Pas à une contradiction près, celui qui n’aimait pas les riches, vient de recevoir un de ses représentants les plus éminents à l’Élysée. Celui qui n’aimait pas les riches, c’est évidemment François Hollande. Et le représentant les plus éminents, c’est Bill Gates. Il a beau dépenser son fric par camionnettes entières au profit des plus pauvres, il reste, bon an mal an, l’homme le plus riche de la planète.
Et il a été reçu hier, à l’Élysée. Ce premier avril, j’ai regardé les chaines infos toute la journée. Pas un flash, pas une news dessus. Les deux hommes ont parlé d’Afrique, du partenariat entre la France et l’association Bill et Melinda Gates, la lutte contre le SIDA, la tuberculose, le paludisme.
Ça aurait pu être un formidable exemple : ce type est riche, très riche. Il paie des impôts, semble foncièrement honnête et se permet de claquer sa fortune intelligemment pour des causes humanitaires capitales. Au lieu de cela, hier, on a eu la valse des premiers ministres. On a rarement vu un aussi mauvais timing. Le président aurait pu bénéficier provisoirement d’une petite aura ; au lieu de ça, on a vu un changement de premier ministre et après coup, aujourd’hui donc, on se souvient spontanément du président Hollande comme l’homme qui n’aimait pas les riches.