Musique en ligne : libérez votre musique

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Avec l’avènement des connexions haut débit, la musique ne se consomme plus seulement en glissant un CD dans une platine ou en reliant son lecteur MP3 à une chaîne Hi-Fi. Désormais, il est possible d’accéder à des millions de titres gratuitement et à tout moment, grâce à la magie du streaming. Voici un tour d’horizon de ce que cache ce terme, ses enjeux et ses offres.

Streaming-1.jpgDepuis plusieurs années, les internautes sont sans arrêt montrés du doigt comme étant à l’origine de tous les maux de l’industrie du disque. Quand ils ne sont pas présentés comme de vulgaires voleurs (ou pirates pour employer le terme consacré et plus politiquement correct), ils sont accusés de vouloir profiter de la culture gratuitement par le biais d’un streaming musical monstrueux de perversité. Enfin ça, c’était avant, il y a quelques années lorsque personne ne semblait se soucier de la question. Et puis vint le temps pour la dite industrie musicale de se retrousser les manches, d’accepter l’inévitable (ce qui est loin d’être gagné encore à ce jour) et de prendre à bras-le-corps le problème du numérique. Ainsi une évidence s’est imposée au fil des années, entre les larmes des majors et les grondements de la foule : l’ère du disque physique est bientôt révolue !

De la musique dans la poche

music_notes.jpgÀ la fin février 2013, nous apprenions que pour la première fois depuis longtemps, les ventes de disques en France étaient positives. De là à y voir un retour au marché physique, il y a un pas que nous nous garderons bien de franchir. Certes, nous assistons actuellement à une prise des consciences des consommateurs qui découvrent que le tout-dématérialisé implique qu’un produit acheté ne leur appartient jamais vraiment, contrairement à un disque acquis en magasin. C’est peut-être cette soudaine découverte qui explique ce petit rebond du disque en ce début d’année. Mais ne nous voilons pas la face, la marche arrière n’est plus possible et l’ère du disque physique touche à sa fin, ce qui n’implique pas pour autant que ce dernier va disparaître. Il ne sera plus l’espèce dominante, contraint de s’effacer sur le passage du tout-puissant numérique. Mais prenons le temps de tordre le cou à une idée reçue qui a la vie dure. Les services de streaming ont un effet positif sur les ventes de musique en ligne, comme viennent de le démontrer les chercheurs du laboratoire M@rsouin : « Le streaming, tout comme la radio et la télévision, est associé positivement aux ventes de musique. Mais cet effet n’est visible que pour les ventes de musique en ligne. » Dès lors, l’engouement grandissant pour les ventes en ligne s’expliquent par trois facteurs. Les fichiers sont mieux adaptés aux modes de consommation mobiles actuels (téléphones, lecteurs MP3…). La possibilité d’acheter les morceaux à l’unité et les outils de recommandation sont plus adaptés aussi.

Freemium vs Premium

Au début de l’ère du numérique, la musique s’écoutait gratuitement sur Internet. Mais très vite, le manque à gagner, tant pour les maisons de disque et leurs artistes que les sites de streaming musical, fut si grand qu’un nouveau modèle économique a émergé. Aujourd’hui celui qui veut écouter de la musique en ligne, ce qui n’a rien à voir avec le fait d’acheter de la musique sur les plateformes du type iTunes, doit faire appel au streaming (ou au téléchargement illégal, mais c’est un autre débat). Si le grand public n’est pas encore fasciné par le streaming, l’intérêt pour cette nouvelle forme de consommation affiche tout de même une hausse de la demande de plus de 30% sur l’année 2012 ! Logiquement, les offres dans le secteur sont devenues pléthoriques et il est parfois difficile de s’y retrouver, en particulier lorsqu’il est question d’aller plus loin que les deux mastodontes du secteur que sont Deezer et Spotify.

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Le streaming musical repose sur deux approches : le freemium, soit l’écoute gratuite sponsorisée par la publicité, et l’abonnement premium. L’objectif du premier est de conduire l’utilisateur vers le second qui implique l’investissement dans un abonnement mensuel ouvrant la porte vers l’illimité pour un coût moyen de 10 euros par mois. Malheureusement, le freemium reste le modèle économique majoritaire puisqu’il représente 92% des inscrits sur Deezer et 75% sur Spotify. Pour contrer cet état de fait, le freemium est limité à six mois chez Spotify et un an chez Deezer mais ce n’est pas tout puisque le premium permet surtout de se défaire des publicités et d’accéder à une écoute illimitée dans le temps et sans limiter le nombre de morceaux ou de supports, en particulier les tablettes et les smartphones qui s’imposent de plus en plus comme les lecteurs par excellence au détriment du baladeur.

Spotify-2.jpgAlors que le téléchargement légal gagne en importance en France avec une augmentation de 17% sur l’année passée, toute la difficulté du streaming est donc de motiver les consommateurs à investir sur la durée. Ainsi, ce n’est plus le téléchargement illégal qui fait de l’ombre au streaming mais bien le téléchargement légal qui reste supérieur en termes de parts de marché à 52% contre 40% pour le streaming. Dans le même temps, il serait stupide de mettre les deux secteurs en concurrence sachant que le streaming est conçu, pensé et soutenu par les majors justement parce qu’il favorise le téléchargement légal. L’envie d’acheter un album très apprécié en streaming est une évidence, même si pour l’heure c’est encore à l’avantage du support physique. En effet, et si le CD est en bout de course, il a encore de beaux restes à ce stade puisque sur l’année 2012, il représente 69,6% des revenus pour des maisons de disques, contre seulement 16% pour le téléchargement légal, et 12,1% pour le streaming.

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Pourtant à en croire le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP), « le streaming est un vrai vecteur de croissance pour le monde la musique ! La France a d’ailleurs bien pris ce virage, et nous sommes aujourd’hui le second pays d’Europe dans ce domaine, derrière la Suède ». En y regardant de plus près, nous sommes en réalité le troisième après la Norvège, et très loin de la Suède, patrie de Spotify. Cependant, ne nous jetons pas la pierre car le streaming peine à s’imposer partout dans le monde. En témoignent Deezer qui, malgré 26 millions d’utilisateurs (dont deux millions d’abonnés) et une présence dans plus de 49 pays, n’est toujours pas rentable. Pas plus que Spotify et ses 20 millions d’utilisateurs (dont cinq millions d’abonnés) répartis dans 24 pays, qui accuse une perte de 30 millions sur l’année 2012… Reste que l’horizon s’éclaircit puisque c’est 45 millions de pertes que le groupe accusait l’année d’avant ! Petit à petit, le streaming fait donc son chemin, en forme de chemin de croix, coincé entre l’offre légale et le support physique.

Un avenir incertain

Pour comprendre les difficultés auxquelles le streaming est confronté, il faut remonter à ses origines, lorsque les majors refusaient catégoriquement d’aller en direction du dématérialisé. À force de persuasion, et face à une demande grandissante des consommateurs, les ayants droits se sont finalement intéressés à la chose, ce qui était indispensable pour les services de streaming qui, après des années passées dans l’illégalité à proposer d’écouter de la musique gratuitement, doivent désormais reverser une part non négligeable de leurs revenus (estimée entre 50 et 70%). Inutile d’être comptable pour comprendre que dans de telles conditions, la marge réalisée par les services de streaming est anémique voire inexistante sur certains titres. Reste la variété des catalogues mis à disposition. Plus ils seront importants, plus grandes seront les chances d’attirer de nouveaux utilisateurs, freemium dans un premier temps, premium peut-être.

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Pour s’assurer des revenus plus importants, les Deezer, Spotify, Qobuz, Rdio, Mog, Dhingana ou encore Simfy Africa n’ont pas beaucoup de solutions autres que s’implanter dans toujours plus de pays pour amortir le coût des catalogues musicaux, investir dans la publicité afin de convaincre les utilisateurs de passer au modèle premium et conclure des accords avec des partenaires solides à l’image de ce que fait Deezer avec Orange. Autant dire que la guerre est loin d’être gagnée pour le streaming qui, s’il est en progression constante, peine à exister par lui-même. Toutefois, les initiatives en sa faveur sont nombreuses, la volonté de certaines grosses entreprises d’aller vers ce secteur bien réelle, à l’instar d’Apple qui pourrait lancer son service en 2013. L’avenir nous dira si le streaming peut devenir économiquement viable ou s’il ne pourra pas se défaire du poids des majors et du téléchargement légal, simple rouage dans un système qui le dépasse.

Mog-1.jpgQobuz-1.jpgLe nerf de la guerre en matière de streaming musical reste la diversité des catalogues proposés. Sans des artistes emblématiques ou dans l’air du temps, difficile de retenir dans ses filets des consommateurs toujours plus volatiles. Du côté de Deezer et Spotify, on fait jeu égal avec environ 20 millions de titres disponibles, ce qui couvre un large champ d’exploration tous genres confondus. Et si tous les artistes ne sont pas forcément représentés, le fait est que les deux géants disposent de l’offre la plus conséquente. Qobuz n’a « que » 12 millions de titres accessibles en haute qualité et dans des genres assez variés (classique, musiques de films, disques pour enfants). Chez Sony Music unlimited, le catalogue est plus difficile à quantifier puisqu’il est question de « millions de titres », mais sans réelle précision. Une certitude (logique), tout le catalogue Sony est disponible. Enfin, on trouve de nombreux autres services plus ou moins fournis mais qui tentent de jouer la carte de la spécificité (genres précis, labels indépendants, radios, etc.). C’est le cas de Grooveshark (sept millions de titres), Nokia Music + (15 millions de titres), Google Music (des millions de titres), Rdio (18 millions de titres) ou Xbox Musique (des millions de titres). Reste à trouver le service qui correspond le mieux à votre matériel, à vos envies et attentes, et à votre budget.

Comment, quand et combien ?

Écouter de la musique en ligne peut être gratuit, et c’est d’ailleurs ainsi que la plupart des utilisateurs la consomment, tous les services de streaming proposant une offre freemium moyennant publicités (sonores ou visuelles). Mais pour ceux qui veulent une écoute libérée de toutes contraintes, publicitaires ou matérielles, les offres premium sont un passage obligé. Tour d’horizon d’une poignée d’offres de services de streaming.

Deezer

Premium + à 9,99 €/mois
Écoute illimitée sans publicité sur ordinateur, sur smartphone et sur tablette, sans connexion par téléchargement, son haute qualité jusqu’à 320 kbps, radios thématiques et par artistes.

Premium à 4,99 €/mois
Idem Premium + sans les options smartphone/tablette et connexion. Son haute qualité jusqu’à 320 kbps, radios thématiques et par artistes.

Discovery gratuit
Écoute illimitée sur ordinateur pendant 3 mois, puis limitée à 5 heures par mois, radios thématiques et par artistes.

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Spotify

Premium à 9,99 €/mois
Écoute illimitée sans publicité, écoute ordinateurs, smartphones et tablettes, hors connexion par téléchargement, sans engagement.

Unlimited à 4,99 €/mois
Écoute illimitée sans publicité sur ordinateur, sans engagement.

Gratuit
Écoute illimitée sur ordinateur avec publicités.

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Qobuz

Premium à 9,99 €/mois ou 119 €/an
Écoute illimitée sur ordinateur, sur tablette et sur les appareils Sonos, ans connexion par téléchargement, sans engagement.

HiFi Intégral à 29 €/mois ou 290 €/an
Écoute illimitée en qualité CD sur ordinateur, sur tablette et sur les appareils Sonos, sans connexion par téléchargement, sans engagement.

HiFi Classique à 19,99 €/mois ou 219 €/an
Écoute illimitée de tout le catalogue classique sur ordinateur en qualité CD et sur les appareils Sonos.

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Sony Music unlimited

Premium à 9,99 €/mois
Écoute illimitée sur ordinateur, lecteurs Blu-ray & téléviseurs Sony connectés, smartphones et tablettes, PlayStation 3, PSP et PSVita.

Access à 4,99 €/mois
Écoute illimitée sur ordinateur et PlayStation 3

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Les Plus

  • Simplicité
  • OSD réactif
  • Contraste

Les Moins

  • Calibration approximative
  • Bruit vidéo omniprésent

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