FujiFilm Instax Share SP-1 : l’instantané mobile

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La petite FujiFilm Instax Share SP-1 est un véritable ovni dans notre univers numérique. A elle seule, cette imprimante minuscule est un pont entre deux mondes : celui de l’immédiat, de la connectivité et de la photo numérique sur mobile, associé à la nostalgie du Polaroid de Papa. Et si tout n’est pas parfait, on doit bien avouer qu’on n’a pas trop envie de la rendre, cette petite Instax Share. Explications…

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N’y allons pas par quatre chemin, la petite imprimante FujiFilm Instax Share SP-1 est une imprimante de Hipster qui ne veut pas se l’avouer. Surfant sur une vague clairement vintage, faite d’appareils argentiques Holga et de Polaroids reconditionnées Impossible Project, le tirage papier a le vent en poupe, du moins chez une certaine catégorie d’utilisateur qui pense que la vie, la vraie, c’est d’écouter un remix Low-Fi du Jefferson Airplane en 33 tour dans le confort d’un loft du bas Montreuil quand on porte : 1. une grosse barbe, mais pas négligée, 2. une grosse chemise à carreau mais bien repassée, et 3. un tatouage de marin sur l’avant-bras tellement vintage que même Mamie trouve ça cool au repas de famille dominical. Ça lui rappelle sa jeunesse, les jeunes et beaux GI et la libération, dans des circonstances joyeuses qu’il ne nous appartient pas d’expliciter ici. Sacré Mamie…

Bref, vous l’aurez compris, l’argentique, l’instantané, c’est vraiment sympa et dans le coup. Seulement voilà, avec le numérique, une certaine compétence argentique photographique s’est bel et bien perdue. Et non, il ne faut pas voir ici la condescendance du journaliste spécialisé envers le vulgaire amateur, loin de là, car pour la petite histoire, quand on a repris la photo instantanée avec un FujiFilm (encore) Instax Mini 90 , on a quand même bien galéré pour retrouver ses marques. Aussi, pour ceux qui voudraient faire de l’instantané sans pour autant lâcher le confort du mode automatique de leur Smartphone, Fujifilm propose cette petite « imprimante » Instax Share SP-1. On y connecte son téléphone portable via le Wifi. Une petite application toute simple et gratuite permet de faire un tirage instantané au format carte de crédit de ses meilleures clichés.

La finition du petit appareil est exceptionnelle. C’est du sérieux, et pour tout dire, ça tranche radicalement avec le côté plastique bas de gamme d’une partie de la ligne d’appareil photos Instax. Sur le dessus, on trouve un bouton de mise en route et une barre de LED indiquant le nombre de pellicules restantes.

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On trouve sur le côté un petit bouton Reprint, permettant de ressortir le dernier tirage à l’identique.

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De l’autre côté, on trouve un indicateur de batterie, assez peu précis il faut bien le dire.

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Tout n’est pas rose dans le vintage

Mais commençons par les choses qui fâchent. L’imprimante fonctionne sur piles et bien évidemment, Fujifilm est allé nous trouver un format de pile non rechargeable improbable, qui coûtent un bras et un porte avion chacune : environ 6 euros pour deux piles CR2 chez Varta.

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Pourquoi ne pas avoir repris la batterie intégrée et rechargeable d’un Mini 90 ? Mystère… il existe un adaptateur secteur, en option à 50 euros environ (si, si) et qui ne recharge donc pas les dites piles. Bref, c’est quand même un choix technique étrange et plutôt handicapant. Autre point qui fâche: qui dit instantanés dit recharges. Et les Instax mini ont beau être les plus petites du marché, leur prix est tout de même de l’ordre d’un euro la photo. En effet, on trouve des packs entre 8 et 12 euros les 10 tirages. Ce n’est donc pas donné et on risque de ne pas rigoler longtemps à ce tarif-là mais ce n’est pas grave, car le hipster ne rigole pas, lui, il fait de l’art, et ça n’a pas de prix.

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Autre point important, et qu’il faut prendre en compte lors de ses tirages, les instantanés ont une dynamique assez faible. Autrement dit, si vous imprimez une photo avec une zone très saturée, celle-ci sera plus étendue encore sur le tirage papier. A vous de bien gérer lors de la prise de vue, ou lors de la retouche sur votre smartphone avant impression. Voici un exemple concret.

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Ultra simple

Une fois passé outre ces quelques désagréments, on peut commencer à faire ses « impressions ». En fait, il faut bien comprendre qu’il ne s’agit pas, en réalité, d’une imprimante à proprement parler. L’appareil dispose d’un scanner lumineux qui expose, littéralement, les instantanés, avec l’image que vous venez d’envoyer en Wifi. La différence est importante car, comme on l’a déjà vu par le passer, la durabilité des instantanés Fuji est tout autre que celle d’une feuille imprimée. On peut vraiment malmener les tirages Instax sans trop de souci, ils garderont leurs formes et leurs couleurs plus longtemps qu’une impression jet d’encre.

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Dans la pratique

Côté application, c’est très simple, on télécharge l’application Instax Share (malheureusement pas disponible sur Windows Phone). On choisit une photo dans la librairie et on l’importe. Une fois la photo rapatriée, il est encore possible d’y ajouter des effets (noir et blanc, sépia, et « intelligent », qui, on le pense, optimise l’image en fonction des limitations de l’imprimante, vue les résultats obtenus).

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On peut aussi y ajouter un petit décor et/ou une légende de quelques lignes de caractères. C’est vraiment sympa et surtout ultra simple. Puis une fois que l’on est satisfait, on l’envoie à l’impression, qui au bout de quelques secondes nous sort comme par magie un instantanée tout frétillant encore à révéler, et que l’on ne peut pas s’empêcher de secouer comme des débiles même si ça ne sert plus à rien depuis le début des années 80. Le poids de l’histoire, sans doute.

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Enfin dernier avantage de l’Instax, le rendu est nettement plus fin que sur les appareils photos de la marque. On a pu comparer le rendu (bien évidemment pas sur la même photo) avec un cliché réalisé avec l’instax Mini 90 et l’appareil photo offre un piqué moindre, notamment lié à l’utilisation d’une optique franchement pas exceptionnelle.

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Globalement, on est plutôt satisfait des tirages de l’instax, outre la dynamique limitée, les tirages sont aussi visiblement plus clairs, mais dans le fond, c’est quelque chose que l’on peut anticiper. Le rendu des couleurs n’est pas désagréable non plus.

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FujiFilm Instax Share SP-1: pour les passionnés

Alors, au moment du verdict, faut-il acheter l’Instax Share SP-1 ? Tout dépend. Pour un usage grand public, j’aurai tendance à dire que non. Le coût des recharges, couplé à celui des piles, dont le format n’est d’ailleurs pas ultra répandu, en fait un jouet un peu cher. L’imprimante en elle-même coûte 150 euros environ, il faut à ajouter 50 euros d’adaptateur secteur et environ 10 euros pour chaque recharge de 10 films. C’est beaucoup si vous vous en servez deux fois par an. En revanche, pour l’amateur de tirage argentique, l’instax Share offre un avantage certain. Le couple Smartphone / Instax Share offre des résultats visiblement supérieur aux appareils photos instantanés de la même marque. Les images sont plus nettes, et on peut, enfin, faire du noir et blanc ! En outre, les tirages Instax sont plus robustes que les impressions jet d’encre, ne serait-ce que grâce à un état de surface brillant très résistante.

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Bref, ce n’est pas avec cette Instax Share SP-1 que l’instantané va redevenir grand public, ce qui devrait rassurer les hipsters toujours angoissés à l’idée de se faire rattraper dans leurs tendances par une population « mainstream » influençable. Du reste, Fujifilm s’impose de plus en plus comme un incontournable du monde de l’instantané tendance. On connaissait bien sûr ses appareils, dont le très sympathique Mini 90. On savait que la marque livrait sous licence Polaroid. Voici désormais l’imprimante pour smartphone et bientôt, le groupe Lomography devrait sortir un appareil photo instantané à objectif interchangeable exploitant les instantanés de la marque. On peut donc rêver, qui sait, que tout ce petit monde crée suffisamment de volume pour faire baisser le prix des cartouches… A suivre !

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caractéristiques
– Procédé d’enregistrement : 3 couleurs (RGB) exposition LED avec obturateur à cristaux liquides
– Film : Fujifilm Instant Color Film “instax mini”
– Format de l’image : 62mm x 46mm
– Interface : Wifi
– Format d’image: JPEG
– Temps d’impression : environ 16 sec.
– Autonomie sur pies : Environ 100 photos
– Alimentation : 2 piles CR2/DL CR2 lithium, adaptateur secteur en option
– Dimensions : 101.6mm x 42mm x 122.5mm
– Poids : 253g (sans batterie ni film)

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7/10

Les Plus

  • Simplicité
  • Fun

Les Moins

  • Prix des cartouches,
  • Dynamique limitée des instantanés

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