LG 60PZ850 Pentouch : le plasma immense et tactile à prix contenu

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Sitôt annoncé à l’IFA, aussitôt testé sur Ere Numérique. Cet écran plasma 3D de 60 pouces dispose d’une interface tactile utilisable à l’aide d’un stylet numérique fourni. Il est également 3D et ne coûte que 2 000 euros, ce qui en fait un produit unique dans cette taille.

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Le LG Pentouch 60PZ850 est un écran plasma 60 pouces pas comme les autres. Livré avec deux stylets numériques, il est plus proche d’un tableau blanc dynamique que de l’idée que l’on se fait actuellement d’un plasma home cinéma. A l’essai, c’est drôle et ça fonctionne bien mais est-ce suffisant pour combler l’utilisateur dans tous les usages plus classiques d’un écran plat de salon ? A 2 000 euros, l’affaire est déjà bien tentante.

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Design et finition

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On sent que LG a dérivé cet écran de sa gamme d’écrans dynamiques professionnels et la finition est à l’avenant. Le pied en métal est d’une stabilité redoutable, la coque se barde d’aluminium massif et la plaque de verre durcie qui couvre la surface de l’écran semble indestructible. Clairement, c’est un écran que vous n’aurez pas honte d’installer au beau milieu de votre salon.

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Les stylets ont du style également, c’est le cas de le dire. Ils sont légers, peut-être un peu long mais leur prise en main est bonne, même pour les tout petits.

Ergonomie

Le système de menu est hérité de la gamme précédente du constructeur. De ce point de vue, l’écran n’a absolument rien à voir avec le LG 55LW980s. Pour autant, l’interface est plutôt agréable à utiliser. Mais attention, elle n’est pas utilisable avec les stylets. Les réglages se font à la télécommande très classique. Pour simplifier la vie de l’utilisateur, l’écran dispose de pré-réglages THX plutôt recommandable. Nous y reviendrons plus loin.

Equipement

La connectique nous ramène une bonne année en arrière. L’écran n’est pas connecté. On trouve bien sûr toute la batterie de connecteurs classiques, dont quatre prises HDMI. A ce prix, on n’a droit qu’à une paire de lunettes actives. Alors que le constructeur fait l’apologie de la 3D à lunettes polarisées depuis l’introduction sur le modèle LG 47LW650S, ce plasma exploite la technologie qui n’est pourtant pas le fort du constructeur coréen comme en témoigne le test du 55LX9500. L’écran n’est pas non-plus connecté. Ce n’est certes pas essentiel mais ça fait un peu « so 2009 » pour un écran de luxe.

L’interface tactile

Pour ne rien vous cacher, on a galéré pour faire fonctionner le tout. Contrairement à ce que laisse penser les démonstrations que l’on trouve ça et là, il faut bien un PC pour profiter des stylets. Il faut pour cela connecter l’écran au PC via la connectique de votre choix. Nous avons choisi le HDMI, qui affiche un bureau Windows de 60 pouces en 1920 x 1080. Ensuite, il faut brancher une clé USB qui communique directement avec les stylets, installer un driver particulier et rebooter.

Pour éviter tout problème de compatibilité logicielle, nous sommes partis d’une installation propre de Windows 7 en 32 bits sur un PC récent. Normalement, une fois que vous avez fait tout ça, rien ne fonctionne. Il faut appairer les stylets au dongle en approchant le styler dudit dongle et en pressant sur le seul et unique bouton que l’on trouve sur le crayon. Vous pouvez appairer deux stylets, pas plus.

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Une fois que vous avez fait tout ça, normalement, ça ne marche toujours pas… Il faut activer la fonction « PenTouch » de la télé et lancer le module de contrôle pour interface tactile sous Windows si vous voulez profiter de vos stylos. Et miracle, ça fonctionne enfin. On retrouve les commandes classiques telle qu’on les connaît sur les PC tout-en-un comme le HP TouchSmart 600-1220fr par exemple.

Alors naturellement, puisque le tactile, ça ne sert quasiment qu’à cela, nous avons joué à Angry Bird.

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C’est assez bluffant. L’interface est d’une fluidité parfaite et les stylos répondent bien. Le bouton « home » sur le dessus est reconnu comme un clic droit. Jouer à Angry Bird sur une tablette de 60 pouces, c’est le luxe absolu… What else ?

Il existe d’autres applications fournies par LG… sauf qu’elles ne nous ont pas été fournies dans le carton. Je ne vous mentais pas, on a bien galéré. Parmi ces applis, signalons un navigateur Internet sur lequel il est possible de commenter, une application de dessin, Sketchbook, une version augmentée d’Office et un calendrier « familial ». Un calendrier interactif de 60 pouces, ça fait tout de même plus Sarif Industries que Petite maison dans la prairie et nous avons de sérieux doute quant à l’intérêt réel de cette dernière application à la maison. Faute de mieux, nous nous sommes rabattus sur Paint :

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Ce que l’on peut dire, c’est que la précision du stylet est suffisante. La glisse de la pointe du stylo (en plastique chromé durci) sur le verre est plus agréable qu’il n’y paraît mais il faut passer outre les premières appréhensions. Il faut dire que frotter un objet contendant sur une dalle de téléviseur n’est pas vraiment dans l’ordre naturel des choses. En revanche, la résolution de la dalle est bien trop faible à notre goût. Il aurait bien fallu du 4k pour avoir un peu plus de finesse dans le trait. Là, ça reste grossier. Pour les enfants, ça devrait aller. Notons que les débuts de François ci-dessus n’étaient pas très prometteurs. Mais avec un peu de pratique et de patience, on obtient un résultat plus qu’honorable. :-)

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Bon, il certifie que c’est le Guernica de Picasso, mais j’ai comme un gros doute… Comme quoi on aurait tort d’abandonner l’enseignement des arts plastiques en école de journalisme…

Consommation

La consommation du LG Pentouch 60PZ850 est relativement faible pour un monstre de cette taille. Evidemment, elle varie avec le contenu, et on peut assister à des pointes effrayantes à plus de 400 W sur l’instrument de mesure. Mais globalement, il faut dire que la luminosité de l’appareil, même à plein régime, reste relativement faible. C’est tout à fait logique puisque l’on s’attend à ce que l’utilisateur passe son temps tout près de l’écran avec son stylet. Le revers de la médaille, c’est qu’il faut se placer systématiquement dans le noir pour bien profiter de l’image.

tablo2.jpgLe LG Pentouch 60PZ850 n’est pas qu’une dalle tactile. On n’achète pas un 60 pouces pour en faire un tableau blanc, aussi vaudrait-il mieux que les couleurs soient suffisamment bien réglées pour regarder un film de temps à autres. En l’occurrence, LG a fait appel aux suspects habituels : ISF et THX pour proposer des réglages plus pro que le sempiternel mode cinéma. C’est à moitié réussi. Les réglages ISF que nous avions tendance à privilégier sur les LCD/LED du constructeur sont ici moins bon que les THX. Ces derniers offrent une température des couleurs de 6100K, certes imparfaite, mais tout de même proche du standard. Les modes ISF sont plus chauds, à 5800K. A noter que THX et ISF proposent leurs réglages en version jour et nuit, à l’instar par exemple des réglages Hollywood du Toshiba Cevo 55ZL1

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Le contraste est excellent. Mais contrairement à la dernière génération de plasmas Panasonic dont nous vous parlions à l’occasion du test du Panasonic TX-P42VT30, l’état de la dalle au repos n’est pas d’une noirceur absolue. Autrement dit, on obtient effectivement un contraste exceptionnel si la pièce est plongée dans l’obscurité, sans quoi le noir se délave et tire sur le gris/vert foncé. En plus de cela, comme on le voit bien sur les photos de la page précédente, la vitre durcie est extrêmement réfléchissante. Du coup, on ne peut pas vraiment dire que l’écran soit utilisable en plein jour en dehors de l’activité tactile.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran fait montre d’une richesse des couleurs supérieure au standard. On n’en attendait pas moins d’un écran plasma.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. C’est tout simplement exceptionnel. Globalement, les plasmas sont beaucoup plus uniformes que les LCD/LED récents que nous ayons testés. C’est ce que l’on vérifie une fois de plus ici.

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage sur une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le graph. en 3D montre quelques fines ondulations, mais globalement, toutes les valeurs sont concentrées dans 10% de la plage totale. C’est excellent. Pour l’instant, le LG Pentouch 60PZ850 a de quoi séduire. Il est performant… mais uniquement dans le noir total.

Dans la pratique

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Qualité vidéo

Comme nous l’avons dit, le principal souci du LG Pentouch 60PZ850 vient du fait qu’il faut utiliser l’écran dans le noir. Mais dans ce cas, l’image résultante est plutôt bonne, avec des tons chair bien respectés en mode THX. Voici quelques astuces de réglages. L’écran vous propose d’ajuster le niveau de noir. Logiquement, on aurait tendance à privilégier la position bas mais il faut faire le contraire, sans quoi les teintes sombres sont bouchées. Si vous voulez tenter un réglage encore plus pointu des couleurs, vous pouvez essayer d’ajuster la balance des blancs sur W13. Côté couleurs justement, nous n’avons trouvé aucun intérêt aux couleurs dynamiques. Laissez sur Arrêt. Le contraste dynamique est un peu plus recommandable. Vous pouvez opter pour le premier cran bas afin de dynamiser un peu le rendu sans pour autant sacrifier les teintes claires.

Définition

Super ! Vous pouvez regarder un DVD de Chuck Norris pris au rayon déstockage à 3 euros de la foire-fouille sans perte de qualité… Bon, en fait non. Sur un 60 pouces Plasma, vous espériez vraiment vous en sortir sans format HD ? Que ce soit clair, ce plasma est exigeant et il vous faudra du contenu digne de ce nom pour en profiter. Idéalement, le Blu-ray offre un rendu très cinéma en mode THX. C’est peut-être encore un peu sombre mais l’image est d’un naturel fantastique. Il y a peu de bruit et l’appareil conserve une belle dynamique dans les zones d’ombre ce qui est toujours difficile à réaliser sur du plasma. L’image n’est pas aussi ciselée que sur un LCD/LED. Certains s’en plaindront… pas nous. Pour la SD, n’exagérons rien, c’est tout à fait regardable si vous revenez de soirée dans un état d’alcoolémie avancée et que vous bloquez devant les canards sauvages de Très chasse. Si vous êtes sobres en revanche, vous allez être déçu. L’image est bruitée, la netteté n’est qu’un lointain souvenir. Bref, c’est à éviter.

3D

Après le test d’une solution à lunettes passives comme sur LG 55LW980s, le retour aux lunettes actives est rude. Elles ne sont pas confortables mais elles sont bien couvrantes et assez légères. De jour encore une fois, c’est une plaie. Les lunettes font scintiller tout ce qui ne doit pas scintiller dans une pièce, le pire étant les fenêtres. De même l’image s’assombrit encore plus en 3D. Le relief sera donc à regarder dans le noir. Tout n’est pas si sombre cela dit. L’image 3D est très propre, quasiment sans crosstalk ou images fantômes, même sur nos Blu-ray 3D les plus piégeurs. On constate aussi un bon découpage des plans dans la profondeur mais le jaillissement est curieusement très discret. Bref, ce n’est pas si mal mais il faut être dans le noir total.

Jeu vidéo

C’est tout à fait jouable. La réactivité de l’écran est excellente. Mais l’image est tout de même sombre. Et certains jeux vont manquer de pêche, c’est indéniable. Quid du burn-in ? C’est un sujet tabou sur les plasmas. Comme tous les constructeurs, LG estime que c’est du passé. Nous avons trouvé le manuel d’utilisation du plasma dans sa version anglaise sur le site du constructeur, puisque le lien vers la version française est cassé à l’heure où nous écrivons ces lignes. Il est on ne peut plus clair. Traduction de la page 95, section maintenance :

« Si une image est affichée pendant une longue période de temps, elle sera imprimée et deviendra un défaut permanent de l’écran. C’est ce que l’on appelle l’ « image burn » ou « burn in », et ce n’est pas couvert pas la garantie. »

Plus loin, le constructeur explique qu’il ne faut pas exagérer, et qu’en dessous d’une heure pour un plasma, le risque est minime. Vous voilà prévenu.

Mode PC

L’écran est compatible PC via son entrée HDMI. C’est plutôt bon si vous optez pour la mise à l’échelle signal d’origine. Par contre, il faut bien avouer que 1920 x 1080 c’est bien peu pour 60 pouces de diagonale. Le texte est particulièrement pixelisé.

Qualité sonore

La qualité audio est moyenne. Nous avons été surpris là aussi de trouver un son relativement plat. Là encore, l’héritage professionnel de l’écran se fait sentir. Notre conseil : privilégier le mode cinéma qui apporte un peu de profondeur à la piste audio de vos films à grand spectacle.

Au final : immense et abordable mais dans le noir

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Très honnêtement, nous avons été agréablement surpris par ce plasma pas trop cher et plutôt sympathique. L’image est des plus correctes en 2D comme en 3D. Mais hélas, sa faible luminosité et les reflets le condamnent à rester dans l’ombre lorsque l’on souhaite regarder un film ou jouer. La fonction tactile est vraiment bien faite et plutôt plaisante. Ça fonctionne et à ce prix là, on peut sérieusement penser s’en servir comme d’un tableau blanc numérique. Idéalement, il faudrait une résolution d’image supérieure mais nous comprenons bien les contraintes industrielles derrière la commercialisation du Pentouch 60PZ850. Nous attendrons de pouvoir tester les applis du constructeur pour nous prononcer définitivement mais déjà sous Windows 7 avec le contrôle tactile, c’est assez convaincant.

En revanche, le fait d’être obligé d’avoir recours à un PC n’est peut-être plus dans l’ère du temps. Pour le grand public, le manque d’applications et de jeux tactiles sous Windows 7 est tout de même très pénalisant et il sera difficile de justifier un tel écran pour faire quelques pâtés et tirer des oiseaux. Il faudra attendre Windows 8. En revanche et si l’application de dessin tient ses promesses, l’usage en collectivité paraît envisageable au regard de l’investissement. Le fait de pouvoir faire des œuvres collectives et de les sauvegarder pourra intéresser dans ce contexte.

Retrouvez tous nos téléviseurs en test dans nos pages.

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8/10

Les Plus

  • Interface tactile
  • Rendu en 2 comme en 3D
  • Gigantisme abordable

Les Moins

  • Nécessite un PC
  • 3D un peu sombre
  • Films et jeux à regarder dans l’obscurité

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