Test du BenQ BL3201PT : la 4k en 32 pouces à moins de 1000 euros !

Il y a 15 jours on vous parlait d’un 32 pouces 4k à 2000 euros. Avec le BenQ BL3201PT, la barre des 1000 euros vient d’être franchie. Et même si c’est à priori un appareil qui s’adresse avant tout aux amateurs de belles images, l’appareil en a sous le capot pour vous séduire…

L’écran BenQ BL3201PT est un écran 32 pouces 4k à moins de 1000 euros. Si les modèles 28 pouces se démocratisent (on en trouve à moins de 600 euros), le fait est qu’il n’est pas toujours facile de travailler sur un 28 pouces offrant autant de pixels. Le rendu est très fin, mais parfois trop fins pour vraiment en profiter et on en revient vite à augmenter la taille de la police ou plisser les yeux comme un inspecteur des impôts devant un relevé de compte HSBC. En 32 pouces, rien de tout cela, c’est particulièrement agréable, comme on avait pu le voir lors du test du Samsung U32D970Q. Que vaut donc ce 32 pouces BenQ à moins de 1000 euros ?

Design et finition

Bon, BenQ n’a pas fait dans la subtilité. La coque est en plastique bien épais, le pied est en métal, tout cela n’est pas très élégant. On se consolera avec un jeu de lumière particulièrement réussi autour des boutons de l’OSD, qui s’allume dès que l’on approche la main. C’est bien fait. Pour le reste, la ligne de l’appareil trahit sa destination studieuse.

Ergonomie

Tout y est : la dalle est ajustable en hauteur, en inclinaison, elle dispose d’un mode pivot et d’une base rotative. L’accès à l’OSD se fait de deux façons. Soit vous faites confiance aux magnifiques touches tactiles éclairées et ultra sensibles.

Le menu est complet et surtout, les touches fonctionnent bien, avec l’indication de leur fonction directement en surimpression sur la dalle.

Vous pouvez aussi passer par la petite zapette filaire fournie avec l’engin. Mais très franchement, çà fait un bidule en plus qui traîne sur le bureau, alors non.

Equipement

L’équipement est des plus luxueux, du moins en apparence. On a droit à deux prises HDMI, mais ce sont des versions 1.4 et on est donc coincé à 30Hz. Idem en DVI. Du coup, il faut en passer obligatoirement par le display Port (ou sa version miniature) pour profiter du 60Hz. L’appareil fait aussi le plein de prises USB 3.0, et on a même droit à un lecteur de carte SD, ce qui est franchement ultime pour la photo.

On regrettera juste le fait que les entrées vidéo sont situées sur le côté de la dalle et non en dessous. C’est bien pratique pour nous autres, testeurs, mais dans la vie de tous les jours, ça risque de faire un peu désordre sur le bureau.

BenQ BL3201PT : une consommation surprenante

Alors que le du Samsung U32D970Q consommait allègrement ses 76W, ici, on fait dans le sobre avec juste 36W dans nos conditions de test standard. Le moniteur BenQ BL3201PT est donc plutôt vert.

BenQ BL3201PT : enfin un écran normal

Le moniteur BenQ BL3201PT est très bien réglé par défaut. Le mode normal est… parfaitement normal, à 6500K. Ca fait très longtemps que l’on n’avait pas vu cela. Du coup, on a juste laissé la luminosité et le contraste à 50% et voilà la travail.

Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE < 2, LaCie considère que la calibration comme réussie, une légère différence persiste mais elle sera quasiment indécelable par son propriétaire. – Si DeltaE < 1, la fidélité des couleurs est excellente. Toutes les couleurs sont parfaites et puis c’est tout. Après le test du très bon Samsung LS34E790, ça fait un peu mal de retomber ici sur des valeurs de contraste sous les 1.000 :1. Ici, l’écran BenQ nous offre un contraste à 885 :1. C’est assez moyen.

Par contre, il est mat et c’est déjà pas mal.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran respecte le standard en vigueur. Ce n’est donc pas un écran Adobe RGB et les photographes les plus pointus feront la grimace.

Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

BenQ BL3201PT : Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

L’écran BenQ BL3201PT offre une uniformité spatiale assez moyenne, mais il n’y a pas de fuites dans les coins, c’est toujours ça de pris.

BenQ BL3201PT : une réactivité moyenne

L’écran BenQ BL3201PT offre une réactivité un peu juste. Comptez 15ms en moyenne. Ce n’est donc pas un écran de jeu.

Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Dépassement de consigne

Nous n’avons pas enregistré de dépassement de consigne. L’écran récolte un A.

Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.

Dans la pratique

A l’essai, on peut dire que cet écran BenQ est vraiment très pratique. La résolution est élevée et la surface de travail reste confortable. L’appareil est vraiment intéressant pour tout ce qui touche à l’imagerie. Par exemple, si vous êtes du genre à passer toutes vos photos sous light-room, c’est l’écran qu’il vous faut. Idem si vous êtes graphiste, ou webdesigner, on a de la place et de la qualité. Pour la vidéo, même constat, les couleurs sont justes et les angles de visions sont très larges. La mise à l’échelle des contenus en 1080p/24p est correcte, sans plus. Mais on peut y connecter un lecteur BR en HDMI sans avoir peur du grand drame. On apprécie également le peu de bruit sur les aplats de couleurs et un rendu très fin des gradients à l’écran.

Pour le jeu vidéo, hélas, ce n’est pas un foudre de guerre, la latence s’invite quand même pas mal dans les scènes en mouvement.

BenQ BL3201PT : une bonne descente

L’écran BenQ BL3201PT est un bon écran. Il n’est pas parfait et manque encore un peu de contraste et de réactivité pour cela. Mais quand on le compare par exemple au Samsung S32D850T à 600 euros, on voit dans quel sens le prix des dalles 4k XXL évolue, et c’est plutôt rassurant. D’ici peu, on devrait voir ce monstre de 32 pouces à 800 euros. Bref, c’est un signe de temps, et on ne va pas s’en plaindre.

Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.