Toshiba 55ZL2 : 3D sans lunettes et dalle 4k !

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Au-delà de la rareté du contenu de qualité, le gros point noir de la 3D reste l’obligation de porter des lunettes, que ce soit au cinéma ou chez soi. Avec le Toshiba 55ZL2, le constructeur japonais lance le premier téléviseur de grande taille qui puisse s’en passer mais qui est aussi le premier à être doté d’une dalle très haute résolution qui annonce la TV de demain !

Le Toshiba 55ZL2 est l’aboutissement de plusieurs années de recherches en vue de créer enfin un téléviseur 3D sans lunettes qui soit acceptable pour le grand public. Sur le sujet, le constructeur nippon n’en est pas à son coup d’essai. Il a notamment développé un ordinateur portable 3D sans lunettes, le Toshiba Qosmio F750 3D compatible avec la technologie Nvidia. C’était une démonstration assez bluffante malgré une perception de profondeur limitée par la taille de l’écran. Avec ce 55 pouces, Toshiba a fait les choses en grand.

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Des écrans 3D sans lunettes de cette taille existent déjà dans le domaine de l’affichage public et on pouvait craindre une absence totale d’innovation… à tort ! En effet, les écrans 3D sans lunettes que nous rencontrons parfois dans l’espace public sont des modèles dédiés. Ils ne sont pas capables d’afficher autre chose que de la 3D et également que des contenus qui ont été spécifiquement produits pour. À l’inverse, le modèle Toshiba reste parfaitement compatible avec les contenus 2D et il peut diffuser toutes les vidéos 3D. Sur les écrans publics, il faut se trouver à une distance précise et bien en face de l’image pour que cela fonctionne. Ici, rien de tout cela, c’est le téléviseur qui s’adapte à votre position dans le fauteuil !

Pour ce faire, le constructeur a développé un système révolutionnaire qui repose en grande partie sur une dalle 4k ou Quad-HD, c’est à dire quatre fois plus résolue que celle des téléviseurs Full-HD. Toshiba réalise donc un doublé : proposer le premier téléviseur commercial 3D sans lunettes et doté d’une dalle très haute résolution.

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Design et finition

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Le design est de toute beauté, avec des bords très fins et un cadre métallique magnifique. Le pied n’est pas en reste, avec une finition en métal brossé qui fleure bon la qualité. On est loin du clinquant de certaines marques et de leurs pieds en plastique chromé !

Ergonomie

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La télécommande à pompe du Toshiba 55ZL1 est reprise pour le ZL2, ainsi que le système de menus. D’ailleurs, il représente toujours ce qui se fait de mieux en la matière. La navigation est fluide, on trouve facilement ce que l’on veut. La sélection se fait par une rotonde semi-transparente vraiment très agréable à manipuler. En revanche, la dalle 4k n’a pas épargné le menu qui apparaît moins net que sur les modèles Full-HD de la marque. Globalement, le tout est vraiment réactif, exception faite du lecteur multimédia lorsqu’il accède à un support de stockage USB mais c’est peut-être à mettre sur le compte de ce modèle qui est un prototype.

Equipement

Pour ceux qui connaissent un peu les écrans de la marque, ce modèle reprend en grande partie les canons établis lors de la mise sur le marché du 55ZL1 Cevo. Logiquement, la technologie et l’apparence nous sont donc familières. L’équipement l’est tout autant puisque c’est le grand luxe qui prévaut ici. L’écran est compatible Wifi et intègre le portail social Places. Il est un peu tôt pour statuer de ce que la version finale supportera en termes de codecs. De même, il n’est pas certain que l’option d’auto-calibration soit retenue.

Consommation

La consommation du Toshiba 55ZL2 est relativement faible, à 230W en moyenne. On s’attendait à bien pire sur cette version 4k mais il n’en est rien. De fait, la luminosité reste assez contenue ce qui explique sans doute la bonne tenue de l’écran sur la consommation.

tablo2.jpgLe Toshiba 55ZL2 bénéficient de réglages par défaut on ne peut plus sérieux. On retrouve avec plaisir les modes Hollywood que nous connaissions déjà, sur le Toshiba 46WL863 par exemple. Ici, on est encore en face d’un prototype et certains ajustements sont visiblement nécessaires. Il n’empêche, en 2D, nous avons mesuré par défaut 6400K, c’est assez proche du standard. En outre, le passage en 3D se fait sans avoir à compenser la relative transparence des lunettes habituelles, ce qui permet de bénéficier ici de la même qualité chromatique en relief.

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE Toshiba 55ZL1.

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Le contraste est un peu en deçà de nos attentes et il semblerait que ce modèle fasse appel à un rétro-éclairage de type edge. Dans l’absolu, le contraste est bon, mais là encore, la comparaison avec le Toshiba 55ZL1 tourne à l’avantage de ce dernier.

Le gammut de l’écran Toshiba est conforme au standard, il n’y a rien à redire.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Uniformité spatiale

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le Toshiba 55ZL2 offre une image d’une uniformité correcte. C’est la première dalle 4k que nous mesurons au labo et franchement, on s’attendait à pire. Nous sommes donc plutôt contents du résultat, même si on aurait préféré un peu moins de différence ente le milieu et les bords de l’écran.
A l’œil cependant, ce n’est pas vraiment visible.Le Toshiba 55ZL2 n’est pas très rapide, on retrouve en fait les performances du Toshiba 46WL863. On tourne ici autour des 30ms en moyenne, avec un mieux à 28ms. Ça se voit dans les jeux.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Comment ça marche ?

Afin d’afficher du contenu 3D sans lunettes, il faut utiliser un réseau lenticulaire qui permet d’afficher deux images légèrement décalées, une pour l’œil droit et une pour l’œil gauche ce qui génère la sensation 3D à l’écran. Le génie de Toshiba consiste à rendre ce réseau lenticulaire programmable grâce à deux matrices LCD, une pour l’image en 4K, l’autre pour rediriger son contenu selon neuf angles différents. Cela permet à cinq personnes de regarder en même temps. Afin d’améliorer les choses, une caméra observe le téléspectateur, en déduit sa distance à l’écran et adapte le réseau lenticulaire en temps réel pour que l’image lui parvienne dans les meilleures conditions et en 3D ! On peut donc se placer à des endroits différents dans la pièce à condition d’être plus ou moins à la même distance du téléviseur. C’est la limitation du système. Alors que la 3D à réseau lenticulaire offre souvent une résolution limitée, le téléviseur Toshiba exploite une dalle 4k à l’origine qui permet de profiter du 720p en relief. Et en 2D, il est possible de visionner films et photos en 4k ! Pour plus de détails lisez notre article publié lors de l’IFA et dans cette news détaillée.

Dans la pratique

La 3D sans lunettes à l’essai

Nous avons essayé le relief avec notre rare copie d’Avatar en Blu-ray 3D. C’est à ce jour le meilleur film sur ce support. La 3D de Toshiba est vraiment moins contraignante que le port de lunettes, qu’elles soient actives ou polarisées. Quelques réglages sont tout de même à effectuer avant de regarder un film. Une fois les spectateurs (cinq au maximum) installés, il faut appuyer sur le bouton tracking de la télécommande. Inutile de se serrer mais en revanche, mieux vaut être à peu près à la même distance et à la même hauteur. La caméra intégrée analyse les distances comme les angles et adapte l’image en conséquence. En haut de l’écran apparaissent en surimpression trois ronds verts. Si la position est correcte, celui du centre affiche deux cercles et ceux des bords un seul.

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Sinon, on voit des flèches qui indiquent dans quel sens il faut bouger la tête pour une vision optimale.

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Une fois bien calé, on profite d’une 3D de qualité plutôt correcte, le confort en plus ! Il y a notamment une bonne sensation de profondeur. Le jaillissement est plus timide, pour préserver l’aspect naturel, dixit le constructeur. De plus, les couleurs sont belles et le contraste saisissant. Le rétro-éclairage est d’ailleurs suffisamment puissant pour délivrer une image lumineuse à souhait. En se décalant un peu de la position idéale, on ne perd pas forcément le relief mais des parties de l’image deviennent floues ou se dédoublent. Malgré ces contraintes, c’est tout de même plus agréable que de porter des lunettes. En revanche, les effets ne peuvent pas encore rivaliser avec la 3D à lunettes. Ils sont moins marqués et moins impressionnants. Sur un dessin animé, c’est particulièrement flagrant. À signaler que la résolution réelle de l’image en 3D n’est que 720p. On aurait pu craindre que sur une si grande dalle le tramage soit visible mais il n’en est rien. D’ailleurs pour obtenir le meilleur effet, la distance idéale est d’environ 3,5 mètres. La conversion 2D-3D sera intégrée dans la version finale du Toshiba 55ZL2 mais ne fonctionnait pas encore sur notre écran de présérie.55ZL2_4.jpg

Au-delà de la 3D, la dalle 4k ou Quad-HD du Toshiba 55ZL2 est pleinement fonctionnelle en 2D. La résolution native est de 3840 x 2160 pixels, à comparer aux 1920 x 1080 du Full-HD. C’est donc quatre fois plus résolu. Nous avions à disposition un générateur d’images avec de nombreuses vidéos en 4k qui alternent gros plans et plans larges sur différents sujets. La démonstration est vraiment saisissante. La netteté donne l’impression de regarder la réalité au travers d’une fenêtre. Tout n’est pas parfait, avec parfois un peu de grain résiduel sur les arrière-plans mais dans l’ensemble on est vraiment bluffé. Avant d’avoir ce téléviseur à la rédaction, on avait déjà vu sur les salons de nombreuses démonstrations en 4k mais cela ne permet jamais de se faire une vraie idée. Ayant vu la 4k dans des conditions réelles, on ne peut qu’être enthousiaste. C’est vraiment magnifique et apporte réellement beaucoup à l’image sans être clinique pour autant. Au contraire, il y a de la vie.

Le 4k, plus convaincant que la 3D ?

ZL2_lifestyle3.jpgC’est particulièrement vrai dans les plans larges avec beaucoup de détails. Dans une scène, il y a par exemple une cascade dans la jungle qui semble réelle, tant les détails des feuilles et de l’eau qui jaillit sont restitués à la perfection. De même, la définition apporte du relief et même en 2D, on a l’impression d’avoir ajouté une dimension. Il n’y a donc pas de mal à être convaincu de l’intérêt du Quad-HD mais se pose évidemment le problème du contenu. On recommence le cycle de la HD qui a pris 10 ans au bout desquels tous les contenus ne sont pas encore en haute définition. En TV, cela prendra beaucoup de temps mais il faut savoir qu’au cinéma, le 4k est déjà d’actualité. La matière première existe donc, reste à s’accorder sur une manière de la diffuser et c’est là que le bât blesse. Ce n’est pas tant un problème de format que de support. En effet, il y a déjà des vidéos disponibles sur le Web qui peuvent être lues sur un ordinateur. De même, le HDMI 1.4 actuel est suffisant pour passer du contenu Quad-HD. Ce n’est pas le cas du disque optique actuel et cela supposerait un nouveau standard après le Blu-ray. La solution dématérialisée parait plus logique mais les débits nécessaires sont tels qu’il faut avoir la fibre optique. Actuellement, la vidéo à la demande peine encore à proposer une HD correcte ! Ce n’est donc pas pour demain, d’autant que les éditeurs vidéo attendront comme d’habitude que le parc installé soit suffisant. En attendant, il y a bien YouTube qui propose quelques vidéos 4k et on peut aussi trouver quelques fichiers test sur le Web. Encore faut-il que le PC soit connectable en 4k au téléviseur, ou que ce dernier lise les formats 4k comme le MKV, or ni l’un ni l’autre ne fonctionne pour l’heure !

Le téléviseur du photographe

ZL2_lifestyle1.jpgSi la vidéo 4k est encore rare et difficile d’accès, les photos peuvent être regardées sur le ZL2 sans aucun problème, il suffit de les mettre sur une clef USB. Ainsi, on redécouvre ses meilleurs clichés sous un jour nouveau, avec un niveau de détails absolu. En effet, c’est à ce jour la seule et unique solution pour voir des photos dans une résolution supérieure à 2 Mpixels. Peu de gens s’en rendent compte, mais à l’heure d’aujourd’hui, 80 % de la résolution de son appareil photo n’est pas utilisée ! Alors que tout le monde dispose d’un appareil 10 ou 12 MPixels, ils ne servent à rien. Si vous imprimez vos clichés en 10 x 15 cm, au mieux la résolution à l’œil nu atteint 3 Mpixels. Avec un téléviseur conventionnel ou un écran d’ordinateur, la résolution Full-HD vous offre au mieux du 2 Mpixels. Un heureux possesseur d’iMac 27 pouces aura un peu plus de chance puisque la dalle IPS 2 560 x 1 440 pixels permet d’afficher des clichés de 3,6 Mpixels. Sur l’écran 4k du 55ZL2, c’est la claque assurée. Vos clichés atteignent une définition effective de 8 MPixels. On découvre de nouveaux détails dans ses photos et le travail fait sur la profondeur de champs prend tout son sens. Là encore, la photo donne une impression de relief et de profondeur réelle. On a envie de toucher, tant les détails sont présents. Et que dire des couleurs ? La visionneuse photo offre un rendu saturé, très flatteur. C’est vraiment magnifique. En attendant l’arrivée de contenus vidéo en 4k, la photo reste donc la bonne surprise de ce téléviseur. Certes, c’est un peu cher pour un cadre photo géant mais le résultat est somptueux, plus impressionnant que ce que l’on peut voir dans une galerie photo.

La HD à l’honneur

55ZL2_5.jpgOn appréhendait la mise à l’échelle des contenus Full-HD sur la dalle 4k, mais le visionnage de Blu-ray en 2D nous a rassurés. La « basse résolution » d’un Blu-ray est bien mise à l’échelle sur la dalle du 55ZL2. Le résultat est vraiment propre et le processeur Cevo fait des miracles. On n’a pas franchement l’impression d’être en face d’un film remis à l’échelle, même quand il s’agit d’Avatar. Au contraire, la netteté y gagne et on a vraiment l’impression d’une meilleure qualité que sur un téléviseur Full-HD. Pour le jeu vidéo, le 1080p passe vraiment bien même si l’image est un peu plus douce qu’il n’y paraît. L’écran ne semble pas forcément fait pour le jeu. La latence est élevée ce qui se traduit par des filés ou des flous de bougé lors des déplacements de caméra. Malgré cela, on peut s’en contenter et la saturation des couleurs est vraiment belle. Pour la définition standard, en revanche, il ne faut pas en attendre des miracles. L’image est propre mais le bruit vidéo sur les arrière-plans est amplifié. La colorimétrie est en tous les cas parfaitement respectée. Plus généralement, ce téléviseur est bien réglé même si les couleurs ne sont pas toujours parfaitement justes. Le contraste est bon sans être exceptionnel et la luminosité élevée. L’image qui en résulte est un peu trop flatteuse parfois. On n’est pas au niveau du Toshiba 55ZL1 mais c’est tout de même très beau. Au final, ce prototype tient ses promesses.

Toshiba 55ZL2 : convaincu par le Quad-HD

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À l’heure où l’avenir de la 3D est en question, même au cinéma, cet écran nous a surtout bluffés par sa résolution d’image tout à fait saisissante. Le passage du Full-HD au 4k est à la limite plus impressionnante que celui du DVD au Full-HD. Nous sommes désormais convaincus de l’intérêt de la très haute résolution. Il ne reste plus qu’à attendre le contenu et cela risque d’être long. Quant à la 3D, elle est confortable mais pas saisissante. C’est une première, ça fonctionne et ce n’est déjà pas si mal.

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Les Plus

  • Flexibilité des différentes voies
  • Possibilités multiroom et domotique
  • Qualité du scaler vidéo intégré

Les Moins

  • Pas de compatibilité Airplay ou Spotify
  • Menus OSD et télécommandes trop classiques

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