Le Samsung Galaxy S4 vient d’arriver. Le dernier né d’une des lignées de téléphones les plus vendues au monde adopte une nouvelle tactique : l’itération.
Dire que le Samsung Galaxy S4 était attendu au tournant est un doux euphémisme. La série des Galaxy est la seule capable de rivaliser avec l’iPhone en termes de ventes et surtout de notoriété. Après trois modèles qui avaient subi de grandes évolutions à chaque changement de génération, Samsung change de stratégie. Fini le grand chambardement, le coréen veut faire évoluer son navire amiral par petites touches. Une tactique qui n’est pas sans rappeler celle d’une certaine marque à la pomme et qui montre bien que Samsung semble penser qu’il a atteint un niveau de qualité tel qu’il n’a pas besoin de réinventer sa gamme tous les ans. On jugera bien évidemment sur pièce.
Le plastique (encore) à l’honneur
On ne va pas y aller par quatre chemins : notre plus gros grief avec le Galaxy S3 était ses choix de design et de de matériaux. Samsung avait replongé dans ses mauvaises habitudes de plastiques brillants. La déception avait été d’autant plus forte que la concurrence avait fait de gros efforts sur le design et les matériaux. Inutile de dire que j’ai commencé ce test du S4 avec un a priori négatif : Samsung a en effet repris l’essentiel des lignes du S3 et continue à utiliser exclusivement des plastiques brillants. Le design lui-même n’a que peu évolué, mis côte à côte, les deux terminaux ne diffèrent que par quelques détails et les dimensions évoluent un peu.
La tranche de l’appareil est désormais recouverte d’un plastique imitant le métal brossé tandis le PVC est d’une qualité légèrement supérieure à celui utilisé sur le modèle de l’an passé. Il y a du mieux donc mais on reste à des années lumières des meilleurs terminaux plastiques que sont le Nokia Lumia 920 ou le HTC One X+. La comparaison avec les plus beaux terminaux du moment comme le HTC One et l’iPhone 5 est d’ailleurs douloureuse : le S4 ne donne clairement pas l’impression d’être un produit « premium » que l’on a payé 700 € pour obtenir…
Léger et solide
Les choix de Samsung ne sont pas toutefois entièrement négatifs, loin de là. Le choix du plastique permet d’obtenir un terminal extrêmement léger pour sa taille. Il ne pèse en effet que 130 grammes. Le plastique permet également d’avoir une résistance aux chutes bien meilleure que celle des smartphones faisant la part belle au verre (oui, je pense à toi Nexus 4 !). On apprécie aussi le fait d’avoir un accès à la batterie et à la carte micro-SD.
Le dos amovible est aisément remplaçable si l’on veut personnaliser son téléphone et Samsung compte d’ailleurs sur ce point pour vous vendre une palanquée d’accessoires. L’ergonomie de l’appareil est étonnamment bonne au vu de la taille dalle embarquée. Cette dernière rentre au chausse pied dans le terminal qui est au final très compact. A titre de comparaison son rival le plus direct, le HTC One (doté d’un écran de 4.7 pouces) est plus long (137.4 mm contre 136.6 mm), plus épais (9.3 mm contre 7.9 mm) et à peine moins large (68.2 contre 69.8 mm), c’est vraiment impressionnant ! Le résultat est un téléphone qui ira dans toutes les mains ou presque. De plus les connecteurs (jack et micro-USB) sont placés de manière logique.
On apprécie aussi la présence des trois boutons en dessous de l’écran (deux tactiles et un physique central) toujours nettement plus pratiques que la barre de boutons virtuels que Google essaye de nous vendre avec les dernières versions d’Android.
Un écran qui a du peps
Fort de ses capacités de production en la matière, Samsung a bien évidemment doté son dernier bébé d’une dalle Super AMOLED de 5 pouces adoptant une résolution Full-HD. On note au passage que l’on reste sur du pen-tile (un sous pixel vert pour deux sous pixels rouges et bleus). Cependant la dégradation de l’image induite par ce choix est quasi invisible du fait de la haute résolution utilisée. La densité est un peu moins élevée que sur le HTC one mais elle reste exceptionnelle à 441 ppi.
Résolution mise à part, l’écran du Galaxy S4 offre les mêmes avantages et inconvénients que les autres écrans AMOLED que nous avons pu observer sur d’autres smartphones. Ainsi les couleurs sont vives mais fausses tandis que le contraste est infini. J’ai aussi remarqué quelques problèmes de luminosité automatique qui se réglait de manière un peu étrange. Samsung a également introduit quelques modes d’affichages qui réussissent à améliorer fortement la justesse des couleurs. Le mode Vidéo nous a paru le plus naturel, on vous le conseille donc même si il peut à première vue paraitre un peu terne comparé au mode standard.
L’écran est donc performant et le capteur photo suit exactement le même chemin. Samsung n’a pas cherché à révolutionner le marché comme HTC l’a tenté sans succès avec le One. On trouve donc un excellent capteur de 13 Mpixels. C’est simple, le S4 fait un sans-faute. Les couleurs sont justes, les images détaillées et lumineuse et si le Lumia 920 et le HTC One sont toujours devant pour la basse luminosité le S4 se débrouille très bien. La prise de vue est également très rapide, que du bon, on vous dit ! On remarque au passage que le logiciel utilisé est clairement influencé par l’expérience Galaxy Camera. On trouve un large assortiment de de filtres et autres fonctions avancées. Tout n’est pas utile, loin de là, mais l’appareil photo du Galaxy S4 est une réussite éclatante. La qualité est d’ailleurs tout aussi bonne en vidéo.
Mais où est mon octocore ?
Le S4 était censé embarquer un processeur octocore mais Samsung avait annoncé que plusieurs versions seraient disponibles et que la puce varierait selon les marchés. Un technique loin d’être inhabituelle mais que l’on trouve un peu moyenne, en particulier quand notre marché européen devra se contenter d’une version utilisant le Snapdragon 600 de Qualcomm. Ce dernier est légèrement moins puissant mais surtout devrait consommer plus que la version Exynos 5 Octa. En effet la dernière puce de Samsung utilise deux jeux de quad-core. L’un en Cortex A15 est très puissant mais gourmand en énergie tandis que le second utilise du Cortex A7 nettement moins énergivore. Sur le papier tout ce petit monde était censé basculer à la volée en fonction des usages pour offrir un rapport autonomie/performances optimal.
Je chouine un peu mais le S600 offre quand même des performances de premier plan. La puce n’est pas nouvelle, on la retrouve dans la plupart des smartphones haut de gamme cette année. Les performances sont donc de très haut niveau, le S4 faisant même un peu mieux que notre précèdent champion le HTC One, probablement grâce au 200 MHz supplémentaires du processeur. En bref vous ne risquez donc pas d’être limités de sitôt pour ce qui est de la puissance brute de ce smartphone.
Pour ne rien gâcher l’autonomie est bonne, la batterie est plus grosse que sur le S3 (on passe de 2100 à 2600 mAh) mais les besoins sont également revus à la hausse. On peut donc compter sur une journée et demie d’utilisation classique en gérant bien sa consommation. Cela est facilité par les multiples raccourcis placés dans la barre de notification. Pour ce qui est du stockage on ne trouve « que » 16 Go en interne ce qui n’est pas énorme pour un téléphone aussi cher. Le lecteur de cartes rend l’augmentation de cette capacité aisée. Au passage on se demande bien ce qui peut occuper 8 des 16 go disponibles …
Le plein de fonctions
La présentation du Galaxy S4 il y a quelques mois était pour le moins étrange. Outre des choix artistiques pour le moins douteux, la firme coréenne était passée très rapidement sur le hardware consacrant l’essentiel de son discours à des fonctions logicielles. Et effectivement le S4 est rempli jusqu’au trognon de gadgets plus ou moins utiles. Tout cela est construit sur une Android 4.2.2 parfaitement fluide. Samsung a bien entendu ajouter la dernière version de sa surcouche Touchwizz. Cette dernière n’a pas fondamentalement changé et facilitera l’utilisation pour les débutants avec un « mode facile » simplifiant au maximal l’interface.
Au rayon des fonctions utiles on note l’application S-Health qui fournit des fonctions similaires à ce que fait un Fitbit ou un Nike Fuelband. C’est évidemment un peu plus simple mais c’est intéressant.
WatchOn est également une de nos applications favorites. Comme son nom de l’indique pas il s’agit en fait d’un couple programme TV et télécommande universelle. La configuration est simple et efficace. On est en revanche moins convaincus par les fonctions de reconnaissance de mouvement ou des yeux, trop aléatoires pour être franchement efficaces. On vous conseille même de les désactiver vu qu’elles ajoutent un très léger lag.
Si une partie des ajouts sont vraiment utiles la plupart sont franchement gadgets. On a l’impression qu’une bonne partie de ces applications sont là pour impressionner l’acheteur potentiel plutôt que pour être véritablement utilisées…
Samsung Galaxy S4 : imparfait mais convainquant
Le Samsung Galaxy S4 n’est clairement pas mon téléphone préféré du moment, la faute à des choix de design et de matériaux indignes d’un téléphone aussi cher. Ces deux points mis à part le S4 est une merveille d’ingénierie : il est puissant, étonnamment léger et compact et d’une manière générale une réussite. Si l’on devait chipoter on dira qu’un nombre important des ajouts logiciels sont amusants mais sans réel intérêt. Si le design ne vous ennuie pas (tous les gouts sont dans la nature après tout) le S4 est l’un, sinon le meilleur Androphone de ce début 2013. Le HTC One fait nettement mieux du point de vue finition mais son capteur photo n’est pas au niveau. A vous de voir ce qui est le plus important à vos yeux.
Caractéristiques :
– Réseaux : Quadri-bande, 3G+, Edge, 4G
– Système d’exploitation : Android 4.2.2
– Processeur : Qualcomm S600 Quadruple cœur 1,9 GHz
– Mémoire : 16 Go
– Écran : 5 pouces Super AMOLED, 1920 x 1080 pixels
– Dimensions : 136,6 x 69,8 x 7,9 mm
– Poids : 130 grammes
– Connexions : A-GPS, Bluetooth 4, WiFi n, micro-USB 2.0, NFC, Infrarouge
– Autonomie moyenne : 40 heures
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