Garmin Zumo 390LM : GPS moto

Un GPS sur la moto, c’est tout aussi utile qu’en voiture, que ce soit pour trouver son chemin ou éviter de se faire piéger par un radar. Celui de Garmin s’avère très efficace et mesure même la pression des pneus.

En ces temps de radars automatiques à tous les coins de rue, difficile de ne pas se faire piéger en moto. De même, le motard a tout autant besoin de connaître la route à suivre qu’un automobiliste. Il fait donc sens d’équiper le deux-roues d’un système de navigation qui signale les zones dangereuses, comprenez une fonction avertisseur de radars. C’est tout de même affligeant de voir à quelle hypocrisie les pouvoirs publics nous obligent dans la république bananière qu’est devenue la France. La moto pose toutefois le problème d’un espace restreint, de l’exposition aux éléments et de la difficulté à entendre sous le casque. Avec la technologie actuelle, il est possible de résoudre toutes ces difficultés comme le prouve Garmin avec son Zumo 390LM.

Garmin Zumo 390LM : une fixation rustique

Déjà, il faut fixer le GPS au guidon et ce de manière inébranlable tout en pouvant l’enlever facilement. Avec son écran de 4,3 pouces, le GPS est déjà assez encombrant et logiquement la fixation doit être solide. Elle l’est mais au prix d’une certaine rusticité et d‘une complexité de montage certaine. Pour prendre appui sur le guidon, Gamin livre un support droit surmonté d’une boule qui se fixe à l’aide d’une tige en métal qui forme un U. Elle se serre au guidon à l’aide deux écrous auto-freinés qui ne peuvent pas se dévisser tout seul ce qui est une bonne idée. En revanche, aucune protection n’est livré et il a donc fallu découper un morceau de caoutchouc dur pour l’intercaler entre la tige et le guidon, à la fois pour ne pas l’abîmer et pour éviter de transmettre les vibrations métal à métal. Précisons que la clef correspondante aux écrous n’est pas livrée. Une fois fixé, ça tient mais on aurait pu espérer une solution plus élégante. Sur la rotule du support guidon s’emboite une pièce à double articulation qui va accueillir à l’autre bout le support du GPS muni d’une rotule également. Ce système se serre à l’aide d’un papillon à manipuler main nu ce qui est pratique mais il faut penser à resserrer de temps à autre car au fil du temps et avec les vibrations, la chose se relâche invariablement.

Garmin Zumo 390LM : façon mécano

Le système de double rotule permet d’orienter le GPS à sa guise, mais au final, arriver à le positionner parfaitement s’avère quand même compliqué en fonction de la moto et de la place disponible. Le GPS en lui-même se fixe sur une plaque par une attache rapide facile à mettre et à enlever, à condition de la maintenir bien propre. Cette plaque se visse à son tour sur le support à rotule. Pour cela, il faut quatre vis, quatre rondelles, quatre entretoises et quatre écrous fournis avec un sens à respecter. Quand on vous dit que c’est complexe. Ces vis en couleur inox jurent aussi avec le reste du support qui est noir. Aucun capuchon n’est prévu. La raison de ce montage alambiqué du support GPS tient au passage du fil d’alimentation qui s’insère entre les deux pièces pour être ensuite relié à la batterie de la moto. Une opération encore plus compliquée et qui demande du temps car pour certaines motos, il faut déposer le réservoir si on veut réaliser une conduite propre du câble. On peut d’ailleurs parfaitement se passer de l’alimentation, le GPS ayant une autonomie très longue qui selon l’usage va de cinq à dix heures. Seuls les voyageurs au long cours auront donc besoin de l’alimenter. Tout cela fleure quand même bon le bricolage. Deux heures plus tard, le GPS est enfin en place, tient bien et surtout se situe dans le champ de vision quand on regarde le compteur. Une fois tout serré, c’est solide, nul doute là-dessus, mais on a vu support plus simple et mieux pensé. A signaler que le GPS est IPX7, soit étanche, il résiste même aux éclaboussures de carburant.

Garmin Zumo 390LM : pression des pneus sans fil

Une des particularités du Zumo 390 est de permettre l’installation de capteurs de pression des pneus sans fil. Vendus séparément, ils coûtent 50 euros pièces ce qui fait donc un surcoût de 100 euros. L’installation est très simple. On allume le GPS, on va dans applications puis dans pression des pneus. Là on vous demande de dévisser le capuchon et d’insérer la pile fournie, c’est tout. Il suffit ensuite de visser le capteur à la place du capuchon et quelques secondes plus tard la mesure apparait. Un capteur s’est déconnecté rapidement mais après un second jumelage, il n’y a plus eu d’incidents. La mesure est très précise, à 0,1 bar près, c’est impressionnant et surtout très utile en moto car la tenue de route est affectée dès que l’écart dépasse les 0,2 bars. Le GPS permet d’entrer la pression idéale et la limite basse. Si jamais on passe en-dessous, vous êtes prévenu en mode navigation. La notice précise qu’il est nécessaire de faire équilibrer les roues en raison du poids des capteurs, nous l’avons donc fait mais il n’y avait rien à ajuster. Le Zumo 390LM est aussi doté du Bluetooth ce qui permet de brancher une oreillette sans fil dans le casque pour entendre le guidage et donner des instructions vocales. Il est même possible de jumeler son smartphone pour une fonction mains libres en simultané. GPS installé, pression des pneus vérifiées, il est temps de se mettre en route.

Garmin Zumo 390LM : écran adapté

Le démarrage du GPS est quasi instantané si on le laisse en veille (consommation proche de 0). De même l’acquisition des satellites est très rapide. Le grand écran de 4,3 pouces est suffisamment défini et surtout assez lumineux et contrasté pour garantir une bonne lisibilité. Même par grand beau temps, il n’a pas été nécessaire de pousser la luminosité au-delà des deux tiers. A signaler aussi que le mode nuit est très bien pensé et le basculement est instantané à l’entrée ou à la sortie d’un tunnel. L’écran utilise la technologie résistive pour le tactile ce qui permet de l’utiliser avec les gants. La réactivité est vraiment très bonne et seul un léger grain peu gênant laisse deviner que l’on a affaire à cette technologue difficile à maitriser. L’entrée d’une adresse sur le clavier simplifié se fait très bien aussi, même avec des gants. Le calcul de l’l’itinéraire est rapide. La représentation 3D est très lisible et jolie à regarder. C’est même une petite moto qui représente votre position et votre orientation. Le zoom est automatique en fonction de la vitesse ce qui est très bien. Plus on accélère et plus le GPS dé-zoome. Les indications sont claires et il y a un assistant au changement des voies. Franchement, on peut très bien se passer du guidage vocal et de l’oreillette contraignante dans le casque. A signaler aussi l’itinéraire sinueux qui cherche des routes avec beaucoup de virages pour permettre au motard de s’amuser. Testé dans le Vexin, cela fonctionne vraiment même si c’est un peu gadget tout de même.

Garmin Zumo 390LM : zone de danger

Pour la sécurité (hmm, hmm…), le GPS affiche la vitesse limite par un panneau en bas de l’écran et prévient sur la vitesse en cours qui passe au rouge lors d’un éventuel dépassement. Cela s’accompagne d’un signal sonore audible par le haut-parleur jusqu’à 80 km/h. Toutes ces informations sont relayées par un petit tableau de bord en bas de l’écran où s’affiche aussi la direction. Il est d’ailleurs possible de choisir parmi plusieurs affichages. Il y a même un faux ensemble compteurs moto mais ce n’est pas très lisible. La zone à risque où il y a un radar se traduit par l’affichage d’une bande rouge vif en haut de l’écran ce qui est une bonne visualisation car même sans baisser la tête, on le remarque du coin de l’œil. Tout cela est donc très positif et réellement utile pour ne pas se faire piéger par une des innombrables boîtes à image de l’état. Comme en plus, le Zumo 390LM offre la mise à jour des cartes à vie, on se dit que c’est l’arme. Après avoir effectué la dernière mise à jour, les radars les plus récents n’ont cependant pas été intégrés. Par exemple ceux ajoutés sur le périphérique parisien il y a plus de quatre mois maintenant. Même des radars anciens présents depuis des années sont omis comme par exemple celui des quai de Seine à Paris juste avant Bercy. C’est vraiment dommage car du coup, on ne peut pas vraiment s’y fier mais c’est toujours une indication précieuse.

Garmin Zumo 390LM : un petit tour de moto

Bien entendu, le Zumo 390 affiche aussi les points d’intérêt de manière sélective et intelligente. La carte couvre l’Europe (45 pays) si vous voulez partir en vacances l’été avec votre moto. Essayez la Forêt Noire dans le sud de l’Allemagne, cela vous fera un choc. Des route magnifiques, des autoroutes sans limitation, des hôtels spécifiquement prévus pour les motards, un accueil chaleureux : ça change de l’incivilité des gens et de la persécution par les pouvoir publics en région parisienne. Le Zumo propose aussi d’autres applications que la pression de pneus. Il y a par exemple le carnet d’entretien à remplir soi-même sans grand intérêt à moins d’être vraiment maniaque. Le GPS sert également de jauge de carburant en entrant la consommation moyenne mais mieux vaut se fier à celle de la moto. L’absence de jauge devient quand même rare de nos jours. Plus intéressant, il est possible de prêter l’itinéraire d’une balade sur le PC grâce au logiciel Base camp puis de le transférer sur le Zumo par l’USB. Seul problème, l’interface est vraiment tout sauf conviviale. En revanche, on regrette qu’avec le Bluetooth Garmin n’en ait pas profité pour connecter son GPS via le smartphone. Si l’état du trafic n’est pas primordial en moto, signaler les dangers et le bouchons en temps réel aurait un vrai plus pour la sécurité. D’autant que cela aurait aussi permis de mettre à jour la carte des radars plus régulièrement.

Garmin Zumo 390LM : l’ami du motard

Au final si on peut regretter le manque d’actualisation des radars et un support conçu avec un stock de vis et de plaques de chez Casto, le Zumo 390 LM est un GPS pour moto très réussi. Avec le grand écran et le tactile résistif, l’ergonomie est vraiment adaptée, tout comme l’affichage lumineux est lisible en toute circonstance. A cela s’ajoutent une carte et des indications très bien pensées aussi. La signalisation des excès de vitesse et de la présence des radars est bien pratique aussi. Les capteurs de pression des pneus sont loin d’être un gadget et s’avèrent même particulièrement utiles sur une moto, même si cela fait grimper le prix de 100 euros supplémentaire. Le bilan est donc très largement positif et c’est sans doute un des GPS moto les plus recommandables.

Caractéristiques
– GPS moto
– Ecran : tactile, 4,3 pouces, résistif
– Support : articulé pour fixation au guidon, câble alimentation fourni
– Recharge : USB ou support moto
– Carte : Europe 45 pays, mise à jour gratuite et à vie
– Option : capteurs de pression des pneus (50 euros pièce)
– Connexion : Bluetooth pour le déport audio

Prix : 450 euros