Hadopi : le gouvernement veut lutter plus efficacement contre le piratage

Le gouvernement et sa ministre de la culture et de la communication veulent relancer la lutte contre piratage avec de nouvelles idées… pas si nouvelles.

Alors que nous nous faisons souvent l’écho du jeu du chat et de la souris entre les sites de téléchargement direct (comme Zone Téléchargement) et les ayants droit, voilà que le gouvernement veut aussi revenir dans la partie. C’est par l’intermédiaire de Françoise Nyssen, la ministre de la Culture et de la Communication, que les « nouvelles » idées ont été annoncées.

Piratage : P2P, téléchargement direct et streaming

Les différentes annonces de la ministre ont été faites durant la réception faite en l’honneur des films français choisis pour le prochain Festival de Cannes.

Dans son discours, elle a indiqué que les dispositifs de lutte contre le piratage actuels, comme Hadopi, sont principalement tournés vers le P2P alors que 80 % du piratage se fait via le téléchargement direct ou le streaming. Il faut dire qu’il est plus simple de repérer un internaute sur P2P qu’en DL ou en streaming. Donc, pour lutter plus efficacement, elle a énoncé de nouvelles pistes.

Des pistes nouvelles à l’arrière-goût d’ancien

Ainsi, Elle « souhaite que des listes noires soient établies par la Hadopi, pour permettre aux annonceurs, aux services de paiement ou aux moteurs de recherche de connaître les sites illicites et de cesser leurs relations avec eux« . Cela est certes intéressant, mais cela ressemble fortement à ce qu’avait proposé Fleur Pellerin en 2015 alors qu’elle occupait le même poste que Françoise Nyssen dans le gouvernement.

Et même Mireille Imbert-Quaretta, membre de la Hadopi en 2014, avait, dans un rapport, émis l’idée d’un suivi des décisions de blocage de sites auprès des fournisseurs.

Repenser le modèle audiovisuel

Mais, comme elle l’a aussi remarqué, il est tout autant important de revoir la chronologie des médias en France. Le mode de consommation et l’essor de plateformes de SVOD, comme Netflix, montre que le système est à revoir. Ainsi, si un film produit par Netflix devait être diffusé en salles en France, il ne pourrait être vu sur la plateforme Netflix qu’au bout de trois ans.

Ainsi, par exemple, outre-Atlantique, beaucoup de films sortent en même temps au cinéma, sur les « Networks » et sur les plateformes de SVOD et tout le monde y trouve son compte.

Dans tous les cas, il reste du travail à faire pour contenter les acteurs de la filière audiovisuelle française et les spectateurs.