Iiyama XB2776QS : le WQHD pour presque joueur

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C’est peu dire que le Iiyama XB2776QS est attendu par les joueurs comme le messie de la haute résolution pour gamer chevronné. Il faut dire que la marque s’est taillée au fil des ans une réputation certaine, proposant des écrans simples, efficaces, bon marché et sans fioriture. Si l’appareil se montre efficace, il reste limité ici par sa technologie de dalle. Comment en tirer le meilleur parti ?

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Le Iiyama XB2776QS est un moniteur 27 pouces dont seul Iiyama a le secret. La recette est pourtant simple : jeter une dalle de qualité dans une coque en plastique toute moche mais réglable dans tous les sens, avec un prix défiant toute concurrence. C’est encore une fois le cas ici, avec une dalle IPS WQHD (2560 x 1440) pour 600 euros. L’appareil a été annoncé par ailleurs à 520 euros, ça sera sans doute vrai dans quelques temps sur le net, mais en attendant, il vous coûtera bien 600 euros. Ce n’est donc pas encore miraculeux… mais c’est tout de même 100 euros de moins qu’un Viewsonic VP2770-LED par exemple !

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Design et finition

Sans grande surprise, on retrouve la patte du constructeur : une dalle matte encadrée d’un plastique noir bien rugueux. C’est… c’est moche, selon les standards actuels de design de moniteurs, surtout si on le compare à un LG 29EA93 par exemple. Toujours est-il que cette disgrâce est devenue un peu le symbole de la marque.

Ergonomie

L’écran est moche, mais il sait se montrer efficace. On a droit ici à un réglage en hauteur, en inclinaison, le pied est rotatif et le mode pivot est de la partie. Les boutons sont situés sous la dalle. Etrangement, ils sont plus mous que sur la génération précédente, mais ce n’est pas bien gênant, l’OSD orange est désormais un classique chez Iiyama, on retrouve vite ses petits.

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Equipement

L’équipement est honnête, mais un petit hub USB aurait été le bienvenu d’autant que certains modèles moins haut de gamme en disposent. Voir par exemple notre test du Iiyama XB2485WSU. Côté vidéo, on trouve de tout : VGA, HDMI, DVI dual Link et display port. La présence du VGA devrait donc rassurer les pros, toujours angoissés quand il s’agit de connecter son laptop pour une présentation. Attention toutefois, il faut absolument en passer par le Display port ou le DVI Dual Link pour accéder aux 2560 x 1440 pixels.

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Iiyama XB2776QS : santé, sobriété

La consommation du Iiyama XB2776QS ne dépasse pas les 22W en fonctionnement dans nos conditions de mesures standards. Très puissant, le rétro-éclairage peut monter jusqu’à 350 cd/m2, une valeur complètement inutile sur un PC de bureau. Ceci explique la faible valeur du curseur pour atteindre, déjà, 160 cd/m2.

tablo2.jpgLe Iiyama XB2776QS que nous avons reçu est une version de présérie mais selon Iiyama, il est parfaitement représentatif de la configuration finale. Le mode 6500K n’est pour une fois pas recommandable. Il a été mesuré à 5700K. En revanche, le sRGB, mesuré à 6700K, est suffisamment proche du standard pour que l’on s’en contente. Si vous voulez aller plus loin, voici nos options de réglages pour ce test : rouge=88, vert=95, bleu=100. On a laissé le contraste à 50 et la luminosité à 70. C’est un peu élevé, mais le changement de luminosité n’a pas d’impact sur la fidélité chromatique ici.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Le contraste est correct, sans plus. Nous n’avons pas trouvé de dalle IPS WQHD qui sorte vraiment du lot ici. A noter qu’à 70% du curseur de luminosité, c’est tout simplement inutilisable pour travailler. Mieux vaut donc descendre le curseur de luminosité à 27 pour retomber sur un bon 160 cd/m2.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran se montre plus qu’honnête. Il va un peu au delà du standard dans le vert et dans le bleu.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Iiyama XB2776QS : Uniformité spatiale parfaite

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Iiyama XB2776QS offre une uniformité parfaite. C’est un trait commun à bien des écrans WQHD, comme on a pu le voir lors du test du modèle Asus PB278Q.Le Iiyama XB2776QS offre une réactivité programmable. Tient-on enfin un écran WQHD pour le joueur ? Oui et non. Nous sommes implacables quant au negative ghosting car c’est beaucoup plus pénalisant que les traînées lors des déplacements de caméra finalement. Donc on choisit toujours l’overdrive à la limite du dépassement de consigne. Et cette position correspond à +1 sur le curseur d’overdrive. Dans ce cas, l’appareil s’en sort en fait plutôt moyennement.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Si vous tolérez mieux que nous les dépassements de consigne, vous pouvez encore gratter 5ms en moyenne sur cette mesure. Ce qui met la réactivité de ce moniteur dans des valeurs proche d’un Samsung S27B970 par exemple. Beaucoup plus cher, mais moins sujet aux dépassements de consigne.

Dépassement de consigne

Avec nos options de réglage, il n’y a pas de dépassement de consigne. L’écran écope d’un A.

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Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.

Dans la pratique

A l’essai ce moniteur s’avère vraiment convaincant. En bureautique, on bénéficie des avantages déjà évoqués lors du test d’autres modèles WQHD. La surface de travail est considérable, les photos offrent un piqué inédit, qui permet tout simplement de redécouvrir ses photos dans une résolution jamais vue jusqu’alors. Il faut prendre soin de baisser la luminosité car avec 350 cd/m2, le rétro-éclairage est clairement surdimensionné. La dalle matte est aussi très agréable à l’usage. Dans les jeux, notre cœur balance. C’est quand même un écran moyen si on refuse (et c’est notre cas) le negative ghosting. Si vous poussez l’overdrive dans ses derniers retranchements, alors oui, on a des images plus nettes dans les déplacements, mais elles sont parfois entachées d’artefacts pénibles.

Dans les vidéos, l’overdrive est à proscrire par contre, sans quoi le rendu est trop saccadé. La mise à l’échelle des contenus Full-HD se passe d’ailleurs relativement bien, avec une netteté appréciable et peu de bruit. On remarquera en revanche un peu de grain fixe, rien de bien gênant.

Iiyama XB2776QS : encore un 8,5…

Le Iiyama XB2776QS est un bon écran… et il récolte un 8,5/10… comme la plupart des écrans WQHD que nous avons testé. Il faut dire qu’il est bien difficile de les départager. Le nombre de dalles disponible est limité et les performances de l’IPS en termes de réactivité sont médiocres dans la plupart des cas. Seul le modèle Samsung S27B970 sort du lot. Il est plus véloce, mais aussi plus cher, ce qui compense encore une fois la note. Bref, lequel choisir ? Ce Iiyama peut être un bon compagnon de jeu en WQHD. Ce n’est pas vraiment sa réactivité qui nous fait dire cela puisqu’il souffre du même souci de temps de descente que les autres. Simplement, vous pouvez pousser l’overdrive si le cœur vous en dit, et surtout… il est moins cher que les autres, ce qui permet de claquer la différence dans une carte graphique digne de ce nom, et forcément nécessaire si vous voulez jouer en WQHD. Bref, aucun des écrans WQHD que nous avons testé n’est vraiment bon pour le jeu, mais si vous voulez vraiment jouer dans cette résolution, c’est celui que nous vous recommandons, à moins que les autres constructeurs ne veuillent s’aligner. A suivre…

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Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.

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8.5/10

Les Plus

  • Dalle mate
  • Résolution
  • Ergonomie

Les Moins

  • Dalle IPS toujours aussi molle

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