Natural Cycles : une fausse publicité cause 37 grossesses non désirées

Près de 37 femmes utilisant l’application Natural Cycles comme mesure contraceptive ont connu une grossesse non désirée.

Parmi les applications porteuses de polémiques, Natural Cycles restera gravé dans les mémoires. L’application dite « très précise » ne s’est finalement pas révélée aussi performante qu’indiqué, puisqu’au moins 37 grossesses non désirées ont été recensées suite à son utilisation. Quelles sont les conséquences pour le devenir de Natural Cycles ? On vous répond.

Une application de contraception « très précise »

Natural Cycles est une application développée pour aider les femmes à mieux comprendre leur cycle de fertilité et ainsi savoir à quels moments elles s’exposent à un risque de grossesse. Sur le site internet de Natural Cycles comme sur les réseaux sociaux, le logiciel se ventait d’être « très précis » quant au calendrier proposé.

Les femmes ont ainsi accès à un calendrier comprenant des journées vertes, au cours desquelles elles ne sont pas censées être fertiles, et des journées rouges où le risque de grossesse est multiplié.

Une enquête de l’ASA révèle les défaillances de l’application

C’est sur la base de ces allégations que l’ASA (Advertising Standards Authority), a mené une étude auprès des utilisatrices de l’application afin de vérifier si cette dernière possédait vraiment l’efficacité promise. Il en résulte que, dans ce rapport publié auprès du Guardian, près de 37 femmes auraient subi une grossesse non désirée en utilisant l’application.

Force est de constater que Natural Cycles n’est pas « très précise », comme annoncé, et surtout qu’elle ne remplace pas une contraception classique telle que l’utilisation d’un préservatif ou d’un implant.

Un retrait de la publicité Natural Cycles sur Facebook

Suite à ce scandale, Facebook a décidé de supprimer la publicité liée à cette application, que le groupe considère comme une publicité mensongère. Les scandales survenus durant l’année 2018 et les nombreuses tentatives du réseau social de fidéliser ses utilisateurs ne permettent en effet pas de prendre un tel risque.

Cette décision est elle cependant uniquement liée à la volonté de Facebook de redorer son image auprès des utilisateurs ? La question de sa responsabilité vis-à-vis des utilisatrices peut également être posée. En effet, en ayant eu connaissance du phénomène par l’étude menée par l’ASA et publiée dans le Guardian, l’entreprise n’engagerait-elle pas sa responsabilité envers les utilisatrices si elle laissait de telles publicités diffusées sur sa plateforme ?

La contraception est une question à prendre très au sérieux

En matière de contraception, il est nécessaire de prendre la question du risque très au sérieux. En effet, les moyens contraceptifs classiques que sont notamment le préservatif, la pilule contraceptive et l’implant présentent un degré de fiabilité très important, atteignant parfois les 99%. Cependant, d’autres techniques de contraception peuvent être utilisées, mais nécessitent d’avoir conscience des risques encourus.

C’est notamment le cas avec l’utilisation des applications, lesquelles ne peuvent malheureusement jamais remplacer les moyens classiques, bien qu’elles apportent parfois une information vraie. De nouvelles contraceptions pourraient apparaître dans les prochaines années et devraient, elles aussi, être utilisées avec toute l’attention qui sera nécessaire.