Samsung NX1 à capteur BSI : le meilleur Samsung à ce jour

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C’est peu dire que le milieu de la photographie est conservateur. Et si vous êtes une nouvelle marque, ou même une marque qui n’a pas fait d’appareil photo les 30 dernières années, voire une marque qui ne s’appelle pas Canon/Nikon/Leica, et bien, vous avez peu de chance d’être appréciés. Et c’est bien dommage. Samsung signe ici avec le NX1 un appareil vraiment sérieux et qui n’a pas à rougir face à certains DSLR de marque « traditionnelles »

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Quand Samsung nous a proposé de tester le NX1, j’étais en partance pour un pays fort fort lointain (oui, celui où il y a des princesses qui poireautent dans un château avec des robes improbables façon guimauve). D’ordinaire, j’emmène toujours mon Fuji X-T1 et du coup, je me suis dit que je pouvais bien prendre les deux. Après tout, Samsung fait surtout des petits appareils en plastique très légers n’est-ce pas ? Je me trompais. Le Samsung NX1 (550 grammes) est arrivé avec une excellente focale fixe 85mm f/1.4 d’environ le même poids. Monstrueux, énorme, mais à l’essai, le NX1 s’avère vraiment performant, au point de venir titiller les meilleurs hybrides APS-C et micro-4/3. N’y allons pas par quatre chemins, même si l’appareil en a encore sous le pied pour vous agacer, c’est certainement le meilleur appareil photo Samsung à ce jour. Un coup de maître…

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Prise en main

Le NX1 ne surprendra pas ceux qui ont l’habitude des boîtiers hybrides avancés. On retrouve plus ou moins les mêmes fonctions aux mêmes endroits. La taille imposante du boîtier autorise une préhension rassurante. La poignée est suffisamment profonde et on tient fermement l’appareil. Juste au-dessus du déclencheur, on trouve une roue codeuse. Elle est secondée par une autre roue sous le pouce droit, et autour du trèfle, on trouve une troisième roue codeuse. Autant dire qu’on n’a pas trop de temps à passer dans les menus pendant la prise de vue. Idem pour la compensation d’exposition, qui s’active à l’aide d’un bouton sous l’index et que l’on règle avec la roue sous le pouce. C’est très pratique. En fait, pour tout dire, on retrouve le maniement d’un réflex. Comme toujours chez Samsung, l’optique dispose d’une roue codeuse. Mais pour s’en servir, il faut d’abord appuyer sur le bouton iFn que l’on cherche à tâtons quand on a l’œil dans l’objectif. Du coup, on aura raison de privilégier les molettes du boîtier, plus directes quand il s’agit de contrôler les modes PASM.

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Ces modes sont à choisir sur une grosse roue crantée sur l’épaule droite de l’appareil et on peut la bloquer à l’aide d’un bouton central, un peu comme sur certains OMD. C’est bien vu. Sur l’épaule gauche, on retrouve la sélection de vitesse du moteur, avec un mode rafale terrifiant à 15 images par secondes ! Et sur le dessus, les traditionnels contrôles de sensibilité, de balance des blancs, d’autofocus et de mesure d’intensité. A noter d’ailleurs que, si vous avez une carte assez rapide, vous pouvez shooter comme un malade à 15 images / secondes en RAW+JPEG pendant plusieurs secondes, le temps de remplir le buffer et de commencer à remplir la carte. L’intérêt même de shooter aussi vite est discutable, en dehors de la photo de nature ou de la photo de sport. Pour les portraits par exemple, on obtient des attitudes différentes en utilisant une rafale moins extrême.

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Pour la visée, vous avez le choix : à l’écran, orientable verticalement, donc sans rotule, ou au viseur électronique de 2,36 millions de points. Ce dernier s’avère particulièrement précis, avec très peu de lag (Samsung annonce 5ms). Il est de qualité très comparable à celui de mon X-T1. Les informations s’affichent clairement, et l’image est assez juste.

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Samsung oblige, l’écran est tactile. Soyons franc, durant la prise de vue, c’est plus gadget qu’autre chose. Tout au plus, on s’en servira pour choisir l’endroit de mise au point. Et même cette possibilité de remporte pas toujours les faveurs des amateurs. Par contre, c’est très pratique pour naviguer dans ses clichés. On passe facilement d’une image à l’autre et on peut zoomer dans ses images comme sur un smartphone. C’est bien pratique pour s’assurer que le point est fait.

Les trucs qui fâchent

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Maintenant, tout n’est pas parfait. Oui, parce qu’il faut bien râler un peu, sinon on perd l’appellation « AOC presse française hi-tech peine-à-jouir », et c’est notre fond de commerce aussi. Durant la prise de vue, le déclencheur s’est avéré ultra-sensible. Et c’est un souci car l’appareil donne la priorité au déclenchement, au détriment de la mise au point. C’est une question d’habitude, mais il faudra manipuler ce déclencheur avec douceur et finesse et pas comme un gros ours. Ensuite, la mesure de lumière est capricieuse. En mode spot, elle apparait vraiment très pointue et du coup, on passe facilement d’un cliché sous-exposé à un cliché à la limite de la saturation en bougeant de quelques millimètres. Préférez la mesure matricielle. Enfin, et c’est plus problématique. La température des couleurs en mode auto est trop chaude. Ce n’est pas un souci pour les amateurs qui auront le loisir de retoucher cela en RAW. Mais c’est à prendre en considération.

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Et que dire de l’autofocus ? Difficile à en juger ex-nihilo, puisque sa vitesse dépend de l’optique. En tout état de cause, celle du 85mm f/1.4 n’est pas mauvaise, mais elle se trompe assez souvent, surtout à pleine ouverture. Et puisqu’il faut râler aussi sur ce sujet, la mise au point manuelle est parfaitement utilisable, mais le peaking à l’écran est trop discret, surtout si l’on compare à celui du X-T1 ou même d’un boîtier Sony dans des circonstances similaires. On vous conseille donc d’y aller franchement, de mettre le peaking dans le menu sur « high » et de changer la couleur pour un rouge bien pétant. Dans ce cas c’est déjà plus utilisable.

Samsung NX1 : une qualité d’image digne des plus grands

Alors comment se comporte ce NX1 sur le terrain ? Et bien ce n’est pas mal du tout. Le capteur APS-C, BSI, de 28 Mpixels remplit parfaitement son office. Nous sommes particulièrement exigeants sur le niveau de bruit. Par exemple, je n’utilise jamais le X-T1 au-delà de 1600 ISO. Et c’est aussi le cas ici pour ce NX1. A 1600 ISO, il y a du bruit, mais il est parfaitement gérable. Mieux que cela, en RAW, en poussant encore le gain sur les clichés, il apparait que le bruit du capteur est assez naturel. Oui, il y a du grain, très poivre et sel, mais finalement, il fait très argentique et pas géométrique, comme c’est le cas sur bon nombre de capteurs numériques.

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En outre, le capteur offre des couleurs très subtiles, avec une dynamique impressionnante.

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Idem dans les zones sombres où l’appareil conserve beaucoup d’informations.

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Bref, on a affaire ici à un capteur très exploitable. Du point de vue bruit, la différence avec les ténors du marché n’est pas si flagrante que cela. Je n’utiliserai pas ce capteur à dessus de 1600 ISO dans mes clichés, mais c’est déjà très bien, et surtout, largement suffisant pour la plupart des cas de figures.

Samsung NX1 : quid du 85 mm ?

L’appareil nous a été livré avec un caillou de 85mm f/1.4 à près de 1000 euros. L’existence d’un tel objet dans la ligne d’optique Samsung fera sans doute doucement rigoler plus d’un amateur rétrograde, habitués à claquer des fortunes dans une optique Zeiss plutôt que dans un objectif marque coréenne de télévision. Et c’est un tort. En effet, le 85mm s’est avéré vraiment époustouflant. Ce n’est pas une optique pour le paysage, aussi, l’intérêt du cliché suivant est très limité. Mais si vous regardez le fond de l’image, vous verrez que la netteté s’étend sur toute la surface du capteur. On n’a pas cette mollesse traditionnelle des optiques numériques bâclées sur les bords.

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C’est une optique vraiment superbe. Par contre, elle n’est pas stabilisée, le boîtier non plus, et il faudra donc le tenir assez fermement et monter en ISO. A pleine ouverture, la luminosité de l’optique est excellente et la netteté n’est pas en reste.

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Samsung NX1 : un appareil de geek

Samsung oblige, l’appareil fait le plein de connectivité. On y trouve le Bluetooth, le Wi-Fi et même le NFC. Contrairement aux implémentations passées, ici, Samsung a mis l’accent à juste titre sur la connectivité avec le Smartphone. On peut bien sûr contrôler l’appareil via une application, mais attention, uniquement disponible sur Android pour l’instant. On peut régler l’appareil pour qu’il stocke automatiquement ses fichiers sur le téléphone par exemple. Il est aussi possible, si vous êtes connecté à un réseau domestique d’envoyer ses fichiers par mail, tout simplement. Pour se faire, le clavier virtuel combiné au tactile est un vrai pas en avant par rapport aux solutions précédentes.

Samsung NX1 : la vidéo

Côté vidéo, Samsung a fait dans le genre monstrueux. L’appareil gère le 4K (4096 x 2160) en 24p. A l’évidence, le 85mm non stabilisé n’est pas la solution idéale pour cela. A noter que l’appareil supporte les carte UHS-II et ça semble crucial si vous voulez exploiter la vidéo dans cette résolution. On notera aussi qu’il vaut mieux être prudent et dédier sa carte mémoire à ce seul appareil. En effet, nous avons bloqué plusieurs fois notre appareil en navigant par inadvertance sur des clichés stockés sur la carte. Seule solution, retirer la batterie. Donc attention. Au final, on reste très impressionné par ce modèle. Le Samsung NX1 démontre la volonté du constructeur de proposer des appareils de plus en plus sérieux. Certaines spécifications, comme la rafale par exemple, vont même bien au-delà de ce que peuvent offrir certains modèles professionnels. Bref, même si certains détails énervent pendant la prise de vue, on peut recommander chaudement cet appareil Samsung. Reste au constructeur à résoudre le problème du par optique mais quand on voit comment se comporte le 85mm, certes très cher, il a de quoi être enthousiaste pour l’avenir.

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NX1 01 100x70 - Samsung NX1 à capteur BSI : le meilleur Samsung à ce jour

9/10

Les Plus

  • Qualité d’image excellente
  • Boîtier sérieux
  • Rafale ultra rapide

Les Moins

  • Une mesure de luminosité pointilleuse
  • Un autofocus délicat (sur le 85 mm)

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