Le Viewsonic TD2220 est un moniteur 22 pouces à rétro-éclairage LED pas vraiment comme les autres. Il est tactile multipoint et exploite ici une solution originale : la reconnaissance optique. Exit donc les surcouches capacitives ou résistives. Est-ce pour autant l’arme absolue pour profiter de Windows 8 ? Pas si sûr…
Le Viewsonic TD2220 n’est peut-être pas le plus beau moniteur que nous ayons vu, mais il n’a pas été conçu pour cela. A l’origine, ce petit 22 pouces est prévu pour une utilisation tactile dans les lieux publics. Il dispose d’une coque bien robuste, et d’une surface durcie pour la dalle. Pour autant, avec un prix de vente à 280 euros, il reste à la portée des budgets informatiques familiaux… et je ne sais pas vous, mais moi, depuis que j’ai des enfants, j’aime bien les composants un peu durcis, surtout quand c’est pour du tactile ! Reste à voir si à l’usage l’appareil est aussi convaincant qu’il est solide.
Design et finition
Il va sans dire qu’on ne peut pas présenter dans un lieu public un appareil à coque ultrafine, qui tombe en ruine rien qu’en le regardant. Ici Viewsonic a fait correctement les choses. La coque est donc en plastique bien épais, c’est moche, mais c’est au moins robuste. Pour la même raison, le plastique est assez granuleux pour éviter les rayures disgracieuses et autres traces de doigts. On notera aussi que, malgré l’adoption d’une solution tactile optique, la dalle reste désespérément brillante. C’est dommage, mais cela va de pair hélas avec le durcissement de la dalle en façade. La dureté est certifiée « 8H », ce qui veut dire que la surface de l’écran est plus dure que du quartz… attention, ça ne veut pas dire que ça ne casse pas, mais il y a des chances que ça résiste quand même à plusieurs coups de biberon rageur…
Ergonomie : la particularité de l’optique
Le système de menu est très simple. On y accède par des touches tactiles au bas de la dalle, et pour une fois, ces touches fonctionnent bien. On ne s’y reprend pas à quinze fois pour changer la luminosité. C’est très bien vu. En revanche, on regrette que la dalle ne soit ajustable qu’en inclinaison. Pour un moniteur pro, c’est un peu léger. On aurait bien aimé notamment un ajustement en hauteur voire, pourquoi pas, la possibilité de mettre l’écran à plat, pour du tactile, ça fait sens.
L’écran Viewsonic utilise une reconnaissance optique. Jusqu’ici, on trouvait surtout sur les moniteurs et tablettes des technologies résistives (bon marchés) ou capacitives. Dans tous les cas, une pression exercée sur la dalle est détectée comme une variation électrique. Il y a donc un film sur la dalle, qui n’est parfois pas sans conséquence sur la qualité d’image, notamment en termes de colorimétrie.
Ici, deux caméras situées dans les coins de l’écran observent la positions des doigts de l’utilisateur, ce qui veut dire qu’on n’est pas obligé d’appliquer une pression quelconque sur l’écran. On peut utiliser des gants, ou un stylet. La reconnaissance fonctionne très bien, l’écran est immédiatement reconnu par Windows 8, le choix de technologie est donc totalement transparent pour l’utilisateur. En revanche, cette technique impose d’avoir un vrai cadre en plastique bien épais, ce qui permet d’ailleurs à des sociétés comme NextWindow de commercialiser des cadres permettant de rendre tactile à peu près n’importe quel moniteur ou téléviseur, LCD, LED ou plasma… Sous Windows, c’est un problème. En effet, certains gestes imposent d’aller chercher le bord de l’écran pour le ramener vers le centre, et si c’est très facile quand on a une dalle de verre, comme sur l’Acer T272HL, l’opération impose ici souvent de se taper les doigts contre le cadre en plastique et c’est désagréable.
Bref, on a longtemps râlé contre les dalles en verre sur les moniteurs informatique, mais quand il s’agit du tactile, force est de constater que c’est quand même bien pratique pour la glisse.
Equipement
L’équipement est très simple. On trouve une prise DVI, une prise VGA. Il n’y a donc pas de HDMI, dommage car l’appareil dispose de petits haut-parleurs et cela aurait été bien pratique. L’alimentation est intégrée. En revanche, bonne surprise, deux ports USB sont disponibles au dos de l’écran.
Viewsonic TD2220 : une moyenne
La consommation du Viewsonic TD2220 est de 18,7W, avec le rétroéclairage à fond les manettes. Et dans ce cas, on atteint péniblement les 160 cd/m2. Il faut dire que les prétentions de luminosité de l’appareil sont relativement faibles. Pour un usage domestique, pas de souci. En revanche, en affichage public c’est un peu léger.
Le Viewsonic TD2220 n’est pas bien réglé par défaut. Loin s’en faut. Les options de réglages sont peu nombreuses. Le sRGB est callé à 5600K, tout comme le préréglage « natif ». Bref, vous êtes bon pour un réglage manuel. Voici un point de départ : rouge=78, vert=95, bleu=92. Le contraste et la luminosité restent à 70. Dans ces conditions, le résultat est acceptable.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE 
Une fois n’est pas coutume, la luminosité par défaut est un peu trop faible à notre goût. Il vaut mieux porter le curseur à 100% pour atteindre les 160 cd/m2. Le contraste est moyen, sans plus. Il faut aussi composer avec la dalle vraiment très brillante, sans le moindre filtre antireflet.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte le standard en vigueur. Rien de plus à ajouter.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
Viewsonic TD2220 : pas très uniforme
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le Viewsonic TD2220 offre une correcte assez moyenne. Fort heureusement la faible luminosité, et les reflets sur la dalle masquent en grande partie le problème. C’est tout de même assez moyen, même si ce n’est pas exceptionnel pour une dalle TN, hélas.Le Viewsonic TD2220 offre une réactivité moyenne. Après une flopée de dalles IPS testées récemment, ça fait du bien de retrouver une dalle TN, dont le temps de descente (transition blanc vers noir) est sous les 2 ms, ce qui limite malgré tout les traînées lors des déplacements de caméra. En revanche, le temps de monté est tout sauf acceptable pour un joueur émérite. En moyenne, on tourne autour de 23ms. Pas de quoi pavaner.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
Dépassement de consigne
Il n’y a pas de dépassement de consigne notable sur cet appareil. L’appareil récolte donc un A, c’est plutôt une bonne chose car il n’y aura pas de negative ghosting
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
A l’essai, on doit bien dire que dans les applications tactiles, l’appareil s’est montré convaincant. Si votre ambition est de jouer de temps à autres à des petits jeux tactiles, ou si vous voulez juste parcourir votre album photo, l’appareil semble remplir son office. En revanche, pour la navigation dans l’OS de Microsoft, on est déjà moins convaincu, du fait de la présence justement de ce cadre de plastique.
Dans la bureautique, il faudra aussi trouver un endroit sans reflet pour installer l’appareil, car la dalle brillante est vraiment pénible à l’usage. C’est dommage car après réglage, le rendu n’est pas désagréable. Sur les films, les tons chair sont corrects. Il y a un peu de bruit, mais rien de rédhibitoire. Pour le jeu, en revanche, c’est non si vous êtes un acharné. Le rendu est trop mou.
Viewsonic TD2220 : un usage restreint
Faut-il acheter le Viewsonic TD2220 ? Tout dépend de ce que vous voulez faire. Si c’est pour équiper vos enfants d’un écran tactile, oui, sans hésitation. L’appareil est suffisamment endurant pour être laissé entre les mains de gamins pas toujours très soigneux. Mais si c’est pour vous, pour éditer des documents textes ou des tableaux Excel à longueur de journée, la dalle brillante est vraiment beaucoup trop pénible ici. Le traitement antireflet d’un Acer T272HL nous semble plus convaincant. Si vous cherchez plutôt un écran pour accompagner un petit media center, pour le multimédia, pourquoi pas. Reste à parler du prix : à 280 euros, certains trouveront cela cher pour un simple 22 pouces. Seulement voilà, quand on voit le prix des autres écrans tactiles, on se dit finalement que la solution Viewsonic est plutôt économique.
Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.