AOC n’en finit pas de progresser, au point d’être le premier à dégainer un moniteur 4k compatible pour le jeu vidéo. Contrairement à la concurrence, l’AOC U2868PQU est doté d’une dalle TN, annoncé à 1ms de latence. Il est même compatible 60Hz…. Tout ça pour 650 euros… ça laisse rêveur.
L’écran AOC U2868PQU est donc un écran 28 pouces présentant une résolution de 3 840 x 2 160 pixels. C’est un écran 4k comme on a pu en voir défiler quelques-uns ces derniers mois, à un détail près : au lieu d’utiliser une dalle IGZO, c’est une dalle TN à l’œuvre ici. Résultat des courses, le prix est purement et simplement divisé par quatre, mais ce n’est pas sans conséquence sur les performances de l’appareil.
Design et finition
La finition de l’appareil n’est pas exceptionnelle. L’ensemble est en plastique mat de facture moyenne. L’assemblage est sérieux, mais c’est vrai que l’appareil a l’air un peu moins solide que chez IIyama par exemple. Les plastiques sont assez fins. Cela dit, le pied est d’une grande stabilité.
Ergonomie
L’OSD est toujours aussi complet chez AOC. Il est réactif et très agréable à utiliser. On trouve une réactivité ajustable, qui permet de descendre d’ailleurs à des niveaux records de performances, mais nous y reviendrons plus loin.
L’accès à l’OSD se fait via une série de touches tactiles qui fonctionnent vraiment très bien.
La dalle est ajustable en hauteur, en inclinaison et l’appareil propose le mode pivot en plus de la base rotative. C’est donc très facile de trouver une position de travail confortable. Maintenant, la 4k sur un 28 pouces, est-ce que ça fait vraiment sens ? Et bien ça dépend. C’est vrai que c’est tout de même très petit à l’écran :
Pour tous les jours, on vous conseille d’adapter la taille de la police sous Windows. Mais ça s’arrête là. En effet, certaines applications ne prennent pas ce réglage en compte et on peut se retrouver avec du texte vraiment petit et des zones cliquables qui vous donneront l’impression de caller un headshot dans Battlefield 3 à plusieurs kilomètres de distances. C’est un bon entrainement, cela dit. La 4k n’a pas vraiment de sens pour l’édition de texte, même si le fait de mettre plusieurs pages côte à côte est un avantage certain. En revanche, dans la retouche photo et la CAO, outre le gain évident de résolution, on peut facilement ranger ses palettes et autres outils et si vous passez du temps dans Photoshop ou Lightroom, vous savez qu’on n’a jamais trop de place.
Equipement
L’équipement est complet, avec une quadruple connectique, VGA, DVI, HDMI, DisplayPort. A noter que le HDMI ne vous permettra pas de monter à 60Hz. Vous aurez 30Hz, et c’est tout. Ce n’est pas du HDMI 2.0. On a aussi droit à quatre ports USB : deux sont en 2.0, les autres sont en 3.0, une très bonne initiative. Enfin, signalons des haut-parleurs d’une puissance rare. Déjà à 1% de réglage, on a de quoi faire. Le son n’est pas fantastique, mais il est suffisamment agréable pour le jeu vidéo, une qualité assez rare pour être notée.
AOC U2868PQU : une consommation très élevée
Le moniteur AOC U2868PQU consomme beaucoup, avec 49W à la mesure. Dalle TN ou IGZO, il semble donc que le 4k soit pour l’heure un petit gouffre énergétique.
Le moniteur AOC U2868PQU n’est pas très bien réglé par défaut. L’image est trop chaude, quelque soit le mode choisi. Le mode chaud est à 6000K, tout comme le sRGB. Le mode normal ne change quasiment pas, avec 5900K. Bizarre. Toujours est-il qu’on est bon pour un réglage manuel. On vous propose le point de réglage suivant : le rouge à 46, le vert à 50, le bleu à 64. On laisse la luminosité à 90 et le contraste à 50.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE 
Ici, pas de miracle, la dalle TN vous offre un contraste de 800 :1 et voilà tout. Il faut baisser la luminosité à 51% pour atteindre 160 cd/m2 mais on vous conseille d’aller plus bas, vers 45%. Sur une dalle 4k, il faut en effet s’approcher de l’écran pour travailler, et vos yeux vont fatiguer si la luminosité est trop élevée. Comme on a pu le voir sur les photos précédentes, la dalle reflète assez peu. C’est une bonne chose.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte assez strictement le standard. Il n’y a pas grand-chose à ajouter.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
AOC U2868PQU : Uniformité spatiale
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le moniteur AOC U2868PQU intègre une dalle TN, et force est de constater que du point de vue de l’uniformité, c’est nettement moins bien que les dalles IGZO. Il suffit de voir le test du Dell UP3214Q pour s’en convaincre. L’écran AOC U2868PQU n’est pas vendu comme un moniteur de jeu… et pourtant, la dalle TN annonce la couleur : 1ms de latence. Certes, on nous a habitués à des valeurs vraiment fantasques alors voyons un peu ce qu’il en est vraiment.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Ici c’est vraiment excellent. On s’approche du record de réactivité, en poussant certes l’overdrive au maximum, mais il n’y a pourtant pas de negative ghosting. C’est du bon boulot, on apprécie le travail réalisé par AOC sur cet overdrive.
Dépassement de consigne
Il n’y a pas de dépassement de consigne sur ce modèle, même à plein régime. Aucun negative Ghosting.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
A l’essai, comment se comporte se moniteur AOC. Pour être franc, on est plutôt séduit. Dans les jeux vidéo, la réactivité est exemplaire et, comble du comble, si vous jouez sur une console de jeux qui n’est pas de première fraicheur (comme une PS3, par exemple), la mise à l’échelle est vraiment acceptable. On s’attendait à une image absolument atroce mais non, tout se passe bien. L’action est ultra fluide. On doit bien avouer qu’on n’a pas réussi à jouer en 4k en 60Hz pour l’instant. Certes, notre laptop de base en DisplayPort dispose d’une carte graphique HD3000, pas du tout compatible avec le 60Hz en 4k même si le 30Hz passe.
Par contre notre PC de test nous a permis de choisir le 60Hz via le DisplayPort mais malheureusement l’écran était instable. Lorsque nous avons validé la fréquence de 60Hz dans Windows, l’écran s’est mis à « flasher ». Il passait du bureau Windows à un affichage noir régulièrement en émettant une sorte de crépitement assez inquiétant. Du coup, nous sommes restés sur le 30Hz pour éviter d’endommager l’écran. Mais apparemment, les rares qui ont pu mettre la main sur l’appareil s’en sont sorti en 60Hz, le problème doit donc venir de chez nous et on vous tiendra informé si on arrive à résoudre ce souci.
On l’a déjà dit, mais la résolution très élevée de l’appareil est déroutante pour l’OS, surtout sous Windows. Les boutons sont très petit, et du coup, on se dit que le 4k sur un 32 pouces, c’est quand même plus confortable, même si on comprend que pour atteindre un prix de vente aussi bas, il a bien fallu rogner sur la diagonale de l’engin. Pour continuer à faire le grincheux, le contraste est faible, avec 800 :1, mais à y regarder de plus près, les dalles IGZO ne font pas beaucoup mieux. Par contre, les réglages par défaut sont à revoir. Ça signifie que, pour la retouche photo (et on est amateur de lightroom ici), il va falloir investir dans un calibrateur. Si les angles de visions horizontaux sont correct, l’angle vertical est plus problématique, dalle TN oblige.
Dans le fond, moyennant une luminosité revue à la baisse, on tient ici un moniteur vraiment agréable et performant quelque soit l’usage.
AOC U2868PQU : un excellent premier jet
L’écran AOC U2868PQU est très recommandable. Il n’est pas parfait, mais c’est la première fois qu’un écran descend officiellement sous les 650 euros en 4k et l’appareil est vraiment utilisable, y compris dans le jeu vidéo. La résolution est très élevée et il faut revoir ses habitudes, notamment en se plaçant plus près de l’écran, moyennant une luminosité revue à la baisse, mais le résultat est là : une image 4k, pour la première fois compatible 60Hz (même si on a des soucis au bureau pour l’instant) avec une latence record et une ergonomie exceptionnelle. Une valeur sûre qui démontre aussi qu’il faut compter avec AOC désormais, même en haut de gamme.
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