Goat Simulator, un record

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Goat_Simulator.jpgIl est des jeux, on ne les voit pas venir. Mais alors pas du tout. Quand Goat Simulator est arrivé, un premier avril, je crois, j’ai évidemment pensé non pas à une chèvre mais un poisson. Et puis le jour des blagues s’est éclipsé et l’info restait. Mieux, on voyait des tests apparaitre. Goat Simulator était bel et bien un jeu qui a évidemment capitalisé d’avantage sur l’incongruité du concept que sur sa bonne réalisation.

Là, c’est clair, quelque chose ne tourne pas tellement rond dans le monde. Une bimbo écervelée devient superstar en disant Allo. Les journalistes s’arrachent une… courtisane depuis qu’elle a… courtisé un célèbre joueur de foot. Le Brésil encaisse sept buts en un match. Des trous énormes apparaissent en Sibérie suite à la fonte du permafrost…

Ça va mal et un des concepts les plus crétins qu’on ait vu depuis longtemps crève nos petits écrans. Des types chez Ubi se cassent les dents sur le hack d’un monde totalement connecté, sur le réalisme de navires pirates lors des combats, chez Blizzard, on essaie de créer des ets de cartes pertinents dans Hearthstone, on rattrape magnifiquement un projet bancal avec Reaper of Souls…

Et un OVNI arrive, un simulateur de chèvres. Et bien ça fait plaisir. J’imagine que si les développeurs étaient partis voir le boss d’Activision, ils seraient ressortis avec un coup de pied au cul du bureau raffiné. Au lieu de ça, la scène indépendante – de mieux en mieux exposée – a permis à ce jeu d’exister. Alors même s’il souffre de défauts, même si c’est imparfait, c’est la vision brute d’un studio de développement sans parasitage extérieur. Attention, ne me faites pas plus manichéen que je ne le suis. Il n’y a pas d’un côté les gentils développeurs qui savent faire des bons jeux et de l’autre les méchants éditeurs qui ne font rien qu’à les faire tourner en bourrique. Sans THQ, Stalker aurait été complètement injouable. D’un autre côté, un studio comme Activision a fermé pas mal de studios car pas assez rentables.

Les indés et les AAA doivent cohabiter. Pour le bien de tout le monde. Pour que les premiers existent, tout simplement. Et pour également donner quelques poussées d’audace aux créateurs des seconds.

Quelques chiffres révélés à la GDC devraient interpeler. Goat Simulator a été rentable en dix minutes de commercialisation. En quatre mois, il a atteint le million d’exemplaires vendus. Durant ces mêmes quatre mois, il a permis à son studio de réaliser le même chiffre d’affaire qu’il a généré en quatre ans d’existence.

Une incroyable Success Story, sous le signe de la débilité diront certains. Je vois plus ça comme de l’audace.

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