Asus Eee Pad Transformer Prime : première tablette Nvidia Tegra 3

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Nvidia aura encore une fois pris de court les fabricants de processeurs mobiles établis en lançant le premier quadri-cœur et demie, le Tegra 3. Asus l’intègre en exclusivité dans sa nouvelle tablette Transformer Prime qui reprend le principe du dock clavier mais en s’affinant encore. C’est donc logiquement la nouvelle référence dans le petit monde de la tablette Android.

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Certains pourraient être étonnés par l’arrivée si rapide d’une nouvelle version du processeur mobile de Nvidia. Cependant, il faut rappeler que si les premières tablettes n’étaient arrivées que début 2011, le processeur en lui-même était disponible depuis déjà plus d’un an. Asus a donc choisi un processeur très puissant pour accompagner une tablette très séduisante. Une combinaison efficace.

La plus fine des tablettes Android

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Avec son alliance de métal (pour le contour) et de plastique texturé, la Transformer n’était ni là plus fine, ni la plus légère des tablettes mais elle était certainement l’une des plus réussies esthétiquement. Ce qui n’a pas empêché Asus de revoir profondément son design avec la Prime. C’est désormais du métal qui habille l’essentiel de l’appareil tandis que le contour est composé de plastique. Les matériaux sont de très bonne qualité et l’assemblage est parfait. Rien ne dépasse ou ne bouge, du très bon travail. Par contre, les couleurs disponibles ne plairont pas à tout le monde. Vous aurez le choix entre un mauve foncé assez féminin et un champagne plus passe partout.

La tablette à subit un sérieux régime puisqu’elle ne pèse que 590 grammes (600 pour l’iPad 2) et ne fait plus que 8,3 mm d’épaisseur (8,8 mm pour l’iPad 2). Elle se paie même le luxe d’être plus fine que la tablette Android la plus sexy du moment, j’ai nommé la Galaxy Tab 10.1 de Samsung (8,6 mm). Seule petite différence, des bords légèrement plus larges (un demi centimètre en hauteur et en largeur).

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Plus étonnant, Asus a pu caser une connectique relativement riche dans une tablette aussi fine. En plus du connecteur dock qui fait la jonction entre le clavier et la tablette mais sert aussi à la recharge et à l’USB, on trouve une sortie micro-HDMI et un lecteur de cartes micro-SD. Autant dire que même sans son dock, la Transformer Prime n’est pas démunie.

Faible poids et finesse oblige, la prise en main est bonne. Les bords épais rendent la tablette un peu plus encombrante que la moyenne mais en contrepartie ils évitent de laisser les doigts dépasser sur l’écran. Les deux seuls boutons permettent de régler le volume et d’allumer/verrouiller la tablette. Fins et petits, ils ne sont pas des plus agréables à utiliser.

Le dock

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Le dock a suivi une évolution similaire à celle de la tablette. Il est nettement plus fin et plus léger, tout comme il troque le plastique contre du métal. En contrepartie, il n’embarque plus qu’une seule prise USB en plus de lecteur SD. S’il occupe quasiment tout l’espace disponible, le clavier reste petit. La frappe est confortable même si les touches sont peu profondes. Ne comptez donc pas écrire des heures durant. Le touchpad est quant à lui très compact. Il fonctionne bien mais nous avons trouvé qu’il était nettement plus confortable d’utiliser une souris. La dernière fonction du dock est de servir de batterie d’appoint. Nous reviendrons sur ce point précis plus loin. Une fois refermé, la Transformer Prime est nettement plus compacte que le netbook moyen et un peu plus légère. L’ensemble dock/tablette est solidement verrouillé et le système de fixation est très facile à utiliser.

Le système se prête étonnamment bien à une utilisation à la souris, le navigateur étant bien entendu l’application qui en tire le plus avantage. On est par contre un peu déçus par la pauvreté des applications de bureautique. L’application Google Docs est médiocre. Polaris Office est un peu mieux pensé mais reste tout de même à peine plus évoluée qu’un simple bloc-notes. A quand une vraie suite bureautique sur Android ?

Un très bon affichage

La première Transformer embarquait un bon écran IPS, Asus l’améliore encore sur la Prime en choisissant une dalle Super-IPS. Si l’appellation peut prêter à sourire, on est dans les faits en présence d’un des meilleurs écrans que nous ayons rencontré sur une tablette. Si la résolution est on ne peut plus standard (1280 x 800), le contraste et la luminosité sont tous deux excellents. Un mode Super-IPS+ est disponible dans les options. Une fois activé, il augmente très fortement la luminosité qui atteint alors des niveaux jamais atteints sur une tablette. L’écran devient alors parfaitement utilisable en extérieur malgré des reflets toujours présents. Les angles de vision sont larges et permettent à plusieurs personnes de regarder sans problème un film.

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L’unique haut-parleur est relativement puissant mais sa position le rend totalement inutile. Il est en effet totalement couvert par la main droite lorsque la tablette est tenue en mode paysage. L’utilisation d’écouteurs sera donc indispensable pour profiter d’un son correct.

Nous en profitons pour dire quelques mots sur le capteur photo. Si notre postulat de base ne change pas (une tablette n’est pas faite pour prendre des photos), il faut bien avouer qu’Asus a soigné cette partie. Le capteur rétro-éclairé de 8 mégapixels produit des clichés et vidéos tout à fait corrects. On a vu plus net et plus coloré sur des smartphone mais la Transformer Prime est la plus douée des tablettes dans ce domaine. Tegra3_Chip.jpg

Près de deux ans après l’introduction du Tegra 2, la version 3 de la puce mobile de Nvidia fait ici sa première apparition. Les changements sont nombreux : plus de cœurs, fréquences revues à la hausse, partie graphique plus puissante ou encore un décodage vidéo enfin correct. Reste à voir si les promesses sont tenues et surtout si toute cette débauche de puissance ne se fait pas au dépend de l’autonomie. Tegra 3 mis à part, la configuration de la Transformer Prime est très classique avec 1 Go de mémoire vive et une capacité de stockage de 32 ou 64 Go.

La multiplication des cœurs

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Surnommé Kal-El (oui, comme le dernier fils de Krypton), ce processeur représente un grand pas en avant. On passe de deux à quatre cœurs, voire même cinq pour être plus précis. Outre les quatre cœurs principaux, il y a un cœur compagnon très basse consommation qui se chargera de toutes les tâches de fond et du décodage vidéo. Les fréquences oscillent désormais entre 1,3 (plusieurs cœurs allumés) et 1,4 GHz (un seul cœur). Contrairement à son prédécesseur, le Tegra 3 sait se réguler en fonction de la charge et de l’application. Le processeur change donc à la volée le nombre de cœurs allumés et leur fréquence. Conséquence, la consommation est nettement plus maîtrisée. Ajoutez à cela un cœur compagnon qui permettra souvent d’éteindre tous les cœurs principaux avec l’économie d’énergie que cela implique et on comprend comment Nvidia a réussi à tant augmenter la puissance de sa puce sans nuire à l’autonomie de l’appareil. Pour la parte graphique, Nvidia annonce avoir multiplié la puissance effective par trois. Reste à voir si elle est réellement exploitée et exploitable.

Sans maîtrise la puissance n’est rien

Les processeurs mobiles souffrent d’un problème majeur. Les architectures et nouveaux modèles se succèdent à un rythme d’enfer et apportent une puissance énorme. Si la partie hardware est en pleine forme, on ne peut pas en dire autant du logiciel. Chaque architecture a ses particularités et demande un gros travail pour en exploiter le plein potentiel. C’est donc mission impossible pour les développeurs que de suivre l’évolution du matériel. Le Tegra 3 n’échappe pas à cette malédiction et il est clair que tant le système que les applications sont encore loin d’utiliser la puissance de la puce.

Le système

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Nous ne nous attarderons pas sur l’Android 3.2 livré avec la tablette. Quelques améliorations mineures mises à part, on retrouve la même interface que sur n’importe quelle tablette Honeycomb. Cependant, la fluidité est inégalée par rapport à ce que l’on voyait jusque-là sur Android. La différence se fait particulièrement ressentir lorsque plusieurs applications sont lancées. On peut dire que Honeycomb a enfin le processeur qu’il mérite. Cependant cette période devrait être relativement courte puisque Asus a déjà annoncé qu’Ice Cream Sandwich (Android 4.0) serait porté sur la Transformer Prime en début d’année. Cela devrait permettre d’exploiter un peu mieux l’architecture du Tegra 3. Autre nouveauté, il est possible de connecter une manette USB ou Bluetooth pour profiter de ses jeux. Combinez cela à la sortie HDMI et vous obtenez petite console de salon.

Le jeu

S’il est une activité à même d’utiliser le Tegra 3, c’est bien le jeu. Mais une nouvelle fois, le problème de l’offre logicielle se pose. A l’heure actuelle, seule une poignée de jeux sont optimisés Tegra 3. ShadowGun est un sympathique jeu d‘action à la troisième personne disponible depuis quelques temps qui a droit à des effets supplémentaires dans sa version Tegra 3. Si cela se voit dans certaines phases du jeu avec des réflexions et surtout une eau plus réaliste, on ne fait pas des bonds d’extase non plus. A signaler que le jeu est bien plus fluide toutefois.

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Parmi les jeux optimisés, il y a aussi Riptide GP, une course de jet-ski. Là encore, les effets d’eau sont plus réalistes ce qui est un vrai plus car en moyenne en jet ski, on est sur l’eau. Il y a même des projections d’eau virtuelles sur l’écran comme si c’était une vitre. Si pour le moment, les différences ne sont donc pas énormes, on remarque tout de même que les jeux sont d’une manière générale bien plus fluides sur le Tegra 3.

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La puce reste donc sous-exploitée pour le moment, une situation qui devrait s’améliorer dans les mois à venir, Nvidia ayant convaincu nombre de studios de d’optimiser les jeux pour la plate-forme. On peut tout de même tirer quelques conclusions des effets dans les jeux et d’une ou deux démos. La capacité graphique du Tegra 3 semble vraiment monstrueuse et on s’approche de plus en plus d’une console next-gen. Il sera sans aucun doute possible de réaliser des jeux superbes si les constructeurs adoptent massivement le Tegra 3 et que les autres futurs processus de Qualcomm et Texas Instrument peuvent soutenir la comparaison. Autre interrogation, quel futur peut-il y avoir pour des consoles portables comme la prochaine Nintendo DS ou la Sony Vita ?Asus_Transformer_Prime_4.jpg

Le Tegra 2 souffrait d’un énorme handicap, il était incapable de lire les vidéos HD encodées en H.264 High Profile. L’utilisateur était donc obligé de passer par la case ré-encodage pour profiter de toutes ses vidéos. Tout cela est du passé puisque le Tegra 3 est capable de décoder tout ou presque de manière matérielle. Il est par contre dommage qu’Asus se soit contenté du lecteur par défaut à la compatibilité limitée. On vous conseille donc de passer sur DICE Player ou encore MX Vidéo Player. Avec un lecteur adapté, nous avons été capables de lire sans le moindre problème un MKV 1080p. Pour peu que vous investissiez quelques euros dans un câble micro-HDMI, la tablette fera même un lecteur de salon très convaincant.

La question de l’autonomie

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Nos craintes d’une puissance acquise au profit d’une autonomie moindre se sont révélées fausses. Le Tegra 3 est clairement plus doué que son ancêtre sur ce point. Trois réglages faisant varier la fréquence maximales sont facilement accessibles : Normal, Équilibré et Économie d’énergie. En mode normal et en alternant surf, jeu et lecture de vidéos, nous avons tenu un tout petit peu moins de 8 heures sur la batterie de la tablette. Le dock à lui ajouté 5 heures d’autonomie. Il nous faut préciser que nous avons beaucoup joué et que cette activité est clairement la plus gourmande de toutes. La lecture vidéo quant à elle est particulièrement peu énergivore. Dans une utilisation moins joueuse et plus équilibrée, on devrait pouvoir dépasser les 15 heures d’autonomie avec le dock.

Asus Transformer Prime : la nouvelle reine des tablettes Android

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La Transformer avait tenu pendant quelques mois le titre de meilleure tablette Android avant de se faire chiper le titre par Samsung et sa Galaxy Tab. Avec la Prime, Asus repasse devant avec un modèle de design, de qualité et de puissance. Le constructeur a su reprendre les points forts de la Transformer originale et les sublimer pour obtenir une superbe tablette rivalisant sans problème avec l’iPad 2 sur le plan technique. Le Tegra 3 est impressionnant mais comme le Tegra 2 en son temps, il est très loin d’exprimer son plein potentiel. Il reste encore du travail à faire tant du côté OS et applications. Pour le prix, la Transformer Prime se positionne directement en face de l’iPad avec 600 € pour la version 32 Go et 700 € pour la 64 Go. Il faut toutefois préciser que pour ce prix le dock est fourni ce qui augmente très fortement l’intérêt de la tablette.

Caractéristiques :
– Taille d’écran : 10,1 pouces Super-IPS
– Résolution : 1280 x 800 pixels
– Processeur : Nvidia Tegra 3 à 1,3 GHz quadruple cœur
– Mémoire : 32 Go
– Connectivité : WiFi, prise jack audio 3,5 mm, microphone, haut-parleurs, micro USB, micro HDMI Dock : lecteur SD, port USB 2.0
– Caméras : une à l’arrière (8 Mpixels) et une autre en façade (1,3 Mpixels)
– Autonomie : 8-9 heures tablette seule, 13 à 15 heures avec le dock
– Dimensions : 260x 181 x 8,3 mm (tablette) 260x 181 x 10,4 mm (dock)
– Poids : 590 grammes tablette seule, 1,13 Kg avec dock

Prix : 600 euros

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8/10

Les Plus

  • Design ravageur
  • Finesse extrême
  • Performance démultipliée

Les Moins

  • Pas d'Android 4.0 à la sortie
  • Manque d’applications optimisées

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