Panasonic TX-L47WT50 : le LED Panasonic prend le large

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Panasonic a toujours eu une histoire compliquée avec la technologie LCD/LED. Reconnu pour ses écrans plasmas ultra-performants, le constructeur japonais doit tout de même faire face à une réalité économique qui veut que le LCD/LED se vend nettement mieux dans nos contrées. Histoire de ne pas trop perdre de part de marché, le constructeur étend désormais sa gamme de LCD/LED aux grandes tailles, un domaine traditionnellement chasse gardée pour la gamme d’écran plasma. Ce Panasonic TX-L47WT50 serait le début de la fin du plasma selon Panasonic ?

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Le Panasonic TX-L47WT50 est un grand écran LCD à rétro-éclairage LED. C’est assez étrange de découvrir un 47 pouces de la marque japonaise après le test du très performant TX-P50ST50E et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on aborde le test avec appréhension. En effet, si l’écran est bon, ne risque-t-il pas à terme de faire disparaitre la fameuse gamme Plasma Panasonic ? Et s’il est mauvais, n’est-ce pas un geste délibéré de la marque pour assurer au contraire la pérennité du Plasma, en reléguant le LCD/LED au rang d’écran home-cinéma du pauvre ? A quel jeu Panasonic joue-t-il exactement ?

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Design et finition

Côté design, Panasonic ne semble pas considérer le LED comme un écran au rabais. Loin s’en faut. L’appareil est d’une finition soignée, et l’ensemble respire la qualité. La mode est aux bords de dalle fins et Panasonic remplit son contrat avec quelques 5 mm d’épaisseurs. Nous avons apprécié la qualité de fabrication ainsi que les matériaux choisis. La robe grise argentée/noire laquée est du plus bel effet. On apprécie également le pied en V, peut-être un peu trop massif. A noter que cela semble devenir une mode, puisque le LG 47LM860V proposait la même forme de support.

Ergonomie

Assez curieusement, le menu est plus clair sur ce LCD/LED que sur le Panasonic TX-P50ST50. On trouve relativement facilement ce que l’on cherche et une petite notice explicative s’affiche à chaque fois que l’on passe sur une fonction quelconque.

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Alors que la concurrence s’excite sur les commandes vocales et la reconnaissance gestuelle, comme c’est le cas par exemple sur le Samsung UE55ES8000, Panasonic fait un peu cavalier seul en proposant une petite télécommande additionnelle comportant un touchpad et quelques boutons cliquables.

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Sur le papier, c’est très pratique, notamment pour naviguer dans les pages web… mais dans les faits, c’est loin d’être aussi probant. La zone tactile est assez sensible et la navigation dans les menus pourrait être vraiment pratique. Mais si vous effectuez vos mouvements en deux phases, c’est-à-dire en relevant le pouce, alors l’appareil confond le second impact avec un clic et lance l’action correspondante. Alors bien sûr on s’énerve, on jette des trucs à travers la pièce, ça fait des histoires… bref, on vous déconseille franchement ce petit Touchpad, qui pour nous, est hélas complètement raté. En outre, il n’y a pas de reconnaissance vocale. Jusqu’ici, c’est une fonction qui ne nous avait pas franchement manqué. On a pu vivre sans pendant des années. Mais après y avoir goûté sur le Samsung UE55ES8000, on n’a clairement plus envie de taper quoi que ce soit dans les champs de recherche. Voici par exemple ce qui se passe quand on commencer à taper quelque chose d’un peu complexe dans l’application Youtube.

Equipement

Du reste, l’offre en ligne est identique à celle du Panasonic TX-P50ST50, de ce point de vue, le LED à la sauce Panasonic n’a rien à envier au Plasma. On retrouve le navigateur, compatible HTML 5. Pour se connecteur au net, on a le choix entre le Wifi et le réseau filaire. Pour en savoir, plus sur l’offre connectée du constructeur, nous vous conseillons d’aller faire un tour du côté du test du Panasonic TX-P50ST50.

Pour le reste, l’équipement est complet, avec quatre prises HDMI et assez curieusement, trois prises USB. A part un disque dur pour le PVR, on ne voit pas trop bien ce qui pourrait résider à demeure sur un écran plat, d’autant que le Wifi est intégré. Il n’y a donc pas besoin de Dongle, mais soit. Là encore, l’appareil soutient assez mal la comparaison.

Consommation

La consommation du Panasonic TX-L47WT50 est relativement modeste, avec…100W à la mesure ! C’est assez impressionnant pour un écran de cette taille. Toutefois, il est important de noter que l’appareil n’a pas pu atteindre la luminosité requise par nos conditions de mesure standard. On est à 236 cd/m2 au lieu des 250 cd/m2, mais c’est tout de même un effort appréciable sur le plan écologique.

tablo2.jpgLe Panasonic TX-L47WT50 dispose d’une dalle LCD à rétro-éclairage edge zoné… Comme vous le savez, nous ne sommes pas fans de cette solution technique, qui offre souvent le pire des deux mondes pour un moindre coût qui ne semble pas forcément répercuté sur le prix de vente. Toutefois, notons que l’appareil offre ici un réglage, surtout en mode ISF. La température des couleurs est correcte, sans plus, à 6200K environ. Oui mais voilà, le contrôle du rétro-éclairage ne semble pas complètement désactivable et nous avons noté quelques irrégularités dans les tons moyens.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Le contraste de l’appareil est plutôt bon. Là aussi, en forçant le trait, on peut descendre plus bas en niveau de noir, mais c’est au détriment du naturel. Surtout, on regrette qu’un constructeur de renom comme Panasonic, dont la réputation dans le home-cinéma n’est plus à faire, ait cédé à la mode des dalles brillantes. Et les reflets sont bel et bien là. On a même l’impression que c’est légèrement pire que sur le Panasonic TX-P50ST50.

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Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre un décalage du gammut dans le rouge et dans le vert. Le vert est trop intense, le rouge pas assez.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Panasonic TX-L47WT50 n’est pas très uniforme. Là encore, le rétro-éclairage edge est à blâmer. C’est assez visible lorsque l’image présente une couleur solide sur toute la surface de la dalle. Il apparaît clairement que les bords de la dalle sont moins lumineux que le centre.Le Panasonic TX-L47WT50 n’est pas très rapide. Ce n’est pas très surprenant de voir Panasonic taire cette spécification tant la distance de performance avec ses écrans plasmas est importante.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.

Qualité vidéo

Tout n’est pas parfait. L’écart de température des couleurs n’est pas bien gênant. On peut passer outre. En revanche, il faut bien avouer que l’image n’est pas nickel. Notamment, on a droit à pas mal de grain sur les arrière-plans. En plein jour, on est vraiment gênés par les reflets sur la dalle. Panasonic revendique un adressage 1600Hz en combinant le balayage de la dalle et celui du rétro-éclairage. A l’essai, en fait, vous aurez raison de ne pas activer la compensation de mouvement. En fait, la dalle est relativement lente et c’est suffisant pour assurer une bonne fluidité des travellings, au prix il est vrai d’un flou de bougé.

Définition

En HD, très honnêtement, nous sommes un peu déçus. Du côté des points positifs, on relèvera un rendu très cinéma, avec une douceur de bon aloi et une linéarité du rendu tout à fait satisfaisante si on ne force pas trop sur le rétro-éclairage. En revanche, le grain sur les Blurays n’est pas acceptable et il n’y a pas grand-chose à faire pour s’en affranchir. Il faut aussi dire que la dalle est un peu trop molle et dans les scènes un peu rapide, on perd quand même pas mal de définition. En revanche, l’appareil s’en sort vraiment bien en définition standard. Nous avons été très surpris du rendu sur les DVD, voire sur les contenus en ligne, depuis Youtube par exemple. La définition n’est pas parfaite, mais l’appareil fait ce qu’il peut. C’est très agréable de flâner sur youtube avec une telle qualité d’image.

3D

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La 3D est vraiment le point fort de l’appareil. La conversion 2D-3D est anecdotique, mais sur les Blu-rays 3D, quel spectacle ! Il n’y a pas de crosstalk, les plans sont bien découpés. On est au niveau d’un Samsung UE55ES8000 qui représente ce qui se fait de mieux en LCD/LED aujourd’hui en la matière. C’est toujours un cran en dessous du plasma, notamment pour ce qui est de la stabilité d’image. Petit souci rencontré avec les lunettes cela dit : éviter d’avoir une source de lumière dans le champ de vision. Les lunettes provoquent un phénomène de pompage basse fréquence franchement pénible. Comme les fenêtres ne posent pas ce souci particulier, on a tendance à incriminer un décalage de fréquence entre l’éclairage (50Hz) et les lunettes. C’est particulièrement pénible sur les lampes fluorescentes, vous voilà prévenus.

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Jeu vidéo

Le téléviseur offre des performances correctes, sans plus. Honnêtement, ce n’est pas un écran pour les joueurs. La réactivité est trop faible.

Mode PC

En HDMI, ça passe. Il faut bien désactiver le surbalayage pour que l’image cadre bien. Le texte n’est pas parfaitement net, mais ça sera largement suffisant pour la vidéo et le jeu.

Qualité sonore

C’est une bonne surprise ! La section audio s’avère assez puissante. Il faut d’ailleurs monter le curseur pour qu’elle s’exprime. Nous vous conseillons le mode V-audio Surround qui offre une spatialisation correcte.

Panasonic TX-L47WT50 : bien mais pas top

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Au final, le Panasonic TX-L47WT50 nous laisse une impression désagréable. Il a des qualités, c’est un fait. Notamment, le rendu en 3D est impressionnant. Mais que vient faire cet écran dans la gamme Panasonic ? L’appareil est relativement cher, et on ne comprend pas bien ce que le constructeur a voulu faire. C’était une opportunité unique pour le constructeur de prouver qu’il a son mot à dire en matière de LCD/LED pour le home-cinéma. Au lieu de cela, on se retrouve avec une dalle très brillante, relativement peu uniforme et un parti pris sur la HD qui n’est pas franchement à la hauteur, avec notamment pas mal de grain. Panasonic aurait pu jouer l’originalité avec une dalle mate, c’est peine perdue. A ce prix-là, franchement, on a surtout envie d’acheter un TX-P50ST50 !

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Retrouvez tous nos TV LCD / Plasma en test dans nos pages.

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7.5/10

Les Plus

  • 3D impeccable
  • SD de grande qualité

Les Moins

  • HD trop bruitée
  • Dalle trop brillante
  • Prix

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