Samsung S27D850T : Samsung revient au moniteur

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L’écran Samsung S27D850T est l’un des rares écrans Samsung que nous verrons cette année. Ce n’est pas tant que Samsung ait arrêté de produire des écrans informatiques, simplement, il n’aime pas trop en parler. Samsung nous présente donc deux écrans cette année (c’est deux fois plus que l’année dernière) : un 27 pouces et un 32 pouces WQHD, à priori très similaires, mais les apparences sont trompeuses…

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L’écran Samsung S27D850T est une nouveauté à destination principalement du marché des professionnels de l’image, ou des graphistes et photographes amateurs. C’est un domaine sur lequel Samsung se concentre aujourd’hui, avec une série d’écrans qui respire la qualité, mais dont on parle peu… tout simplement parce que Samsung n’en parle pas. C’est sans doute à mettre sur le compte d’une grande timidité du constructeur. Mais il est vrai que l’on connait mal la culture coréenne et je ne dis pas ça parce que Samsung ne m’a jamais invité là-bas à visiter une quelconque usine, un centre de recherche lambda ni même la cantine du bureau de design où l’on me dit qu’on y mange pourtant fort bien. Ce serait mesquin. Pour la parenthèse, j’avais un ami qui définissait la fidélité comme le manque d’opportunité, une phrase qu’il avait sans doute piqué à Sacha Guitry. Mais l’un dans l’autre, on peut finalement penser que, l’éthique journalistique, c’est un peu pareil. Faute d’occasions… Bref, toujours est-il que c’est bien dommage d’en savoir si peu sur les écrans de la marque, car ils ont de sérieux atouts comme on va le voir ici. Il faut toutefois noter une différence majeure entre le 27 et le 32 pouces, qui se ressemble comme deux frères. Le 27 pouces est basé sur une dalle PLS alors que le 32 est en AMVA. Et du point de vue des spécifications, ça change un peu la donne, notamment, le contraste du 32 pouces est annoncé comme trois fois plus élevé. C’est bon à savoir.

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Design et finition

Dès la sortie du carton, l’appareil montre qu’il n’est pas là pour rigoler. L’engin est lourd, de construction très sérieuse et l’ensemble respire la qualité. De prime abord, on est un peu surpris par la rotule, articulant la dalle dans tous les sens.

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Difficile de faire plus massif, et plus tordu, mais l’écran est d’une étonnante stabilité. Autre détail qui fait immédiatement penser au marché pro, les bords relativement épais de l’écran forment une cavité au fond de laquelle le constructeur a intégré une dalle, d’ailleurs complètement mate.

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C’est un design qui n’est pas sans rappeler les étonnantes plaques encadrant les écrans professionnels NEC, par exemple, mais dans une version rikiki.

Ergonomie

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L’ergonomie est de premier plan. On retrouve l’ajustement en hauteur, en inclinaison et le mode pivot sur sa base rotative. Comme on peut le voir ci-dessus, l’OSD est accessible via une série de gros boutons bien solides et bien en évidence dans le coin inférieur droit. L’OSD est du reste bien fourni, avec d’ailleurs un overdrive ajustable, un raffinement rare pour un écran de graphiste.

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Equipement

L’appareil fait une croix sur les entrées analogiques. Il était temps. Certes, les professionnels vont bouder, les images qui bavent au bout de 30 mètres de câbles VGA bon marché dans une salle de réunion fétide sur un vidéo projecteur du plan Marshal avaient quelques chose de familièrement rassurant. Mais trêve de plaisanterie, on a quand même droit à une triple connectique DVI Dual Link, DisplayPort, HDMI. Samsung a eu aussi la main lourde sur les USB puisqu’ici on a droit à cinq prises USB 3.0. L’appareil dispose aussi d’un capteur de lumière, de façon à ajuster la luminosité automatiquement.

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Samsung S27D850T : une consommation assez élevée

Le moniteur Samsung S27D850T consomme pas mal d’énergie, avec 35W à la mesure. C’est beaucoup, mais là encore, c’est à rapprocher de la consommation habituelle des dalles IPS WQHD, même si l’écran est ici un PLS. Du reste, le rétro-éclairage semble très puissant, puisqu’avec une luminosité à 35%, on atteint déjà les 160 cd/m2.

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Samsung S27D850T : ultra sérieux

Le moniteur Samsung S27D850T est vraiment très bien réglé, dès la sortie du carton. Samsung a fait un gros travail sur le sujet. Le mode 6500K est calé… à 6500K. Point. Il n’y a rien à ajouter. Inutile d’aller chercher plus loin dans les réglages.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

On attendait un contraste un peu plus élevé… et ce n’est pas le cas. On a juste droit à 820 :1 de contraste, c’est dans la moyenne des écrans IPS. Et pour le coup, le PLS n’apporte strictement rien.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, après réglage, l’écran montre qu’il va un peu au-delà du standard. Il y a eu une certaine confusion autour de ce moniteur et bon nombre de confrères anglo-saxons semblaient attendre un écran Wide Gammut, mais il n’en est rien. Le constructeur annonce sur sa fiche de spécification une couverture à 100% du sRGB et il ne ment pas. Sur la gauche, on retrouve le résultat tout bonnement excellent de notre première sonde de mesure. La linéarité du rendu est exceptionnelle.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Au passage, on ne peut s’empêcher de sourire en lisant la documentation française qui stipule assez fièrement : « Grâce à la résolution WQHD, le moniteur peut afficher 1 milliard de couleurs pour des images proches de la réalité. » Vous avez dit rien à voir ?

Samsung S27D850T : une bonne uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Ainsi, le moniteur Samsung S27D850T offre une uniformité moyenne. Ce n’est pas exceptionnel mais au moins, on n’a pas de fuites lumineuses sur les bords.

Samsung S27D850T : une réactivité moyenne

L’écran Samsung S27D850T offre une réactivité programmable. On n’en attendait pas des miracles, et quelque part, on a été exaucé. L’appareil se contentant d’une quinzaine de millisecondes en moyenne pour changer de couleur :

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Cela étant, il faut noter une petite différence avec les dalles IPS. Le temps de descente des écrans PLS est de l’ordre de 5ms, contre 8 à 10ms pour les IPS. Ce qui signifie que les images claires sur fond noir laisseront un peu moins de traînées. Quant au point de réglage de l’overdrive, on a choisi le mode « rapide ». Le mode « Accéléré » génère bien trop de negative ghosting pour être recommandable.

Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Dépassement de consigne

Avec le réglage ci-dessus, il n’y a pas de dépassement de consigne et donc pas de negative ghosting. L’appareil écope donc d’un A.

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Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.

Dans la pratique

A l’essai, l’appareil s’avère plus que convaincant pour la photo, mais aussi pour la vidéo, où le bruit vidéo reste contenu. La mise à l’échelle des films en Blu-rays ne posent pas de problèmes quand elles sont confiées à un PC. En revanche, c’est moins vrai quand il faut connecter l’appareil à une console. Le résultat est plus imprécis. Dans le jeu vidéo, sans être indigent, on dira sobrement que l’on a vu mieux. Le contraste est limité et la réactivité laisse s’introduire çà et là un peu de latence dans nos kills les plus juteux. Les angles de visions sont aussi très agréables, aussi bien en horizontal qu’en vertical.

Samsung S27D850T : un peu de sérieux

L’écran Samsung S27D850T est un bon écran, c’est incontestable. Il trouvera preneur auprès des amateurs de belles images sérieuses, graphistes et autres photographes amateurs. Il ne lui manque pas grand-chose pour être parfait, à savoir un contraste un peu plus élevé et sans doute aussi une compatibilité Adobe RGB qui semble de plus en plus de mise auprès des photographes dotés d’imprimantes photo dignes de ce nom. Mais peut-être ces manques seront-ils comblés avec le test du 32 pouces en dalle AMVA, à paraitre sous peu dans nos pages.

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Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.

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8.5/10

Les Plus

  • Dalle matte
  • Finition
  • Rendu des couleurs

Les Moins

  • Prix
  • Contraste

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