L’écran BenQ XL2720T succède au fameux XL2420T, qui est resté longtemps l’un des tous meilleurs écrans pour le jeu vidéo. A l’époque, le constructeur avait fait appel à deux figures du e-sport pour la conception : HeatoN et SpawN. Aujourd’hui, on retrouve sur ce 27 pouces le même souci du détail, avec une foule de fonctions pensées pour les gamers… est-ce que ce sera suffisant pour faire face à un Asus VG248QE, rien n’est moins sûr.
L’écran BenQ XL2720T est un moniteur de jeu s’il en est. Sa réactivité extrême annoncée et le petit logo « Nvidia 3D Vision 2» dans le coin de la dalle ne laissent aucun place au doute, on est là pour jouer, on n’est pas là pour déconner. De fait, l’engin a de sérieuses prétentions, avec des détails d’ergonomie vraiment utiles pour les joueurs, mais il faut aussi avec quelques détails qui fâchent.
Design et finition
Il est loin le temps de l’écran de gamer tout en plastique flashy. La coque du XL2720T n’a rien à envier aux modèles professionnels, avec une ligne d’ailleurs assez proche d’un Asus PA249QE d’ailleurs, à destination des graphistes. Le cadre est relativement fin.
La finition fait la part belle au plastique noir souligné de rouge. C’est du plus bel effet. Le petit clavier USB assorti n’échappe pas à la règle. C’est sobre et ça respire la qualité.
Ergonomie
Parlons justement un peu de ce boîtier. Il ressemble à une souris avec sa molette de défilement clicable et ses quatre petits boutons. En réalité, il s’agit d’un assistant de navigation multifonction. Il permet grâce à sa molette de naviguer aisément dans les menus, assez complexes et complets, de l’OSD. On peut également définir des préréglages selon les joueurs, si vous êtes plusieurs à partager la même machine dans la maison… ce qui, avouons-le est plus qu’improbable si vous êtes hardcore gamer.
En revanche, on peut s’en servir plus favorablement pour stocker des préréglages selon les titres. Si par exemple vous êtes du genre à jouer aux courses de voitures sur XBOX mais si vous préférez les FPS sur PC, vous n’aurez sans doute pas le même réglage, notamment en ce qui concerne la mise à l’échelle. D’ailleurs, en la matière, vous avez le choix et si vous êtes du genre rétrogamer, vous pourrez jouer en évitant toute mise à l’échelle pénalisante. On joue en fenêtre entourée de noir.
Les boutons tactiles fonctionnent vraiment bien. Il suffit d’approcher la main pour qu’ils s’éclairent. C’est très bien fait.
Equipement
L’écran est 120Hz, compatible 3D Vision 2 avec fonction Lightboost mais les lunettes 3D Nvidia ne sont toujours pas fournies. Pour le reste, on trouve absolument toutes les entrées vidéo nécessaires, y compris le Display Port. En outre, on trouve trois ports USB.
BenQ XL2720T : une consommation correcte
La consommation du moniteur BenQ XL2720T est assez élevée pour un 27 pouces avec 28W en fonctionnement, à 160 cd/m2.
Le moniteur BenQ XL2720T n’est pas bien réglé par défaut. Avec des couleurs beaucoup trop chaudes en mode 6500K avec 5400K à la mesure. On passera volontiers en mode utilisateur, avec les réglages suivants : rouge=95, vert=90, bleu=92. Nous avons laissé le contraste à 50 mais attention, la luminosité doit être abaissée, car les teintes claires saturent et l’impact sur la colorimétrie est désastreux. Donc si le rétroéclairage est puissant, la . Hélas, le gamma semble encore problématique, avec des teintes sombres qui dévient légèrement.
Pour rappel, ce graphique donne la différence entre la nuance de couleur désirée et celle réellement affichée.
– Si DeltaE > 3, alors la couleur affichée est sensiblement différente de celle exigée, cet écart pourra être perçu par l’utilisateur.
– Si DeltaE 
Le contraste est très modeste. Pour ne pas dire décevant. Mais on retrouve finalement des valeurs assez proches du modèle Asus VG248QE. L’appareil dispose d’une fonction censée améliorer la profondeur de noir.
Cette fonction appelée “Black Equilizer” permet d’enfoncer les teintes sombres. Ça marche vraiment, sauf que la dynamique dans les ombres en prend pour son grade. On perd trop de détails dans les ombres. On vous le déconseille finalement.
Passé au Gretag Eye-one Display 2, l’écran montre qu’il va au-delà du standard avec des verts et des rouges plus intenses. Mais on voit aussi sur la gauche que le gamma reste problématique, comme on l’avait déjà vu auparavant.
Le gammut représente la richesse des couleurs affichées. Les coins du triangle sont les couleurs primaires. Ainsi, la surface du triangle représente l’ensemble des couleurs affichables en combinant les trois teintes primaires avec plus ou moins d’intensité pour chacune d’entre elles. Donc plus la surface du triangle est étendue, plus les couleurs sont riches.
BenQ XL2720T : une uniformité correcte
Nous avons mesuré l’uniformité de cet écran. Pour rappel, voici la méthode :
Nous réglons la dalle sur 50 % de luminosité, 50 % de contraste et nous mesurons l’uniformité de l’éclairage dans une image blanche quadrillée en 64 zones de taille égale : le point le plus lumineux est considéré comme le point 100 %, la valeur du noir précédemment mesurée est considérée comme 0 %, les autres valeurs mesurées sont étalées ensuite.
Le BenQ XL2720T offre une uniformité assez correcte. Sur ce point, l’écran fait mieux que l’Asus VG248 QE. Il n’y a pas de trace de clouding. On notera toutefois un bord supérieur un peu plus lumineux que le reste. Le BenQ XL2720T offre vraiment bonne… au prix d’un overdrive réglé à la serpette modèle géant. Il y a un dépassement de consigne assez important…tout comme on avait pu le voir sur le BenQ XL2420T. Du coup, nos mesures en tiennent compte. Il y a un certain negative ghosting.
Pour rappel, encore une fois :
Cette courbe recense les différentes valeurs de latence en fonction du niveau de gris à atteindre. Une alternance noir-blanc se traduit sur la courbe par un point avec l’abscisse 255, une alternance noir-gris donne un point à 125 d’abscisse tandis qu’une alternance noir-gris foncé affiche 50, etc. La latence officielle ISO spécifiée par le constructeur ne concerne que les transitions noir/blanc (0/255).
L’overdrive est bien programmable, il n’y a pas beaucoup de granulation. Ici aussi, Asus fait mieux.
Dépassement de consigne
Il y a un dépassement de consigne modeste, notamment dans les transitions les plus franches. L’appareil récolte un B, hélas.
Pour rappel, la classe d’overdrive Ere-numérique permet d’évaluer la précision de l’overdrive sur les dalles LCD. Quelle importance me direz-vous ? Si l’overdrive est mal maîtrisé, les couleurs affichées ne sont pas du tout correctes pendant plus d’une image. On obtient une couleur plus flashy que celle demandée. C’est gênant dans les films où ce phénomène engendre du bruit vidéo. Dans les images animées, ce problème peut se traduire par l’apparition d’aberration chromatique. Certaines couleurs non demandées apparaîtront temporairement, du rouge dans une transition vert-jaune par exemple.
Dans la pratique
L’appareil offre une dalle mate comme tout moniteur de jeu qui se respecte. On trouve facilement une bonne position de travail (ou de jeu). Heureusement d’ailleurs, parce que l’angle vertical est vraiment étroit. En 3D, le potentiel du Nvidia Vision 2 n’est plus à démontrer. Dans ce cas, l’appareil passe en luminosité maximale. On remarquera que si l’image est ultra-stable, les couleurs en tendances à brûler dans les zones les plus clairs. Dans les jeux en 2D, l’image est très agréable en réglant l’overdrive sur AMA. Fondamentalement, l’Asus VG248QE est meilleur. Il y a de temps à autre quelques erreurs de couleurs sur les objets en transitions. On pourra aussi, le cas échéant, retoucher la profondeur de noir, mais le curseur Black Equalization est à utiliser avec précaution, selon les jeux dont vous disposez. On peut augmenter le contraste, mais au détriment de la précision dans les zones sombres.
Dans les vidéos, l’appareil s’en sort honorablement sans plus. Avec nos réglages, les couleurs sont correctes, mais le gamma reste délicat à maîtriser. Notamment, le gain semble un peu élevé dans les ombres, ce qui a pour effet d’augmenter le bruit sur les DVD.
BenQ XL2720T : bon mais pas ultime
Le BenQ XL2720T est un bon moniteur de jeu. A 600 euros, c’est un modèle cher, mais performant et particulièrement bien fini. On regrettera juste un overdrive un peu caricatural et un rendu perfectible, qui fait que le modèle Asus, toujours référence de réactivité dans nos tests, est un bien meilleur parti. Cela étant, en 27 pouces, ce BenQ reste un excellent choix
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