Sony KD-65S9005 : l’incurvé selon Sony, la mâââgie de Noël

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Le Sony KD-65S9005 est le premier écran incurvé de la marque. Après nous avoir soutenu pendant quelques années que l’incurvé n’avait pas de sens, ou alors seulement pour les pays émergeants, à l’IFA 2012 (si, si), le constructeur japonais s’inscrit enfin dans la tendance avec un superbe téléviseur 4k incurvé vraiment intéressant.

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Le Sony KD-65S9005 est un peu comme un conte de noël : c’est beau, c’est grand et on a envie d’y croire, mais c’est cher. Sony est arrivé à l’incurvé à reculons. Et on peut le comprendre. D’un côté, l’incurvé n’apporte techniquement rien à l’image. De l’autre, comme tous les concurrents font le « buzz » autour de l’incurvé, comment faire autrement que d’en proposer au catalogue. Voici donc le Sony S90 en version 65 pouces. La dalle 4k à rétro-éclairage Edge offre une courbure à minima. D’ailleurs, une fois la salle plongée dans l’obscurité, c’est une caractéristique qui se fait vite oublier.

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Design et finition

La construction est exemplaire, faisant la part belle au métal. L’écran n’est pas très fin mais ce n’est pas gênant. Les pieds chromés sont magnifiques également.

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On remarque sur les côtés, dans les barres de haut-parleurs, deux petits voyants vous notifiant d’une activité sur les réseaux sociaux.

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Une faute de goût selon nous, un téléviseur n’est pas un smartphone et on a le droit de regarder un film sans être interrompu ! Du reste, cette fonction est désactivable. Au pied de la dalle, on trouve également le logo Sony, vaguement éclairé et qui clignote mollement au rythme des loupiottes de notifications. Allez désactivez-moi tout ça et on n’en parle plus. A 4000 euros, j’achète un téléviseur classieux et pas une twingo dci de 2002 tunée par Jacky le roi de l’enjoliveur.

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Ergonomie

Côté OSD, l’appareil n’a pas beaucoup bougé par rapport aux modèles précédents. On retrouve toujours un système d’applications très scolaire et sans grande fantaisie et pour tout dire assez proche de celui d’un smartphone. Même constat du côté des menus de réglages de la TV. bienvenu en 2005.

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Toutefois, c’est sérieux et très pro. L’appareil dispose d’un mode social, permettant d’afficher en bandeaux les tweets et autres notifications de vos réseaux favoris.

Et c’est plutôt une bonne idée. En effet, beaucoup de gens commentent en live les émissions de TV. Ne revenons pas sur la pertinence de la chose, il y a bien longtemps que la question de l’utilité a déserté les réseaux sociaux. Toujours est-il qu’avec le paysage audiovisuel pathétique que l’on a aujourd’hui, les tweets sont souvent plus intéressants que l’émission elle-même. C’est notamment vrai lors des débats politiques, où cette fonction fera des merveilles, on en est certain.

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La partie TV connectée embarque une application photographique 500px, que nous avions découverte à l’IFA, qui permet d’afficher des photos en très haute résolution. En si comme nous, vous avez un appareil photo multi-méga-pixels, c’est l’occasion de redécouvrir ses meilleurs clichés dans un niveau de détail jamais égalé jusqu’ici. En effet, un téléviseur de cette taille offre pas moins de 8 Mpixels de résolution, contre deux ou trois, dans le meilleur des cas sur votre ordinateur familial. Il n’y a pas photo. Malheureusement, l’application 500px dans son état actuel semble bridée, et ne correspond pas bien à ce que nous avions découvert à l’IFA. La résolution est encore très faible, mais gageons que cela devrait changer à l’avenir.

Equipement

L’équipement est très complet. Ne revenons pas sur la batterie de connecteurs que vous connaissez tous. Mais disons juste qu’une des prises HDMI est au format 2.0, que l’écran est compatible HEVC et HDCP 2.2. L’engin est aussi compatible NFC. Et là, franchement, ce n’est pas une réussite. On a essayé d’appairer un Xperia Z2. Déjà, c’est tout sauf évident :

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Il y a beaucoup d’étapes à valider :

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Et au final, ça n’a pas marché.

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Bref, c’est à revoir.

On se consolera avec un media player qui a bien voulu lire les contenus 4k au format MP4 sur clé USB. Mais nous reviendrons :

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Sony KD-65S9005 : une conso correcte

Le Sony KD-65S9005 consomme comme un écran 65 pouces. Le fait qu’il soit incurvé n’a rien changé, heureusement a-t-on envie de dire.

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Sony KD-65S9005: un peu confus

Le Sony KD-65S9005 dispose d’un système de réglage à tiroir dont seul Sony a le secret. C’est complet, mais c’est lourd au possible et pour tout dire assez perturbant. Au démarrage, on est pris par un vent de panique : dans le menu « image », pas de mode cinéma, juste un mode standard tout sauf standard et un mode dynamique à l’image si saturée qu’elle nous renvoie aux meilleurs moments des trips à l’acid de la littérature américaine des années 60. C’est qu’on s’y est mal pris. En effet, chez Sony, il faut d’abord cliquer sur Option sur la télécommande, et choisir le préréglage cinéma, qui ensuite seulement débloque les options avancées de réglages dans le menu « image ». Ce n’est pas simple. Et c’est bien dommage car en mode « cinéma 1 », un sous-sous-pré-pré-réglage du préréglage cinéma donc, la température des couleurs est très correcte, à 6300K et la précision du rendu se passe de commentaire : c’est excellent.

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La dalle est de type Edge, mais le contraste est plutôt correct, à près de 2500 :1. C’est dans la moyenne des écrans très haut de gamme et pour tout dire, depuis la disparition du plasma, seul un OLED comme le LG 55EC930V fera mieux. Du reste le traitement anti-reflet de cette dalle au demeurant plutôt brillante semble être l’un des meilleurs rencontré au labo à ce jour.

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Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte scrupuleusement le standard.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran:

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Sony KD-65S9005 n’offre pas une uniformité fantastique, dans l’absolue. Les bords verticaux sont nettement moins lumineux que le centre. En soi, c’est assez peu visible, parce que la courbure modifie déjà légèrement notre perception de la luminosité. Ici, la luminosité plus faible sur les bords s’apparente en photographie à un effet de vignettage. Mais c’est assez peu perceptible à l’œil nu, même quand l’image est globalement sombre. Ouf.

Sony KD-65S9005 : une réactivité honnête

Le Sony KD-65S9005 dispose d’une dalle LCD tout ce qu’il y a de plus classique, malgré sa courbure. Cela dit, l’écran offre une réactivité très correcte, avec 10,4 ms dans le meilleur des cas. C’est donc plutôt un bon compagnon de jeu

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255). Si la valeur mesurée concorde avec celle du constructeur sur ce point, elle n’a que peu de valeur quant à la réactivité de la dalle dans la pratique.

Qualité vidéo

Mais venons-en à la qualité d’image. C’est tout simplement exemplaire. La température des couleurs en préréglage cinéma 1 est quasi parfaite. L’image en 4k surprend par sa douceur, alors qu’on attendait un rendu au couteau. On aura raison de remonter un peu le curseur de netteté à 50.

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Il en va de même sur les Blu-ray. Le résultat à l’écran est très bon, même si on a du mal à voir une distance quelconque sur le plan technique avec l’excellent X9005 de l’époque. Les Blu-ray sont très nets, et pas du tout brouillons malgré la mise à l’échelle. On a joué un peu avec les options de « création de réalité ». Mais pour tout dire, l’image par défaut est suffisamment bonne pour que l’on ne s’embarrasse pas de ces filtres additionnels. Remontez juste un cran la netteté.

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La compensation de mouvement est assez généreuse en options de réglages. Le rendu le plus fluide est obtenu en passant le Motion Flow sur « Impulsion ».

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Oui mais voilà, on perd en luminosité et la dalle clignote un peu, de quoi en gêner certains. Alors on recommande de passer le curseur sur « plus net ». Dans ce cas de figure, on n’a pas trop d’artefacts et l’engin s’en sort bien avec les motifs répétitifs. Par exemple, la scène d’intro du Dark knight, avec tous ces immeubles en vue extérieure, est particulièrement piégeuse pour la compensation de mouvement d’ordinaire. Ici, rien à redire.

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Jeu vidéo

On apprécie également la réactivité de l’engin, qui rend la pratique du jeu vidéo des plus agréables. L’image est fluide, mais mieux vaut disposer d’images en bonne résolution et ranger vos XBOX 360 et autres PS3 au placard.

Mode PC

Ça fonctionne sans problème en HDMI. Rien à signaler.

3D

La 3D est correcte. L’incurvé n’apporte strictement rien, et on voit bien que la 3D n’est plus le point sur lequel les constructeurs comptent faire la différence. Si ça vous intéresse, sachez que le rendu est plutôt bon avec très peu de crosstalk et une bonne dynamique.

Qualité sonore

Sony a mis le paquet avec 80W en sortie. De fait, le son est très propre, même à bas volume avec ce qu’il faut de basse et une spatialisation excellente. Les larges haut-parleurs disposent d’évents relativement complexes, offrant un rendu assez directif. Exit donc les étranges gamelles de la Nasa du monolithique X9005. C’est dommage, on aimait bien. C’est sans conteste l’un des points sur lequel Sony conserve un avantage certain.

Sony KD-65S9005 : un bon cru

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Au final, le Sony KD-65S9005 est un très bon écran, à n’en pas doute. Il est incurvé, mais pour tout dire, ça n’a aucune importance dans notre choix. La qualité d’image aurait été tout aussi satisfaisante avec un écran plat, vraiment plat. Mais c’est la mode, ma petite dame, que voulez-vous. Cette série S90 est donc très solide, techniquement parlant et le rendu à l’image est exceptionnel. On a juste quelques regrets : l’uniformité aurait pu être meilleure, même si ce n’est pas gênant à l’usage. Et Sony devrait aussi simplifier son interface. C’est complexe, pour rien. On aurait aimé aussi plus de contenus en 4k, via des applications dédiées. On attendait beaucoup de 500px par exemple, mais quelle déception pour l’instant… Et arrêtez les voyants dans tous les sens ! Ceci n’est pas un smartphone ! Nous avons testé la version 65 pouces, mais sachez qu’il existe un 75 pouces également, mais il vous coûtera plus du double du prix.

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8.5/10

Les Plus

  • Rendu cinéma
  • Qualité de fabrication
  • Qualité d’image en 4k comme en Full-HD

Les Moins

  • Prix
  • Uniformité perfectible
  • Une gadgetophilie maladive

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