Nikon Df : Première prise en main

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Après les chiffres, après le teasing, le voile est maintenant levé sur le dernier né de Nikon. Son nom est le Nikon Df. Comme Digital Fusion. Nous ne reviendrons pas sur ses caractéristiques techniques, déjà évoqué ici. On a eu l’occasion de le tester, le temps d’une prise en main, voici nos impressions.

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Arrêtons-nous tout d’abord quelques instant sur ce qu’est le Nikon Df, sur ce qu’il propose et sur son positionnement à la fois marketing et tarifaire. J’avais déjà écrit il y a quelques années puis discuté avec des responsables marketing de chez Nikon sur la nécessité de proposer, en réponse au « tout technologique » et à l’hyper-communication, un boîtier différenciant pour se démarquer de la concurrence. Un boîtier à même de proposer un retour aux fondamentaux de la photographie, à la « pure photographie ». Je ne vous cache pas mon sourire en coin d’ailleurs quand, dès les premiers épisodes des teasers Nikon, le slogan « pure photographie » s’affichait à l’écran. Si d’un côté, presque toutes les marques ont répondu à l’intégration des fonctions gadgets tel que le WiFi, le tactile, le GPS au point de s’être finalement peut-être éloigné du pur acte photographique, il restait un créneau à conquérir, celui-des amateurs pur souche. Pour eux, il n’est pas question de se perdre en conjectures technologiques, une seule question réside : l’appareil que j’ai en main m’aidera-t-il oui ou non à réaliser de meilleures photographies ?

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En un sens le Nikon Df répond positivement à cette juste interrogation. Équiper cet appareil du capteur du Nikon D4 et du processeur Expeed3 est un atout technologique indéniable. Certes le capteur est vieux de deux ans mais son obsolescence est loin d’être programmée. La plage de sensibilité native de cet imageur s’étendant jusqu’à 12 800 ISO (200 000 ISO en H4), nul doute que les images fournies par cet appareil seront excellentes même dans des conditions de lumières difficiles. Faire le choix de ne pas inclure la vidéo est une position qui se justifie (et le marketing ne s’en prive pas) d’un point de vue méthodique : on ne filme pas de la même façon que l’on prend des photos, les langages sont différents et surtout les puristes s’en fichent. Soit.

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Enfin, outre la très belle stylisation du capot supérieur et de l’habillage facial qui ravira les nostalgique argentique, ce Df est un excellent moyen de faire revivre les vielles optiques Ai, Ai-s ou AFD. Un geste particulièrement louable en ces tristes temps de zapping technologique puisque, grâce à un levier de couplage photométrique, il est possible non seulement de fixer des optiques non-Ai mais en plus de travailler avec la bague de diaphragme manuellement, à l’ancienne donc. Et …c’est là que les ennuis commencent.

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Déjà, à la prise en main on est un peu surpris par le poids presque trop léger du boîtier. Nul doute que sa construction est excellente et la présence de ses joints anti-ruissellement rassureront les amateurs de terrains de jeux alternatifs mais l’ensemble manque un peu de densité. A côté d’un VRAI Nikon FA que j’avais sous la main au moment de la présentation du Df puisque ce dernier en est le direct descendant numérique, le Nikon Df ferait presque jouet. Les molettes d’accès directes sont percluses de loquets de blocage qui finissent par agacer et surtout…l’arrière reste banalement celui d’un appareil numérique classique.

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Autre point de crispation : le Nikon Df est vendu comme un appareil permettant de faire revivre les anciennes optiques manuelles or, sur ces dernières, c’est aussi manuellement que l’on fait la mise au point. Sur nos vieux coucous argentiques nous sommes aidées en cela par un magnifique stigmomètre. Malheureusement le Df ne dispose pas d’assistance à la mise au point manuelle, si ce n’est une petite diode verte qui s’allume en bas à droite du viseur déjà connue des nikonistes et …difficile à attraper à pleine ouverture. Avec un stigmomètre classique, il aurait été beaucoup plus facile de travailler réellement à l’ancienne…De la même façon le peaking est absent car pas « vintage » comme me l’a rétorqué ironiquement et à raison un collègue, …mais pourquoi dans ce cas avoir implémenté le Live-View ? Et …puisque le cadençage de la lecture du capteur en mode live view est de toute façon de 30image par seconde…pourquoi avoir bridé la fonction vidéo ?

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Autant je comprends les arguments des puristes qui réclament un boîtier dépouillé de tout artifices autres que ceux dédiés exclusivement à la photographie, au premier abord il semblaient que Nikon les avaient compris aussi mais il va être malgré tout difficile d’expliquer au consommateur que le Df, si vintage soit-il coûte le prix d’un D800 avec moins de pixel, un autofocus et un shutter de la gamme inférieur, et l’absence de la vidéo.

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Il nous tarde évidemment de tester ce Nikon Df durant un vrai reportage car c’est là, réellement que la différence se fera. Nous ne doutons d’ailleurs pas de sa capacité à produire de belles images même dans les pires conditions de lumières (le capteur du D4 est une tuerie, nos premières photos shootées à 12800iso sont prometteuses) mais encore une fois, à qui ce boîtier se destine réellement ? Les amateurs argentiques et les puristes seront-ils sensibles aux arguments avancés par Nikon ? Ne préjugeons pas et laissons donc une chance à ce boîtier, il le mérite certainement. Finalement seul le marché sera juge…

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Les Plus

  • Très bon écran
  • Plus fine et plus légère
  • Bonnes performances

Les Moins

  • Pas de lecteur de cartes
  • Autonomie qui baisse un peu
  • Prix de la version 4G

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