Sony RX100 II : le retour du roi

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Le Sony RX100 II se veut le digne successeur du fameux compact expert Sony RX100, qui avait fait forte impression dans le petit monde de la photo comme étant l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur compact expert de sa catégorie. Sony a donc revu sa copie… en mieux !

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Difficile de succéder à l’excellence. Le compact Sony RX100 II ou RX100M2 tente pourtant sa chance. Sony a été frileux sur les évolutions, on peut le comprendre, mais il semble que les griefs des premiers utilisateurs du RX100 ont été entendus.

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Sony RX100 II : les fondamentaux sont bons

Le capteur du RX100 II est une nouveauté. Eclairé en face arrière il promet une meilleure montée en ISO et dans les faits, on verra que par rapport au RX100, déjà excellent, le constructeur a réussi à aller encore un peu plus loin. Pour le reste, le chemin optique reste inchangé, avec une ouverture à 1,8 et un zoom x 3,6.

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La construction du boîtier rappelle aussi furieusement celle du RX100. Le flash intégré est toujours de la partie, mais il faut reconnaître que sa puissance laisse à désirer. Aussi, une griffe fait son apparition sur le dessus, afin d’en monter un en accessoire ou à la rigueur un viseur électronique. Bien vu. L’écran est également inclinable. C’est une nouveauté là aussi. Il peut se mettre à plat en vue de dessus, pour prendre des photos au ras du sol. Et en vue de dessous, il s’incline à 45°. La construction est toujours aussi sérieuse. Ce n’est pas du tout métal mais c’est ultra propre et très sérieux.

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Du reste, on regrette aussi comme sur le RX100 premier du nom une prise en main assez délicate, faute de grip suffisant sur le devant. Il y a une petite zone pour le pouce, mais le concept d’« ergonomie » à la sauce Sony s’arrête malheureusement là. Le constructeur a choisi d’épurer le design à la place, c’est un choix.

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De même on regrettera aussi des boutons un peu petits pour qu’on les trouve facilement sans y penser. Notamment, le bouton programmable fn est toujours aussi petit. Enfin, puisqu’il faut bien râler, signalons une molette autour de l’objectif un peu trop dure à notre goût. Il ne faut pas y aller de main morte pour changer son réglage d’ouverture / vitesse en mode priorité ! C’est assez frustrant, surtout quand on photographie dans la rue et que l’on veut changer ses réglages à la volée.

Pour le reste, les menus sont assez austères. On apprécie toutefois la possibilité de stocker et de rappeler jusqu’à trois préréglages, en positionnant la molette sur la zone MR.

Sony RX100 II : le Wi-Fi en prime

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Le Sony RX100 II dispose d’un module Wi-Fi et du NFC, pour appairer (et donc transférer) les photos par simple contact. Les appareils compatibles NFC ne sont pas légion, mais c’est Sony qui pousse pour l’instant le plus loin le concept en déployant cette technologie sur toute une série d’appareils, allant du Smartphone à la télévision en passant par la tablette et donc ici l’appareil photo. L’intégration du wifi est une bonne chose mais attention. Il ne faut pas en attendre autant que d’un Samsung Galaxy S4 zoom. Ici on peut utiliser son Smartphone ou sa tablette comme écran de contrôle et on peut transférer les images, mais il n’y a pas de fonction « push » automatique, du moins pour l’instant. On verra si une mise à jour ultérieure permettra cette fonction.Si le Sony RX100 II dispose d’un capteur proprement hallucinant, qui n’a pas grand-chose à envier à certains appareils reflex pour tout dire. Commençons par la montée en sensibilité. Le RX100 avait déjà mis la barre très haute. Le RX100 II va un peu plus loin encore.

Voici une image à 400 ISO :

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Et voici la même… à 6400 ISO :

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Il y a bien évidemment du grain, mais ça reste parfaitement exploitable. Sony a privilégié le piqué au lissage, de sorte qu’il est tout à fait possible de travailler en auto ISO, d’autant qu’on a le droit d’adapter les limites hautes et basses. Allez, si vous êtes prudent, vous aurez envie de vous limiter aux 3200 ISO, mais force est de constater que le RX100 II fait encore mieux que le RX100. C’est une excellente nouvelle.

Du reste, l’image reste très propre même en sous-exposition compensée en logiciel et on aura raison de baisser légèrement la compensation d’exposition à -0,7 ou -0,3 eV pour éviter la saturation, impossible à récupérer, alors que le gain numérique peut encore vous sauver dans certaines conditions.

Voici par exemple, une vue volontairement sous-exposée puis compensée en logiciel (et même pas en RAW) d’un tunnel du métro parisien, à 1600 ISO.

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Le gain numérique fait remonter le bruit sur cette situation carrément exagérée. (l’histogramme de départ couvrait à peine 30% de la plage totale) mais les détails sont bien là.

Même exemple ici sur une image prise à 400 ISO avec un temps d’intégration limité.

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On retrouve naturellement du bruit de grenaille à l’image, mais globalement, l’image conserve une certaine dynamique alors même que l’on a étiré outre mesure l’histogramme.

La saturation des couleurs est également d’un bon niveau, même dans des conditions d’éclairage difficile.

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Un bel objectif

L’optique est sans grande surprise, dans le bon sens du terme. Elle offre à pleine ouverture un velouté très agréable.

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Comme sur le RX100, les bords perdent un peu de piqué à pleine ouverture, mais on retrouve assez rapidement un peu de présence quand on ferme l’iris.

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En télé, l’ouverture se dégrade, à 4,9, mais la netteté est toujours là et on profite aussi d’une bonne stabilisation de l’image qui permet de shooter en dessous du trentième en restant net.

Voici par exemple un cliché fait au 10ème là aussi dans des conditions d’éclairage difficiles (concert de musique dans la gare de Berlin HBF)

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Compagnon parfait

L’appareil est agréable à utiliser. Il est petit et compact et tient dans une poche. C’est le compagnon idéal pour la photo en ville. On peut bien évidemment shooter en RAW, mais même en jpeg, l’appareil délivre des clichés très intéressant et surtout très propres. Même en basse lumière, la réactivité est très correcte, avec une mise au point très précise et rapide. Le zoom aurait pu en revanche être un peu plus véloce et on trouve celui du Nikon P330 un cran au-dessus. Il faut un peu plus de deux secondes à l’appareil pour se mettre en route, le temps de déployer son zoom.

Signalons enfin quelques modes créatifs plutôt bien pensés. On a déjà vu plus haut le mode Toycam, qui ajoute un vignettage assez sévère à la photo. Le mode Retro n’est pour une fois pas trop caricatural, simulant assez correctement la dérive des tirages argentiques, notamment, une légère désaturation avec une dominante orangée (même si le magenta était aussi courant sur certains tirages)

Enfin, on remarquera le mode Noir et Blanc « Fort contraste », qui pourrait s’avérer intéressant.

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Intéressant, car contrairement à bon nombres d’appareils, ce Sony ne vous privent pas de vos réglages quand vous enclenchez un filtre. Ici, on aura raison de corriger à la baisse l’exposition à -1,3 eV, au moins, pour limiter la saturation, même si ici elle n’était pas complètement possible à éliminer eh jpg sans perdre les détails des zones sombres.

Sony RX100 II : un must

Côté vidéo, le Sony RX100 II s’en sort vraiment bien. La sortie en AVCHD 1080p à 50 images par secondes est vraiment propre. La prise de son est correcte même si la spatialisation, toujours difficile sur un compact, est perfectible. Le zoom est particulièrement lent et parfaitement utilisable en vidéo… MAIS il émet un sifflement aigüe particulièrement désagréable sur la piste sonore, aussi, on préfèrera s’en passer. Signalons aussi un autofocus qui suit relativement bien, même si un changement brutal de plan le perdra pendant plusieurs secondes. C’est quasiment inévitable.

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Pour finir, on ne pourra que conclure qu’il s’agit là d’un appareil photo très haut de gamme qui ne ment pas sur la performance. Oui, il est plus performant que le RX100, et il surpasse bien des appareils en photo comme en vidéo. La prise en main reste toujours aussi radicale et on pense que certains auront du mal à s’adapter à la bague de contrôle très dure autour de l’objectif. Mais c’est une question de temps. A 750 euros, on peut parler de véritable investissement pour un photographe amateur. Mais quelle est la concurrence véritable sur ce segment ? On pense en premier lieu à l’excellent Fuji X100s, mais il est tout de même à plus de 1 000 euros et il faut faire une croix sur le zoom. Le Nikon P7700 ? Oui, mais il est plus encombrant. Bref, si vous faites de la photo dans la rue, c’est un très bon compagnon qui vous suivra partout… avec un niveau de performance inégalé aujourd’hui, même à ce niveau de prix.

Sony RX100 II : le retour du roi
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9/10

Les Plus

  • Optique lumineuse
  • Construction solide
  • Ecran orientable

Les Moins

  • Prix
  • Roue codeuse très dure

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