IFA 2014 : Compte-rendu 1ère partie, la TV

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S’il y a bien un domaine où les progressions techniques sont pour le moins subtiles, c’est bien celui des téléviseurs. En cette fin d’année, les constructeurs se contentent de consolider une tendance faite d’écrans courbes et d’Ultra-HD 4k. Mais l’arrivé d’Android pourrait bien changer la donne en 2015.

Les constructeurs de téléviseurs n’ont toujours pas retrouvé de leur superbe sur les marchés, aussi, il ne faut pas s’attendre à une prise de risque quelconque en cette fin d’année. La plupart des constructeurs multiplient, ou initient pour les retardataires, leurs gammes d’écrans courbes. Tous ne sont d’ailleurs pas d’accord sur le rayon de courbure. Si Samsung et LG y vont franchement, Sony et Philips sont plus timides, arguant qu’une trop grande courbure déforme l’image. Certes, mais c’est aussi une question de savoir-faire technologique. Il y a fort à parier que la courbure trop faible de certaines dalles est en fait une limite technique, devenue un argument de vente selon le sacrosaint principe : « Feature : A bug as described by the marketing department » (Manuel utilisateur de l’Apple II 1979). Autre tendance, l’Ultra HD / 4k continue de se généraliser. Et pour cause. Chez nous, c’est tout de même 13% du marché en valeur malgré 4% en volume. Autant dire que ce sont des produits chers, avec une marge certaine. Là aussi les gammes se multiplient. LG va plus loin que les autres dans la fabrication d’écrans OLED alors que Samsung fait plutôt profil bas sur le sujet. Les modèles se démocratisent mais c’est tout relatif puisqu’il faudra quand même compter 4 000 euros environ pour un modèle OLED en fin d’année.

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Android, le retour du come-back

Autre tendance, puisqu’on ne peut pas vraiment dire que c’est une nouveauté, Android revient dans les téléviseurs. Après le fiasco de la Google TV il y a quatre ans, après une série d’adaptateurs invendables et invendus, les constructeurs persistent encore à croire qu’intégrer au téléviseur un système d’exploitation conçu à l’origine pour des tablettes est l’idée du siècle. On a quelques doutes. En titillant un peu les chefs produits, on apprend que non, l’intégralité du Play Store n’est pas disponible. Certains constructeurs, comme Philips font le tri, histoire d’éliminer les applis nécessitant le tactile pour fonctionner. C’est vrai aussi, quelle idée de concevoir une application à l’origine prévue pour les tablettes pour qu’elle exploite les fonctions tactiles de ces dernières ? Et dans celles qui restent, il faut encore trouver celles qui passent au moins en Full-HD. Bref, on est quand même dubitatif, mais on jugera sur pièce. Par contre, l’intégration d’Android s’accompagne souvent d’une partie jeu vidéo streamé via le service On-Live, et ça c’est quand même sympa. A l’essai sur le salon, ça ramait quand même pas mal, mais là encore, l’accès au Web sur le salon n’était pas franchement magique. Bref, si vous avez déjà acheté une TV Ultra HD, on ne voit pas trop ce qui pourrait vous faire changer d’appareil avant la fin de l’année.

_DSF8132.JPGComme tous les ans, Philips capitalise sur ce qui fait son originalité sur le marché très concurrentiel des téléviseurs, à savoir, son système de rétroéclairage Ambilight. D’ailleurs durant la conférence de presse, la marque faisait la démonstration d’une version à projection laser assez bluffante comme on peut le voir ici, à partir de 32 minutes.

Plus proche de nous, le constructeur annonce une série 8900, 4k incurvée et forcément Ambilight, même si ce sont des LED qui sont ici à l’œuvre.

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Le rayon de courbure est moindre que chez Samsung et LG. Mais les angles de vision semblent bien larges.

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Côté spécifications, la série 8900 disposera d’une compensation de mouvement 1000Hz mais ne sera disponible qu’en 55 pouces. La connectique est ultra complète avec 4 prises HDMI, mais une seule en HDCP 2.2. L’appareil dispose aussi d’un petit espace de stockage, 1,6 Go, mais il est extensible via les disques durs USB, uniquement jusqu’à 64 Go, pas plus. La section audio est particulièrement travaillée, avec 30W au total.

Le constructeur met aussi l’accent sur l’intégration d’Android (une version 4.2.2 Jelly Bean), donnant accès sur l’ensemble de sa gamme à une version filtrée du Google Play et d’ailleurs c’est Philips qui s’occupe du filtrage, histoire de s’assurer que les applications sont bien faites pour la télé.

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Comme chez TCL, on devrait aussi profiter du service de jeu vidéo streaming Onlive.

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Le constructeur annonce d’ailleurs que toutes les manettes seront compatibles, sauf celle de la PS4, parce qu’on ne se refait pas. Le prix de la série 8900 n’est pas encore connu.Etrange trajectoire que celle de Sony qui annonçait il y a deux ans ici-même que les écrans incurvés n’étaient pas faits pour notre marché… et qui y revient contraint et forcé par la concurrence, essentiellement coréenne. Nous voici donc en face du Sony Bravia S9005, un monstre technologique qui sera disponible en 65 et 75 pouces.

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Techniquement, peu de choses différencient ce modèle de l’excellent Sony KD-65X9005B en dehors de la courbure bien entendue.

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Du reste, sans communiquer de chiffres, Sony confirme que le rayon de courbure est moins prononcé que la concurrence. Techniquement, l’écran intègre une dalle 4k Triluminos et un processeur X-reality Pro dans sa version 4k. Côté audio, un des points forts des appareils de la marque, Sony annonce un système 4.2 avec des haut-parleurs en façade orientés de façon à recréer un peu de surround (en rebondissant sur les murs de la pièces) et deux (à priori) énormes subwoofers au dos :

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La finition est exceptionnelle, c’est vraiment un produit haut de gamme, faisant appel à des matériaux nobles.

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Sur les deux tranches, on trouve d’étranges petites loupiotes. Ce sont en fait des indicateurs de notifications (mail, réseaux sociaux, etc.).

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Evidemment, la première question que tous les journalistes ont posé est la suivante : « on peut les désactiver ? » et la réponse est oui (ouf).

Côté facture, on pourrait s’attendre à pire puisque le modèle 65 pouces sera vendu à 4 000 euros, alors que le 75 pouces plafonnera à 8 500 euros.

En attendant Sony mise gros sur la 4k cette année, déclinant une très vaste partie de sa gamme dans cette résolution. En effet, en France, si la 4k ne représente que 4% du volume, c’est déjà 13% de la valeur.Commençons par quelques superbes démos technologiques. Voici un 4k incurvé chez TCL. L’appareil est absolument magnifique malgré la taille. Le monstre fait 110 pouces de diagonale et pèse 300 kg. Bonne chance pour passer l’aspi en dessous.

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Les matériaux sont d’excellente qualité, avec un pied en bois et en béton ciré. Le dos est en bois également. C’est du très beau matériel. L’IFA est également l’occasion de revoir ce superbe écran OLED 55 pouces, plat, à la barre de son très travaillée.

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Hélas, tout cela ne sortira pas. Ce qui nous attend chez TCL, c’est une multiplication des couleurs de la gamme d’écrans ColorTouch : gris, jaune, orange, rose et bleu. Pas sûr que toutes les teintes sortiront chez nous. Ces petits écrans sortiront dès novembre, à partir de 200 euros, et du 24 au 32 pouces, la plus grande taille étant une nouveauté en soi dans la gamme ColorTouch. Techniquement, ce sont de petits écrans simples : Full-HD, rétro-éclairage LED, 50Hz avec compensation de mouvement 100Hz.

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Côté des innovations, on annonce l’arrivée d’une plateforme Onlive sur les Smart TV de la marque dès 2015. Elle permettra de jouer en streaming, du moins si l’on dispose d’une connexion qui ressemble à quelque chose.

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Autre innovation technologique à débarquer prochainement vos dalles en 2015, le WideGammut. Evidemment, à l’écran, ce n’est pas flagrant, mais forcément, l’appareil photo capte en sRGB. Donc voilà :

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Passons désormais chez Thomson où l’on retiendra tout d’abord une série d’écrans 4k A7, disponibles du 49 au 55 pouces. Ces téléviseurs seront HDMI 2.0 et compatibles HEVC. Ils seront Netflix ready. A l’intérieur, on trouve une dalle 100Hz 4k correspondant à du CMR 800 dans la vision très marketing des fiches de spécifications.

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Le design est vraiment séduisant, avec un pied très fin et du chrome.

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Et les TV A7 intégreront la fameuse nouvelle mouture de la Smart TV avec Onlive, avis aux joueurs. Pas de prix pour l’instant hélas.

En revanche, on connait le prix des séries Z8, disponible entre 49 et 85 pouces. Le 85 pouces vous coûtera 8 000 euros contre 1 000 euros pour le 49 pouces.

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C’est ce que la marque a de mieux à proposer, avec une dalle techniquement assez proche de ce que fait Sony, avec une fonction «peak lightning » permettant d’améliorer la luminosité de la bête. On sait peu de choses de ces spécifications techniques, si ce n’est un indice de réactivité de 400Hz.

Enfin, sachez que la marque compte sortir début 2015 un 65 pouces incurvé sous la ligne A8. On n’a pas encore de prix pour l’instant.

_DSF8103.JPGChez Toshiba, on ne se cache plus qu’on n’est un peu largué question course à l’armement technologique et quelque part, c’est un peu dommage que la bataille se passe sur une série d’innovation dont on ne sait pas si elles feront sens, ou pas, dans quelques années. Mais c’est le jeu. Et chez Toshiba, on fait avec ce que l’on a. ce qui ne veut pas dire que les téléviseurs soient inintéressants. Ainsi, la série L24 se veut particulièrement réaliste, avec une résolution Full-HD, un adressage 100Hz, AMR 200. Rien de bien fantastique donc, mais suffisant toutefois pour regarder la télé comme tout le monde.

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Surtout cette TV se caractérise par une connectivité accrue aux tablettes et des fonctions de gestion de programme avancées. Ainsi, il est naturellement possible de streamer le contenu télévisé sur une tablette. Mais la télé anticipe aussi vos préférences. Ainsi, pour les série-philes à la limite du cas pathologique, la télé vous peut prendre l’initiative d’enregistrer tous les épisodes qui passent de cette série, de sorte que vous n’en loupiez pas une miette.

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Ce n’est peut-être pas la révolution, mais c’est une vraie innovation pertinente.

A l’IFA, Toshiba présentait aussi un début de gamme 2015, avec la série M7/L7

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Concrètement, l’écran 4k/60Hz n’est pas incurvé et d’ailleurs, en dehors d’une démo technique, le constructeur ne compte pas se lancer dans la bataille, un choix dangereux selon nous, même si l’intérêt de l’écran incurvé fait toujours débat. Toujours est-il que la gamme concentrera ce que le constructeur fait de mieux, avec un processeur CEVO Picture, un traitement son CEVO Audio permettant notamment de bien séparer les voix. Surtout, l’appareil proposera une luminosité énorme, titanesque, de 700 cd/m2, une prouesse rendue possible par l’adoption d’une matrice de pixels RGBW (avec un sous-pixel blanc). Ce n’est pas une technique nouvelle, puisqu’on la trouve notamment sur les écrans OLED LG. On a de gros doutes, toujours, sur ces dalles quant au rendu des tons chair mais soit. L’appareil intègre aussi un rétro-éclairage 700 zones, localisé. Côté décodage, la marque annonce une compatibilité H265/HEVC ;

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_DSF8032.JPGChanghong est dans une situation étrange. D’un côté, c’est un grand constructeur chinois reconnu là-bas, ce qui lui permet d’y écouler des modèles très haut de gamme comme ce téléviseur OLED incurvé à 8 000 euros.

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Hélas, faute d’image de marque, ce modèle n’arrivera jamais chez nous et le constructeur doit se rabattre sur une série d’appareil LED, comme la gamme Q2C. Disponible en 55, 65 et 79 pouces, cette ligne d’appareil 4k intègre elle aussi Android et une caméra de reconnaissance en USB.

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C’est propre et bien fini. Et le constructeur va plus loin en développant une application de programme télé intelligente qui permet de lancer des recherches thématiques sur l’ensemble des chaines, une sorte de zapping intelligent et automatique en quelque sorte.

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Le 55 pouces vous coûtera 1 700 euros.

Plus proche de nous encore, la série C5500, disponible de 42 à 65 pouces devrait démocratiser la 4k, mais dans une version plate cette fois-ci. Le 55 pouces est en effet annoncé à 800 euros, le 42 pouces à 500 euros. Là encore, Android est de la partie et c’est en HDMI 2.0, une bonne nouvelle pour nos amis les joueurs !

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Vous vous morfondez devant votre immense tas de pixels en vous demandant quoi regarder à la télé ? Pas de souci, France Télévision lance un service de VOD en télévision connectée offrant des images en 4K et utilisant le standard européen HbbTV.

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Malheureusement, il ne s’agit que d’une démonstration réalisée conjointement par les services de développement de France Télévision et LG. Aucune date de diffusion pour le grand public pour l’instant.

_DSF8152.JPGChez Haier, on ne fait pas dans la dentelle. Le constructeur annonce des écrans 4k, plats, à partir de 500 euros. La série H6600 sera déclinée en 42 à 65 pouces. Elle offre une compensation de mouvement 600Hz. Par contre, c’est du HDMI 1.4, hélas. Un 65 pouces ultra-HD sera également commercialisé dès 1 300 euros et le design est plutôt sympa.

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Autre nouveauté, l’intégration d’Android. Là aussi, on est allé loin chez Haier sur cette série M7000 disponible en 40, 48 et 55 pouces. Le 40 pouces vous coûtera 450 euros contre 800 euros pour le modèle le plus grand. Il s’agira d’une plateforme Android 4.2.2 et on aura accès au Play Store complet. Une webcam sera également proposée.

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Et le tout se pilote avec une télécommande retournable à clavier complet.

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Haier présentait également un concept de TV modulaire. Le principe est simple : on met à jour sa TV d’un simple clic. Malin et très proche de ce que propose Samsung en la matière. Reste à connaître les prix des modules pour conclure à la pertinence de cette offre.

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Aussi, sachez qu’un écran incurvé arrivera chez Haier au premier trimestre 2015 pour 1 300 euros environ… en 65 pouces !Chez Samsung, l’incurvé représente déjà 50% des ventes en valeurs. Alors le constructeur enfonce le clou et annonce une quinzaine de nouveaux produits toutes diagonales confondues. On commence par la série HU7200 qui sera disponible en 55 et 65 pouces. Techniquement, c’est une version allégée, et donc moins chère d’un téléviseur existant, le 8200. On a droit ici à une dalle LED 4k, un indice de fluidité 800Hz, et bien sûr le HDMI 2.0 pour pouvoir tourner en 60 Hz.

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Par contre, on ne parle pas de 3D. Le prix est vraiment canon puisque le 55 pouces sera vendu à 2 000 euros.

Encore moins chère, la série H6800 n’est que Full-HD mais elle est bien incurvée. Elle sera disponible en 48 et 55 pouces. Le 48 pouces devrait être sous la barre des 1 000 euros. Et le 55 pouces se négociera 1 500 euros.

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Techniquement, il s’agit d’une dalle CMR 600Hz, et elle est compatible 3D. Le rétro éclairage reprend le microdimming déjà vu à l’œuvre sur la gamme existante. On pouvait aussi admirer sur le stand un superbe 105 pouces incurvé :

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C’est un téléviseur incurvé au format « ultra-HD+ », en quelque sorte puisqu’il est au format 21 :9ème. Ce n’est pas un proto, ça se vend… à 150 000 euros tout de même.

Tous ces téléviseurs sont compatibles Netflix bien entendu.

Terminons enfin par une petite démo rigolote : le téléviseur qui se plie tout seul. Mais c’est plus un délire d’ingénieur qu’un vrai produit, même si Samsung pense qu’il est possible à terme de le commercialiser.

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Pour ce qui concerne la TV, cet IFA aura été relativement morose pour les fabricants japonais et Panasonic n’aura pas dérogé à la règle avec seulement deux nouveautés notables dans ce domaine. La première est l’AX900, le nouveau haut de gamme de la marque. Bien entendu compatible 4K, ce téléviseur inaugure un nouveau design « piédestal » plutôt réussi. Pour ce qui est de la dalle elle-même on est sur de l’IPS en local dimming. Autre bon point, la totalité des prises HDMI sont en version 2.0 et le téléviseur décode le H.265 nativement (le format d’encodages de la 4K). Sortie prévue cet autonome en 55 et 65 pouces pour respectivement 3 500 et 5 000 euros.

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Moins impressionnant mais aussi nettement plus abordable, la série AX630 représente désormais l’entrée la moins chère de la marque pour la 4K. Si l’on perd le local dimming, on conserve le HDMI 2.0 et le H.265. On devra attendre octobre pour voir arriver ces modèles en 40 (899 €), 48 (1 199 €) et 55 pouces (1 499 €).

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Les Plus

  • Enfin une interface bien pensée
  • Plus d’applications
  • Bel écran

Les Moins

  • Autonomie
  • Pas encore d’usages évidents
  • Design médiocre

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