Philips 42PDL7906H Design Line : comme un goût de pomme

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Ce téléviseur LCD a été présenté il y a peu lors du salon IFA de Berlin. Il s’agit d’un écran plat, relooké selon les canons de la mode actuelle, et c’est une vraie réussite. Mais il faut plus qu’un cadre blanc laqué pour faire un bon téléviseur…

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Le Philips 42PDL7906H est tiré de la gamme Design Line qui constitue l’aboutissement d’un travail entamé par le constructeur sur le look actuel et l’aspect monolithique des téléviseurs LCD. C’est surtout le fruit de l’unique réflexion des constructeurs actuellement qui cherchent tous la réponse à une seule et unique question : « Comment créer de la marge sur un marché en train de s’effondrer ? » Aujourd’hui, il est difficile de croire que les constructeurs gagnent encore quoi que ce soit sur des écrans plats 42 pouces à 800 euros. Alors on cherche des solutions. L’une d’entre elle consiste à ajouter des fonctionnalités. D’un autre côté, les consommateurs que nous sommes sont également friands de design et son prêt à payer plus cher pour un produit qui procure une émotion visuelle au delà de l’aspect purement technique. Le succès d’Apple le prouve tous les jours. C’est d’ailleurs de ce côté qu’il faut chercher la source d’inspiration du constructeur.

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Design et finition

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L’écran que nous vous proposons de découvrir est le 42 pouces de la gamme Design Line. C’est un détail qui a son importance car la couleur du cadre dépend de la diagonale. Ainsi, les 22 et 26 pouces disposent d’un cadre noir, alors que celui des 32 et 42 pouces est blanc. Ça change, surtout si on compare aux créations précédentes de la marque, comme le Philips 42PFL7606H. La finition est sérieuse. Le plastique blanc laqué est vraiment élégant, tout comme le plexiglass qui prolonge la ligne et intègre quelques témoins. Cette ligne est d’ailleurs trompeuse. La lame en plexiglass ne repose pas au sol. Un pied métallique d’un poids conséquent assure le maintien de l’ensemble au dos de la dalle. Pour finir, sachez que l’écran n’est pas réglable en inclinaison. Si vous n’aimez pas l’angle, c’est tant pis.

Ergonomie

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Côté télécommande, on retrouve le modèle en forme de galette, aussi connu sous le nom de « télécommande du galérien » tant la disposition des boutons est conçue en dépit du bons sens, notamment la double croix de direction imbriquée. Au passage, elle bénéficie d’une finition bi-goût : PVC blanc laqué classieux au dos et plastique gris argenté ultra cheap en façade ! Pour autant, la télécommande n’est pas pire que l’OSD qu’elle permet de contrôler. L’interface est lourde et Philips ne semble pas avoir l’intention de revoir sa copie. En ce qui nous concerne, 11 commandes pour changer le contraste, nous ne trouvons toujours pas cela très ergonomique…

Equipement

L’équipement est ultra complet. On trouve bien entendu le DLNA et l’USB avec prise en charge de l’enregistrement. L’écran dispose du WiFi intégré. Le module Smart TV est de la partie également. Il y a bien de la VOD mais sans grand intérêt et aussi un navigateur Internet qui, associé à la télécommande de galérien, n’en a pas non plus. On pourra cependant se rabattre sur l’App de contrôle pour iPhone et iPad mais lors de nos tests, elle ne fonctionnait pas encore avec cet écran. Quoi qu’il en soit, la TV connectée, c’est surtout du gadget, du moins tant qu’il n’y aura pas un service crédible de VOD en HD et une application de catch-up TV qui regroupe toutes les chaînes.

Consommation

Le Philips 42PDL7906H consomme 70W en moyenne dans nos conditions de mesures classiques. C’est tout à fait correct et c’est en tous les cas en dessous de la moyenne actuelle des téléviseurs LCD/LED. Philips revendique d’ailleurs la catégorie A pour ses téléviseurs et nous sommes plutôt enclins à les croire compte tenu de ces résultats.

tablo2.jpgLe Philips 42PDL7906H offre un mode chaud parfaitement calé à 6500K, une première dans les gammes récentes du constructeur. Design line ou pas, on peut donc s’attendre à un rendu correct des tons chair et la colorimétrie globale est plutôt bonne.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

Comme sur le Philips 42PFL7606H, dont ce modèle reprend la dalle, le contraste est relativement moyen. Il n’y a vraiment pas de quoi s’extasier. On se consolera en notant que la surface de la dalle est semi-mate. On a donc ça et là quelques reflets, mais rien de bien gênant au final. Il n’empêche, le contraste est médiocre, avec à peine 1250 :1, à comparer par exemple avec les résultats du Sony KDL40HX720.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre une richesse tout à fait standard, il n’y a rien de spécial à noter.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de l’éclairage sur la dalle. C’est quand même très moyen.

Pour ceux qui n’ont pas l’habitude des tests Ere Numérique, voici un petit rappel de la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Philips 42PFL7606H Design line présente un manque d’uniformité évident avec un écart important entre le centre, les bords supérieurs et inférieurs de la dalle. C’est assez flagrant sur les images claires et uniformes. Fort heureusement, beaucoup de films sont en 2.35 et les bandes noires en haut et en bas de l’image masquent quelque peu le problème.Le Philips 42PDL7906H n’est pas très réactif, loin s’en faut. Les choix de Philips en matière de dalle LCD/LED laissent vraiment à désirer. Ici on dépasse les 30ms dans les transitions les moins franches. C’est assez pénible dans l’affichage des textures par exemple. Elles ont tendance à cirer.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.

Dans la pratique

Qualité vidéo

Globalement, l’écran est plutôt bien réglé. Les tons chair sont plutôt agréables et on passe un bon moment devant ses films favoris. L’adressage 400Hz donne globalement satisfaction. Il n’est pas parfait, et de temps à autre des artefacts apparaissent derrière les objets en mouvement. Il est fort possible que la réactivité médiocre de l’appareil y soit aussi pour quelque chose. Le contraste reste le point le plus discutable. Même en réglage « image optimale » pour l’ajustement du rétro-éclairage, c’est loin d’être parfait et la profondeur de noir reste perfectible aussi. Attention également à la façon dont le site Web de Philips présente les choses. Il s’agit d’une dalle LED edge et pourtant sur la page du constructeur on voit en gros « LED Pro », la version matricielle du LED, beaucoup plus intéressante selon nous. Il s’agit en fait de la première image d’un film de démo explicitant le LED et ça n’a rien à voir avec les spécifications techniques.

Définition

Le rendu en HD est plutôt correct. La définition est au rendez-vous. Nous vous conseillons même d’essayer l’amélioration de netteté, qui rajoute un soupçon de finesse aux textures. C’est assez impressionnant sans pour autant être artificiel. En définition standard, on reste aussi un peu sur notre faim. Philips nous a habitués à mieux. La netteté est moyenne et on trouve ça et là des fourmillements gênants.

3D

Philips reprend ici le principe de la 3D à lunette passive, déjà à l’œuvre sur le Philips 42PFL7606H. Dans la pratique, le fait que ce modèle oblige à un angle de vision inhabituel n’est pas gênant. On aurait pu le penser quand on voit par exemple le soin avec lequel il faut aligner un Toshiba 42VL863. Le rendu 3D est plutôt sombre et on perd toujours une ligne sur deux en résolution verticale. Mais c’est confortable. Philips livre deux paires de lunettes ce qui est un peu mesquin au regard du prix. Il n’y a aucun crosstalk mais on constate tout de même que les travelling traînent un peu, faute d’une réactivité suffisante.

Jeu vidéo

On retrouve le mode deux joueurs en plein écran que l’on avait découvert avec le Philips 42PFL7606H. C’est une bonne chose. En revanche, la réactivité n’est pas son point fort et si vous êtes un joueur pur et dur, vous devriez aller voir ailleurs.

Mode PC

En HDMI, nous avons pu atteindre les 1920×1080 sans problème. Comme toujours chez Philips, il faut prendre garde à activer le mode PC pour éviter l’overscan et les désagréments du Natural motion qui ajoute du poids dans le curseur de la souris.

Qualité sonore

Philips nous promet 2x12W. A l’écoute, c’est plutôt positif à condition de monter le son. Curieusement, le curseur de volume est décalé vers le bas et il faut dépasser un seuil limite pour avoir suffisamment de niveau. Au demeurant, la stéréo est plutôt propre avec une spatialisation correcte et le son est suffisamment chaud pour regarder un film dans de bonnes conditions.

Philips 42PDL7906H Design Line : t’as le look coco

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Au final, le Philips 42PDL7906H est un bon téléviseur si vous ne jouez pas. La réactivité médiocre est en effet rédhibitoire selon nous. Du reste, bien peu sépare ce modèle d’un Philips 42PFL7606H par exemple et on se demande si ça vaut vraiment la peine de payer 100 euros de plus pour une version plus classieuse, car en effet, l’écart de performance est quasi nul ? Tout au plus bénéficie-t-on du WiFi intégré. Au moins, on n’a pas de compromis à faire entre performance et design, et ce n’est pas si mal.

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8/10

Les Plus

  • Design
  • Colorimétrie par défaut

Les Moins

  • Prix
  • Contraste

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