JVC DLA-X90R : un must pour le home cinéma

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JVC, inventeur des matrices D-ILA, propose un vidéoprojecteur censé délivrer toute la finesse d’une image 4K et les qualités colorimétriques des meilleurs modèles home-cinéma disponibles à ce jour. Le JVC DLA-X90R est-il à la hauteur de la réputation du fabricant et peut il justifier son prix élitiste de 9 990 euros ?

JVC n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en équipant son nouveau joujou d’une incroyable quantité de fonctions et d’optimisations de l’image. Outre une matrice D-ILA Full HD, le DLA-X90R intègre un nouvel ensemble optique équipé de la technologie e-shift, qui permet d’obtenir une qualité de projection Ultra HD de résolution 4K (3840 x 2160 pixels). Cette technologie multiplie la résolution par deux dans le sens horizontal et vertical en opérant un décalage spatial d’un pixel par demi-pixel pour réaliser la projection 4K.

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Pour assurer la diffusion de vidéo haute définition de façon optimale, JVC a aussi doté son porte drapeau de nombreux traitements de l’image faisant appel à des algorithmes de détection et de restauration. La partie détection analyse les pixels dans différentes zones de l’image tandis que la partie restauration rétablit les composants manquants. La qualité est également améliorée par la correction des contrastes et la réduction de l’effet d’escalier.

Pour atteindre un taux de contraste natif sans équivalent (120 000 : 1), l’ensemble optique a été optimisé. Le procédé D-ILA de JVC s’appuie sur une plage de dynamique vidéo étendue pour reproduire des blancs purs et des noirs profonds sur la même partie d’une image, contribuant à restituer une présence incomparable avec une échelle de gris plus lisse et une profondeur accrue.

Dans les entrailles de la bête

Il serait long et fastidieux de détailler l’ensemble des très nombreuses prouesses technologiques dont JVC a doté son DLA-X90R. On s’attardera cependant sur quelques-unes d’entre elles car exclusives. Par exemple la technologie de traitement des images en couleurs réelles qui détecte avec précision les spécifications chromatiques des films, pour optimiser la reproduction des couleurs et améliorer la qualité d’image de manière à restituer des couleurs aussi fidèles que possible à la source originale. Les amateurs de cinéma seront donc en théorie assurés de visualiser un film identique à ce que voulait le directeur de la photographie en studio. Dans la continuité, les caractéristiques de réflexion de l’écran de projection sont analysées et le projecteur sélectionne le mode le plus adapté à l’écran utilisé, pour garantir une parfaite restitution de l’équilibre naturel des couleurs.

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Toujours dans le même état d’esprit le DLA-X90R intègre une lampe au mercure ultra haute pression économique à haut rendement. Avec un préréglage nommé Xenon, on est censé obtenir des couleurs fidèles à la qualité des films projetés en salles de cinéma. Ainsi JVC a réussi à créer un profil colorimétrique exclusif en analysant avec précision les informations colorimétriques du contenu vidéo afin de garantir une reproduction des images fidèle à la source originale. En combinant ce profil colorimétrique aux nombreux modes d’image, les utilisateurs peuvent bénéficier de douze niveaux différents de qualité d’image. La fonction de teinte des images vise à assurer la balance entre la courbe de gamma, le contraste et la luminosité sans affecter l’échelle de gris de la source originale, ce qui permet d’obtenir un réglage de la luminosité plus adapté à l’environnement ambiant.

3D améliorée

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Bien que ce projecteur soit compatible 3D, le procédé d’upscalling 4K de l’image n’est fonctionnel qu’en 2D, dommage mais pas vraiment ennuyeux pour les amateurs de cinéma de la vieille école. Toutefois pour améliorer le rendu 3D, JVC fait appel à un procédé exclusif, le “Frame Addressing” qui reproduit un contenu vidéo 3D plus coloré et vivant tout en réduisant le chevauchement d’images. En outre, cette technologie d’adressage intègre de nouveaux circuits qui apportent une amélioration notable de la luminosité, absolument incontournable étant donné la perte de luminosité occasionnée par l’utilisation des lunettes 3D. De plus le “Line Addressing” utilise une méthode d’obturation rapide qui traite les images en une seule trame à la fois. L’obturateur des lunettes 3D peut rester ouvert plus longtemps pour un oeil afin de restituer une image 3D plus lumineuse avec une diaphonie limitée. Enfin l’effet “crosstalk” est en théorie totalement éliminée car le DLA-X90R tient compte de la différence de parallaxe entre chaque œil et contrôle fonction avec précision la disparité d’image entre l’œil gauche et l’œil droit afin d’assurer une reproduction stéréoscopique plus naturelle avec une distorsion plus faible.

Pour les contenus 2D, JVC a intégré un convertisseur 2D-3D en temps réel IF-2D3D1. C’est un modèle très réputé dans le domaine professionnel. Ce convertisseur transforme instantanément le contenu 2D en 3D, en laissant la possibilité de jouer sur la profondeur des effets.

Certifications THX, ISF et personnalisation en pagaille

Le DLA-X90R a obtenu la certification THX 3D, qui vise à garantir la reproduction précise de la qualité d’image prévue par le réalisateur original pour les contenus 2D et 3D dans les environnements privés. Avec plus de 400 tests réalisés en laboratoire pour évaluer la fidélité des couleurs, le niveau de diaphonie, les angles de vue et le système de traitement vidéo, cette certification atteste de la qualité haute définition.

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Le DLA-X90R dispose du mode ISF C3 (Certified Calibration Controls) qui permet à des revendeurs formés de les étalonner de façon professionnelle en fonction de vos choix de surface d’écran, des conditions de projection et des sources vidéo, puis d’enregistrer en toute sécurité ces réglages de précision dans le projecteur. Ceci contribue à garantir une reproduction d’un film ou d’un contenu vidéo fidèle à la source et une excellente qualité d’image optimisée en fonction d’environnements spécifiques. Cette fonction permet de mémoriser jusqu’à trois réglages de position de l’objectif distincts pour le facteur de zoom, le décalage et la mise au point, et de les activer facilement au moment opportun. Les caractéristiques de mise au point, de (facteur de) zoom et de décalage (point d’affichage) peuvent être mémorisées dans plusieurs formats d’image pour le contenu vidéo, comme par exemple le format cinémascope (2,35:1) ou 16:9 standard, le passage de l’un à l’autre des paramétrages s’effectuant rapidement à l’aide de la télécommande.Bien qu’imposant et bardé de technologies plus compliquées les unes que les autres, le JVC DLA-X90R a l’avantage d’être domesticable. Ses dimensions généreuses mais raisonnables lui permettront de trouver sa place dans la majorité des pièces d’une habitation et son ratio de projection lui donne une belle flexibilité dans la taille d’image projetée. Ainsi on obtient facilement 2 mètres de base avec seulement 3 mètres de recul tandis que le lens-shift vertical et horizontal motorisés, tout comme la mise au point et le zoom, facilitent grandement la vie. L’arrière du vidéoprojecteur accueille comme souvent les connectiques, et l’avant abrite un optique centrale cachée derrière une trappe automatique. L’évacuation de la chaleur de faisant par des grilles discrètes à l’avant, on pourra coller le vidéoprojecteur dos à un mur.

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La télécommande rétro-éclairée fait son travail sans rechigner, la prise en main est immédiate, on trouve ce dont on a besoin sans chercher. Une fois dans les menus, on peut se limiter bien sûr aux préréglages d’usines très nombreux (cinéma, film, 3D, sport…) ou bien mettre les mains dans le cambouis avec 3 réglages personnalisables. Tout ou presque est modifiable (taux de contraste, luminosité, ouverture de l’iris, couleurs RVB, gains, gamma, réducteur de bruit, netteté, amélioration des détails, compensation de mouvement…) tout y passe. Cerise sur le gâteau, il est possible de créer des réglages de projection originaux à l’aide du logiciel JVC exclusif et d’une sonde optique. Si, par exemple, la présence d’un mur blanc ou d’une lumière indirecte affecte la qualité de l’image projetée, l’utilisation du logiciel et d’une sonde de calibration comme la Spyder 4 permet d’obtenir des conditions de projection optimales en réduisant les effets indésirables. Enfin une fonction d’auto-étalonnage permet d’éviter les ruptures qui se produisent parfois dans l’équilibre des couleurs en cas d’utilisation prolongée du projecteur grâce à l’utilisation d’un capteur optique.

JVC DLA-X90R : autocalibration avec Spyder 4 Elite

Le constructeur propose aux heureux possesseurs du JVC DLA-X90R de tirer la quintessence de leur Blu-ray et autres sources vidéo en procédant à une calibration automatique via une sonde Spyder 4 Elite ou Pro. Pour se faire, il faudra posséder un ordinateur sous Windows XP ou supérieur, une sonde Spyder de chez Datacolor bien sûr, un câble réseau RJ45 à relier au vidéoprojecteur et surtout le logiciel proposé par JVC. Avant toute chose, il faudra avoir de bonnes connaissances dans le domaine de la calibration et du réseau pour réussir à tout faire fonctionner. Ensuite on suit pas à pas le logiciel, qui malheureusement est en anglais, tout comme sa notice ou l’aide en ligne. L’idée de proposer cette auto-calibration est louable si ce n’est qu’il faut donc acheter la sonde soit 150 euros et ne pas avoir peur de se relever le manches. Cela reste toutefois raisonnable au regard des 600 euros demandés par un professionnel pour réaliser une calibration ISF.BD.jpgPour que les choses soient claires, l’Ultra HD proposé par le JVC DLA-X90R n’est pas du niveau du 4K que l’on a pu observé sur le Sony VPL-VW1000ES. Si l’on gagne effectivement légèrement en terme de définition, le gain ne saute pas aux yeux et les spectateurs peu avertis ne verront pas forcément de différence. Sur certains gros plans, ou plan d’ensemble fixe, c’est un peu plus notable mais dès que tout est en mouvement, on passe immédiatement à côté. Là où le DLA-X90R est très fort, c’est surtout dans sa capacité à délivrer un taux de contraste natif hors du commun avec des noirs extrêmement profonds. Sur une même image, on peut observer un noir intense et des blancs brillants sans jamais mettre en défaut l’un ou l’autre. Les nuances de gris sont absolument superbes et les détails des scènes sombres jaillissent comme jamais. Le bruit vidéo très contenu, ne fait son apparition que très brièvement sur certains masters, mais dans l’ensemble tout est impeccable de ce point de vue. Il ne faudra toutefois pas trop pousser les réglages de netteté ou d’optimisation des détails sous peine d’accroitre la présence de fourmillements. Quoiqu’il en soit l’image est très définie, précise, la possibilité d’aligner les panneaux assurant une parfaite juxtaposition des matrices. Côté fluidité, on oubliera assez rapidement la majorité des modes du Clear Motion Drive pour ne sélectionner que le numéro 3. Les autres sont soit inefficaces soit créent des artefacts. Enfin en terme de colorimétrie, il sera bien difficile de ne pas obtenir une image quasiment parfaite. Tout d’abord parce que le système d’auto-calibration par son Spyder est assez efficace, mais surtout parce que le niveau de réglages fins est impressionnant, et ce pas seulement pour les couleurs, ce qui permettra aux installateurs professionnels de tirer la maximum de ce modèle.

La 3D en option

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Si les sources Blu-ray 2D s’en sortent avec les honneurs et que les DVD bénéficient d’un traitement vidéo interne efficace, nous sommes curieux de voir ce que donne l’ensemble des optimisations pour un usage 3D. Pas forcément acceptable au regard du niveau tarifaire de ce JVC, il faudra en plus débourser quelques centaines d’euros pour acheter des lunettes actives et un émetteur 3D. Malgré tout, le peu d’enthousiasme que soulève la 3D à domicile pourrait expliquer cette option. Quoiqu’il en soit, les lunettes chaussées, elles s’avèrent agréables à porter, et surtout l’image délivrée en mode 3D est vraiment lumineuse. Cependant l’équilibre colorimétrique sans calibration est quelque peu flashy. On restera alors sur un mode 2D en boostant la lampe. Dès lors il faut bien admettre qu’on bénéficie immédiatement d’une toile bien illuminée, et d’une profondeur 3D satisfaisante. Par contre malgré tous les efforts déployés par JVC pour éviter le crosstalk et le ghosting, ce n’est pas toujours convaincant. Après une calibration du système, on retrouve des films avec le même caractère qu’en 2D, c’est à dire, un contraste excellent, un noir profond, et un blanc lumineux. En revanche, les travelling ne sont pas toujours fluides.

Il est joueur

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Sous ses airs de vidéoprojecteur Home Cinéma à papa, le JVC DLA-X90R dissimule de réelles et bienvenues compétences pour les amateurs de jeu-vidéo. La qualité intrinsèque de sa matrice et les performances bluffantes dans le domaine du contraste et de la profondeur des noirs en feront un allié de choix dans certains titres. Essayez donc de jouer à Batman ou encore à Allan Wake avec un vidéoprojecteur peu performant et vous comprendrez pourquoi il devient simplement jouissif de pouvoir enfin contempler dans le détails certaines parties de l’écran cachées jusqu’alors dans l’ombre. Le procédé de fluidification des vidéos joue bien son rôle. Tout est fluide avec très peu de problèmes générés. En 3D c’est tout aussi efficace grâce notamment à une luminosité de bon aloi, même si cela reste pour nous un gadget. Enfin on n’aura pas noté de bon en avant sur la qualité de l’image souvent sourcée sur notre Xbox 360 ou notre PS3 en 720P, malgré l’activation du e-shift, décevant et finalement anecdotique.

JVC DLA-X90R : un must

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Oui le JVC DLA-X90R n’est pas à la portée de toutes les bourses, mais il est ce que nous avons pu voir de mieux en terme d’image à ce jour avec le Sony VPL-VW1000ES. Quelque soit la taille de l’écran de projection (de 2 mètres à 3 bons mètres de base) vous bénéficierez d’une qualité d’image digne des meilleures salles de cinéma, voir même souvent mieux, et surtout de l’assurance de visualiser vos films dans les conditions optimales voulues par leurs créateurs. Si la 3D vous emballe, ce JVC sera aussi à l’aise mais pas encore parfait. On restera juste un peu sur sa faim car si le procédé e-shift amène un léger gain en terme de définition sur les images fixes, c’est bien moins visible sur les vidéos quels que soient leur résolutions. Véritable vaisseau amiral de la marque, l’achat de ce vidéoprojecteur procure de vraies sensations cinéma comme très peu d’autres à l’heure actuelle.

Caractéristiques :
– Technologie : D-ILA
– Contraste : 120 000:1
– Luminosité : 1200 Lumens
– Résolution : 1920 X 1080
– Connectiques : 2 x HDMI 1.4a, x 1 RCA; Y, PB/CB, PR/CR, 1 x Sub-D 15 broches
1 x RS232C, 1 x Sub-D 9 broches, 1 x mini jack, 1 x LAN (RJ-45), 1 x mini DIN 3 broches)
– Dimensions : 455 x 179 x 472 mm
– Poids : 15,4 kg

Prix : 9 990 euros

Retrouvez tous les tests de vidéoprojecteurs dans nos pages.

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8/10

Les Plus

  • Contraste natif impressionnant
  • Noir abyssaux
  • Possibilité de réglages

Les Moins

  • 3D en retrait
  • Clear Motion Drive perfectible
  • Lunettes 3D et émetteur non inclus

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