Les DRM contre-productifs ?

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DRM.jpgC’était difficile à envisager mais on le présageait un peu. Quels étaient les réels effets des DRM ? Sur le piratage, sur l’économie ?

Quand les premiers DRM sont arrivés, les premiers mécontents ont été les utilisateurs. Mais devant la diffusion massive des MP3 sur certains réseaux à l’époque, on pouvait évidemment imaginer un manque à gagner. Mais en étions-nous bien certain ? Dans les procès retentissants, on avait parfois des quantités incroyables de musiques téléchargées, parfois des dizaines de milliers de morceaux. Et l’industrie du disque, dans sa cohérence et son sens de la réserve qu’on lui connait estimait que le préjudice correspondait à la somme des fichiers illégaux.

Les DRM ont-ils été efficaces ? On connait depuis longtemps la réponse à cette question : tous les systèmes ont été craqués.

Ont-ils été viables économiquement ? Dans la mesure où toutes les protections ont été piratées, on peut évidemment penser que non. Mais il y a pire. Quand on pense aux DRM, on pense évidemment aux gens qui téléchargent illégalement. Les maisons de disque ont oublié un peu vite que ce qui rapportait de l’argent, c’était la confiance des utilisateurs honnêtes. Et eux, ils se posent la question de savoir si tel ou tel DRM n’est pas trop invasif. Et c’est pour cette raison que Laurina Zhang, de l’université de Toronto a étudié le phénomène. Et c’est un rapport chiffré particulièrement intéressant qu’elle publie.

Elle a examiné les ventes de disques de 634 artistes pour un ensemble de 5.864 albums de quatre maisons de disques de premier plan : EMI, Sony, Universal et Warner. Elle a comparé les ventes lorsque les albums avaient des DRM et lorsqu’ils ont été retirés. Surprise… Les ventes ont augmenté de 10%. L’étude a été réalisée sur le long terme pour éviter des pics de ventes ponctuels. Elle a remarqué que de vieux albums qui se vendent à moins de 25.000 exemplaires par an s’écoulaient à 40% de plus que lorsqu’ils étaient accompagnés de DRM. Les moins bonnes ventes voyaient quand même une augmentation de 30%.

Pour les titres qui cartonnent, c’est très différent : il n’y a pas de changement. Certes, on ne va pas jouer les bisounours et se voiler la face : ces titres sont évidemment piratés. Mais sur un pur plan économique, ce n’est pas simplement que les DRM sont inutiles, c’est qu’ils font perdre de l’argent.

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