Les produits dérivés de la pop culture : moderne ou démodé ?

Avec l’émergence récente de la pop culture, de plus en plus d’éditeurs développent des produits dérivés. Star Wars, Batman, Pac-Man… Tout y passe.

Alors que la culture populaire, constituée de super-héros, de séries télé, de blockbusters, de jeux vidéos ou de comics, est en constante progression, de nombreuses enseignes parient sur son exploitation. Il faut dire que le marché est juteux : Suicide Squad, (que Ere Numérique a défendu) sorti récemment, a tout de même collecté pas moins de 135 millions de dollars au box office américain, et ce, en seulement un week end ! Du coup, certaines sociétés prévoyantes se sont empressées de sortir tout un tas de produits dérivés du film avant même sa sortie. Comme par exemple Funko, qui n’a pas hésité à développer toute une collection dès mars. Mais pourquoi cela marche-t-il tant ? Collectionner des produits dérivés, est-ce prestigieux ou ridicule ?

Des entreprises focalisées sur les produits dérivés

Bercy Village, Paris. Très récemment, une enseigne du nom de Zing a fait son apparition dans ce lieu atypique. A l’intérieur ? Des centaines de figurines Funko, mais aussi des dizaines de bustes, statuettes, livres de making-of, vêtements, costumes… Chacun des produits est un digne représentant d’un film, jeu, manga ou comic. L’enseigne, filiale de Micromania, s’est lancée dans le dangereux secteur des produits dérivés, n’ayant qu’une seule cible : les fans. Capable de placer des centaines (voire des milliers) d’euros dans une statue en résine du fameux Hulkbuster d’Avengers 2 par exemple. Si la qualité est bien là, qui peut bien mettre autant dans une représentation d’un film, somme toute, assez éphémère ? Ainsi, les produits dérivés sont-ils devenus des véritables éléments de décoration ?

Une autre entreprise, Displate, fait appel à des artistes amateurs pour réaliser tout un tas de posters en métal. Sur eux, des représentations pour la plupart du temps minimalistes de saga du cinéma, du jeu vidéo, ou de comics. D’autres sociétés, telles que LootCrate, propose carrément des souscriptions à des « box » mensuelles, directement envoyées au domicile de l’acheteur, avec en leurs seins des thèmes déterminés mois par mois, histoire que vous saviez ce que vous allez (à peu près) recevoir. Se basant sur le principe de la pochette surprise, LootCrate marche formidablement bien, notamment grâce à la promotion faite par PewDiePie, le youtuber le plus influent d’Internet, qui compte tout de même 47 millions d’abonnés à l’heure où s’écrivent ces lignes.

Pourquoi cela marche tant ?

Autrefois, être geek, ce n’était pas très populaire. La technologie était plus rare qu’aujourd’hui, si bien que l’on passait un incalculable nombre d’heures devant un écran à la définition bien basse pour s’adonner à son passe-temps favori. Etre geek, c’était donc rester chez soi, enfermé, sans voir personne. Il était donc logique que les geeks étaient fustigés par leurs petits camarades populaires, qui n’avait ni le temps ni l’envie de s’immerger dans un monde virtuel. Mais désormais, être geek rassemble tellement de définitions qu’il est difficile de l’associer à l’ancienne description. Avec la profusion de nouvelles technologies dans nos espaces de vie, de la console de salon au téléphone, de Battlefield à Pokemon Go, les jeunes d’aujourd’hui sont NÉCESSAIREMENT des geeks. Et peu à peu, devenir geek, c’est cool, parce que c’est révélateur de la maîtrise d’une époque, annonciateur d’un savoir-faire nouveau, d’un flegme encore peu connu, d’une culture que les autres n’ont pas. Au point de vouloir l’assumer à tout bout de champ.

D’où la relative nouvelle existence des produits dérivés, que l’on aime afficher dans notre salon, sur nos clefs, voire sur nos vêtements ! Un jeune créateur, au pseudo de Juce Gace (dont l’Instagram vous donnera de plus amples informations), s’est d’ailleurs mis au diapason du succès des produits dérivés en lançant sa propre collection de pin’s, aux couleurs des fantômes de Pac-Man. Dans une interview donnée à Ère Numérique, il affirme s’être projeté dans ce projet par pure volonté de distinction, mais aussi par souvenir – par le biais de ces fantômes, il assume sa jeunesse, qu’il a passé en jouant à Pac-Man – : « C’est une petite pièce d’art à emmener partout, qui représente mon enfance de rétrogaming, mais qui nous représente aussi, et qui nous plait. Comme un vêtement, mais en plus artistique, universel, drôle et discret« , déclare-t-il.

Un phénomène encore nouveau en France

Le phénomène des produits dérivés reste relativement nouveau en France. Il faut dire que la population anglo-saxonne a toujours été plus novatrice en terme de mode, mais aussi en terme de technologie. La libéralisation des mœurs, concernant les fameux « geeks », vient avant tout des Etats-Unis. Juce Gace affirme même : « Les acheteurs sont très variés ! En ce qui me concerne, les pays anglophones sont très actifs et apprécient mon pin. Mais j’avoue qu’on voit de tout : Singapour, Irlande, USAFrance, dans de rares cas. *Rires* Ce qui est drôle c’est que je suis français et finalement n’envoie que très peu de pins en France : la tendance n’est pas encore très répandue « . Malgré le coût modique de ses pins, Juce Gace commence tout de même à faire du bénéfice. Il en reverse 30% à une association de lutte contre le cancer. Les 70% restants sont réinvestis afin de servir pour ses futurs projets.

Il est en tout cas certain qu’avec la prolifération des magasins tels que Zing ou de services similaires à LootCrate (BratBox pour les pins, la Wootbox de jeuxvideo.com…), les produits dérivés vont sûrement connaître un boom dans les prochains mois et les prochaines années. En tous cas, notre interviewé croit en son projet et compte bien le maintenir à flots encore quelques temps : « Bref, l’époque change, les modes aussi, mais l’idée de remettre au goût du jour des vieux objets me plaît. La preuve, mes deux prochains projets de pins contiennent une nouveauté : pour l’un, le mouvement (un effet de coulissement qui va être bien drôle), et pour l’autre, une phosphorescence dans le noir !« . Si ses futurs projets vous intéressent, n’hésitez pas à jeter un coup d’œil sur son site encore tout neuf.

Mais jusqu’où cela va-t-il aller ? Vous comme moi savons que les modes ne durent qu’un temps. Va-t-on se retrouver, dans quelques années, avec un regard en arrière dédaigneux pour une passion qui nous avait tant émerveillé ? Dans tous les cas, chez Ere Numérique, nous sommes fascinés par les produits dérivés. Par le biais de ceux-là, les geeks que nous sommes assument leurs passions, tout en se distinguant et en décorant leur habitat. Sommes-nous enfantins ? Sûrement. Mais c’est le signe distinctif d’une génération toute entière…

Comprenez-vous l’engouement autour des produits dérivés ? Pensez-vous qu’ils valent le coup ? Les trouvez-vous trop cher ? Effet de mode ou véritable phénomène perdurable ? N’hésitez pas à donner votre avis dans les commentaires ci-dessous. 

Brett Martin

Articles similaires

Nintendo Switch : déjà une mise à jour 10.0.1
Fortnite pour Android enfin disponible sur le Play Store
Netflix : comment verrouiller l’écran sur Android ?
Magic Keyboard : qu’en pensent ceux qui l’ont testé ?