Samsung S27B970 : l’écran fantastique

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Le Samsung S27B970 a été présenté à l’IFA cette année. Nous venons juste de le recevoir en test et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on l’attendait de pied ferme. Il s’agit d’un écran très haute résolution de 2560 x 1440 pixel dont la finition est à couper le souffle. Petit tour du propriétaire…

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Le Samsung S27B970 est un moniteur 27 pouces très haut de gamme. D’emblée, il affiche ses prétentions : résolution WQHD de 2560 x 1440 pixels, connectique pro, calibration au niveau matériel, finition métal. Tout est fait pour plaire…mais à quel prix !

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Design et finition

Contrairement au Samsung S24B750V qui faisait la part belle au plastique, le modèle ici présent respire la noblesse, avec des matériaux de grande qualité. Le métal est à l’honneur, de même que le verre pour la face avant. Nous ne reviendrons pas sur l’inconvénient qu’il y a à regarder un écran au travers d’une vitre. Tout le monde sait désormais que les reflets sont gênants. Cela étant, le constructeur a fait appel ici à un traitement antireflet assez efficace. Le pied est un véritable chef d’œuvre en soit. Fin et assez rigide, il permet à la dalle de coulisser verticalement. L’ensemble est en métal, c’est vraiment un bel objet. La base ronde finie façon Hi-Fi a également de quoi séduire.

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On a l’habitude des écrans pro au look de clinique dentaire. Il suffit de voir le test du Fujitsu P27T-6IPS pour se dire que décidément le pro n’est pas fun. Samsung apporte ici un vent de fraicheur bienvenu sur le genre.

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Ergonomie

L’ergonomie de l’appareil est en demi-teinte pour le prix. En effet, on a ici droit à un réglage en hauteur et en inclinaison. Mais la base n’est pas rotative, et il n’y a pas de mode pivot. Cela étant, cette dernière fonction est de toute façon plutôt rare sur les modèles WQHD, déjà bien confortable en résolution vertical en mode paysage. Le système de menu sent bon le professionnalisme également. L’interface est austère mais on y un trouve un raffinement de réglages rare. Il est ainsi possible d’ajuster finement la température des couleurs de 4.000 à 10.000K, par exemple.

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L’accès au menu se fait via des boutons tactiles, mais rassurez-vous, ceux-ci fonctionnent bien.

Equipement

L’équipement est très complet. On trouve bien sûr une prise HDMI, mais aussi le DVI Dual Link et le Display Port, plus à même de supporter la résolution d’image de l’écran. Cela étant, le HDMI n’a pas dit son dernier mot puisque la version 1.4a support le 2560 x 1440. Par contre… et je connais des pro qui auront la larme à l’œil… le VGA a disparu ! Dans le fond, ce n’est pas un mal car de toute façon, la résolution n’est pas supportée sur cette connectique, mais tout de même, on aurait pu imaginer que l’écran supporte dans ce cas une remise à l’échelle, histoire de ne pas trop embarrassé vos interlocuteurs si d’aventure ils n’auraient qu’un vieux Thinkpad antédiluvien…

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Pour le reste, on trouve une double prise USB, toujours pratique pour connecter ses petits bidules électroniques.

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L’écran nous a été livré sans calibrateur. Mais ce Samsung dispose de la possibilité de se calibrer tout seul via une sonde connectée en USB. Parmi les sondes compatibles, on trouve les modèles suivants :

– Xrite – i1Pro series
– Xrite – i1Display Pro
– ColorMunki Display
– Xrite – ColorMunki series
– Konica – CA-210 / CA-310

Nous n’avons pas pu essayer cette fonction.

Samsung S27B970 : la consommation

La consommation du Samsung S27B970 est assez élevée pour un 27 pouces… mais elle reste déjà beaucoup plus acceptable que celle du Fujitsu P27T-6IPS. Le couple dalle PLS / rétro-éclairage LED a donc du bon chez Samsung. En fonctionnement, on arrive ainsi à 33W, pour 0,2W en veille.

tablo2.jpgLe Samsung S27B970 offre toute latitude à l’utilisateur pour régler et calibrer son écran. L’appareil n’est pas sans rappeler les légendaires moniteurs Nec spectraview sur ce point. On peut ainsi ajuster la température des couleurs par pallier très fin, de 4.000K à 10.000K. Du reste, le mode standard est pour une fois très proche du standard (Alléluia !), avec 6400K à la mesure. Si vous voulez ajuster plus finement, nous vous conseillons : rouge=46n vert=43, bleu=50. Laissez le contraste à 75 et la luminosité à 100 et voila ce que vous obtenez

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE Fujitsu P27-6IPS.

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Le contraste est un peu au dessus de ce que l’on peut avoir sur un écran grand public mais sans plus. C’est une petite déception. Cela dit, on n’en attendait pas grand-chose. En effet, on sait que les dalles concurrentes d’origine IPS (ou dérivées) sont connues pour leurs angles de vision larges… et leur contraste moyen. Ici, d’ailleurs, on retrouve des valeurs très comparables à celles du Fujitsu P27-6IPS. Pour atteindre 160 cd/m2, une luminosité qui nous semble idéale pour bosser sur grand écran, il faut baisser le curseur éponyme à 72%.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte parfaitement le standard (encore heureux) mais surtout, on notera l’excellente linéarité du rendu sur la gauche, preuve comme souvent d’un gamma parfaitement aligner avec les exigences colorimétriques de l’imagerie professionnelle sur PC.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Samsung S27B970 : Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Samsung S27B970 offre une uniformité très correcte. C’est mieux en tous les cas que chez Fujitsu. Ici les valeurs enregistrées se tassent dans 20% de la plage totale. C’est bon. Ce n’est pas parfait, certes. Mais c’est plus qu’honnête. Pour l’instant, il faut bien avouer que cet écran Samsung a tout pour plaire. Voyons donc ce qu’il en est dans les tests in-situ.Le Samsung S27B970 offre une réactivité moyenne, sans plus. L’écran est un peu plus mou que le Fujitsu P27T-6IPS. C’est un fait. Ici, on dépasse toujours les 15ms. C’est un peu trop juste pour les hardcore gamer, mais si votre ambition est de rester sur des RTS ou des MMO, c’est un écran tout à fait acceptable. D’ailleurs, nous ne sommes pas trop surpris, le constructeur annonçait la couleur avec 5ms de rémanence…

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Dépassement de consigne

Il n’y a pas de dépassement de consigne notable sur cet appareil, les couleurs arrivent un peu tard, mais elles ne sont pas faussées pour autant.

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Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.

Dans la pratique

Evidemment, un tel écran se destine principalement aux photographes et en ces temps de Photokina, c’est bien normal que l’on y pense. L’appareil en question est ici très indiqué pour la photo, et ce pour plusieurs raison. Tout d’abord, la colorimétrie est tout bonnement excellente. Il n’y a pas grand-chose à redire, une fois l’appareil réglé. On peut retoucher ses photos sans craindre la faute technique à l’impression… à moins que votre imprimante ne soit pas calibrée. Ensuite, le contraste est faible, certes, mais la dynamique est très élevée. Nous disposons d’une galerie de clichés piégeurs, notamment des contre jours, permettant d’estimer, à l’œil, la dynamique dans le noir. Sur les écrans standards, la plupart des images en contre-jour apparaissent bouchées. Voici un exemple de fichier difficile à rendre si l’appareil n’a pas une bonne dynamique dans les zones sombres.

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Sur votre PC, vous pourriez penser en effet que l’image ci-dessus n’a qu’un niveau de détail médiocre dans les ombres. Pourtant, si on traite cette même image avec un peu de HDR maison, voila ce que l’on obtient :

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En fait, les zones d’ombres regorgent de détails, simplement passés sous silence par la plupart des moniteurs. Sur ce type de cliché, l’écran Samsung ici présent s’en sort très bien. Le noir est un peu moins noir que chez la concurrence mais les ombres regorgent de détails. Et on regrette d’autant plus la présence d’une dalle de verre devant l’écran. En outre, on ne le dira jamais assez, mais en photo numérique, c’est toujours l’écran qui représente la limite de résolution et plus tellement l’appareil photo. On est aujourd’hui dans une situation grotesque où on prend des photos 24Mpixels pour les regarder sur un écran 2Mpixels (Full-HD). Les écrans WQHD permettent au moins de rétablir la balance quelque peu, avec leurs 3Mpixels.

Dans la vidéo, l’appareil est un peu moins à la fête. Certes, les couleurs sont fantastiques. Mais les travellings sont un peu mous faute d’une réactivité suffisante. Et mieux vaut choisir ses sources. L’upscale d’un DVD sur une dalle de 2560×1440, même confié à un PC, ne fait pas de miracle. La netteté n’est qu’un lointain souvenir. Mais c’est un trait évidemment commun aux écrans WQHD. En revanche, l’image présente assez peu de bruit vidéo.

Sur les traitements de texte, l’utilisation du WQHD fait toujours autant de sens. On retrouve ici la joie d’éditer côte à côte deux documents en pleine page avec un niveau de détail parfait.

Dans les jeux, il est difficile vraiment de recommander cet appareil. La fluidité n’est pas très bonne et il faut toujours disposer d’une cavalerie numérique de compétition pour jouer en 2560×1440. C’est dommage car sur PC, bon nombres de titres sont d’ores et déjà compatibles WQHD. Il va falloir économiser pour s’acheter une (ou deux) grosse carte graphique. Reste que ce Samsung est particulièrement mou malgré tout, avec quelques filés disgracieux derrières les objets clairs sur fond noir.

Quelques mots enfin sur la qualité du son. Samsung prétend intégrer deux haut-parleurs 7W. cela nous semble un peu présomptueux. Le son issu du moniteur n’est pas très puissant, ni très bon. Ça suffira pour vos conférences Skype.

Samsung S27B970 : l’ami du photographe

Le Samsung S27B970 est un moniteur excellent grâce à son étonnante dynamique dans les zones sombres. On déplorera un contraste un peu limite mais malgré tout, l’intérêt pour la photographie d’une résolution aussi élevé, couplée à une colorimétrie irréprochable et une finition à couper le souffle devrait l’emporter. Allez Samsung, la même chose en dalle mate et on l’achète.

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Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.

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8.5/10

Les Plus

  • Design
  • Finition
  • Résolution

Les Moins

  • Prix
  • Dalle de verre devant l’écran
  • Contraste moyen

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