La réaction de la Silicon Valley
Si l’extrême droite américaine est toujours active, elle l’est surtout en partie sur Internet. Sites, blogs, réseaux sociaux, le net a permis de connecter différents groupuscules et c’est pourquoi la Silicon Valley a vite été pointée du doigt. Nombreux attendaient une réaction des géants du net et elle ne s’est pas faite attendre. Google, Airbnb, Twitter, GoDaddy, Cloudflare, ont fermé peu à peu les comptes reliés aux extrémistes puis ce sont les entreprises de paiement MasterCard, American Express, Discover, Visa et même Apple Pay qui ont pris l’initiative de couper les vivres aux groupes d’extrême droite américains impliqués dans les violences. Si d’habitude aux États-Unis, le premier amendement protège tout type de parole sous couvert de la liberté d’expression, cette fois la gravité des faits a obligé les grands groupes à réagir et à prendre des mesures. C’est une première et cela a surpris de nombreux observateurs. Si la prise de position a étonné, c’est bien car aux États-Unis le premier amendement est généralement intouchable. Quelle serait la position de ces grands groupes si pareille chose devait arriver en France ?
L’Afnic comme garde-fou
L’Association Française pour le Nommage Internet en Coopération, Afnic, est l’agence qui régule les dépôts de noms de domaine en France. Pour déposer un nom de domaine, il suffit de passer par des hébergeurs type 1&1, d’acheter le nom, puis d’attendre la validation de l’Afnic et c’est là que se trouve la différence avec les États-Unis. L’Afnic se réserve le droit d’interdire les noms de domaine qui portent « atteinte à l’ordre public ou aux bonnes mœurs ». Il faut comprendre ici que n’importe quel nom polémique sera probablement interdit par l’agence régulatrice. Il n’est donc pas certain de voir en France les grands groupes réagir de la même façon, car il n’aurait probablement pas à le faire. Néanmoins, un nom de domaine peut sembler normal et tout de même abriter un site tendancieux. Dans ce cas, l’État a ouvert une plateforme spécialisée où il est possible de signaler les sites extrémistes. La France possède donc un arsenal pour éviter les dérives.
Une vraie question d’éthique s’est posée aux États-Unis. Les géants du net doivent-ils agir face aux dérives extrémistes en ligne ? À la suite des événements de Charlottesville, les grands groupes ont pris leur responsabilité et décidé d’agir. En France, une telle situation est moins envisageable. En effet, l’Afnic ainsi que l’État possèdent une législation pouvant endiguer les sites extrémistes, mais si le nom de domaine est enregistré à l’étranger, la France ne pourra rien y faire, un arsenal qui a donc ses limites.
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