Des bisounours chez Hadopi

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Hadopi.jpgÇa part d’une bonne idée, d’une excellente idée même. Et en général, excellente idée n’est pas forcément le mot que l’on associe le plus avec Hadopi.

On sent bien que la Haute Autorité est dans le collimateur et que c’est toujours dans des conditions un peu extrêmes que peut sortir des choses brillantes, dans l’urgence, le conflit, le stress. Ce n’est pas toujours le cas, évidemment, mais ça arrive.

Un des arguments qu’ont les pirates pour bouder les plates-formes de téléchargement légales, c’est de dire qu’on ne trouve pas toute la culture mais plutôt la culture rentable. Quid des films japono-kosovares ? Des livres d’auteurs oubliés parce on préfère mettre en avant le dernier Mussot ? Des documentaires sur le quotidien des cambodgiens au XIVème siècle ?

Et c’est vrai qu’on peut tomber sur des choses un peu improbables sur des plates-formes dites illégales. La Hadopi semble avoir entendu cette remarque émise depuis quand même quelques années par les internautes. Elle a donc décidé de mettre en place un système, ici, afin de signaler le côté introuvable d’une œuvre dans l’offre légale. À partir du moment où l’œuvre n’est pas fantaisiste (dans les films signalés introuvables, on découvre que les Trois frères le retour a été demandé. Il va de soit que les signalements doivent respecter la chronologie des médias), la Hadopi aura un rôle pédagogique : celui d’expliquer la raison de la non présence d’une œuvre en version dématérialisée. Mais elle contactera aussi éventuellement les détenteurs des droits pour signaler la volonté d’un internaute de retrouver quelque chose qui n’est plus disponible.

Mais là, on se demande si tout ceci n’est pas une posture de la part de la Hadopi. Si les majors, les éditeurs en tout genre ne rééditent plus certaines choses, c’est parce que c’est mort, enterré, qu’il n’y a plus de rentabilité envisageable et qu’une dématérialisation (on ne parle même pas de restauration) couterait plus que ça ne rapporterait.

Je vous prends un exemple précis : s’il y a bien quelque chose que j’aimerais retrouver, ce sont mes lectures d’enfant. Ne vous foutez pas de ma gueule ; j’avais tous les Sylvain et Sylvette, la première édition. Une BD complètement surannée qui a vu le jour pendant la guerre, un récit dans lequel deux enfants se perdent en forêt et trouvent une chaumière dans laquelle ils vont vivre… On ne sait pas combien de temps. On ne sait pas trop en quelle année ça se passe. On est loin de la guerre, tout simplement. Je pense qu’on devrait être trois ou quatre à être intéressés par des PDF de cette collection. Je mets aussi la Hadopi au défi de proposer les Star Wars de 77, par exemple. « Han Solo shot first » dit le proverbe, c’est peut-être un détail pour vous. Mais avant la scandaleuse révision de Lucas, c’était un Han Solo bien plus sombre que les fans de Star Wars connaissaient. Je suis persuadé qu’il est impossible de trouver une version 77 de Star Wars en ligne. Je pense que c’est envisageable illégalement, malheureusement.

On peut se demander surtout si ceci n’est pas une façon d’agiter les bras histoire de dire que la Hadopi fait la promotion de l’offre légale mais que derrière, il e faut pas forcément attendre grand-chose.

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