une nouvelle platine vinyle LP60 dépourvue du USB mais vendue à seulement 130 euros. Elle sera pourtant dotée de la cellule de qualité AT91 et sera proposée dans des couleurs bleu et rouge avec un aspect très vintage.
La marque du célèbre rappeur 50 Cents se tourne de plus en plus vers le sport avec une gamme complète de casques intra- et supra-auriculaires. Les intras existent en version filaire et Bluetooth, ils sont tous résistant à l’eau et tiennent bien en place grâce à de petits ailerons.
Les modèles on ear sont des casques classiques mais là aussi conçus pour le sport avec une plus grande solidité, un meilleur maintien et une résistance à l’eau. Là encore, ils existent en version filaire à 179 et en version Bluetooth à 229 euros.
Le clou du spectacle sont bien sûr les Biosport, des intra-auriculaires sans fil qui intègrent un capteur infrarouge de détection du rythme cardiaque réalisé par Intel. Pendant le sport ou l’exercice, on peut ainsi voir sur l’application en direct sa fréquence cardiaque. Aucune application dédiée n’est proposée par SMS Audio mais le Biosport est compatible avec Runkeeper et MapMyFitness, d’autres sont à venir. Le prix est de 150 euros. On est quand même un peu dubitatif quant à l’intérêt car comment regarder l’application pendant l’activité sportive ? A la rigueur en fixant le smartphone sur un home trainer. Bien entendu, on saura après le sport quel aura été son activité cardiaque mais le réel intérêt c’est de le connaître en temps réel ce que proposent plus efficacement les montres cardio GPS.
Creative s’éloigne de plus en plus de l’intérieur des ordinateurs, notamment avec ce X7, un amplificateur qui est un concentré de technologies audiophiles pour un prix très contenu de 400 euros. Au cœur se trouve le fameux processeur SBX 1 capable de traiter le signal avec beaucoup de puissance. Les sources peuvent être multiples. Elles peuvent être Bluetooth jusqu’au 4.1, aptx évidemment, ou USB par un ordinateur ou un disque externe. Il y a aussi plus classiquement des entrées numériques et analogiques. Le X7 est capable de traiter des fichiers comme le FLAC jusqu’au 24 bits / 192 KHz mais aussi des DSD en direct. Les convertisseurs haut de gamme Burr Brown 1794 convertissent l’audio haute résolution pour le sorties analogiques avec une amplification de 2 x 50 Watts pour des enceintes haute-fidélité mais aussi une sortie casque amplifiée par la puce Texas Instrument TPD6120A2 elle aussi très haut de gamme pour arriver à une linéarité maximale sous 2 Ohms. Le X7 décode aussi le Dolby Digital et par la puce SBX1 redonne de l’ampleur et de la dynamique aux formats compressés comme le MP3. A l’écoute, c’est franchement impressionnant et on voit bien le X7 au centre d’une installation audiophile avec enceintes et un casque alimenté en musique par un notebook contenant des morceaux en haute définition. Le contrôle du X7 se fait aussi par une application iOS et Android, ou encore par le navigateur sur ordinateur.
