Nokia E7 : le matériel trahi

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Avec le E7, Nokia propose sur le papier un smartphone particulièrement intéressant : clavier coulissant, écran AMOLED et finition aluminium. Mais Nokia persiste aussi avec Symbian…

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Très longtemps leader sur le marché de la téléphonie Nokia est depuis quelques années à la traîne. Habitué depuis longtemps à se trouver en position d’innovateur, le constructeur finlandais a été pris par surprise par l’iPhone et l’explosion du marché des smartphones qui s’en est suivi. De plus en choisissant de se concentrer uniquement sur Symbian, son OS maison, il est complètement passé à côté du phénomène Android.

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Plus que corrects d’un point de vue matériel, les smartphones du constructeur ne peuvent désormais plus lutter d’un point de vue logiciel. Symbian est désormais un fossile par rapport à iOS, Android ou même Bada … Nokia à finalement réagi il y a quelques mois en annonçant que la marque allait désormais utiliser Windows Phone 7. Une décision salutaire mais qui risque peut être d’arriver un peu tard tant Apple, Samsung et autres HTC ont pris de l’avance.

Un matériel au top

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Si il y a quelque chose ou Nokia est très bon c’est pour proposer des terminaux à la finition irréprochable. Le E7 ne déroge pas à la règle, il respire la solidité. On peut attribuer ça d’une part aux matériaux choisis (aluminium anodisés, plastiques de bonne qualité) mais aussi à l’assemblage. On ne trouve en effet que peu de pièces mobiles si ce n’est les caches pour la connectique. Le fait que le combiné soit fabriqué en Finlande n’est également pas à oublier. Ce bon assemblage se paye toutefois au niveau du poids, l’appareil étant plutôt lourd avec 176 grammes sur la balance.

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Coté connectique, c’est plutôt riche. En plus de la prise jack pour le casque, on trouve un connecteur mini-HDMI ainsi qu’une prise permettant de recharger et de synchroniser l’appareil. Concernant ce dernier point, il est particulièrement dommage que Nokia ait fait le choix d’utiliser un connecteur propriétaire au lieu du désormais standard micro-USB…

Contrairement à la majorité des téléphones de la concurrence et à l’image de l’iPhone, il est impossible de retirer la face arrière de l’appareil pour accéder à la batterie. Si cela empêche de changer facilement la batterie, on y gagne beaucoup en termes de rigidité et de solidité. L’accès à l’intérieur de la machine étant impossible, la carte SIM s’installe via une trappe qui s’extraie de la tranche droite de l’appareil.

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L’ergonomie est plutôt bonne, les quelques boutons tombent bien sous la main. Au nombre de deux seulement, lesdits boutons servent à régler le volume et à bloquer l’écran. C’est un détail, mais leur mécanisme à glissière est solide et agréable à utiliser. Pour le stockage, 16 Go sont embarqués et il est impossible d’augmenter cette capacité vu qu’aucun lecteur de cartes n’est présent. Le processeur est cadencé à seulement 680 Mhz, une fréquence basse pour un smartphone de ce standing. On verra plus loin que ce choix n’est pas sans conséquences.

Surtout pour le clavier

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L’écran adopte une diagonale de 4 pouces et une résolution un peu faible de 640×360. Il utilise une technologie AMOLED. D’un point de vie qualitatif, cela permet d’obtenir un excellent contraste et des couleurs pêchues. Si cet écran est plutôt bon dans l’ensemble, il reste un cran en dessous des cadors que sont le Super AMOLED de Samsung ou le Retina Display utilisé par l’iPhone 4. Rien à redire sur la partie tactile, très précise.

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Reste le point principal fort de l’E7, son clavier complet azerty ou qwerty suivant les pays. Caché sous l’écran, il est tout simplement le meilleur qu’il nous ayons testé. Il est large et ses touches sont bien séparées, on note également avec plaisir qu’il est rétro-éclairé ce qui permet sans problème de l’utiliser dans un environnement sombre. On peut donc taper rapidement et confortablement. Le système de charnière semble très solide et on ne craint donc pas de l’endommager. D’un point de vue général, l’ergonomie du E7 est excellente, tant en mode horizontal que vertical. L’autonomie est dans la moyenne haute des smartphones puisque nous avons tenu deux jours en utilisation normale.Si le matériel est excellent, on ne peut pas en dire autant de la partie logicielle. La faute évidemment à Symbian même en version 3 mais également à un processeur qui manque de punch. L’interface accuse son âge, même comparée à un Android « de base » et surtout elle est loin d’être réactive. Passer d’un bureau à l’autre entraîne une latence difficilement acceptable sur un téléphone de ce niveau de gamme. Les trois bureaux peuvent être peuplés de raccourcis et de widgets mais le système est peu intuitif et souffre de restrictions étranges. La personnalisation de l’interface est possible mais prend trop de temps au vu des résultats.

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L’intégration des réseaux sociaux (Twitter et Facebook) est possible mais rendue peu pratique par l’utilisation forcée du réseau Ovi de Nokia. On est loin des possibilités offertes par exemple par l’interface Sense de HTC. Les fonctions basiques (téléphonie, SMS, email …) sont bien assurées mais l’impression de se retrouver face à un produit tout aussi basique revient régulièrement. On notera toutefois que la qualité audio est excellente en conversation et ce même lorsque la réception est mauvaise.

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Pour la navigation web, c’est plutôt moyen aussi. Le navigateur maison n’est pas très réactif, notamment sur des pages un peu complexes. Une nouvelle fois le processeur semble être à blâmer. Coté applications, on retrouve les indispensables (Twitter, Skype, Spotify …) sur l’Ovi Store mais ce dernier est à des années-lumière du choix offert par iOS ou Android. On retrouve toutefois avec plaisir l’excellent Ovi Maps, complet et plein de fonctions utiles comme une navigation piéton qui prend en compte les parcs.

Multimédia : peut mieux faire aussi

Avec son capteur de 8 mégapixels et une touche dédiée (située sur la tranche de l’appareil), on est en droit d’attendre de l’E7 des performances correctes en photographie. Le contrat est effectivement rempli mais réserve quelques surprises. En effet si en extérieur les images manquent de saturation, les résultats sont bien plus convaincants en intérieur. Le capteur se comporte extrêmement bien dans des environnements peu lumineux. Pour ce qui est de la vidéo, il est possible d’enregistrer en 720p avec une nouvelle fois des résultats très honorables en intérieur. Par contre tant en photo qu’en vidéo, il faudra se contenter de réglages prédéfinis.

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Le lecteur audio est lui une réussite même si il est très classique. Il est facile à utiliser et produit un son très honorable. On notera avec plaisir que la radio FM est supportée. Le constat est moins rose du côté de la vidéo. La qualité est au rendez-vous mais les formats les plus communs (DivX, mkv…) ne sont pas supportés.nokia-e7_10.jpg

Un grand gâchis, c’est l’impression qui prédomine après quelques jours passés avec le Nokia E7. Ce terminal est en effet plein de qualités à première vue. Il est solide, jouit d’une excellente prise en main et il est même plutôt joli. D’un point de vue purement ergonomique, c’est même le meilleur smartphone à clavier que nous ayons testé. Néanmoins, ces qualités ne suffisent malheureusement pas à contrebalancer un processeur anémique et les défauts de Symbian. S’il n’est pas mauvais dans l’absolu, le système accuse simplement trop de retard par rapport à une concurrence qui évolue à un rythme effréné. Le marché applicatif extrêmement réduit en est le parfait exemple. C’est simple, avec un processeur un peu plus musclé et Android, le E7 aurait été le meilleur modèle du marché pour ceux qui cherchent un grand clavier…

Caractéristiques
– Réseaux : GSM 850 / 900 / 1800 / 1900, HSDPA 850 / 900 / 1700 / 1900 / 2100
– Système d’exploitation : Symbian 3
– Dimensions/poids : 23.7 x 62.4 x 13.6 mm /176 g
– Écran : 4 pouces, AMOLED capacitif, 640 x 360 pixels, 16M de couleurs
– Résolution photo : 8 Mpixels
– Baladeur : MP3, WMA, AAC, eAAC, eAAC+, AMR-NB, AMR-WB, H.264, MPEG-4, VC-1, Sorenson Spark, Real video 10
– Connexions : A-GPS, Bluetooth 3.0 A2DP, WiFi n, micro USB 2.0
– Mémoire : 16 Go
– Autonomie moyenne : 49 heures

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6.5/10

Les Plus

  • Finition et design
  • Qualité de la partie téléphonie
  • Clavier

Les Moins

  • Symbian
  • Processeur un peu faiblard
  • Connecteur propriétaire

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