Canon G7X : La concurrence se réveille enfin

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Après les coups de boutoirs assénés au marché par Sony avec sa trilogie de RX100 équipés de capteur 1 pouce c’est au tour d’un autre grand de la photo d’embarquer un tel capteur dans un boîtier compact : le Canon G7X. Nous l’avions aussi avec nous à Lisbonne, retour de test après plusieurs jours d’utilisation.

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Cela fait quelque temps que les boîtiers Canon ont fait un bond en termes de qualité de fabrication. Le Canon G7X n’échappe pas à cet élan positif et c’est avec un grand plaisir que nous le manipulons. Son revêtement granité, l’absence de jeu au niveau des jonctions, le cerclage rouge au niveau des molettes, tout respire la solidité et une haute qualité de fabrication. Enfin, presque tout, puisqu’on reste dubitatif devant la pauvre trappe en plastique qui permet d’abriter les prises HDMI et USB (étonnement au format mini B alors que les constructeurs généralisent la micro B).

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En revanche, la charnière de l’écran orientable à 180°C et tactile semble solide, en tout cas plus que celle du grand frère G1X MKII et surtout la bague de commande personnalisable autour de l’objectif est particulièrement agréable à utiliser. Son crantage est ferme mais il est dommage que l’on ne puisse pas débrayer son cliquetis un peu trop sonore. Les touches répondent bien, la molette de correction d’exposition a un emplacement intuitif et finalement ce G7X tient bien en main. Le repose-pouce permet de le maintenir fermement et c’est en toute décontraction que nous arpentons les rues de la capitale portugaise armé de notre boîtier.

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Première constatation, le réveil est un peu lent : près d’une seconde et demi pour passer en mode Off/On. En revanche tout rentre dans l’ordre une fois l’appareil allumé. Le déclenchement est quasi instantané et au grand angle on est facilement sous le tiers de seconde. D’ailleurs, le déclenchement tactile se révèle intuitif, voir indispensable et la visée à hauteur de ceinture particulièrement confortable. N’ayant pas de problème à régler avec mon égo je me fiche un peu de sa capacité à « m’auto-portraitiser » mais si il y en a que ça amuse, je suis heureux pour eux que l’écran pivote à 180°. Pour les photos de groupe c’est pas mal aussi. D’un point de vu concurrentiel, le Canon G7X embarque donc la seule arme qui manque à la trilogie des Sony RX100 : un écran tactile et son usage est agréable.

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La navigation dans les menus l’est d’ailleurs tout autant… à condition que vous ne recherchiez pas une personnalisation trop poussée. Par exemple le paramétrage du changement de la sensibilité en mode ISO AUTO en « lente », « normale » ou « rapide » fait peu sens sur un appareil à près de 600 euros. Enfin, notez que le Canon G7X est équipé du Wi-Fi et du NFC et que, comme beaucoup de ses confrères, il vous permettra de partager vos images sur les réseaux sociaux ou de le piloter à distance après avoir télécharger l’application adéquate.

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Au niveau de l’ergonomie et du confort d’usage, une question demeure : à l’heure où le boss des compacts, à savoir le Sony R100 MKIII est équipé d’un viseur pourquoi le Canon G7X n’en a pas ? Comment peut-il vraiment se différencier ?

Canon G7X : le RX 100 MKIII en ligne de mire

Canon répond en partie à cette question en embarquant non seulement un capteur 1 pouce BSI CMOS de 20 Millions de pixels avec le processeur Digic 6 mais aussi un nouveau zoom 24-100mm f/1,8-2,8. Si sa plage de focale et son ouverture peu glissante et lumineuse sont particulièrement intéressantes sur le papier qu’en est-il sur le terrain ? Au grand angle si le centre est excellent, les bords manquent un peu de tenue. A la pleine ouverture l’image est déjà bien détaillée mais ne s’améliore pas franchement en fermant. En revanche en zoomant on retrouve de l’homogénéité et surtout une image plus croustillante. Les résultats optiques sont un peu décevants, il apparaît globalement que les images manquent un peu d’acutance et qu’une petite dose d’accentuation en post-production ne leur feront pas de mal. Autre point au niveau de l’optique, les aberrations chromatiques pourraient être un peu mieux gérées sur les sujets fortement contrastés.

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Ne boudons pas notre plaisir cependant, le Canon G7X délivre de très belles images à commencer par une montée en sensibilité exemplaire. En effet, bien que le bruit de luminance, apparaissent assez rapidement, celui-ci reste esthétique et garde une belle tenue jusqu’à 3200 ISO ! En effet, la granulation est très fine et surtout le bruit de chrominance (les pixels aberrants donc) sont quasiment invisibles jusqu’à cette sensibilité. A 6400 ISO la granulation est bien sûr plus marquée et les fins détails grignotés mais l’ensemble reste exploitable pour un tirage A4. Sur le palier supérieur les fins détails disparaissent et une forte désaturation entraîne une dégradation de l’image. Par rapport au Sony RX1000 MIII les images apparaissent un peu plus granuleuses mais cette granularité s’approche beaucoup plus d’un grain argentique.

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Le G7X délivre donc de belles images, puisqu’au niveau de la chromie globale on reste là aussi dans des tonalités douces mais suffisamment flatteuses : du beau travail donc. Une seule ombre vient ternir le tableau : la balance des blancs automatique sous lumière fluorescente : elle vire parfois inopinément au jaune sans que l’on sache trop pourquoi. Méfiance donc à moins que vous ne shootiez en Raw. Reste à aborder le point que nous attendions tous : le flou d’arrière-plan. Avec son diaphragme à 9 lamelles et son « grand capteur » de 1 pouce celui-ci est très honorable. Évidement on est loin de ce que des hybrides 4/3 (ou le tout récent compact Lumix LX100) peuvent apporter mais même au grand angle à la pleine ouverture il est possible d’obtenir un bokeh doux et crémeux. Particularité du boîtier, l’obturateur ne monte qu’à 1/2000ème mais un filtre à densité neutre intégré permet d’abaisser la luminosité de deux diaphragmes en plein jour.

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Un dernier mot sur la vidéo, s’il n’est pas possible de brancher un micro ou un casque, la qualité des images en Full HD 1080 à 60p est très bonne et il est possible de contrôler tous les paramètres d’exposition. Les images sont un tout petit peu trop contrastées, mais globalement agréables. L’autofocus est réactif et surtout on reste assez fan du mode time-laps intégré et de la possibilité de créer des mini clips de 4 secondes avant l’enregistrement d’une photo.

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Globalement donc ce Canon G7X est une réussite. Mieux fini qu’un RX100, facile à appréhender et équipé d’un écran tactile orientable son agrément d’usage en fait un très agréable compagnon pour la photo de rue, ou les photos de voyage. Son excellent capteur délivre de belles images même en hautes sensibilités et surtout il se montre réactif. En revanche on reste un peu déçu par la qualité de l’objectif et surtout il manque un élément vraiment différenciant comme le viseur. Au final, les amateurs de la série des compacts experts Canon S (Canon S100, 110, 120) qui attendaient un saut qualitatif au niveau du capteur seront ravis, les autres devront se demander si ils ont besoin du viseur du Sony RX100 MKIII.

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8.5/10

Les Plus

  • Qualité d'image jusqu'à 3200iso
  • Autofocus réactif
  • Ecran tactile et orientable

Les Moins

  • Pas de viseur
  • Zoom manquant un peu de piqué
  • Manque un peu de possibilité de personnalisation

3 COMMENTAIRES

  1. A choisir, vaut il mieux prendre le canon g7x ou bien le Sony rx100 1 ?? En occasion, c’est a peu près le même budget.
    Merci

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