Google Nexus S : le Google-phone par Samsung

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Après un Nexus One qui avait marqué les esprits il y a un peu plus d’un an, Google met à jour son téléphone de référence. Gros changement, ce n’est pas HTC mais Samsung qui a été choisi pour concevoir ce nouveau modèle. Disponible depuis quelques mois aux USA il arrive dans une version amputée de son écran AMOLED en France. Ce Nexus S est il donc à la hauteur de ses ambition ?

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Basé sur l’excellent Galaxy S et disponible depuis la fin décembre aux Etats Unis, le Nexus S aura donc mis quelques semaines pour traverser l’Atlantique. Première (et mauvaise) surprise, la version vendue en France n’est pas la même que celle disponible au pays de l’oncle Sam. Principale différence, l’excellent écran Super AMOLED passe à la trappe. Assez surprenant, ce choix est probablement du à des problèmes d’approvisionnement. En effet, une seule usine est pour le moment capable de produire des dalles AMOLED, Samsung n’est donc pas en mesure d’équiper toute sa production. La dalle Super LCD embarquée fait un bon travail mais ne peut pas lutter en termes de contraste. Reste que ce changement rend également le Nexus S un peu plus épais que son équivalent américain. Ce petit souci mis à part, l’appareil est virtuellement identique.

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On trouve donc un processeur Hummingbird cadencé à 1 GHz épaulé par 512 Mo de RAM. Chose plutôt inhabituelle de nos jours, le stockage est effectué totalement en interne. C’est donc 16 Go de mémoire qui sont disponibles pour l’utilisateur. Par contre, il est impossible d’augmenter cette capacité puisqu’aucun lecteur de carte mémoire n’est présent.

Glossy

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Coté finition et design, on ressent bien l’influence de Samsung. On retrouve les courbes du Galaxy S ainsi que la finition glossy chère au constructeur coréen. Le changement de style est frappant par rapport à la sobriété qu’avait instillée HTC dans le Nexus One mais l’ensemble est loin d’être désagréable. On regrette juste l’utilisation de plastiques glossy, toujours aussi prompts à se transformer en répertoire d’empreintes digitales (en plus d’être glissant). Plus sérieusement, la prise en main est excellente, les formes arrondies se nichant parfaitement dans la main. La connectique est limitée au strict minimum : un connecteur micro USB ainsi qu’une prise jack. On se demande tout de même pourquoi cette dernière est placée en bas de l’appareil, ce qui rend la manipulation particulièrement peu pratique lorsque l’on sort l’appareil d’une poche.

Un Android toujours au top

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Alors que la plupart des constructeurs cherchent à se différencier via des surcouches et autres interfaces maisons, le Nexus S offre naturellement un Android « pur ». Téléphone de référence oblige, l’appareil est le seul livré directement en version 2.3, aussi nommée Gingerbread. Autre avantage lié au label Google, les mises à jour sont disponibles rapidement. Bien que plus spartiate que la majorité des surcouches, l’Android « de base » n’est pas dénué d’avantage. L’interface est la plus fluide et la plus réactive que nous ayons rencontré. Les nouveautés apportées par Gingerbread sont plutôt discrètes mais appréciables. Le clavier à par exemple été revu, gagnant franchement en précision. On notera également une prise en charge améliorée des appareils photos (avant/arrière) et un support des gyroscopes. Un modèle à trois axes est d’ailleurs intégré au Nexus S. Peu commun pour le moment, ce composant devrait améliorer un peu plus la reconnaissance des mouvements, notamment dans les jeux.

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Dernière grosse nouveauté tant matérielle que logicielle : l’intégration d’un lecteur NFC (Near Field Communication, Communication en champ proche en bon français). Cette technologie permet de transmettre des informations à très courte distance avec de nombreux usages potentiels à la clef. Virtuellement inutilisée dans nos contrées, cette technologie est largement employée au Japon. Il est par exemple possible d’utiliser son téléphone pour payer des achats en magasin ou encore de s’en servir de carte de transport. En France seule une poignée de services sont disponibles, le plus souvent sous la forme d’expériences à petite échelle. La ville de Nice encourage depuis quelques années l’adoption de méthodes de payement sans contact chez ses commerçants. Cette année, l’expérience devrait être étendue à une dizaine de villes.

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Dans un autre genre, c’est le Stade de France qui devrait permettre dès cette année d’utiliser un mobile NFC pour remplacer les bons vieux tickets papiers. Naturellement, Google pousse de tout son poids pour une adoption massive de la technologie, travaillant par exemple avec Mastercard et la banque américaine Citygroup pour proposer des moyens de payements compatibles. Cette technologie est à suivre avec attention car elle sera sans doute au cœur de l’interaction avec son environnement d’ici à quelques années. Au-delà du paiement ou du ticket, elle pourra servir pour recevoir ou échanger de l’information multimédia à peu près partout. Pour ne citer qu’un exemple, dans un musée lorsque l’on s’arrêtera devant une œuvre, toutes les informations là concernant s’afficheront directement sur l’écran du smartphone.

Capacités multimédia : peut mieux faire

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Les lecteurs musicaux et vidéo sont un des points faible d’Android. Le lecteur audio est fonctionnel mais très dépouillé. La radio FM est elle aussi aux abonnés absents. Par contre, nous avons été très agréablement surpris par la sortie audio du Nexus S, plutôt bonne pour un appareil mobile. La lecture vidéo est elle décevante puisque les formats de fichiers les plus utilisés comme les DivX ou les .mkv ne sont pas pris en charge nativement. On sera donc obligé de passer par une application tierce. La partie photo est réussie, les clichés sont nets et les couleurs respectées. Par contre, la vidéo est limitée pour le moment au 480p, difficile à avaler quand la majorité de la concurrence propose au moins du 720p. Coté batterie, c’est juste correct puisque le Nexus S a été capable de tenir deux jours consécutifs en usage mixte.Nexus_S_8.jpg

Alors que le Nexus One était en son temps le meilleur smartphone Android, on ne peut pas dire que le Nexus S soit aussi réussi. Certes il est puissant, très réactif et globalement bien fini mais il souffre d’une multitude de petits défauts. Le plus gênant est la perte de la dalle AMOLED qui provoque en plus un gain d’épaisseur. Mais on peut aussi regretter une partie multimédia anémique et un choix de matériaux peu dignes d’un appareil haut de gamme. Si les innovations et le suivi logiciel peuvent attirer les plus technophiles, le grand public sera probablement plus satisfait avec un Incredible S ou un LG Optimus Black.

Caractéristiques
– Réseaux : Quadri-bande, 3G+, Edge
– Système d’exploitation : Android, version 2.3
– Dimensions/poids : 123.9 x 63 x 10.9 mm/129 grammes
– Ecran : 480×800 pixels, 4 pouces, 16 millions de couleurs
– Résolution photo : 5 Mpixels
– Baladeur : MP3/WAV/eAAC+/AC3/FLAC, H MP4/DivX/WMV/H.264/H.263
– Connexions: A-GPS, Bluetooth 2.1, A2DP, WiFi, micro-USB 2.0
– Mémoire : 16 Go
– Autonomie moyenne mesurée : 42h

Prix : 500 euros

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8/10

Les Plus

  • Performances
  • Android à jour
  • Puce NFC

Les Moins

  • Plus d’AMOLED
  • Multimédia faiblard
  • Pas de capture vidéo HD

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