Musique en ligne : libérez votre musique
Avec l’avènement des connexions haut débit, la musique ne se consomme plus seulement en glissant un CD dans une platine ou en reliant son lecteur MP3 à une chaîne Hi-Fi. Désormais, il est possible d’accéder à des millions de titres gratuitement et à tout moment, grâce à la magie du streaming. Voici un tour d’horizon de ce que cache ce terme, ses enjeux et ses offres.
De la musique dans la poche
Freemium vs Premium
Au début de l’ère du numérique, la musique s’écoutait gratuitement sur Internet. Mais très vite, le manque à gagner, tant pour les maisons de disque et leurs artistes que les sites de streaming musical, fut si grand qu’un nouveau modèle économique a émergé. Aujourd’hui celui qui veut écouter de la musique en ligne, ce qui n’a rien à voir avec le fait d’acheter de la musique sur les plateformes du type iTunes, doit faire appel au streaming (ou au téléchargement illégal, mais c’est un autre débat). Si le grand public n’est pas encore fasciné par le streaming, l’intérêt pour cette nouvelle forme de consommation affiche tout de même une hausse de la demande de plus de 30% sur l’année 2012 ! Logiquement, les offres dans le secteur sont devenues pléthoriques et il est parfois difficile de s’y retrouver, en particulier lorsqu’il est question d’aller plus loin que les deux mastodontes du secteur que sont Deezer et Spotify.
Le streaming musical repose sur deux approches : le freemium, soit l’écoute gratuite sponsorisée par la publicité, et l’abonnement premium. L’objectif du premier est de conduire l’utilisateur vers le second qui implique l’investissement dans un abonnement mensuel ouvrant la porte vers l’illimité pour un coût moyen de 10 euros par mois. Malheureusement, le freemium reste le modèle économique majoritaire puisqu’il représente 92% des inscrits sur Deezer et 75% sur Spotify. Pour contrer cet état de fait, le freemium est limité à six mois chez Spotify et un an chez Deezer mais ce n’est pas tout puisque le premium permet surtout de se défaire des publicités et d’accéder à une écoute illimitée dans le temps et sans limiter le nombre de morceaux ou de supports, en particulier les tablettes et les smartphones qui s’imposent de plus en plus comme les lecteurs par excellence au détriment du baladeur.
Pourtant à en croire le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP), « le streaming est un vrai vecteur de croissance pour le monde la musique ! La France a d’ailleurs bien pris ce virage, et nous sommes aujourd’hui le second pays d’Europe dans ce domaine, derrière la Suède ». En y regardant de plus près, nous sommes en réalité le troisième après la Norvège, et très loin de la Suède, patrie de Spotify. Cependant, ne nous jetons pas la pierre car le streaming peine à s’imposer partout dans le monde. En témoignent Deezer qui, malgré 26 millions d’utilisateurs (dont deux millions d’abonnés) et une présence dans plus de 49 pays, n’est toujours pas rentable. Pas plus que Spotify et ses 20 millions d’utilisateurs (dont cinq millions d’abonnés) répartis dans 24 pays, qui accuse une perte de 30 millions sur l’année 2012… Reste que l’horizon s’éclaircit puisque c’est 45 millions de pertes que le groupe accusait l’année d’avant ! Petit à petit, le streaming fait donc son chemin, en forme de chemin de croix, coincé entre l’offre légale et le support physique.
Un avenir incertain
Pour comprendre les difficultés auxquelles le streaming est confronté, il faut remonter à ses origines, lorsque les majors refusaient catégoriquement d’aller en direction du dématérialisé. À force de persuasion, et face à une demande grandissante des consommateurs, les ayants droits se sont finalement intéressés à la chose, ce qui était indispensable pour les services de streaming qui, après des années passées dans l’illégalité à proposer d’écouter de la musique gratuitement, doivent désormais reverser une part non négligeable de leurs revenus (estimée entre 50 et 70%). Inutile d’être comptable pour comprendre que dans de telles conditions, la marge réalisée par les services de streaming est anémique voire inexistante sur certains titres. Reste la variété des catalogues mis à disposition. Plus ils seront importants, plus grandes seront les chances d’attirer de nouveaux utilisateurs, freemium dans un premier temps, premium peut-être.
Pour s’assurer des revenus plus importants, les Deezer, Spotify, Qobuz, Rdio, Mog, Dhingana ou encore Simfy Africa n’ont pas beaucoup de solutions autres que s’implanter dans toujours plus de pays pour amortir le coût des catalogues musicaux, investir dans la publicité afin de convaincre les utilisateurs de passer au modèle premium et conclure des accords avec des partenaires solides à l’image de ce que fait Deezer avec Orange. Autant dire que la guerre est loin d’être gagnée pour le streaming qui, s’il est en progression constante, peine à exister par lui-même. Toutefois, les initiatives en sa faveur sont nombreuses, la volonté de certaines grosses entreprises d’aller vers ce secteur bien réelle, à l’instar d’Apple qui pourrait lancer son service en 2013. L’avenir nous dira si le streaming peut devenir économiquement viable ou s’il ne pourra pas se défaire du poids des majors et du téléchargement légal, simple rouage dans un système qui le dépasse.
Comment, quand et combien ?
Écouter de la musique en ligne peut être gratuit, et c’est d’ailleurs ainsi que la plupart des utilisateurs la consomment, tous les services de streaming proposant une offre freemium moyennant publicités (sonores ou visuelles). Mais pour ceux qui veulent une écoute libérée de toutes contraintes, publicitaires ou matérielles, les offres premium sont un passage obligé. Tour d’horizon d’une poignée d’offres de services de streaming.
Deezer
Premium + à 9,99 €/mois
Écoute illimitée sans publicité sur ordinateur, sur smartphone et sur tablette, sans connexion par téléchargement, son haute qualité jusqu’à 320 kbps, radios thématiques et par artistes.
Premium à 4,99 €/mois
Idem Premium + sans les options smartphone/tablette et connexion. Son haute qualité jusqu’à 320 kbps, radios thématiques et par artistes.
Discovery gratuit
Écoute illimitée sur ordinateur pendant 3 mois, puis limitée à 5 heures par mois, radios thématiques et par artistes.
Spotify
Premium à 9,99 €/mois
Écoute illimitée sans publicité, écoute ordinateurs, smartphones et tablettes, hors connexion par téléchargement, sans engagement.
Unlimited à 4,99 €/mois
Écoute illimitée sans publicité sur ordinateur, sans engagement.
Gratuit
Écoute illimitée sur ordinateur avec publicités.
Qobuz
Premium à 9,99 €/mois ou 119 €/an
Écoute illimitée sur ordinateur, sur tablette et sur les appareils Sonos, ans connexion par téléchargement, sans engagement.
HiFi Intégral à 29 €/mois ou 290 €/an
Écoute illimitée en qualité CD sur ordinateur, sur tablette et sur les appareils Sonos, sans connexion par téléchargement, sans engagement.
HiFi Classique à 19,99 €/mois ou 219 €/an
Écoute illimitée de tout le catalogue classique sur ordinateur en qualité CD et sur les appareils Sonos.
Sony Music unlimited
Premium à 9,99 €/mois
Écoute illimitée sur ordinateur, lecteurs Blu-ray & téléviseurs Sony connectés, smartphones et tablettes, PlayStation 3, PSP et PSVita.
Access à 4,99 €/mois
Écoute illimitée sur ordinateur et PlayStation 3
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Les Plus
- Simplicité
- OSD réactif
- Contraste
Les Moins
- Calibration approximative
- Bruit vidéo omniprésent