NEC Spectraview 272 : retour aux affaires

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On va être sympa et vous épargner la traditionnelle blague pourrie dans notre monde de geek, celle qui consiste à dire que les bonnes résolutions pour cette années seront le Full-HD ou la 4k… quoi ? non, on l’a pas faite… si ? ah ? Bon tant pis. Toujours est-il que si votre résolution de nouvelle année est de vous investir enfin dans la photo, on a testé pour vous le NEC Spectraview 272 et autant vous le dire tout de suite, on espère que le père Noël a été généreux avec vous en cash.

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L’écran NEC Spectraview 272 est un appareil exceptionnel. Il vous en coûtera 1 500 euros. Ça fait cher le 27 pouces me direz-vous. Et bien oui, ça fait cher. Mais c’est un appareil vraiment pro, et dès qu’on le sort du carton, on comprend pourquoi l’engin est aussi coûteux. Explications…

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Design et finition

C’est un monstre de 13 kg que nous vous proposons de découvrir ici. Ce 27 pouces WQHD n’est pas là pour rigoler. C’est du sérieux, depuis ses spécifications jusqu’à sa construction. Du côté de l’assemblage, les éléments sont en plastiques bien solides ou en métal. L’ergonomie est très pro, avec une dalle réglable dans tous les sens malgré une coque très épaisse et très lourde. En revanche, les bords de la dalle restent très fins. Mais pourquoi est-il aussi lourd ? Tout simplement parce que l’engin dispose d’un rétro-éclairage spécial qui mesure et compense la température de l’éclairage selon le vieillissement de l’engin. De même, à l’allumage, l’appareil compense aussi les couleurs pour qu’elles soient correctes tout de suite. Alors qu’il faut parfois une dizaine de minutes à un écran LCD pour afficher des couleurs correctes, une fois l’engin à température. C’est très pro. Et c’est pour cela que ça coûte tout de même 1 500 euros.

Ergonomie

L’ergonomie est de premier plan. L’engin est réglable dans tous les sens. Le système de menu est assez austère, mais les boutons d’accès en façade sont très pratiques.

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Equipement

La connectique est très pro. Une double connectique DisplayPort (mini et de taille standard) ainsi qu’une prise DVI en plus du HDMI. On aurait aimé pour le prix un petit hub USB quand même. C’est assez mesquin.

NEC Spectraview 272 : une consommation assez élevée

Le moniteur NEC Spectraview 272 consomme 50W, c’est beaucoup. Il faut sans doute mettre cette consommation excessive sur le dos du rétro-éclairage plus complexe qu’à l’accoutumée. C’est même plus élevé que le monstrueux 30 pouces IIyama XB3070WQS !

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NEC Spectraview 272 : au poil

Le moniteur NEC Spectraview 272 est relativement bien réglé par défaut. On dit « relativement », parce que l’écran nous a semblé légèrement décalé à la sortie du carton. Ainsi, si vous le calez à 7000K sur le curseur de température, vous avez dans les faits 6500K et la qualité d’image est vraiment exceptionnelle

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE Samsung S32D850T par exemple, une fois calibré ? Et bien la réponse est non. Vous aurez plus ou moins la même qualité d’image après calibration… si vous restez dans la norme sRGB/6500K. La force d’un écran comme le NEC Spectraview réside dans sa capacité à émuler correctement d’autres conditions d’impression, si par exemple, vous imprimez sur du papier journal, plus terne, plus mat, ou avec d’autres encres. Alors dans ce cas, avec un calibrateur, la dynamique du NEC Spectraview représente un avantage certain. L’écran est aussi compatible Adobe RGB, ce qui est assez rare pour être noté également.

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Le contraste n’est pas son point fort, à 900 :1, comme généralement sur les modèles pros. Par contre, c’est une vraie dalle matte.

Passé au Gretag Eye-one Display 2, on voit ce dont l’écran est capable. Il dispose d’un gammut important, que l’on peut contraindre via l’OSD, si l’on n’en a pas besoin. Par exemple, si vous travaillez essentiellement à destination du web, ça n’a aucun intérêt d’être en Adobe RGB. Sur la gauche, on retrouve aussi l’excellente linéarité du rendu.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

NEC Spectraview 272 : une uniformité spatiale parfaite

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Le moniteur NEC Spectraview 272 offre une uniformité tout simplement parfaite. Il n’y a rien de plus à ajouter. C’est très pro.

NEC Spectraview 272 : pas là pour rigoler

L’écran NEC Spectraview 272 offre une réactivité très moyenne, mais qui n’est pas finalement pire que celle d’un écran moderne de base. C’est un peu dommage, mais on imagine que les priorités de NEC n’étaient pas là.

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C’est un peu moins bon qu’un IIyama XB3070WQS. Autrement dit, les photographes et les graphistes n’ont pas le droit de jouer. Na. C’est monsieur NEC qui décide.

Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Dépassement de consigne

Il n’y a pas de dépassement de consigne et donc pas de negative ghosting. Encore heureux.

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Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.

Dans la pratique

Les couleurs sont d’une précision incroyable. Surtout, l’écran offre une dynamique fantastique, qui permet de ne rien oublier dans les zones sombres des clichés les plus piégeurs. C’est vraiment là où l’écran se révèle redoutable. Même en comparaison d’un bon écran, avec parfois un contraste plus important, le NEC rend plus de nuances dans les gris foncés (vous avez vu avec quelle adresse j’ai évité la blague des 50 nuances de gris foncé ? bah quoi…) Les angles de vision sont très bons également. On trouve facilement une position de travail confortable, mais il faut quand même dire que la dalle reste lourde à manipuler et une fois la hauteur choisie, on n’a pas trop envie d’y revenir. Il en va de la photo comme de la vidéo, la qualité est irréprochable, avec très peu de fourmillement à l’écran. En revanche, ce n’est pas un moniteur de jeu. On le comprend aisément. Mais il n’a pas trop à rougir non plus. Ça reste jouable, notamment sur des jeux pas trop nerveux. Si vous décidez de ressortir Wipeout du placard, par contre, on ne peut plus rien pour vous.

NEC Spectraview 272 : pas trop envie de le rendre…

Le moniteur NEC Spectraview 272 est un bon écran pour qui aime les images. Certes, il coûte un bras, ou un porte avion. Mais si vous êtes photographe, c’est un investissement qui en vaut la peine. Après tout, c’est le prix d’un Fuji X-T1 avec une optique. Côté performance, l’engin est exceptionnel. Sa dynamique dans les ombres est vraiment appréciable, ce qui permet de retoucher des zones d’ombres sans trop d’appréhension. Maintenant, il faut aussi reconnaître que les autres moniteurs, pas forcément aussi cher, ont bien progressé. Et un modèle comme le Samsung S32D850T bien calibré peut faire l’affaire si vous n’avez pas l’intention de sortir des clous du sRGB. Pour du Adobe RGB, c’est évidemment une autre histoire.

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Retrouvez tous nos moniteurs LCD en test dans nos pages.

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8/10

Les Plus

  • Couleurs
  • Sérieux de l’appareil
  • Equipement complet

Les Moins

  • Prix
  • Réactivité moyenne

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