Nikon Df : La pure photographie…pour qui ?

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Le Nikon DF est sans aucun doute l’un des boîtiers les plus polémiques de ces dernières semaines. Sa sortie, annoncée sous forme de teasing comme un retour à la pure photographie, est un pied de nez à la course au tout technologique. Mais le discours servi par le marketing s’accompagne-t-il d’un ramage efficace sur le terrain ? Cette fusion vintage-capteur ultra performant trouve-t-elle un écho en reportage ? Réponse dans notre test !

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Des trombes d’eau se sont déversées sur le Nikon DF. En Bretagne pour les fêtes de fin d’années nous avons pu confronter le boîtier aux tempêtes hivernales et constater…que celles-ci lui sont passées dessus comme si de rien n’était. Équipé d’un châssis en alliage de magnésium et de joints anti-ruissellement le froid et les averses ne l’empêchent pas de fonctionner ! Voilà un point qui ravira les baroudeurs et les amateurs de « pure photographie » auxquels fait référence le marketing Nikon puisqu’ils aiment généralement se confronter aux éléments avec leur appareil. Relativement compact (excepté la taille de son pentaprisme) et léger (765 grammes), le Nikon DF peut effectivement être aisément emporté dans un sac de randonnée et arpenter les sorties extrêmes de tout amateurs d’image.

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De face et vue de dessus le DF est une réussite selon nous. S’inscrivant totalement dans la tendance actuelle du vintage, le style affiche résolument son patrimoine génétique et trace un trait d’union entre les argentiques mythiques de la marque, comme le Nikon FA, et l’ergonomie adaptée au monde numérique actuel. Notre exemplaire de test, paré de sa robe noire, nous a semblé particulièrement bien dessiné et beaucoup moins factice que la version bicolore (black and silver) également disponible. Le nombre de molettes sur le dessus de l’appareil est impressionnant…voir déroutant mais globalement leur intégration est réussie. On salue le fait que Nikon est pensé à les sécuriser mais on reste dubitatif sur la nécessité de devoir systématiquement les déverrouiller pour changer un réglage. Finalement cela devient fastidieux, notamment en ce qui concerne le correcteur d’exposition.

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A l’arrière, le panneau de commande rappelle sans originalité les autres productions de la marque, C’est bien mais sans panache particulier. Dommage surtout d’avoir repris le minuscule pad du D610. L’écran quant à lui est un 3,2 pouces de 921,000 points agréable mais dépourvu du tactile ou d’une rotule. L’un des meilleurs atouts du Df est sans aucun doute son viseur, directement issu du D4, un magnifique pentaprisme couvrant 100% du champ et au grossissement de x 0,7. Ce n’est pas ce qui se fait de mieux mais c’est déjà particulièrement agréable même pour les porteurs de lunettes.

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Nikon Df : fusion entre D4 et D610

Si le Nikon D4 à légué son viseur il en est de même pour le duo capteur 24x36mm de 16 millions de pixels et processeur XPEED 3. Certes l’ensemble a deux ans mais avouons que sur le terrain l’ensemble émerveille. La gestion du rendu des couleurs, la dynamique des images et évidement les hautes sensibilités sont particulièrement bien gérées. Les ombres sont fouillées, la plage tonale est large et riche en nuances et surtout le rendu des détails même passé 3200iso est impressionnant.

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En reportage, et en jouant sur le picture control, vous pourrez aisément sortir un fichier A3 à12800ISO. Au-delà l’image se dégrade rapidement même si en Raw il sera possible de tirer jusqu’à 25600 ISO voire 51800ISO pour les plus téméraires et à conditions d’accepter le bruit et d’utiliser des logiciels comme DXO ou Lightroom. En tout cas la plage d’utilisation officielle est pleinement exploitable. On regrette cependant sincèrement que l’obturateur soit l’imité au 1/4000s et que ce soit le module autofocus Multi-CAM 4800 à 39 points du Nikon D610 qui soit repris. Durant notre test et sur des scènes fixes, cela n’est aucunement gênant mais on évitera de traîner autour des terrains de sport avec son DF au risque d’être déçu.

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Nikon Df : ancienne optique et absence de vidéo, un pari osé

C’est surtout l’optique que vous mettrez au bout de votre Nikon Df qui vous permettra d’évaluer votre jauge de satisfecit. Personnellement nous avons profité de notre test pour ressortir quelques AFD du placard comme le Nikkor 20mm f/2,8 et …force est de constater qu’il a pris un petit coup de vieux. En dépit de ses 16 Millions de pixels « seulement », le capteur du Df est exigeant et révèle les faiblesses de certaines vieilles optiques. C’est d’avantage avec le 50mm livré en kit que j’ai finalement travaillé.

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Son résultat est conforme aux attentes, il est bon (c’est le déjà connu 50 mm f/1,8 AFS) mais …pourquoi l’avoir affublé d’une fausse bague de diaphragme ? Bref, un conseil : trouvez-vous un Df noir et nu si vous voulez éviter la faute de goût. Enfin, je reformule un reproche déjà évoqué lors de ma première prise en main…il n’y a pas de stigmomètre pour travailler confortablement avec des optiques manuelles (AI, AIS et non AIS).

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Dernier point sur lequel on ne s’étendra pas puisqu’absente de la fiche technique : la vidéo. Je ne comprends pas ce positionnement. Tourner quelques séquences d’images animées n’est-il pas de la « pure photographie » ? Il n’y avait aucune raison qu’elle ne soit pas implémentée, puisque déjà greffée au capteur-processeur du D4. On croise les doigts pour que le marketing lance une mise à jour dans les prochains mois.

Nikon Df : allez-vous craquer ?

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Sans être totalement conquis, on ressort globalement satisfait de ce test. Dans sa livrée noire le Df est beau et rappelle sans conteste l’héritage argentique de la marque tout en apportant une touche de modernité bien venue. Sa prise en main est agréable et les touches tombent bien en main. Dommage que tant de loquets de verrouillage brident l’utilisation des molettes à la volée. La qualité d’image est difficilement critiquable. Bien que le capteur ait deux ans les résultats sont toujours là tant au niveau de la gestion de la colorimétrie que de la monté en sensibilité. Attention toutefois au-delà de 12800ISO. Pour conclure Nikon a réalisé un pari osé et place son Df à cheval entre un boîtier amateur et professionnel sans pour autant concurrencer son segment semi-pro occupé par le D800. Il y a clairement un public friand pour de tels appareils à la fois néo-rétro et performant, mais attention à ne pas trop utiliser les modes pour justifier des manquements techniques ou pires des baisses de coûts de production comme l’absence de la vidéo.

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9/10

Les Plus

  • Look
  • Gestion du bruit jusqu'à 6400ISO
  • Dynamique de l'image

Les Moins

  • Pas de vidéo
  • Pas de stigmomètre
  • Visée sur écran lente

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