Au Japon, Big Brother utilise un téléphone Android

Au Japon, la dernière mode chez les développeurs d’applications nippons semble être la mise au point d’Applis pour l’OS Android, espionnant discrètement l’utilisateur. L’alerte a été donnée il y a peu avec un service, Karelog (« Karé » est le terme par lequel une Japonaise désigne son petit ami) de la société du même nom, qui transmet toute une série d’information sur son partenaire : endroits où il a été grâce aux coordonnées du GPS, journal des appels reçus et passés, applications téléchargées, statut de la batterie… L’appli Karelog doit être installée par la personne qui souhaite espionner son compagnon sur le téléphone Android de ce dernier. Les informations sont accessibles sur le site web de Karelog. Si les 3 premiers jours d’utilisation sont gratuits, le service est payant : 525 ¥/ env. 5,15 € pour un mois ou 1 980 ¥/env. 19,35 € pour un mois, suivant le degré de « détails » que l’on désire. Depuis que la Blogosphère et les médias se sont emparés de l’histoire, Karelog a retiré son application de l’Android Market, officiellement pour « procéder à des modifications de son design ».


Les Spywares ne sont pas nouveaux et la découverte d’un d’entre eux n’est pas une surprise si importante que cela. Par contre, les possesseurs nippons d’Android commencent à montrer un certain agacement sur les forums après que l’on ait appris qu’une société en cheville avec une filiale publicitaire de l’opérateur de téléphonie mobile n°2 au Japon, KDDI, piétinait allègrement leur vie privée pour des raisons publicitaires. Milog, un développeur installé à Tôkyô, a mis au point un programme baptisé AppLog qui recueillent et envoient tous les jours des informations sur ses habitudes : applis utilisés, temps passé sur celles-ci, ID du téléphone, liste de toutes les Applis installées sur le téléphone… Le mécanisme est plus pervers qu’un banal Cheval de Troie puisque Milog propose aux développeurs d’Applis pour Android d’installer son code dans leurs applis en échange d’une rémunération (1 yen/env. 0,01 € par téléphone Android et par mois). Milog analyse ses données et en tire des estimations sur la tranche d’âge, le sexe, les préférences de l’utilisateur. Ses données sont alors transmises à Mediba, une filiale de KDDI, servant de régie publicitaire pour les mobiles, qui affichera des publicités correspondant au « profil » de l’utilisateur. Quelqu’un possédant de nombreuses Applis boursières sur son Android, et passant un temps notable dessus, se verra bombarder de publicités ayant un rapport avec les produits financiers ou les investissements par exemple…

De nombreuses Applis pour le système d’exploitation de Google pour mobiles ont cédé aux sirènes pécuniaires de Milog : guides touristiques, utilitaires divers, jeux… et aucune ne précise clairement que ses informations vont être transmises régulièrement à une régie publicitaire. La seule mention qui en est faire est un écran au langage abscons qui apparaît la première fois qu’on lance une Appli qui contient le code de Milog, précisant que le programme va envoyer des informations « pour optimiser la distribution de publicités et pour d’autres raisons. », sans même en préciser la fréquence ni le type d’informations envoyées à l’extérieur. L’écran d’information a été déjà modifié il y a quelques jours, mais cette mesure est considérée comme pas assez explicite et trop limitée par les utilisateurs d’Android en colère.

Certains Japonais commencent même à regretter dans les blogs et les forums d’avoir fait le choix d’un AppPhone sous Android plutôt qu’un iPhone. Les Applis de l’App Store subissent un minimum de contrôles, notamment sur la question des données personnelles récupérées et envoyées au-dehors, ce qui explique sans doute pourquoi toutes ces applications sur AppPhone « espionnant » l’utilisateur n’ont été découvertes jusqu’à présent que sur les téléphones sous Android.

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