Sharp LC60UQ10 : un écran presque 4k

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Le Sharp LC60UQ10 inaugure une innovation du constructeur que nous avions pu voir au CES : doté d’un nombre plus important de sous-pixels, il prétend affiner l’upscale jusqu’à une résolution effective proche du 4k…si sur le salon, la démo avait de quoi nous convaincre, qu’en est-il dans la vraie vie ?

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Le Sharp LC60UQ10 est écran plat de 60 pouces intégrant une dalle Quattron pro. La technologie d’affichage à quatre sous-pixels du constructeur (rouge, vert, bleu, jaune) gagne ici en finesse avec un dédoublement du nombre de sous-pixels, permettant en théorie d’affiner le rendu à l’écran. On ne demande qu’à le croire, car cela nous apporterait en fait le meilleur des deux mondes : une résolution proche du 4k mais sans perte de qualité sur les films en Full-HD actuels. Mais il faut aussi avouer que la technologie quattron n’a pas forcément bonne presse. Le quatrième sous-pixel jaune apporte certes un gain d’intensité sur les films d’action où les explosions sont légions. Mais hélas, jusqu’ici, la fidélité chromatique était plutôt en berne. Sharp a-t-il corrigé le tir sur cette dernière mouture ?

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Design et finition

Sharp n’est pas un constructeur rigolo. La finition respire la solidité mais l’austérité est de mise ici. On a droit à du métal gris anthracite et des bords réduits au minimum. L’appareil reste relativement épais aussi.

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Les pieds assez massifs font penser à un écran d’affichage dynamique en gamme professionnelle. La stabilité est à toute épreuve. Bref, si l’écran n’est pas bling bling, on est au moins en confiance avec cet appareil.

Ergonomie

La télécommande Sharp est aussi dans la tradition.

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Difficile de faire plus grand. Elle sera néanmoins très pratique s’il vous manque, au hasard, un pied de chaise de jardin par exemple, ou un barreau à une échelle. C’est peu dire que Sharp n’a pas fait dans la dentelle. Mais au moins, on a tout dessus et on n’est pas obligé d’aller chercher une hypothétique fonction dans les sous-menus de l’appareil. du reste, le menu déroulant du constructeur est toujours un modèle du genre. Il n’a pas beaucoup changé. Ce qui veut dire aussi qu’il est un peu daté. Mais c’est toujours propre et très efficace et surtout, ça n’empiète que très peu sur l’image à régler. Bien vu, c’est très pro.

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Equipement

L’équipement est suffisant pour un téléviseur à 2300 euros. On a droit à quatre prises HDMI, mais hélas, c’est du 1.4. Du coup, l’appareil ne sera pas compatible 60Hz en 4k. Dommage. On a cherché à lire aussi des films en 4k via le mediacenter. Peine perdue, ça ne marche pas.

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Pour le reste, la section TV connectée est honnête. On retrouve toutes les applications habituelles.

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L’organisation des sous-menus est logique et les transitions sont fluides. Si l’offre n’est pas aussi fournie que chez Samsung, elle a le mérite d’être claire et efficace.

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On a même essayé Netflix (Yeeaaaahhh) !

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Mais ça ne marche pas chez nous (Ah…)

Sharp LC60UQ10 : une consommation très raisonnable

La consommation du Sharp LC60UQ10 est la même que celle du Samsung H8000 à peu de chose près, mais pour 5 pouces de plus. Sharp fait toujours figure de modèle quand il s’agit de la consommation de ses téléviseurs. Bravo !

tablo2.jpgOn avait de grosses appréhensions quant au rendu des couleurs du Sharp LC60UQ10. Il faut dire que le Quattron n’a pas laissé que des bons souvenirs à la rédaction. Et pourtant, il y a du mieux ici. Ce n’est pas parfait. Mais en appliquant les réglages suivants : préréglage THX pièce éclairée et température des couleurs sur Moyen-Bas, voilà ce que l’on peut observer :

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Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.

– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE tablo3.jpg

L’appareil offre un contraste correct à ce niveau de prix. Le niveau de noir est suffisamment profond. Si la dalle n’est pas brillante, elle reflète quand même pas mal de choses. Dommage.

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Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il respecte le standard en vigueur. Sans plus.

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Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires (en synthèse additive, bien sûr). Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.

Sharp LC60UQ10 : Uniformité spatiale étrange

Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :

Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.

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Si dans l’absolue, l’uniformité du Sharp LC60UQ10 n’est pas parfaite, sa structure en bande reste tout à fait acceptable. Le haut de l’image est légèrement moins lumineux que le bas, mais c’est sans grande conséquence pour vos films.Le Sharp LC60UQ10 offre une réactivité très faible, ce qui le disqualifie pour le jeu vidéo intensif. Dans le pire des cas, on dépasse les 30ms et ça se voit dans les jeux.

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Pour rappel, encore une fois :

Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).

Qualité vidéo

Alors que penser de ce pseudo-4k ? Autant vous le dire tout de suite, on a quand même de sérieux doutes. Côté respect des couleurs, le passage en mode THX jour ou nuit permet de sauver les meubles.

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On profite en HD comme en 4k d’une image assez chaude, très cinéma, même si le piqué n’est pas au rendez-vous. L’image reste assez brouillonne sur les contours et on a bien du mal à avoir une sensation HD correcte. Le quattron pro drive dispose de plusieurs modes, censés tirer parti des sous-pixels existants. Mais bon, ce n’est pas magique. Voici un détail de l’image optimisé pour la luminosité :

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Et voici la même chose, optimisée pour la netteté.

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Ce n’est pas flagrant. Une chose est certaine en revanche, le constructeur abuse quand même pas mal du détourage pour améliorer la sensation de netteté. La compensation de mouvement laisse aussi à désirer. Elle laisse échapper pas mal de saccades, par contre, son rendu est plus naturel que chez la concurrence. Bref, vous l’aurez compris, on n’est pas hyper convaincu par la solution technique, d’autant qu’il y a vraiment un compromis de fait sur la qualité d’image en HD actuelle. Le pari n’est donc pas totalement tenu.

Jeu vidéo

L’appareil n’est pas fait pour le jeu vidéo. On a rencontré beaucoup de problèmes, notamment sur les courses de voitures. Il n’y a aucun détail dans le décor, à cause de la réactivité vraiment à la traine. Bref, on vous le déconseille si vous êtes du genre joueur intensif.

3D

La 3D offre un rendu plutôt satisfaisant, avec peu de crosstalk et une image bien lumineuse, c’est un bon point.

Mode PC

On atteint la résolution native, aucun problème de ce côté-là. Le quattron n’a pas d’impact sur la lisibilité.

Qualité sonore

On en attendait beaucoup. Il faut dire que l’écran intègre une section d’amplification Yamaha, avec des haut-parleurs 10W et un mini caisson de basse intégré à 25W. C’est conséquent. Malheureusement, à l’essai, ce n’est pas convaincant. L’ambiophonie est de rigueur, mais elle laisse une sensation de réverbération désagréable. Les voix apparaissent très loin, et le volume est difficile à régler.

Sharp LC60UQ10 : beaucoup d’espoir

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Le Sharp LC60UQ10 est un écran correct sans plus. Pour l’instant, la technologie Quattron Pro ne nous semble pas suffisamment intéressante car il y a bien un compromis à faire entre la qualité du 4k celle du full-HD. Ensuite, l’écran se présente vraiment comme un écran de transition. Pas vraiment 4k mais un peu 4k quand même, il n’est pas compatible HDMI 2.0 et n’est pas capable de lire les vidéos en ultra-HD via le mediacenter. Difficile donc de savoir si à l’avenir, cet écran sera toujours dans la course.

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7/10

Les Plus

  • Qualité de fabrication
  • Contraste

Les Moins

  • Concept Quattron pas très convaincant
  • Réactivité à la traine

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