Si jouer, regarder des films et la TV sur un écran géant vous tente, Epson propose depuis le milieu d’année dernière un modèle dont on a peu entendu parler, l’Epson EH-TW5200. Avec sa matrice 1080P et son look de vidéoprojecteur data, il passe forcément inaperçu face aux modèles concurrents et leurs coques glossy. Outsider dans l’âme, voyons ce que vaut ce trublion tout de noir vêtu.
L’offre de vidéoprojecteurs s’est peu à peu nettement segmentée entre le haut de gamme, doté des dernières technologies et l’entrée de gamme qui tente de concilier performances et restriction budgétaire. L’Epson EH-TW5200 est dans cette seconde catégorie, en proposant pour 899 euros une matrice 1080P, une lampe capable de délivrer 2 000 Lumens et un taux de contraste annoncé de 15 000:1. Comme vous le constatez, les performances annoncées ne sont pas extraordinaires, toutefois Epson a boosté l’ensemble en y ajoutant une compatibilité 3D, une correction de keystone automatique en vertical et manuel à l’horizontal, un haut parleur, et surtout un ensemble conséquent de modes colorimétriques et de réglages qui pourraient bien renverser la vapeur.
Esthétiquement cet Epson ne va guère marquer les esprits. Il faut dire que son look très data et la multitude de boutons et de molettes ne facilitent pas les choses. Ce n’est pas mieux avec la télécommande, non rétro éclairée, qui elle aussi multiplie les petits boutons. Les menus reprennent avec bonheur l’arborescence des autres modèles de la marque. On est ainsi satisfait de retrouver un bon nombre de fonctionnalités propres aux produits plus haut de gamme. Par exemple les 4 préréglages pour la 2D : Dynamique, Séjour, Naturel et Cinéma et pour la 3D : Dynamique et Cinéma. On choisira aussi parmi 4 formats d’image, on pourra modifier la teinte, la saturation et la saturation des couleurs RGBCMY, mais aussi retravailler les zones sombres et claires en RVB. Toujours tout aussi intéressant, on retrouve une technologie autrefois réservée aux modèles bien plus chers, à savoir l’iris automatique. Ici elle est positionnable en mode « normal » ou « haute vitesse » ou bien simplement « inactive ». Pour les joueurs, le traitement images peut permettre de projeter des jeux vidéo à grande vitesse pour ne pas être gêné par le temps de latence de la matrice. A l’opposé les cinéphiles opteront pour le mode « Fine » pour des vidéos plus détaillées.
Epson EH-TW5200 : multimédia
L’Epson EH-TW5200 se positionne comme un vidéoprojecteur multimédia avec une dominante gaming grâce à son mode haute vitesse de traitement de l’image. En effet on pourra connecter un périphérique de stockage USB comme une clé, un disque dur ou encore un appareil photo pour visualiser un diaporama sous forme de vignettes. Depuis la télécommande on navigue aisément dans les dossiers image, et il est simple de les trier par nom ou par dates, et de lancer une lecture continue. Il est aussi possible de connecter le vidéoprojecteur en réseau via un port RJ45 et comme il est doté de la fonctionnalité MHL, vous pouvez, en plus des contenus Full HD, lire des vidéos, de la musique et afficher des photos à partir de votre smartphone ou de votre tablette avec un câble micro-USB bien sûr. Pour terminer Epson propose en option une clé USB de liaison sans fil pour projeter des images depuis un smartphone et une tablette en installant l’application Epson iProjection, téléchargeable depuis l’App Store ou Google Play.De part son orientation multimédia et gaming, l’Epson EH-TW5200 se doit d’être simple à installer et à utiliser. Pour savoir si cette nécessité est suivie des faits, on prend le vidéoprojecteur en main pour une installation dans les règles de l’art. Sur une table basse face à un écran de projection, on connecte donc un lecteur de Blu-Ray, une console Xbox 360 et une clé USB pleine de diverses données. Première bonne idée, l’optique est protégé par un cache intégré dans la coque de l’appareil, bien pratique pour ne pas le voir pendre à sa ficelle comme chez certains concurrents. L’image est automatiquement détectée une fois la source activée, et on passe donc à la phase de réglage de zoom et de mise au point via les molettes. Tout se passe sans encombre tout comme le bon positionnement des pieds avant et arrière pour obtenir une image sans déformation. Toutefois si cela est nécessaire, le vidéoprojecteur corrige automatiquement la distorsion trapézoïdale.
En fonction de l’usage, l’utilisateur aura la possibilité de sélectionner un mode couleurs préréglé en usine. Si les modes « dynamique » et « séjour » sont réellement lumineux, ils brûlent les blancs, éclaircissent les noirs sans vergogne et ne respectent pas l’équilibre des couleurs. Le mode « cinéma » est quant à lui plus proche de ce qu’il faut, mais la faible luminosité le réserve à des salles totalement plongée dans le noir. De plus, le parti pris des couleurs assez chaudes ne sera pas du goût de tous. On devra donc comme souvent chez Epson travailler ses réglages personnels sur une base « Naturel » qui permet après quelques ajustements d’obtenir de meilleurs résultats. Pour réellement optimiser l’image délivrée par l’EH-TW5200 un petit calibrage sera nécessaire. Certains revendeurs le proposent pour environ 50 euros, nous vous le conseillons.
Epson EH-TW5200 : bien fluide
Commençons par jouer en plein jour en diffusant une image de 2,2 mètres de base sur notre écran. On obtient cela avec un minimum de recul de 2,72 mètres et un maximum de 3,27 mètres. On n’oubliera pas d’activer le « Rapide » du traitement images qui d’entrée de jeu démontre bien l’intérêt d’un tel procédé. Quel que soit le type de jeu (FPS, simulation automobile, RPG…); la fluidité est au rendez-vous et le temps de latence est totalement invisible. Cependant on a la désagréable impression que l’image est mois précise, que les textures sont plus grossières qu’habituellement. Pour vérifier on passe sur le réglage « Fine » et en effet on remarque un net écart de qualité entre les deux modes. C’est d’autant plus dommage que les jeux offrent des graphismes de plus en plus aboutis qui ici sont très légèrement dégradés. En dehors de cela, le mode « Dynamique » utile en plein jour délivre comme à l’accoutumé trop de luminosité, brulant les blancs, et grisant les noirs. Les couleurs sont aussi assez flashy et donc clairement en dehors des clous de la neutralité.
Passons donc au cinéma, dans une salle totalement obscure et quelques films en Blu-ray comme « Batman The Darknight », « Casino Royal » ou encore « Tintin et le Secret de la Licorne ». Le mode naturel a ici notre préférence car il sera plus simple à apprivoiser pour obtenir un équilibre général de bon aloi. Les scènes Imax de Batman sont fluides, quelques fourmillements sont très légèrement visibles malgré l’usage du réducteur de bruit. D’ailleurs si ce dernier est trop poussé, on perdra nettement en précision. Cela se voit bien dans les vues du ciel à Madagascar de Casino Royal par exemple. Plus largement il faudra de toutes façons pousser la netteté à son maximum si l’on veut profiter d’une image aiguisée, car par défaut l’Epson délivre une image trop douce ne rendant pas grâce à la matrice Full-HD et aux masters Blu-Ray les plus pointus.
Si le taux de contraste s’avère suffisant, tout comme la profondeur des noirs, on sera assez souvent gêné par un manque de lisibilité dans les scènes sombres, chose qui de plus n’est pas totalement rectifiable malgré un calibrage. La concurrence avec matrice DLP fait bien mieux sur des deux derniers points et au même prix. L’activation de l’iris automatique ne procure pas d’effet de pompage significatif et apporte un léger mieux lorsque c’est nécessaire. Enfin on notera que la fidélité des couleurs n’est pas sans reproche à la sortie du carton mais rien de bien dramatique toutefois.
En 3D, les lunettes fournies par Epson chaussées, on est agréablement surpris par la luminosité générale et par les très bons effets de profondeur. Par contre les dédoublements sont fréquents et même parfois fatigants quand tout bouge très vite à l’écran.
Epson EH-TW5200 : conclusion
A 899 euros, on ne peut pas être totalement enthousiasmé par l’Epson EH-TW5200. Ce vidéoprojecteur est plein de bonne volonté, ce qui pourrait le rendre intéressant si vous êtes un joueur invétéré ou bien si la forte luminosité est un critère primordial. Toutefois la concurrence fait mieux dans bien des domaines, comme le taux de contraste, le respect des couleurs ou encore la profondeur des noirs. Epson propose donc ici un modèle assez moyen dans l’ensemble, tantôt plutôt agréable à regarder tantôt pas assez incisif qui laisse un arrière goût d’insatisfaction surtout lié à son positionnement prix.
Caractéristiques :
– Technologie : Tri-LCD
– Contraste : 15 000 :1
– Luminosité : 2000 Lumens ANSI
– Résolution : 1920 x1080
– Connectiques : USB 2.0 type A, USB 2.0 Type B (Service Only), Entrée composite, Entrée RCA, HDMI 1.4 (2x), Sortie audio mini-jack
– Dimensions : 297 x 247 x 105 mm
– Poids : 2,8 kg
Prix : 899 euros
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