FlightAdventures : aux commandes d’un Boeing 777

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Etre aux commandes d’un Boeing 777 est sans conteste une expérience exceptionnelle ! C’est à l’occasion d’une visite chez FlightAdventures que nous avons pu prendre les commandes de l’appareil et découvrir le plaisir du pilotage dans un vrai simulateur de vol accompagné d’instructeurs et de pilotes professionnels. Découverte…

Concept importé du Canada la particularité de FlightAdventures est d’être aussi bien ouvert aux professionnels qu’au grand public. Gilles Grégoire, fondateur de la société SkyCenter qui exploite la licence FlightAdventures est un grand passionné de vol. Egalement pilote privé, son rêve s’est en quelque sorte réalisé avec l’ouverture de ce centre de simulation aéronautique qui se trouve au sein même de l’aéroport international de Strasbourg-Entzheim. A noter que le simulateur est le seul en Europe à proposer une reproduction du cockpit du Boeing 777 (aussi appelé triple 7).

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Avant de parler du simulateur de vol à proprement parler, faisons un petit tour du propriétaire. FlightAdventures couvre trois pôles d’activités : pilotes, grand public et entreprise. Il va de soi que le premier pôle est destiné aux pilotes désireux de s’entrainer et de s’exercer à des situations complexes ou en vue de la préparation de sélections, pour entrer dans les compagnies aériennes. Le pôle « grand public » est une particularité de FlightAdventures puisque le simulateur est ouvert au plus grand nombre que ce soit les passionnés d’aviation, les amateurs de la simulation de vol ou même des adolescents (à partir de 12 ans), tous peuvent concrétiser en quelque sorte leur rêve. Le pôle « entreprises » profite du simulateur pour proposer des sessions de « travail en équipe » ce qui permet par exemple d’observer la prise de décision et le comportement des personnes lors d’une situation complexe (panne de moteur, des instruments, etc.). L’objectif étant d’améliorer la communication entre les équipes au sein des entreprises.

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FlightAdventures : stages anti-stress

La société propose aussi des stages anti-stress pour ceux qui ont la phobie de l’avion. La session se passe en deux temps avec une première étape théorique où les pilotes expliquent les mécanismes à l’origine de la peur et de l’anxiété mais aussi les attitudes à adopter dans ces situations. Les pilotes expliquent également le principe du vol, le fonctionnement du contrôle aérien, la météo, les turbulences ainsi que le rôle et les compétences du personnel naviguant. La seconde phase consiste, si les participants le souhaitent, à passer à la pratique et de prendre les commandes du 777. Ainsi, les points abordés dans la phase théoriques sont appliqués concrètement avec une mise en situation dite « dégradée » (conditions météorologiques difficiles et dysfonctionnement techniques). Bref, de quoi rassurer (…ou pas) ceux atteint de la peur de l’avion.

Avion.jpgNous voilà au cœur du sujet : le simulateur de vol. Première chose, si on s’attendait à un modèle sur vérins qui bouge dans tous les sens, ce n’est pas le cas ici. Pour autant, les sensations d’être en vol et de sentir l’avion bouger sont clairement retranscrits comme nous le verrons un peu plus loin. Mais commençons par le simulateur en lui-même. Il s’agit d’une reproduction exacte, « au rivet près » précise Gille Grégoire, du cockpit d’un Boeing 777. Pesant près de 2,5 tonnes, la cabine occupe une bonne partie des 200 m² des locaux de FlightAdventures avec l’espace technique compris. Pour recréer les conditions réalistes, un écran de 10,6 m de long à été mis en place devant le cockpit. Il offre une vision sur 220 degrés ce qui permet une immersion totale. Sur cet écran, sont projetées les images 3D de l’environnement dans lequel l’avion va évoluer.

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C’est bien simple, une fois dans la cabine, assis sur le siège du pilote, on est tout de suite coupé de la réalité ce qui assez étrange et excitant surtout pour un novice comme votre serviteur. L’effet est encore accentué par le tableau de bord sur lequel des centaines de boutons et autres « loupiottes » s’illuminent dans le faible éclairage de la cabine. En outre, le système sonore augmente encore cette sensation avec une reproduction parfaite des bruits ambiants d’un avion et des réacteurs. Bref, c’est impressionnant !

Les préparatifs pour le vol

Une fois installé et attaché dans le siège du commandant de bord (à gauche), notre pilote instructeur qui est assis dans le siège du copilote (à droite donc) nous explique les principales commandes et instruments utilisés lors des phases de décollage et d’atterrissage. Bien entendu, avant de se lancer dans la phase de roulage sur le tarmac, on pointe la checklist qui est systématiquement vérifiée à deux (pilote et copilote).

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Ensuite, vient la phase de placement sur la piste pour le décollage. Dans notre cas, et vu le temps imparti que nous avions, la partie communication avec la tour de contrôle a été mise de côté mais il faut savoir que c’est une phase importante dans le cas d’une simulation complète. Au sol, l’avion est dirigé à l’aide des palonniers droite et gauche présents sous chaque pied. Et là, il faut bien reconnaître que diriger un avion de plusieurs centaines de tonnes (143 tonnes à vide) sur une piste c’est autre chose que de conduire une voiture ! Effectivement, l’appareil a une telle inertie qu’il est nécessaire de bien anticiper l’appui sur les palonniers pour le diriger et le maintenir en ligne droite. A noter que les palonniers ne permettent d’orienter l’avion que sur 8 degrés à droite ou à gauche. Pour faire tourner l’avion de manière plus importante on utilise une manette appelé « Tiller » située à gauche du pilote et à droite du copilote. Elle permet de faire tourner le train avant sur un angle beaucoup plus large. Là encore, il faut anticiper car le train étant situé quasiment à l’arrière du cockpit c’est comme conduire un bus. Après un certain temps on s’y habitue et on peut alors mener l’avion sur la piste de décollage.

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Fasten seat belts : c’est parti !

Une fois l’avion placé sur la piste de décollage, les freins sont enclenchés ce qui permet de commencer à pousser les moteurs. Une fois les freins désengagés, l’appareil prend rapidement de la vitesse et on continue d’augmenter la poussée des moteurs jusqu’à atteindre la vitesse de décollage qui est de l’ordre de 300 km/h. Cette vitesse varie bien entendu suivant différents critères comme la quantité de carburant, le nombre de passager et les conditions météo. Lors de cette phase, la poussée des moteurs est maintenue automatiquement grâce à l’équivalent du régulateur de vitesse que l’on trouve sur les automobiles. Ainsi, il est possible de maintenir le manche à deux mains, ce qui est obligatoire par ailleurs, car la sensibilité et l’inertie des commandes est telle, que l’on a tendance à y aller un peu fort sur le manche ce qui a pour conséquence des réactions assez vives sur le comportement de l’avion. Là encore, il faut un temps d’adaptation pour maîtriser la bête et bien anticiper chaque mouvement effectué avec le manche. Comme une vidéo vaut mieux qu’un long discours, en voici une réalisée pendant la phase de décollage :

Pour cette prise en main du simulateur du Boeing 777, nous avons pu effectuer un vol d’une durée d’environ 10 minutes pour un total de 30 minutes environ comprenant le décollage et l’atterrissage. Le vol a été effectué entre les deux aéroports d’Innsbruck et de Salzbourg en Autriche. La manœuvre d’atterrissage est un peu plus délicate dans le sens où il faut s’aligner avec la piste. Heureusement les instruments de bord sont là pour aider à la manœuvre, notamment en nous indiquant le cap à suivre pour rejoindre la piste de destination grâce aux balises d’approche. Le plus dur étant de surveiller les écrans pour maintenir la direction et l’altitude de l’avion pendant la phase d’approche. Aller hop, une petite vidéo pour l’atterrissage :

FlightAdventures : l’oreille interne leurrée

Comme nous l’indiquions en début d’article, le simulateur du triple 7 n’est pas monté sur vérins et n’est donc pas mobile de fait. Cependant, les conditions à l’intérieur du cockpit associées à une reproduction visuel et audio réaliste font que notre oreille interne est complètement trompée. Quand l’avion vire de bord on bouge naturellement pour suivre le mouvement de l’appareil et cet effet est accentué lorsque l’on est spectateur et pas aux commandes. C’est assez saisissant !

Si nous n’avons pas pu accéder à l’espace technique, Gilles Grégoire nous a fournit les principales informations. Ainsi, l’infrastructure informatique est composée de six serveurs. Chaque serveur est dédié à une tâche particulière. Un serveur est en charge du moteur de simulation. Il est animé par un processeur Intel Core i7 990X associé à une carte graphique Nvidia GeForce GTX 580. Les serveurs 2, 3 et 4 sont dédiés à la génération des images 3D projetées sur l’écran panoramique. Ils sont chacun équipés du même processeur Core i7 990X mais cette fois-ci, associé à une GeForce GTX 590. Le serveur 5 est dédié à la gestion de l’avionique (instruments de vol). Il est, quant à lui, animé par un processeur Intel Core i7 2700K associé à 2 GeForce GTX 580 en mode SLI. Enfin, le dernier serveur s’occupe des fonctions dites utilitaires (gestion des pannes, etc.). Il est équipé d’un processeur Core i7 2700K associé à une GeForce GTX 580.

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L’environnement 3D est géré par le logiciel Prepar3D développé par la société Lockheed Martin. Outre les simulateurs de vol, ce logiciel est également utilisé pour d’autre type de simulation comme la navigation maritime, la génération de villes virtuelles, etc. L’image 3D générée est projetée grâce à trois vidéoprojecteurs DLP Full HD sur l’écran Panoramique de 10,6 m. Le rendu est assez bluffant avec un raccord des images projetées par les trois vidéoprojecteurs invisible à l’œil nu. A cet ensemble informatique et vidéo, s’y ajoute un système audio 5.1 pour la restitution des bruits ambiants, des alarmes et celui des moteurs. Le rendu sonore est très réaliste d’autant que les sièges vibrent suivant les situations ce qui amplifie encore l’immersion. Pour la petite histoire, le simulateur du Boeing 777 coûte 400 000 euros sachant que le prix peut atteindre les 800 000 euros pour des modèles plus complexes.

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FlightAdventures : une expérience à vivre

Après ces quelques moments passés aux commandes d’un Boeing 777, on a qu’une envie c’est de refaire un vol pour en apprendre plus sur le pilotage. L’expérience est assez intense. C’est évidemment bien mieux qu’avec les simulateurs sur PC tels qu’un Flight Simulator. Mais est-ce vraiment comparable ? Dans tous les cas, si vous êtes un amateur d’aviation ou même simplement pour une séance de découverte, c’est une expérience à faire. Certes, il faut prévoir un petit budget dans lequel il faut compter le déplacement à Strasbourg et le prix de la séance (à partir de 99,50 euros) mais quand on aime on ne compte dit le proverbe ! FlightAdventures propose également des tarifs de groupes. Pour plus de précisions sur les tarifs c’est ici que ça se passe.

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Les Plus

  • Charnière convaincante
  • Tactile efficace

Les Moins

  • Windows 8 toujours et encore perfectible
  • Clavier difficile d’usage
  • Ecran légèrement flou.

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