L’éditeur de jeux vidéo Ubisoft est-il un menteur ?

Ubisoft est un éditeur de jeux vidéo connu et reconnu. De un, parce qu’il est français. De deux, parce qu’il est pire qu’un politicien.

Connu pour être le seul éditeur français qui pèse réellement dans le milieu, Ubisoft se distingue de la concurrence en produisant toujours plus de jeux. La plupart du temps, avec un concept plutôt innovant sur le papier. C’est par exemple lui qui est à l’origine du premier Prince of Persia en 3D sur PS2, Les Sables du Temps. On avait l’occasion de jouer un prince perse, avec à sa disposition une dague lui permettant de remonter le temps de quelques secondes. Ni trop abusée, ni pas assez, la fonctionnalité était très bien calibrée, si bien qu’Ubisoft a peu à peu gagné sa réputation. Oui mais voilà. Le succès est une chose, la qualité en est une autre.

Une renommée acquise grâce à Assassin’s Creed

Durant la 6ème génération de consoles, Ubisoft s’est illustré et a gagné tout son prestige. Ainsi, la PS2, la Gamecube et la Xbox accueillait tout un tas de jeux de l’éditeur français qui ont marqué une génération de joueurs : Beyond Good & Evil, Prince of Persia, XIII, Splinter Cell… Ainsi, la voix était ouverte pour Ubisoft. La 8ème génération arrivant, il fallait un concept capable de faire tourner les têtes.

Et Assassin’s Creed arriva. Mélange entre un Prince of Persia, un Splinter Cell et un open world lambda, le jeu nous mettait d’un assassin arabe luttant contre les templiers. La force du titre, c’était de lier deux époques : le présent et le passé, qui avait une place prédominante. Ainsi, théories du complots et objets divins se liaient pour une expérience des plus surprenantes. Là encore, gros succès. Si bien qu’après un épisode 2, les studios d’Ubisoft ont mis de l’huile de coude sur leurs développeurs, au point de sortir un épisode de la saga par an. Dont trois épisodes mettant en scène le même héros, à la même époque. Redondant.

Des « downgrades » par dizaine

Puis Ubisoft a eu une renommée. Une prestance. Une réputation. Si bien que pour la tenir, l’éditeur a dû sortir toujours plus de jeux, au point d’en perdre des idées. FarCry 3, sorti en 2012, fut le premier des downgrades. Mais qu’est ce qu’un « downgrade » ? Un downgrade, c’est un jeu final et commercialisé qui fait moins bien que durant sa première présentation officielle. FarCry 3 en est un bon exemple, notamment sur la vidéo ci-dessous.

Si l’oeil d’un non-joueur verra assez peu de différences, un hardcore gamer n’aura aucune difficulté à constater les dégâts. Moins d’ennemis, végétation à la ramasse, distance d’affichage réduite, détails en moins… N’oublions pas que la vidéo montre le titre sur PC, et ce, en ultra. Le jeu restait tout de même beau, et plutôt bon. Le problème, c’est que ce genre de downgrade s’est répété sur de multiples titres : Watch Dogs, The Division, FarCry 4, Rainbow Six…

Watch Dogs, une affaire qui a ébréché le géant

Mais c’est véritablement Watch Dogs qui a détruit toute la réputation d’Ubisoft. Nous avions eu accès à une superbe présentation à l’E3 2012, où tous les joueurs bavaient sur le titre. Il faut dire qu’en plus d’être beau, il vendait du rêve : nous pouvions incarner un hacker, dans une ville toute connectée. On s’imaginait déjà lever des ponts, éteindre le quartier, se battre avec d’autres hackers… Sauf que voilà, tout ne s’est pas passé comme prévu. Le titre à destination de la PS4, de la Xbox One et du PC devait initialement sortir en septembre 2013, soit en face de GTA V. Mais non contents du résultat, Ubisoft a repoussé la sortie, d’abord en fin d’année, puis en début d’année 2014… tout en taclant un peu.

Los Santos faisant référence à la ville dans laquelle GTA V se déroule. Ainsi, Watch Dogs se devait d’être meilleur… Oui mais non. Malgré la présentation de l’E3 2012, le jeu s’est avéré ultra décevant. Pas foncièrement mauvais, mais pas génial. Et c’est véritablement ça le problème d’Ubisoft : on nous vend du rêve, pour au final se retrouver avec un jeu tout juste sympathique. Imaginez que l’on vous propose un restaurant 5 étoiles, pour au final vous amener au Macdonald’s. C’est bon, certes, mais peut être pas autant que le restaurant, si ? Ici, c’est pareil. Un Youtubeur a d’ailleurs critiqué le jeu en montant une vidéo des pires moments.

Assassin’s Creed mis en pause, une politique mise en cause

Mais cela ne s’est pas arrêté là, loin de là. Ubisoft a continué, encore et encore, à user leurs licences jusqu’à la moelle. Jusqu’au trognon. Assassin’s Creed, notamment, voyait jusqu’à 3 épisodes de sa licence sortir par an : un épisode principal, un épisode portable et des épisodes « indépendants », en 2,5D. Assassin’s Creed Unity, se situant pendant la révolution française, a été conspué tant il sentait le downgrade. Surtout sur console. A cause d’éléments graphiques trop importants, pour coller à la présentation du dernier E3, le jeu ramait et s’avérait presque injouable. L’épisode suivant, Syndicate, était tellement « mauvais » (du moins, pas à la hauteur des espérances, et pourtant il n’y en avait pas beaucoup) qu’il a été saqué par la presse… au point de contraindre Ubisoft a faire une pause dans sa production d’Assassin’s Creed.

Ainsi, 2016 sera la première année depuis 2009 à ne pas voir d’Assassin’s Creed principal sortir. Un mal pour un bien ? Sûrement. Les équipes d’Ubisoft se voient obliger de peaufiner leurs idées pour sortir de meilleurs titres. Et pourtant, le studio français a également sorti The Division, qui est, subjectivement, le pire jeu du studio. Alors que la présentation originale nous avait ébahi (à voir ci-dessous), le titre s’avère pauvre, vide, répétitif et lassant. Pourtant, les mécaniques de jeu sont bien là ! Mais ça ne suffit pas.

L’espoir peut-il renaître ?

Ubisoft s’est pourtant illustré en produisant quelques bons jeux ces dernières années. Child of Light, dont la bande son a été composée par Coeur de Pirate, est un bon exemple du savoir-faire de l’éditeur. Ce petit RPG sans prétention est l’une des plus belles expériences qu’il m’ait été donné de jouer. Le renouveau de Rayman avec Legends notamment est dû à Ubisoft. Revenant à de la 2D pure, ce jeu de plate-forme est également bon et séduira petits et grands.

Mais on se demande si Ubisoft pourra tout de même sortir la tête de l’eau. En annonçant un nouveau Ghost Recon : Wildlands et Watch Dogs 2, on espère sincèrement que l’éditeur saura enfin délivrer des jeux mémorables. Et surtout, qui tiennent leurs promesses. Les joueurs n’attendent que ça. Pour finir, voici un florilège des downgrades d’Ubisoft de ces dernières années.

Que pensez-vous d’Ubisoft ? Pensez-vous qu’il reviendra plus fort que jamais ?