eMotion Tech µDelta : L’impression 3D à monter soi même

La eMotion Tech µDelta a une promesse simple : vous proposer une imprimante 3D a un prix défiant toute concurrence. L’astuce ? Il vous faudra la monter vous même !

Si la plupart des imprimantes 3D évoquées dans les médias sont des modèles « prêts à l’emploi », une grosse partie si ce n’est la majorité de la communauté est composée de bricoleurs. Tout le monde n’a pas en effet plusieurs milliers d’euros à mettre dans une imprimante 3D. Mais comme les principes mêmes de l’impression 3D sont relativement simples et qu’une bonne partie de la technologie est tombée dans le domaine public des milliers de passionnés se sont mis à fabriquer leurs propres modèles et à en proposer les plans sur le net. Une personne un peu motivée et rigoureuse peut donc se fabriquer une imprimante 3D de qualité professionnelle en une fraction du coût d’un modèle grand public. Certains fous furieux réussissent même à obtenir des imprimantes d’une précision dix fois supérieure à un modèle basique du commerce au prix de longues heures de réglages et de calibration. Un véritable âge d’or pour les bricoleurs qu’on vous dit !

Deux jours d’assemblage

Entre des doux dingues passionnés de DIY (do it yourself, « faites le vous-même ») et ceux ayant les moyens de se payer directement un modèle haut de gamme, il y a un monde que les toulousains de eMotion Tech ont décidé de satisfaire avec la µDelta. Cette imprimante 3D vendue seulement 400 € fait le choix du compromis : vous trouverez tout ce qu’il faut dans la boite pour qu’elle soit fonctionnelle mais il faudra l’assembler vous-même !

Pas besoin donc de fouiller les magasins d’électronique et de bricolage pour des pièces, il faudra juste disposer d’une bonne journée devant soi et de s’armer de rigueur. Si notre modèle de test nous a été livré monté, il est assez facile de juger de la difficulté du montage. Le long (67 pages) manuel de montage est extrêmement détaillé et l’imprimante elle-même est conçue pour ne nécessiter aucune soudure ou perçage.

Pour monter votre µDelta il faudra quelques outils basiques (tournevis, pinces, cutter …) mais surtout assez de rigueur pour suivre les instructions, on est en présence d’un appareil de précision et y aller trop fort ne résultera qu’à une catastrophe. Il faut d’ailleurs faire particulièrement attention à ne pas trop serrer les différentes pièces en acrylique, ce matériau ayant tendance à casser facilement. D’une manière générale n’importe quel bricoleur soigneux (ou amateur fanatique de Lego, ON EN CONNAIT QUELQUES UNS) (mais non mais non, NDLR) et capable de suivre précisément des instructions devrait réussir à monter l’engin.

Facilement réparable

La nature même du kit rend les réparations relativement faciles puisqu’il suffit de racheter une pièce détachée et de la remplacer. Pour certaines pièces eMotion Tech va même plus loin et propose directement des modèles de pièces que les utilisateurs peuvent imprimer ou machiner eux même. Une fois l’imprimante assemblée l’installation de la partie logicielle se fait très facilement. Là encore on a le droit à un manuel très détaillé, et pour peu que l’on suivre les instructions il n’y a vraiment pas moyen de se tromper.

Bien que relativement simple à utiliser, le logiciel est sans surprise moins « grand public » et plus complexe que celui de 3D Systems et de sa Cube, mais aussi plus puissant laissant l’utilisateur faire ce qu’il veut. La version de base la µDelta doit être connectée à un ordinateur (Windows ou Linux) pour imprimer mais un kit permettant de la faire fonctionner de manière autonome devrait rapidement être proposé en option.

Des performances correctes

Les caractéristiques de la µDelta sont un peu différentes de la Cube 2 de 3D Systems, notre modèle de référence. La µDelta est capable d’imprimer des modèles plus hauts (19 cm contre 14 cm) mais un peu moins larges (11 cm contre 14 cm). Plus ennuyeux, on doit pour le moment se contenter de plastique PLA, alors que la Cube est aussi capable d’imprimer de l’ABS. C’est un défaut un peu handicapant car le PLA a un peu plus de limites que l’ABS, en particulier si l’on veut retravailler la pièce imprimée. Pas question par exemple de poncer ou de percer une pièce avec du PLA.

En théorie il est possible de modifier la µDelta pour qu’elle puisse imprimer de l’ABS, mais l’option n’est pas encore disponible. A noter que les recharges de plastique sont nettement moins chères : on paye 20 € la bobine contre 40 pour l’équivalent propriétaire chez 3D Systems. Coté précision on atteint les 0,2 mm comme sur la Cube 2. C’est correct mais comme avec la Cube ce n’est pas assez pour faire autre chose que du prototypage ou des pièces ne nécessitant pas d’être très esthétiques.

L’impression en elle-même est relativement rapide et surtout étonnamment silencieuse pour une imprimante « ouverte » sans châssis autour pour étouffer le bruit. Vous n’irez pas l’installer dans votre chambre à coucher, mais une simple cloison suffit à rendre les nuisances sonores tout à fait raisonnables. Un des avantages d’un modèle aussi ouvert est que le logiciel vous laisse faire ce que vous voulez. A vous de trouver les réglages idéaux voire même de modifier physiquement l’imprimante pour gagner en précision. Soyez aussi bien conscients que vous pouvez vous planter dans les grandes largeurs et rater totalement votre impression voire même endommager votre imprimante.

eMotion Tech µDelta : pour les bricoleurs, par des bricoleurs

Avec ce kit, eMotion Tech propose une imprimante 3D de qualité simple à assembler à un prix très raisonnable. Certes, les amateurs d’impression 3D pourront probablement faire mieux pour moins cher mais la µDelta a pour avantage de ne demander qu’un minimum de qualification pour être assemblée et d’offrir des résultats plus que satisfaisants, dignes de modèles vendus deux fois plus cher. Reste un problème, commun à la plupart des imprimantes d’entrée de gamme : elles ne sont selon nous pas assez précises pour produire des objets d’assez bonne qualité pour une utilisation « grand public ». Pour du prototypage ou pour s’initier à impression 3D ce modèle est cependant plus qu’acceptable. C’est tout simplement le kit le plus accessible disponible pour le moment en France pour qui veut s’essayer à l’impression 3D sans se ruiner.

Caractéristiques :
– Dimensions : 25 x 25 x 44 cm
– Résolution : 200 Microns
– Matériaux utilisés : PLS
– Connectique : USB

Prix : 400 euros

8/10

Les Plus

  • Prix
  • Montage relativement simple et très bien documenté
  • Impressions précises et rapides

Les Moins

  • Les pièces en acrylique n’inspirent pas confiance
  • Impression limitée au PLA dans l’immédiat
  • Une seule couleur imprimée à la fois

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